Matmatah en tournée avec Manu, Rico et Roland

Il y a les incontournables qu’on connaît par cœur, celles que tout le monde aime, les modèles qui font saliver, celles qui sont à la mode et puis, il y a la Roland M-5000, la console qui commence à trouver sa place. Nous l’avons découverte au festival Urban Empire avec Matmatah en face, Manu Casals à la face et du beau son dans ta face.

Manu Casals, la main sur la console et Cédric Verchere, l’infatigable ambassadeur d’une marque historique et qui aime aussi les consoles.

Rendez-vous est pris avec Cédric Verchere de Roland France au Jardin d’Orsay dans le centre-ville d’Angoulême, pour une journée japonaise et bretonne à la fois. Japonaise parce que Roland, et bretonne parce que Matmatah et surtout de vilains grains qui les ont suivis jusqu’à l’intérieur des terres.
Nous attaquons par Manu Casals, l’ingé son attitré du groupe que l’on retrouve devant sa console. Petite…Mais lui aussi très grand !

Même en pleine ville et sur du stabilisé, un festoche doit flinguer vos pompes, sinon, ce n’est pas un vrai ;0)

SLU : Tout d’abord comment t’es-tu retrouvé avec deux M-5000 (face et retours) ?

Manu Casals (ingé son FOH) : A la face c’est une location chez Audiolite, aux retours c’est la nôtre, nous l’avons achetée pour cette tournée. La louer ou l’acheter n’étaient pas très éloignés en termes de prix car nous en sommes déjà à 90 dates et on n’en est pas au bout. Comme le groupe possède avec la Datcha, un petit studio à Brest, cette M-5000 aura une seconde vie.

SLU : Et la découverte même des consoles Roland ?

Une vieille et belle image de Thierry Tanguy en compagnie de Sylvain Turpin à droite, prise lors des Charrues 2009.

Manu Casals : On me l’a proposée. Au départ je voulais partir avec nos régies et une console petite, légère, ergonomiquement bien faite et avec du son. Comme j’ai débuté dans les années 90 chez Audiolite avec Thierry Tanguy à qui j’en profite pour rendre hommage (Thierry, si tu nous écoutes de là-haut… NDR), et que ce sont nos amis de Landerneau qui ont eu l’affaire, on discute matériel, et ils me proposent une Roland qu’ils viennent de rentrer.
Ma réaction, sans faire offense à la marque, est celle de tout technicien qui ne connait pas le produit : « Ahh, faut voir. »
Sylvain Turpin m’intrigue d’un « Manu, toi qui aime bien les choses originales et singulières, tu devrais regarder de plus près cette table. » J’ai donc été au siège d’Audiolite la découvrir et l’écouter, et j’en ai conclu que c’était exactement ce qu’il nous fallait pour la tournée. Chaque console exploite son stage REAC.

SLU : REAC ? Cédric (Verchère de Roland France), tu nous dis en deux mots ce que signifie cet acronyme qui sonne hélas si bien en français (rires) ?

Cédric Verchère : REAC est le protocole de transport du signal de Roland. En anglais cela donne Roland Ethernet Audio Communication. La console en revanche fonctionne suivant une logique appelée OHRCA : Open High Resolution Configurable Architecture.

Les deux stages face et retours et leur Digital Snake se partagent les micros derrière un simple Y.

SLU : Le partage d’un stage unique n’était pas possible ?

Manu Casals : Si, mais nous avons préféré garder chacun le nôtre et l’ensemble est pré-câblé dans un rack qui est sur le plateau et qui comporte aussi tous les départs pour les ears et la façade.
Par ailleurs je dispose de 16 entrées et sorties analogiques et de 2 entrées et sorties AES/EBU en local avec quelques vieilleries comme des Distressor pour les guitares de certains morceaux, dont je me sers à la volée via une galerie d’inserts très pratiques. Ça va vite et un même effet peut être inséré tel un plug partout dans le mix.

SLU : Tu te sers de la M-5000 depuis quand ?

Manu Casals : On est en tournée depuis début janvier et on finit l’année 2017 le 9 décembre (inter réalisée fin juin NDR). Les consoles voyagent dans un trailer derrière le bus, autant te dire qu’elles sont secouées dans tous les sens, et je n’ai pas eu l’ombre d’un pépin.

SLU : Tu demandes dans chaque festival ou salle qu’on te tire ton Ethernet ?

Manu Casals : Exactement. L’autre jour je me suis fait une frayeur car on atteignait 120 mètres et c’est passé nickel ! Je demande d’ailleurs trois brins. Deux pour le principal et sa redondance et un troisième en secours.

