Prolight+Sound 2017

Adamson attaque le marché de l’installation, mais pas que…

Ca bouge chez Adamson, ça bouge fort et la présentation à Francfort de la S10n, de la série IS et des 3700 m² de chaînes de fabrication et de surfaces de R&D nouvellement créées à Port Perry, laisse présager d’un futur studieux, puis laborieux et enfin radieux.
N’oublions pas que Brock Adamson a été le premier à théoriser le système intelligent avec Energia qui a en définitive accouché des E et S, de très bons line-array « à l’ancienne » mais qui après tant de promesses, nous ont quelque peu laissés sur notre faim. Peut-être plus pour très longtemps.

Le Kevlar jaune d’Adamson…

C’est James Oliver, le directeur du marketing et des ventes, qui nous fait la visite virtuelle des nouveaux locaux d’Adamson à même l’immense stand de la marque canadienne, et le moins que l’on puisse dire c’est que la croissance est là.

James Oliver et à gauche de l’image Jochen Sommer. Je crois qu’on est repéré…

Entièrement conçu par Brock himself, ce nouveau bâtiment comporte nombre d’innovations et de machines qui vont permettre de structurer la fabrication en réduisant l’appel à la sous-traitance et en garantissant une rapide montée en cadence, grâce notamment aux deux lignes parallèles de production où des tournettes pneumatiques vont faciliter la manutention de toute enceinte aussi grosse ou lourde soit-elle.
La ligne d’assemblage des haut-parleurs en Kevlar et la magnétisation des aimants se fait aussi à Port Perry et trois phases d’expansion des locaux sont déjà acceptées par des autorités locales qui ont vu croître le bâti d’Adamson de plus du double en trois ans.
L’ancien bâtiment qui concentrait toute la société a été entièrement repensé et offre désormais des surfaces additionnelles pour la R&D, le prototypage et la formation.
La croissance de 40% par an depuis 2014 et le nombre de projets en cours d’étude rendait cette expansion indispensable, structurelle comme humaine puisque le nombre d’ingénieurs placés sous la direction de Benoit Cabot le responsable de la R&D a subi exactement la même croissance exponentielle. Un nouveau bâtiment va enfin bientôt voir le jour entièrement dédié à la formation et aux démonstrations produit.

La double ligne d’assemblage final des enceintes

Jochen Sommer, la haute-fidélité allemande à Adamson

Jochen Sommer photographié en 2007 au POPB, déjà en Adamson. Il avait en charge le système tout en Y18 et Y10 de Linkin Park.

Responsable applications en Europe, Jochen Sommer prend le relai pour nous présenter plus en détail la série IS.

Jochen Sommer : C’est le premier produit spécifique que nous ayons développé pour le marché de l’installation et qui tire entièrement parti des technologies déployées pour le Touring, tout en étant bien positionné question prix.
L’IS7 est une tête line-array qui embarque deux 7’’ Kevlar et un moteur 3’’ et nécessite deux canaux d’ampli pour fonctionner comme nos plus gros produits, tout en offrant une impédance de 16 ohms qui permet d’en alimenter jusqu’à 6 en parallèle et de délivrer un SPL Max de 138 dB. Malgré une ébénisterie en multipli de bouleau, le poids n’excède pas 13 kg.
Le IS118 est un sub reprenant lui aussi les caractéristiques de nos produits dédiés au touring et offre avec son unique 18’’ une efficacité très importante pour un poids de seulement 39 kg.

Jochen Sommer et James Oliver en plein press call.

Nous profitons de la présence de James Oliver pour l’interroger sur la possible fin programmée des SpekTrix et Metrix, deux séries vieillissantes et largement couvertes par le S10 et S10n ainsi que par le IS7 dont on subodore la possible venue d’une version touring.

James Oliver : Les deux séries sont toujours à notre catalogue même s’il est exact qu’avec les E15, 12, S10 et IS7, nous couvrons assez bien les besoins. C’est tout ce que j’ai envie de dire à la presse (rires !!)
Nous avons besoin de satisfaire le marché américain qui nous réclame des produits d’installation mais on ne se désintéressera pas du touring pour les petits systèmes dans le futur.

Encore plus d’infos sur les IS et la S10n

Nous avons enfin grappillé quelques dernières informations sur les nouveautés présentées auprès de Brian Fraser, ingénieur applications sénior et manager produit.

Brian Fraser, ingénieur applications sénior et manager produit.

SLU : Les HP des IS7 sont aussi à membrane Kevlar ?

Brian Fraser : Oui absolument, ils sont conçus par Adamson sur la base des autres « petits » transducteurs de 10’’ de la S10 mais sont différents des 7’’ qui équipent les E15 et E12 et qui sont à faible excursion car conçus pour être montés à un guide d’onde. Les seuls HP non Kevlar sont les coaxiaux qui équipent la gamme Point Concentric (ce sont des B&C NDR).

SLU : Le moteur de la IS7 est extrapolé du 4’’ de la S10 et donc des E ?

