Lyre wash/beam et effets de matriçage à led

JB-Lighting Sparx 7

Après le succès, mérité, de la lyre Wash A12, le fabricant allemand dégaine le Sparx 7, un projecteur à effets beam et de matriçage, ultra compact doté de 19 led 15 W et dont le zoom permet d’ouvrir le faisceau à 40°.
C’est au PL&S 2013 puis au Plasa qu’il nous a été présenté par la charmante Stephanie Walloner, responsable vente et marketing chez  JB-Lighting.  Il nous a fallu prendre notre mal en patience avant de pouvoir tester la nouveauté 2013 de la marque allemande.

Sparx attaque

JB Lighting Sparxs7

Le Sparx 7, et ses 19 leds multi-chip RGBW 15 W, ressemble extérieurement, hormis l’optique, à un petit A12 ; il est aussi légèrement plus petit qu’un A8 et pèse 2 kg de moins. Peu encombrant et léger, il peut facilement s’intégrer dans de nombreuses configurations de scènes.

Si sa vocation première est de produire des effets de beam et de matriçage, il peut aussi, grâce à son zoom et à sa lentille diffusante, être utilisé comme un wash, en lumière de contre pour créer des ambiances. Son corps utilise le même plastique solide et légèrement brillant que ses deux prédécesseurs. On note l’absence de blocage pour le Pan et le Tilt, ce qui évite les problèmes de casse de ces systèmes qui peuvent engendrer des erreurs de déplacement. Par contre, lors des opérations de maintenance, une main sera monopolisée pour tenir la tête ou le bras.

Le Sparx 7 fonctionne dans toutes les positions et possède 8 fixations ¼ de tour permettant d’accueillir deux supports de crochet Omega Bügel dans de multiples configurations. La fixation de l’élingue de sécurité se trouve sur une des faces du socle, donc sans risque de gêne lorsque la machine est posée.

C’est sur cette même face que l’on retrouve toute la connectique : quatre prises XLR en trois et cinq points pour le DMX et une alimentation 220V. Je pense que de nombreux utilisateurs vont regretter l’alimentation Powercon et sa recopie présentes sur les A8 et A12. On retrouve par contre le système DMX sans fil propriétaire JB-Lighting TRX, très utile.
Sur un des cotés, on retrouve l’afficheur et ses 2 lignes de 4 boutons. Ils permettent l’accès à un menu dans lequel les aficionados de la marque ne seront pas perdus.

La connectique DMX et Puissance

La connectique DMX et Puissance


L’afficheur et ses 8 boutons

L’afficheur et ses 8 boutons communs à tous les projecteurs à leds JB-Lighting


The Sparx

Afin d’explorer toutes ses possibilités, nous avons choisi de travailler avec le mode 2. Suivant vos besoins, il est possible de choisir entre trois modes : 32, 44 ou 24 canaux DMX. Le choix du mode modifie principalement la manière de contrôler les effets internes et les couleurs. Après quelques tours de chauffe pour prendre la machine en main, on commence par la découverte du menu.

On peut choisir entre deux courbes pour le dimmer : Linear ou Square. Comme son nom l’indique, la première courbe permet une progression régulière du dimmer alors que la seconde est plus arrondie et ralentit la montée ou la descente. Les deux courbes sont régulières et la progression du Dimmer est très propre.

La fonction Shutter est aussi entièrement informatisée et donc dépourvue des inconvénients mécaniques. Les effets programmés offrent diverses possibilités aussi bien en transitions fondues que sèches. En complément de la fonction Shutter on trouve une fonction Sparkle qui permet de créer des effets de scintillement entre les leds. On obtient très facilement des effets très intéressants et dynamiques.

Dimmer Sparxs LinearDimmer-Sparxs Square


Le système optique diffère des deux précédents modèles. La nouvelle forme des lentilles permet de créer une matrice sur l’intégralité de l’ouverture de la tête et non en hexagone comme sur le A8 ou le A12. D’après nos chiffres, cette nouvelle optique permet d’obtenir un faisceau plus serré, ce qui est plutôt positif pour une machine à effets.

Le savoir-faire de JB-Lighting et la qualité de ses optiques a permis d’obtenir pratiquement autant de puissance lumineuse en faisceau serré avec les 19 leds du Sparx qu’avec les 37 du A8. Le résultat est au rendez-vous, on a un vrai bâton de lumière homogène, brillant et puissant.