Matmatah en plein show. Le ciel, respectueux d’un groupe breton, a cessé d’arroser le festoche durant leur set.

L’OHRCA comme si vous y étiez

A gauche des DCA et à droite trois voies et les généraux. Ergonomie mais aussi composants de qualité. C’est clair et compréhensible très rapidement.

SLU : Ton patch est de combien ?

Manu Casals : 48 entrées, autant dire que je suis loin d’épuiser le potentiel de la table. Ta question me permet de rebondir sur son architecture qui est très intéressante. La M-5000 dispose de 128 slots que tu peux configurer comme bon te semble, y compris 127 entrées et une sortie, ou l’inverse si ça t’amuse. La configuration est très simple et se fait à la volée. De base tu démarres avec 72 entrées, 16 aux, 2 sorties, 2 subgroups, 2 x 8 matrix et j’en passe, mais tout est possible. Pour cette tournée j’ai déclaré 105 slots, il m’en reste donc encore 23. De plus tu as 24 DCA qui ne font pas partie du compte des slots.

SLU : Détaille-nous les trucs vraiment bien de la M-5000, après ça on verra aussi les moins bien si tu es d’accord.

Manu Casals : OK. L’ergonomie est top. Ils ont benchmarké la concurrence et compilé quelques bonnes idées. Quand par exemple tu double cliques sur le bouton « Sel » d’un DCA batterie, hop, elle s’étale sous tes yeux. Autre système très malin, les ancres « fixent » quelque chose que l’on retrouve immédiatement et sur lequel il est possible d’arriver très vite en passant d’une ancre à une autre. Le User Assignable est aussi très pratique et rapide.

Une vue des User Assignable

Huit boutons et quatre rotatifs sur trois pages. Tout le monde y trouve son compte. De mon côté je m’en sers pour les effets. La M-5000 parle avec ses stages mais dispose aussi à l’arrière de deux slots pour recevoir des cartes d’extension. Il y a possibilité d’avoir 2 ports REAC en plus, du Dante, du MADI, du Waves et enfin du SDI.
Je me sers d’une carte Dante pour interfacer du multipiste en 64 voies entrée et sortie et enregistrer chaque concert sur Tracks Live de WAVES. Je le fais pour la prod et pour les jours où le soundcheck ne peut pas avoir lieu.

Comme Roland fait bien les choses, quand on bascule la console sur le retour de l’enregistreur, ne basculent que les voies qui sont assignées, les autres, essentiellement les effets, restent sur les entrées. C’est le genre de petit détail qui la rend très agréable au quotidien. La console offre aussi 32 égaliseurs GEQ au tiers d’octave ce qui est très bien pour les gens des retours s’ils exploitent des wedges. Ils sont assez efficaces et leur action s’entend bien car je m’en sers moi-même pour finaliser mon son dans le système.

La carte Dante…

… et celle Waves dédié au Soundgrid


SLU : Et les effets internes ?

Manu Casals : Huit machines facilement accessibles. C’est peut-être là que Roland pourrait faire un effort et nous en mettre un peu plus et mieux. Matmatah c’est rock donc ça me suffit amplement mais pour d’autres productions qui voudraient partir léger, c’est un peu insuffisant.
Je me sers des réverbérations, de la distorsion et des délais qui sont très bien. Parfois sur les généraux j’insère le compresseur dynamique en trois canaux qui marche bien lui aussi car il dispose de très nombreux réglages.

Un des 32 égaliseurs librement assignables.

La page des effets. Pas très chatoyante ni brillant par les algorithmes qui sont tous d’origine Roland et Boss.


SLU : En mono il ne fait pas des choses étranges ?

Manu Casals : Non. Nous avons pris soin, avant de partir, de tester la phase de cette console avec Sylvain et on a été agréablement étonné. Pareil pour la latence qui est très faible. Depuis le début du numérique c’est quelque chose que je surveille de près.

Un grave large

Manu Casals : Il y a quelque chose qui caractérise cette table et qui est son grave. Il est large. Comparé à ce que donnent d’autres consoles dont des japonaises, un pied et une basse sonnent vite bien gros ce qui ravit mon bassiste ! Autre point positif, le port USB permet d’enregistrer ce qu’on choisit, une fonction maintenant répandue mais pratique car on va au-delà du simple gauche-droite et surtout ce port sert aussi à jouer facilement des sons.