Brian Fraser : Oui, il est de la même famille qui équipe le reste de nos produits. Non seulement c’est la même société qui le produit mais il est très proche en termes de rendu. Je n’ai pas de précisions sur le 3’’, mais le 4’’ NH4 qui équipe les E et la S10 dispose du dôme en titanium le plus fin du marché ce qui lui donne une énorme sensibilité.

Quatre IS7 dont le look rappelle instantanément celui de la famille E et plus encore la S10. En haut à droite de la photo, on aperçoit le 7’’ qui l’anime.

SLU : Les ouvertures sur les côtés de l’IS7 trahissent le fait que vous ayez repris de bonne vieilles recettes…

Brian Fraser : Oui, elles donnent un peu plus de grave à l’enceinte et surtout permettent une meilleure sommation entre transducteurs de grave et le moteur en gommant en grande partie les lobes des deux voies, ce que l’on appelle chez nous le Controlled Summation Technology. On rapproche le plus possible les trois sources, on ouvre légèrement les deux 7’’ pour ne pas avoir de réflexions et on crée un recouvrement très précis grâce au filtrage actif.
C’est la même technique que nous employons sur les enceintes à 3 voies. Enfin le fait que nous ayons choisi des HP en 16 ohms nous permet de monter 4 enceintes sur un lab.gruppen D40 qui délivre 1 kW par canal, 8 sur le D80 qui en délivre 2 par canal et enfin 12 sur le D120 qui délivre 3kW par canal.

Un graphique illustrant les possibilités de raccordement de l’IS7 sur des contrôleurs lab.gruppen

SLU : Quelques détails sur l’IS118 ?

Brian Fraser : Oui. Nous avons tous été surpris par la présence de deux grilles, une vraie et une fausse, ce qui est une excellente idée en installation et va séduire les architectes, mais nous allons installer un marquage qui rappelle à coup sûr quelle face des deux est active. Un autre détail important est le poids de ce sub qui à 39 kg et pour un 18’’, est parmi les plus légers du marché (Il le soulève dans ses deux bras et sans poignées. Ahh ces canadiens NDR) Les IS7 sont aussi très légères et, contrairement à ce que l’on croit, le poids est un problème aussi en installation dès qu’on veut accrocher dans de vieux bâtiments.

SLU : J’imagine que cette légèreté est due à l’emploi d’aimants au néodyme. Vous pourriez cela dit être encore plus compétitifs avec de la ferrite.

Brian Fraser : Pas vraiment. Nous fabriquons entièrement nos HP de grave, et notre ligne et notre process sont basés sur un type d’aimant qu’on magnétise nous-même. En avoir deux types pour quelques produits spécifiques d’installation ferait augmenter nos coûts de production que nous maîtrisons par ailleurs très bien grâce au nombre de transducteurs qui sortent chaque jour de nos chaînes !

A 5 Hz près, un seul dB de moins en SPL Max que le 19’’ de la E119 alors que le 18’’ qui anime cet IS118 encaisse la moitié moins de puissance que le gros modèle de touring. Y’a pas à dire, on sait faire des enceintes chez Adamson

SLU : Les livraisons des IS commencent quand ?

Brian Fraser : A partir du mois de juin. Ils font partie des produits qui sortiront de la nouvelle chaîne. On a encore quelques détails à finaliser sur les presets mais on y travaille et cela ne devrait pas tarder.

La S10n, taillée pour porter

SLU : Une dernière question sur la S10n. Comment est-ce possible que vous ayez pincé le guide de 110 à 80° et que vous ne gagniez pas un petit dB dans le haut ?

Brian Fraser : C’est possible qu’on y parvienne. Nos premiers essais ne nous donnent un gain dans le haut que de décimales de dB, raison pour laquelle nous avons préféré afficher le même SPL qu’avec la 110°, mais on sait qu’on peut faire mieux.

Comme la face avant est identique, on vous propose l’arrière de la S10n où la sérigraphie trahit le changement de guide d’onde

C’est vrai aussi que la S10 est très énergique et efficace dans le grave et le changement de la couverture s’effectue dans l’aigu, or comme on communique sur un chiffre qui englobe les deux, cette amélioration est un peu pondérée.
Cela dit, on constate une nette amélioration de la portée et du comportement au lointain. Les mesures de SPL étant enfin effectuées à un mètre, l’amélioration se ressent moins, mais je peux t’assurer que la portée sera améliorée.
Comme enfin on ne livrera pas avant la fin de l’été, cela nous laisse pas mal de temps pour travailler, notamment les presets.

SLU : A cause du changement des guides ?

Brian Fraser : Bien sûr, les interactions avec les 10’’ ne sont pas les mêmes et nous devons retravailler le fonctionnement des deux ensemble.

SLU : Sera-t-il possible de constituer une ligne de S10n prolongée par un certain nombre de S10 pour le champ proche ?

Brian Fraser : Correct, c’est prévu. Il sera peut-être nécessaire d’avoir les presets respectifs chargés sur les amplis, mais quoi qu’il en soit, ce panachage sera possible. Par exemple 8 têtes à 80° et 4 à 110°. Ca fera un beau système pour des salles moyennes.

Plus d’infos sur le site DV2 et sur le site Adamson

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