Avec d&b, Chantons et du son sous la pluie, 1ère partie.

Leur théâtre étant en rénovation, c’est au Grand Palais que les équipes du Châtelet ont choisi de remonter le musical Singin’ in the Rain. Véritable prouesse arrosée par des trombes d’eau à 37°, retrouvez l’histoire d’une réussite sonore et artistique.

Dan Burton, l’interprète de Don Lockwood, au Grand Palais – Théâtre du Châtelet (c) Sylvain Gripoix

Le challenge est de taille. Puisque le Châtelet s’est transformé en mars 2017 et pour deux ans et demi en très, très gros chantier, pourquoi ne pas tenter de transformer le Grand Palais et ses 77 000 m2 magnifiquement rénovés en théâtre pour 45 shows, et comme la place ne manque pas, aussi en lieu d’accueil et de divertissement pour le public ? Aussitôt dit…Presque aussitôt fait ! SoundLightUp vous offre une « le son » sous la pluie en deux parties. Voici la première.

L’impressionnant théâtre fait de tubes et de tissu qui trône sous la nef du Grand Palais entouré par ses deux aires de divertissement .

Une fois obtenus les accords nécessaires, rendez-vous est pris avec Cyril Auclair, mixeur du Châtelet et second de l’équipe Son, pour nous raconter le montage de ce musical et, en filigrane, nous parler un peu de sa maison mère qui aime tant la comédie musicale.

Rappelons brièvement que le Châtelet au départ a été un haut lieu de l’opéra, la bascule vers la comédie musicale et Broadway étant intervenue sous l’impulsion de Jean-Luc Choplin arrivé en 2004, ce dernier faisant le choix de monter à Paris, et en VO, la crème des  » musicals « .

SLU : Malgré la cage de scène placée sous la nef, cet espace est quand même immense.

Cyril Auclair : On pourrait y faire tenir 4 Châtelet ! Grâce à cet espace, on accueille et on offre un show total au public. L’entracte durant 30 minutes, cela nous laisse du temps pour cela. Le gros avantage c’est aussi de ne rien masquer, d’où nos fly-cases empilés qui contribuent au décor.

Des pendillons comme s’il en pleuvait, le gage d’une absorption maximale et du moins possible de réflexions. Remarquez la rambarde de bout de gradin à gauche de l’image, habillée elle aussi de sorte à éviter le plus possible les fuites par le trou arrière bien visible entre le côté et le fond.

SLU : Quels prestataires sont concernés par ce musical ?

Cyril Auclair : Dushow s’occupe de la distribution électrique et des lumières et Silence qui est notre prestataire historique, fournit le son, même si tu vois marqué un peu partout On-Off.

SLU : Bref, B-Live quoi

Cyril Auclair : Voilà ! (rires)

SLU : La cage de scène et les gradins sont pas mal tapissés de pendards. Cela doit considérablement améliorer l’acoustique..

Cyril Auclair : L’idée de départ était de garder les lieux tels quels. Après une visite sur site et des mesures, le TR ici est de 12 secondes avec quelques bizarreries dans l’aigu et le bas médium, nous avons sensiblement modifié le projet initial en passant par différentes options, une desquelles aurait été de fournir à chaque spectateur un casque d’écoute.
On est finalement revenu au côté live en fermant les côtés des gradins et la cage de scène, tout en préservant la verrière de la nef qui est magnifique. Pour cela nous avons été assistés par un acousticien (Federico Cruz-Barney) et surtout beaucoup aidés par les équipes de d&b pour simuler et valider dans Ease nos choix.

SLU : La régie son a abandonné les lights placés dans la tour régie ?

Cyril Auclair : Oui, nous avons insisté pour être plus bas dans le public quitte à voler quelques sièges, et mieux nous placer dans la zone de couverture du système. Si nous étions montés dans la régie technique, il aurait fallu rajouter des boîtes pour nous qui auraient, à coup sûr, contribué à la pollution ambiante en sautant les pendards.