Voilà de quoi faire du grave. 12 Kara pour commencer et 4 SB28 en montage cardioïde pour finir, le tout dans un espace assez limité et qui fait le charme de ce festival.

A la fin du concert il y a un morceau qui est lu directement sur ma clé, du coup j’ai pu retirer le lecteur de CD de mon rack. Il est aussi possible de router une entrée spécifique appelée Dock sur n’importe quelle voix. Elle permet de jouer ou d’enregistrer du son depuis une tablette posée sur la face avant de la table. C’est très pratique pour jouer sa playlist d’avant concert.

SLU : Et les défauts ?

Manu Casals : J’ai eu quelques problèmes avec une clé USB, qui, sous certaines conditions et aléatoirement, apparaissait dans le recorder mais pas dans le système. Il est vrai que c’est capricieux une clé et j’aurais sans doute dû la reformater. J’ai aussi eu un jour un fader d’un 31 bandes qui est parti tout seul au taquet au moment où j’ai rebasculé vers la vue de base. C’est sans doute le fader lui-même qui a déraillé. Mais cela s’est produit une seule fois et on en est à 90 shows.

SLU : Bref, ça va plutôt (rires !) Tu ne nous parles pas des snaps…

Manu Casals : Parce que je ne m’en sers pas. J’avais commencé en pré prod à rentrer toutes les chansons mais Matmatah est un vrai groupe de rock, il change déjà souvent de morceaux et puis la nature et la qualité de ce qu’il m’envoie ne le demande pas. J’ai donc uniquement une scène par date. Je fais un peu tout à la main. Je m’occupe aussi du son d’autres groupes avec lesquels, en revanche, ce ne serait pas possible sans snapshots.

Une vue des rotatifs stratégiquement placés sous l’écran.

SLU : Tu n’as pas sur la M-5000 un pavé de commandes qui regroupe une sorte de tranche virtuelle…

Manu Casals : Non, et ça ne manque pas. En fonction de « l’endroit » où tu te trouves, l’écran affiche ce dont tu as besoin en termes de commandes et les rotatifs changent de fonction. Malgré sa taille, cette console est aussi et surtout légère. J’ai une anecdote. On vient de passer dans le festival Retro C Trop avec les Beach Boys, autant te dire que jamais je n’aurais cru pouvoir assister à l’un de leurs concerts, excellent d’ailleurs, et je me suis retrouvé dans une régie à double étage, très loin de la scène, trop haute, désaxée, bâchée et en limite de portée du système. Une horreur. Comme il faisait beau, j’ai pu sortir la console de la régie. On s’est placé dans la pelouse devant les crashs et on a bien mieux bossé. Si on avait eu une analogique, cela aurait été impossible.

SLU : Mais mis à part cette escapade champêtre, tu aurais pu partir avec une bonne petite analogique…

Manu Casals : Oui mais non, le numérique a ses avantages que j’aime bien et la M-5000 et mes périphériques analogiques, forment un chouette ensemble.

Manu Casals devant sa Roland. Certes elle est petite, mais lui est aussi très grand ! Regardez aussi son rack de goodies, il n’y a que du bon avec deux channel strips Neve 8801, un XL42 Midas et deux Distressor.

SLU : Et le son de la Roland te va ?

Manu Casals : Tout à fait. Rien à dire. On fait du rock sans besoin de tirer sur les effets de bord, on est pile dans la cible. Et surtout, j’y reviens mais c’est important, la phase est nickel et la console se débrouille pour compenser très bien les diverses latences. Je n’ai rien aligné et tout est dedans.

SLU : Manu, tu peux nous donner quelques infos sur toi ? t’as un petit accent belge…

Manu Casals : Mais je suis français (sourire). J’ai été en Belgique en 1997 enregistrer un album car je suis et je reste un ingé son à double casquette studio et live, et je me suis bien entendu avec Pierre Piront le patron de La Chapelle. J’y suis resté jusqu’en 2001. J’y suis revenu en 2005 et en 2006 j’ai racheté et pris la direction de ce qui était devenu La Chapelle et Gam Studios pour en repartir définitivement en 2008. Je n’ai pas pour autant quitté le monde du studio puisque j’ai été de l’aventure du Daft Studio, un autre magnifique studio belge, en termes d’engineering et d’installation. Pour la faire brève j’oscille entre studio et scène depuis 1992 et je suis resté chez Audiolite jusqu’en 1997.

Une vue de la Neve de Daft entourant de ses amplis analogiques un gros ProTools. Pour les écoutes, exit les gros systèmes encastrés, place aux B&W 800 D3 bien gavés par des lab.gruppen, des amplis qui savent ce que courant et tension veulent dire.