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Les 19 lentilles sur leur support

Les 19 lentilles sur leur support


Le puissant faisceau serré

Le puissant faisceau serré


La profondeur de la tête étant inférieure à celle de ces prédécesseurs, la course du Zoom est plus petite mais une ouverture maximum de 43° reste très satisfaisante et permet au Sparx de pouvoir jouer le rôle d’un Wash quand on doit choisir entre machine à effet ou wash. 

De plus, si l’on a vraiment besoin d’un faisceau de type wash, on peut gommer les quelques défauts visibles en projection sur l’extérieur du faisceau avec la plaque de Frost qui vient remplacer la plaque d’origine. Il existe aussi un filtre qui s’ajoute à cette dernière offrant une solution intermédiaire. Comme on le voit sur la vidéo, le Zoom est parfaitement linéaire est aucun accroc  ne vient perturber les déplacements très lents. Les déplacements rapides sont tout autant satisfaisants.


Grâce aux deux moteurs pas à pas hybrides triphasés, les mouvements en Pan et Tilt sont rapides, fluides et précis ou très lissés aux vitesses lentes ; le test de la diagonale est parfaitement réussi. La course maximum du Tilt est de 330° et celle du Pan de 450°. Cette dernière valeur est un peu faible et pourra demander quelques efforts supplémentaires lors de la programmation mais rien de méchant !

J’ai particulièrement bien aimé la gestion des couleurs. Bien que l’on ait un système RGBW, JB-Lighting ne s’est pas contenté de trois paramètres de couleurs mais a ajouté un paramètre roue de couleurs très complet et a même poussé le détail jusqu’a ajouter des demi-couleurs. Les correcteurs de température à la fin de la roue peuvent aussi s’avérer très utile ainsi que le CTC progressif.

Quant à la trichromie, elle peut, suivant le mode, être choisie en 8 ou 16 bits et tout comme pour le dimmer, en courbe Linear ou Square. Au niveau couleurs, le résultat se révèle très bon. Les couleurs sont homogènes, aussi bien au niveau du faisceau qu’en projection. Les transitions sont propres et bien sûr grâce à la led, elles sont instantanées. Les puces RGBW autorisent une large plage de couleurs et en combinant les canaux de trichromie avec la fonction CTC, on obtient très facilement la teinte désirée, qu’elle soit saturée ou pastel.

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Le mélange des couleurs est homogène et permet un large éventail de teintes

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La grosse innovation du Sparx 7 et le tour de force de JB-Lighting est d’avoir créé un projecteur à effets de matriçage avec un nombre de canaux allant de 24 à 44 alors que pour 19 leds RGBW, il en aurait fallut entre 85 et 160 pour contrôler individuellement chaque Led.

Pour arriver à un tel résultat, le constructeur allemand a développé un générateur d’effets interne et pilotable via 11 à 31 paramètres (76 à 152 pour une matrice 8 ou 16 bits). Cette nouvelle approche est un peu déroutante et demande, comme tout nouveau logiciel, un temps d’adaptation mais avec un peu d’entrainement et de patience on apprend vite à maîtriser la bête !

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Des effets de matriçages et de couleurs via le générateur interne

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Le générateur est divisé en deux grandes parties, le Mapping des leds et les couleurs. Pour la première partie, la matrice est divisée en groupes de leds et chaque groupe est un pas de l’effet. Une fonction permet de choisir l’ordre de défilement des groupes (les patterns) et un troisième paramètre permet de choisir la transition entre les pas et il y a évidemment un paramètre de vitesse.

La partie couleurs est divisée en trois couches (sauf en mode 3). Une couche principale Glow et deux layers pour les effets : le layer Main et le layer Pattern. Le layer Main donne la couleur de base et le layer pattern, la couleur de l’effet. La couche Glow agit sur les deux autres couches.

La fonction Color Spread permet de créer des gradients sur les couleurs de la couche pattern. On peut ainsi facilement créer des effets de dégradés. Pour plus de clarté, il nous a semblé opportun de faire une vidéo explicative pour le générateur d’effet.

Video Sparx FX :

Video Sparx Para :

Promenade dans le Sparx

Les ventilateurs de la tête

Les ventilateurs de la tête

La maintenance est assez simple. Pas besoin d’une valise à outils pour le démonter, trois tournevis suffisent, un cruciforme et deux torx, et une petite clef (à pipe de préférence).

Je conseille l’utilisation d’outils aimantés car l’absence de système de blocage entraîne l’utilisation de la seconde main pour tenir la tête de la machine.

On commence par le capot arrière, sécurisé par une élingue, qui dévoile les 3 ventilateurs servant le système de refroidissement actif de la tête.