SLU : Quelle est la jauge de cette  » salle  » ?

Cyril Auclair : Environ 2400. Au Châtelet on a 2 000 places, mais pour le reste nous avons gardé les mêmes proportions. L’ouverture de cadre par exemple est de 15,80 mètres au Châtelet, là elle est de 16,50. De toute manière on ne pouvait pas faire autrement puisque tout le décor est le même et il n’était pas question de le modifier. Il en va de même pour la distance entre le dernier siège et le nez de scène. Au Châtelet comme ici, on a 40 mètres, mais la similitude s’arrête là. Le Châtelet c’est un théâtre à l’italienne en fer à cheval avec des étages et des poteaux alors qu’ici on offre une très belle visibilité à tout le monde.

La  » salle  » depuis le plateau. Visibilité parfaite, zone de couverture sonore compacte et réduite mais plafond…comment dire… On devine à trois quarts des gradins la régie son et tout en haut habillée de noir, la tour régie avec la régie lumière, vidéo, les poursuiteurs et l’audio description.

SLU : Système d&b…

Cyril Auclair : Oui, de l’Y. C’est exactement ce dont on a besoin pour obtenir la couverture et la pression que l’on recherche et surtout le rendu sonore qui correspond le mieux à notre manière de mixer. Plus de pression ou une directivité moins maitrisée et on excite les lieux. Les deux lignes extérieures sont en 80° sauf les boîtes du bas qui sont en 120° et la ligne centrale est entièrement en 120°.

SLU : Tout ce que l’on voit ici est loué ?

Cyril Auclair : Non du tout. Le cahier des charges pour cet événement a été de réutiliser au maximum notre propre matériel qui a de toute façon été démonté pour permettre la réfection de la salle. Je pense par exemple à la DiGiCo SD7 de mixage avec ses stage racks…

Le plateau ouvert de part en part, avec à l’arrière des éléments de décor sur roulettes. Bien visibles, deux des trois lignes d’Y d&b. Sur le nez de scène six T10 alimentent en dialogues les premiers rangs et descendent l’image sonore. A cour et jardin, trois T10 apportent un peu d’orchestre et un fil de voix.

SLU : Tous les HF…

Cyril Auclair : Surtout pas. Nous n’en avons jamais acheté et jamais voulu le faire.

SLU : ???

Cyril Auclair et à droite Roland Girard. Complicité, respect et beaucoup d’heures de vol et de shows délivrés au public à eux deux.

Cyril Auclair : Nous les louons à chaque fois. Les plans changent et les matériels évoluent. C’est plus souple, d’autant que je ne sais pas chaque année combien de productions vont être montées. Sur Singin’ on a 50 HF, sur d’autres spectacles, la moitié.
On accueille la télé, des shows de variété, quelques opéras, des récitals, du classique, je reste convaincu que notre choix est le bon. On a avec Silence de l’excellent matériel. Les micros en revanche sont à nous. On a notre parc de capteurs DPA car on préfère maitriser ce composant très fragile et dont la traçabilité est essentielle pour sa fiabilité.

Il y a malgré tout chez nous une personne qui s’occupe des HF et est un vrai ancien de la profession, Roland Girard (on le retrouvera plus loin, un personnage TRÈS savoureux NDR) Il a été de toutes les aventures du Châtelet avec un autre ex de Régiscène, Gérard Fernandez dit Frisé.
Grand coup de chapeau à Roland, c’est son dernier spectacle, il prend sa retraite dans quelques semaines.

SLU : Vous êtes combien au son au Châtelet ?

Cyril Auclair : Trois. Stéphane Oskeritzian est le Chef de service audio, je suis son assistant en charge du mix et enfin Roland qui s’occupe de la HF au sens large. Nous sommes un petit service comparé aux 10 de l’éclairage et aux 15 machinos. Cela est dû au fait que nous venons de l’opéra et ce n’est que depuis peu que nous avons migré vers la comédie musicale.