SLU : Tu es breton d’origine ?

Manu Casals : Pas du tout, je suis manceau, mais j’ai été un des premiers diplômés de la MST Image et Son de Brest après un IUT d’électronique. Désormais ce cursus s’appelle ISB, Image & Son Brest.

SLU : Et tu as travaillé avec quels artistes ?

Manu Casals : Gotan Project, Cesaria Evora, Denez Prigent, Murray Head qui est un grand copain, et pour le fun je fais des remplacements pour Jean-Marie Bigard qui est un bon pote. Et on rigole. Pour conclure, j’ai un petit studio chez moi et il n’est pas impossible que je m’achète aussi une M-5000 ou que je fasse une proposition à Audiolite pour récupérer la leur. Mais j’ai peur qu’ils veuillent la garder (rires)

Rico aux retours

Ce qu’il y a de bien en disposant de la même console à la face et aux retours, c’est de pouvoir avoir deux sons de cloche. Après Manu Casals, retrouvons une vieille connaissance, Eric Fromentin dit Rico aux retours, pour la deuxième couche. La première est sèche et poncée ;0)

Eric Fromentin et Manu Casals. Ca sent bon l’Audiolite ;0)

SLU : Eric, tu te fais rare à Paris…

Eric Rico Fromentin : C’est un peu normal. Pour des raisons familiales je me concentre sur le grand ouest et travaille essentiellement pour Audiolite avec qui j’ai fait mes armes avec Manu il y a de nombreuses années. J’ai dû commencer en 94 donc c’est un peu ma maison mère.

SLU : Même question que pour Manu. Roland c’est bien, mais aussi aux retours ?

Eric Rico Fromentin : Oui et j’aime beaucoup son architecture ouverte et en termes d’audio elle me satisfait amplement. Je la trouve relativement neutre pour une numérique et elle restitue un vrai grave. C’est important d’avoir du bon son car le groupe joue avec des ears.

SLU : Il y a aussi du bois sur scène…

Eric Rico Fromentin : Deux wedges pour le chanteur et surtout des sides qui me servent de shaker, de ears de spare et de son général de plateau si quelqu’un retire une oreille. Dans les petites salles, on se sert des sides aussi pour déboucher les premiers rangs car souvent les petites enceintes qu’on nous donne pour le faire, ne conviennent pas.

Une 12Xt pour redonner équilibre et voix aux premiers rangs et à droite, un side classique et bien marron, composé d’un SB28 surplombé de deux ARCS.

SLU : Tu utilises quoi comme ears ?

Eric Rico Fromentin : Du Westone en trois voies. J’en suis content car ils ont une réponse très étendue et agréable. J’ai aussi un wedge en régie pour suivre la paire placée en face du chanteur où je lui donne du pied, les toms et un filet de voix. Il aime bien se verrouiller sur le tempo.

SLU : Je ne vois pas d’effets externes…

Eric Rico Fromentin : Ca tombe bien, il n’y en a pas ! La console est très saine, du coup je suis parti sans rien. C’est un groupe de rock. J’ai 4 moteurs de réverbération pour les voix et deux pour la batterie. C’est tout.

SLU : Quel type de son te demande le groupe ?

Eric Rico Fromentin : On est parti durant la partie de pré prod sur de l’ingrat, du brut de base et par la suite j’ai un peu retouché. Très peu à vrai dire et ça tombe bien car je suis plus dans l’accompagnement d’intention musicale que dans la production.

Une image studio de la M-5000 montant une option très intéressante pour les retours, le fait de pouvoir écouter précisément le mix que se fait chaque musicien avec sa consolette déportée M48.

SLU : Comment es-tu rentré dans la vie musicale de Matmatah.

Eric Rico Fromentin : Ohh je suis le petit dernier, arrivé en décembre 2016 au début de la tournée. C’est génial car je suis dans le bus avec eux et c’est une super aventure humaine.

SLU : Du coup t’es reparti loin de la maison !

Eric Rico Fromentin : Eh oui. Ca faisait une bonne dizaine d’années que je n’étais plus parti en tournée et que je n’étais pas remonté dans un bus.

SLU : Ils ont fait des progrès ?

Eric Rico Fromentin : Les bus oui, le matériel ça ne fait pas de doute et moi je l’espère aussi !

SLU : Comment as-tu fait la connaissance de la M-5000 ?