Les 19 leds RGBW sur leur support

Les 19 leds RGBW sur leur support

Pour accéder au panneau suivant, il faut démonter le support du capot, la plaque avant et les deux caches qui entourent la tête. On découvre alors le support des 19 lentilles tenu par trois écrous aux axes des trois moteurs de zoom.

En effet, c’est l’éloignement ou le rapprochement du support des lentilles qui permet d’agrandir où réduire la taille du faisceau. C’est le même système de zoom que l’on retrouve dans le A12 et le A8. Une fois le support retiré, on découvre les 19 leds.

De l’autre coté, une fois le support des ventilateurs retiré, on accède à la plaque ou sont fixés les trois moteurs permettant le déplacement des lentilles. Le démontage de ce support demande un peu de patience et de minutie, il faut le faire pivoter légèrement afin de dégager les axes des moteurs du support des leds. On découvre ensuite les tubes permettant de canaliser l’air vers les radiateurs des leds : un tube pour un radiateur pour une led multipuce.

La plaque de support des moteurs de zoom

La plaque de support des moteurs de zoom en position


La plaque démontée

La plaque démontée, on peut voir les guides pour les axes.


Le système de radiateurs individuels JB Lighting

Le système de radiateurs individuels JB Lighting, initié dans le A12.

Ce système de refroidissement individuel a deux avantages : le premier est un énorme gain de place, de transfert thermique et de poids.

Le second avantage est que chaque led peut être démontée et changée pour un coût raisonnable de 60 € HT.  On peut ainsi prolonger à moindre frais la vie de ce projecteur, cela lui confèrera également une valeur ajoutée pour le marché de l’occasion.

Enfin dans les deux bras de la lyre on trouve d’un coté le système d’entrainement du Tilt avec le moteur dans la partie horizontale, de l’autre coté une partie de l’électronique.

Les chiffres

Derating

Pour les projecteurs à leds, le derating est la première mesure effectuée, il permet de trouver le temps que met le flux lumineux à se stabiliser en blanc RGBW à pleine puissance, soit les pires conditions d’échauffement des puces que l’on ne retrouvera jamais en conditions réelles d’utilisation. Soit on wash en couleurs, soit on utilise le matriçage, soit on envoie des effets de flash de courte durée. Si un ou deux chips sont sollicités à pleine puissance, le derating est alors quasiment nul.

Courbe Derating Sparxs

Courbe de derating en blanc RGBW à pleine puissance.


Mesures photométriques faisceau serré

Flux Sparx serre CI-Sparxs-serre

En allumant les chips RGBW à pleine puissance et en faisceau serré, on mesure à 5 m un éclairement au centre, à l’allumage, de 14 500 lux et un flux total de 4250 lumens. Pour comparer avec un projecteur du même fabricant, le A12 dans les mêmes conditions produit 24500 Lux… avec 61 leds contre 19 pour le Sparx. On se retrouve très proche du A8 qui lui a 37 leds.

Faisceau 20°
Flux Sparxs 20 CI Sparxs 20 Faisceau large
Flux Sparxs large CI Sparxs7 large

Lorsque l’on ouvre le zoom au maximum à 43°, un léger trou se forme au centre du faisceau. Le flux atteint 5750 lumens.

This World Ain’t Big Enough For Sparx*

* (Ce monde n’est pas assez grand pour le Sparx)

Comme à son habitude JB-Lighting propose un produit de qualité particulièrement bien étudié. La finition est irréprochable et la qualité et la puissance du faisceau risque d’en surprendre plus d’un. Le Sparx 7 est un projecteur à effets, mais il peut aussi être utilisé en wash.

Cette polyvalence est un plus incontestable qui ravira, en ces temps difficiles, nombre de sociétés qui ne peuvent investir dans plusieurs types de machines, les designers ayant souvent à choisir entre entrée et dessert.

Enfin, sa facilité de mise en œuvre permet de construire rapidement des effets dynamiques et innovants sans pour cela avoir recours à un nombre faramineux de canaux DMX et une programmation longue et fastidieuse.
Cela lui donne un avantage certain pour les prestations “One Shot » qui se montent le matin et se jouent le jour même ! Ne voulant pas vous ôter, entièrement, le plaisir des essais, je vous ai laissé quelques bonnes surprises à découvrir par vous-mêmes.

Tableaux des caractéristiques générales : 

Caracteristiques-SparxsTableaux fonction canal DMX :

DMX

 

Crédits -

Texte, Photos et Vidéos : Stéphane Mocret

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