SLU : Vous employez aussi certainement des intermittents…

Cyril Auclair : Plein, et qui connaissant parfaitement l’endroit comme nos besoins.

SLU : Vous louiez aussi votre diffusion au Châtelet ?

Cyril Auclair : Non, on a investi dans un cluster central constitué de 7 Q1 et de la C6 bien cachée pour déboucher les zones d’ombre. Pas qu’on voie trop ces affreuses enceintes dans un haut lieu du classique (rires) On avait au départ 4 C7 assez imposants et on est passé au Q1 aussi grâce à sa plus petite taille. Dans le théâtre en général l’amplification arrive, mais doucement, discrètement.

La ligne centrale de 12 Y, dédiée uniquement aux voix et délivrant un signal homogène, très précis et, grâce au SPL plus que raisonnable, sans aucune distorsion. On voit bien derrière la frise de ciel, deux des 10 V-Sub qui eux aussi n’ont pas eu à rougir tous les soirs, mais offrent un rendu très régulier et homogène.

SLU : Elles ne sont pas très cachées vos trois lignes de Y…

Cyril Auclair : Elles auraient dû l’être beaucoup plus. Au départ du projet, tout le cadre aurait dû être noir et encore, il y a une ligne de 10 V-Sub cachée derrière la frise de ciel. Comme dans le spectacle il y a une ligne de fuite d’arches, on a recréé à la demande de Robert Carsen, le metteur en scène, l’arche du Châtelet.
Les petites T10 qui débouchent le champ proche par exemple sont noir sur noir et ne se voient pas. On ne nous a pas mis de pression pour le son, le challenge était déjà assez difficile comme ça, sans parler de la contrainte temps. L’ensemble technique, y compris les gradins, a été monté en 4 jours et 4 nuits. On a joué la carte de l’efficacité. Une fois que le show commence, on ne voit plus rien.

Deux des C6 servant de surrounds latéraux et, comme les enceintes qui souvent officient dans les cinémas, offrent un rendu d’une couleur très différent des Y. Si elles prenaient leur retraite, ce ne serait pas un drame ;0)

SLU : Elles servent à quoi les C6 sur les côtés et derrière ?

Cyril Auclair : Il y en a 8 en tout. Elles ne servent que pour diffuser certains effets et typiquement c’est une réutilisation de ce que l’on a démonté au Châtelet. On s’en sert très peu et certainement pas pour ambiancer, on a déjà assez de réverbération comme ça… On faisait la même chose avec quarante Control 1 JBL au Châtelet.

SLU : Comment avez-vous approché d&b pour déterminer le cahier des charges de votre diffusion.

Cyril Auclair : On sait ce qu’on veut. Intelligibilité et couverture, le SPL passe largement après. En termes de design, un cluster central pour les voix, complété et étiré vers le bas par les front fills. Une sorte de T à l’envers. Dans le gauche / droite on envoie l’orchestre. On a beaucoup travaillé avec Lulu (Didier Lubin NDR) et Pierrot (Pierre Scalco NDR) qui ont été très disponibles et efficaces. L’acousticien a aussi participé à cette phase et a échangé avec d&b France, mais nous a surtout bien aidés lorsqu’il a fallu ceinturer et atténuer les réflexions, en choisissant le meilleur tissu en termes acoustiques, de poids et enfin de prix.

Singin in the Rain (c)Théâtre du Chatelet Marie Noëlle Robert

SLU : Sacré bruit de fond au Grand Palais. Les canons à air chaud sont nombreux et assez bruyants…

Cyril Auclair : J’ai entre 72 et 73 dB et je joue entre 85 et 92 dBA, la dynamique est suffisante mais une fois encore, on privilégie la couverture et l’intelligibilité. On adore pour ça la T10 en mode 105° x 15° (et pas en 90 x 35) afin de bien prendre les premiers rangs avec uniquement les voix. On met la trompe en mode  » line  » mais le preset est en mode point source. Ce choix offre un rendu qu’on adore.