Eric Rico Fromentin : Je la connaissais d’une autre presta l’année dernière où Audiolite qui l’avait rentrée m’a demandé de partir avec sur un plateau type NRJ Music Awards de deux jours. C’est donc moi qui l’ai demandée pour Matmatah car elle m’avait bien plu. J’avais le choix avec une autre console à l’ergonomie et la fiabilité parfaite mais dont les paliers de bruits ne me plaisent pas trop, surtout sur une tournée avec des ears ou forcément on entend plus ce genre de détail.

SLU : Tu te sers des mémoires ou bien comme Manu tu fais tout à la mano.

Eric Rico Fromentin : Beaucoup à la main. Je préfère suivre et ne pas être bloqué par la caricature du : « next…merde, je ne l’ai pas sur ma liste, je prends laquelle ! ». Mais il est vrai aussi que pour certains titres où les ambiances et les effets changent très rapidement, quelques scènes spécifiques me sont d’un grand secours.

SLU : Tu gères combien de départs ?

Eric Rico Fromentin : Cinq stéréo pour les ears, un pour les sides, un mono pour les deux wedges, un pour moi et un dernier stéréo pour un mix spécifique que j’enregistre chaque soir sur une clé pour la donner le cas échéant aux artistes. Je suis loin d’utiliser toutes les ressources de la console.

SLU : Du fait que chacun a son stage, tu peux travailler en 96…

Eric Rico Fromentin : Raté, je suis aussi en 48. J’ai commencé en 96 KHz, mais la taille de mes enregistrements était trop grosse, du coup j’ai rebasculé en 48.

Une diff 24 carats, non pardon, Kara

Autre bonne surprise, le prestataire en charge de la diffusion et de la technique du festival en général n’est autre qu’Eric Tourneur avec sa société Uni-Son de Boulazac, le monsieur qui a mis le pied à l’étrier à Max Menelec. Une paille. Du matos nickel, des racks nickels, un câblage nickel, un discours clair, bref, il a beau être tout seul, ça fleure bon le sérieux.

Eric Tourneur devant sa Pro-X qui, si mes infos sont bonnes, prend parfois la route de la capitale pour dépanner un ingé son assez connu et dont le nom commence par P et termine par N…

SLU : Tu nous détailles ta presta ?

Eric Tourneur : Pour la diffusion nous avons 12 Kara et 4 SB28 en montage cardioïde au sol par côté, quatre 12Xt pour déboucher devant, une ProX à la face, une Vi400 aux retours et puis 16 115Xt HiQ, 2 SB28 et 4 ARCS en side et 2 SB18 en drum fill. L’ensemble est processé et amplifié en LA8 sauf les 8 subs qui bénéficient de deux LA12X.

SLU : On a quasiment tout ton parc…

Eric Tourneur : Quasiment oui. J’ai encore quelques ARCS Wide et de la 5Xt, une excellente enceinte que j’adore (sourire) et aussi un petit kit Electro-Voice que je garde parce que j’aime trop le son des MTL2B et XI-1152 poussés par du Lab.Gruppen. J’ai aussi fourni une soixantaine de micros. J’ai aussi emporté une M6000, un Avalon Vt737 et Vt747 qui sont restés dans les fly. Pas besoin. J’ai en revanche fourni et installé comme toujours, un sonomètre Amix. Il n’est là qu’à titre indicatif, les mixeurs en font ce qu’ils veulent, mais vis-vis des organisateurs j’y tiens beaucoup. Paradoxalement quand il est bien en vue, les niveaux diminuent donc pas de raison de baisser la garde.

Conclusion

La pluie redouble, on craint le pire et puis le ciel se troue, ça et là, les flaques disparaissent épongées par des groupes de spectateurs, et le son de Manu jaillit. C’est rock, indubitablement très rock. Le style de Matmatah est respecté voire amplifié avec effectivement un grave et un bas-médium bien pleins et un aigu très retenu. C’est d’ailleurs la première fois que j’entends des Kara aussi peu Kara et redécouvre la polyvalence de cette petite tête.
La batterie est belle, même si deux petits dB de plus surtout dans les over l’auraient rendue canon, mais on pinaille. Le ciel plombé par une couche de nuages aussi épaisse que la peinture sur un vieux ferry, met en exergue les codes couleur de la M-5000 qui parait extrêmement simple et ergonomique. Manu s’y balade avec beaucoup de sérénité. On connaissait les synthés, effets et petites consoles Roland, place à une grosse et une vraie table.

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Crédits -

Texte & Photos : Ludovic Monchat

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