Les six T10 dans le nez de scène. On aperçoit en dessous les partoches des cordes dans la fosse.

SLU : Pas trop de problèmes de raccord temporel entre la ligne centrale et les fills ?

Cyril Auclair : Non, car j’ai une SD7-T qui dispose de délais au niveau des points de croisement des matrices. J’ai donc travaillé avec Boris Laforge qui a calé le système pour bien maitriser cette partie de mise en phase. L’idée est de tirer les voix vers le bas et faire en sorte qu’elles proviennent toujours du plateau. Mes front fills m’aident à faire ça en niveau et délai. Je travaille cette phase beaucoup à l’oreille. Quand j’entends mon effet, dans le cas du positionnement ou bien le filet de voix que j’ajoute par exemple sur les latéraux, c’est déjà trop. Je reste cohérent avec la théorie et puis j’affine à l’oreille. Avec parfois des doutes sur des comportements étranges.

SLU : L’étrange me paraît s’être invité ici…

Cyril Auclair : Ohh oui. On ne sait parfois pas d’où proviennent certains échos, flutters, retours de réverbérations ou autres bruits, mais il y en a. C’est souvent le dôme car la régie est placée pile en dessous mais au moins, c’est nous qui avons ces bruits et pas le public !

SLU : Comment as-tu choisi le placement pour ton grave ?

Cyril Auclair : Simplement. Je ne voulais pas voir les subs, je déteste quand les premiers rangs sont avoinés et mes besoins sont raisonnables : je n’y envoie que la contrebasse et le pied, d’où l’alignement de dix V-Subs accrochés en hauteur.

Une partie des 10 V-Sub en arc, une idée de Lulu et Pierrot de d&b déjà testée avec succès au théâtre, à la droite desquels prend place l’écran pour les livrets en français et la verrière, aussi magique qu’imprévisible. Remarquez aussi le grill, rendu nécessaire afin de réutiliser les décors créés pour cette même pièce au Châtelet. Bien entendu il n’y a pas 80 porteuses comme à la maison, mais juste ce qu’il faut pour ce musical !!

SLU : Sur le plateau comment sont gérés les retours des artistes ?

Cyril Auclair : Les artistes ne s’entendent que par le biais de 12 E8 d&b en douche (une habitude ici, ou c’est de l’eau, ou c’est du son NDR), six plans de deux boîtes allant du front de scène vers le fond. La règle de la comédie musicale est de ne jamais mettre de voix dans les retours. Au Châtelet nous travaillons généralement avec un DPA 4061 omni sur le front. Comme nous ne savions pas comment cela allait marcher ici d’un point de vue acoustique, nous avons opté pour le serre-tête en 4066 omni, un peu plus proche de la bouche, mais quoi qu’il en soit, les chanteurs anglo-saxons ont l’habitude de travailler comme ça donc, je ne fournis qu’une douche d’orchestre.

Une des douze E8, placée vers l’avant de la scène. Les trois gros cubes noirs ne sont autre que les V-Sub.

SLU : Pourquoi une boîte aussi petite que la E8 ?

Cyril Auclair : Je veux une boîte petite, passe partout, puissante, précise et propre, sans des paquets de grave et de bas médium qui bavent partout. L’artiste doit percevoir un message clair et simple. La E8 avec sa petite membrane et sa petite taille correspond pile poil à mes besoins.

Notre ballade se poursuit par le fond de scène où apparaît une cahute faite de tubes et de pendards d’où sortent des rires sonores. La régie HF.

L’accueil est génial avec Roland, l’homme qui dégaine des vannes et des souvenirs plus vite que son ombre, Anna et sa casquette, Isa et ses yeux bleus et Benoit. Ne rigolez pas, c’est comme ça qu’ils se sont décrits pour légender les photos ! Ajoutez Pierre Bodeux qui assiste Cyril et ce dernier, et l’équipe son est au complet. 2 à la régie façade et 4 à celle HF au plateau.

La régie HF, le royaume du roi Roland avec de gauche à droite Benoît Bertheau assistant du responsable HF, Pierre Bodeux, assistant FOH en charge de l’envoi des effets son, Isabelle Gouillart technicienne HF, Cyril Auclair en charge du mix façade et de la conception technique de cet événement, Roland Girard le responsable HF avec tellement de cordes à son arc que même Chuck Norris ne pourrait pas décocher une flèche et Anna Conroux l’autre technicienne HF.

Silence, fournisseur officiel du Châtelet, n’a pas lésiné sur les récepteurs. La série 5000 de Sennheiser est présente 28 fois, soit un total de 56 liaisons possibles pour les acteurs/chanteurs/danseurs, pantalons pour claquettes (on y vient, patience NDR), micros main de secours, pantalons de secours, récepteurs de secours et récepteur pour le micro waterproof (ici aussi, patience NDR).

Le Point Source CO-8WD prêt à être utilisé sous l’eau. On aperçoit facilement le bas ajouté et fixé sur la bonnette via du fil blanc. Précisons aussi que le comédien interprétant Don, fait son possible pour tourner artistiquement la tête de telle sorte à ne pas présenter le capteur au jet d’eau de la gouttière…

Tout ce petit monde fonctionne sur piles, le rechargeable ayant prouvé que son faible voltage créé plus de problèmes qu’il en résout, et l’ensemble dispose de magnifiques boîtes pleines à raz-bord de Y, d’adaptateurs divers et de micros de rechange, normaux ou étanches, prêts à garantir un fonctionnement fluide chaque soir.
Autre nécessité de Singin’ in the rain, la résistance à l’eau, est obtenue par la mise en sachet étanche de l’émetteur de Don Lockwood qui, sous le charme de Kathy Selden, va chanter et danser sous une pluie nourrie. Il se protège lui et son capteur avec son parapluie mais  » se termine » ensuite comme dans le film, sous une descente de gouttière qui envoie des dizaines de litres d’eau. Plus que l’émetteur, c’est le micro qui souffre le plus.

Laissons la parole à Roland Girard : Le truc c’est, outre le Point Source CO-8WD qui est résistant à l’eau, de renforcer la bonnette afin de protéger le plus possible la membrane et la grille placée devant et qui se bouche si une goutte tombe pile dessus. Pour ceci faire nous découpons un bas mousse, le traitons avec une bombe de spray déperlant (merci à Benoît qui est motard NDR), et recouvrons la bonnette avec. Une fois le bas fixé, on remet un coup de bombe. Le bas doit être de type mousse afin d’être acoustiquement compatible. Avouons franchement que nous avons eu quelques ratés au début, mais il suffit de sécher le micro et il repart pour le show suivant. Il est très résistant.

Mais que font ces pantalons dans la régie…

…ils se font vérifier par l’équipe technique car ils contiennent chacun deux micros en bas des jambes afin de capter le son tenu des claquettes sur un sol qui n’est pas spécifiquement fait pour ça, obligé qu’il est de résister à l’eau et de permettre son retour à l’envoyeur à l’étage du dessous.

SLU : Qu’appelle-t-on un raté et comment entend-t-on la chose alors que le comédien ne fait que danser ?

Cyril Auclair : Non, après la grosse douche de la gouttière, il doit dire une dernière phrase avant de quitter le plateau et de déclencher l’entracte qui permet aux équipes de tout sécher. En outre si le micro est frappé directement par le jet d’eau, une goutte peut venir se placer devant la membrane et comme c’est un capteur de pression, on perd tout l’aigu et on n’a quasiment plus de niveau. Cela nous est déjà arrivé, de même qu’une goutte qui tombe pile dessus et fait un bruit très perceptible en rebondissant, un  » tic « . Espérons que ce soir tout ira bien.

Dan Burton qui interprète le rôle de Don Lockwood en plein tube sous la pluie équipé du micro Point Source pour ce seul titre.    (c)Théâtre du Châtelet – Marie-Noëlle Robert

Aussi rapide à faire qu’à écrire, Roland a connecté un serre tête en DPA et celui en Point Source IP57 sur des packs, et nous propose via sa matrice Yamaha, une écoute comparative des deux capteurs sur une des enceintes de la régie.

Roland Girard : Il n’y a pas une grosse différence entre les deux, les spectateurs en tout cas ne se rendent compte de rien. Mehhhhhhhhhhhhhhhhhhh…et ça c’est l’autre. Meeeeeeeehhhhhhhhhhhh. On n’est pas en studio que je sache !

Des 5000 comme s’il en pleuvait (expression très humide agrée par Singin’ in the rain NDR) Remarquez aussi les deux écrans donnant un classique aperçu technique des liaisons pour celui de gauche. L’écran de droite, bien aidé par la matrice bleu ciel Yamaha (une création de Benoit), ajoute à une écoute instantanée et dynamique de chacune d’entre elles, l’affichage de la photo de l’artiste, ou de la source qui alimente cette liaison.

SLU : Dans un cas de figure on a le timbre de la voix avec de belles harmoniques, et dans l’autre il n’y a pas grand monde au-dessus de 6/7 KHz, et un médium qui reste un peu plus dans le nez. Mais on écoute sans aucune égalisation. Comment marche votre belle matrice ?

Un coup de flash les a débusquées, deux des 4 antennes du plateau, espacées réglementairement de 10 cm. Placées en hauteur pour éviter les chocs. Pour garder la même impédance, les 8 antennes ont toutes le même toron de 50 mètres de coaxial avec un gain de 10 dB en sortie d’antenne. Les fréquences sont dans les 600 MHz pour les voix et dans les 470 MHz pour les 8 liaisons des claquettes, les taps.

Benoit Bertheau : Les récepteurs sortent en analogique vers le stage qui dialogue avec la console en Optocore. On récupère les sorties digitales des récepteurs avec la DME.

Roland Girard : C’est indispensable d’avoir une matrice pour écouter à la volée les liaisons. D’abord on a de plus en plus de micros et, contrairement à ici où le Grand Palais agit comme une cage de Faraday, au Châtelet on est pas mal gênés côté HF, ça permet donc de réagir plus vite. On a notamment les péniches spectacle qui sont équipées pour certaines en HF et qui passent, plus ou moins vite suivant qu’elles montent ou descendent la Seine. Parfois on profite longtemps de leur animation (rires)

SLU : Combien d’antennes avez-vous déployées ici pour récupérer vos signaux ?

Roland Girard : Huit. Deux omni au cadre, quatre au plateau, des 100° et deux omni ici près de la régie. Le tout arrive en coaxial à la matrice / combineur Wisycom MAT288. Elle permet d’équilibrer très finement les voltages. On a un super signal tout en tournant à 10 mW. A 50 mW, cela occasionne d’autres problèmes HF et la consommation est trop importante.

SLU : En termes de scan ?

Roland Girard : Un scan numérique Winradio et un analogique Hameg.

Sortez le train et la crosse pour l’appontage, nous allons nous poser et en rester là pour la première partie. Un arrêt aussi frustrant que nécessaire puisque dans deux jours vous aurez droit à la visite de la fosse orchestre, de la zone des pompes, la zone d’interphonie, la distribution Aviom, la puissance pour la face, puis la régie face, quelques mots avec Roland, beaucoup avec Cyril, et des centaines de litres de flotte. Prenez votre maillot, vos tongs et à très vite !

Synoptiques

Intercom

Réseau

Audio

Laisser un commentaire