Prolight+Sound 2017

Les nouveautés de Clair Bros avec Dominique Maurel et Josh Sadd

Josh Sadd VP et Ingé en chef en charge du développement des produits Clair Bros.

Les nouveautés sont nombreuses sur le stand Clair Bros. Il y en a autant pour l’installation que pour le touring et c’est avec grand plaisir que nous retrouvons Dominique Maurel qui, depuis son cocon de Montauban, dirige désormais deux entités, Audio Concept Live Sound pour la presta et Audio Concept Distribution SAS pour vendre les produits des frérots Clair.
Comble du bonheur, Josh Sadd VP et Ingé en chef en charge du développement des produits Clair Bros accepte de nous répondre. Une interview révélatrice des intentions du géant de Lititz qui a faim. Très faim.

SLU : Tu nous dis quelques mots sur le S2, un système point source qui fait la part belle au grave avec deux caissons de basses pour une tête qu’on pose tout là-haut ?

Dominique Maurel : “C’est un système qui reprend en partie le 15 coaxial et le guide d’onde du wedge 1.5AM pour le haut et deux 21” avec deux charges différentes pour renforcer le bas. Josh t’en parlera mieux que moi.”

Dominique Maurel, la tête et les jambes de Clair Bros en France.

Dominique adorerait nous raconter toutes les nouveautés, mais comment parler alors que leur papa, souriant et disponible est présent sur le stand. Il lui passe volontiers la parole et vous allez voir que le bonhomme est franc, compétent et n’a pas grand-chose à cacher.
On commence le tour par le système S2. Comme aurait dit Bernard Blier « c’est du brutal » avec deux subs en 21” et une tête avec un coaxial 15”

SLU : Pourquoi des 21” et pas plutôt des 18” et surtout pourquoi deux caissons avec des charges différentes ?

Josh Sadd : “Les 18” sont effectivement plus nerveux et plus rapides mais on a constaté que les enceintes qui en sont équipées sont efficaces jusqu’à 38 Hz mais pas trop en dessous, ce qui colle avec un grand nombre de musiques mais pas forcément celle qui a inspiré cette enceinte, l’EDM où avec les musiques pré enregistrées la dynamique est moins importante mais il faut pouvoir descendre plus. Dans ce cas de figure, le 21 est parfait et en plus la mise en œuvre est simple et rapide. Quoi qu’il en soit, le ratio nécessaire est bien de 2 subs pour une tête et on peut choisir entre deux A, deux B ou un mix entre les deux. Pour s’y retrouver, le S2-A-Sub est le bass reflex et le S2-B-Sub est le bandpass.

SLU : Et ces deux charges différentes ?

Josh Sadd : Le passe bande a été conçu et accordé pour donner plus d’énergie entre 55 et 80 Hz, histoire d’avoir du punch qui tape dans la poitrine et cela d’un 21 qui n’est pas trop coutumier du fait. Le bass-reflex au contraire descend et apporte la bave à la dernière octave, il agit comme un vrai infra. Entre les deux, un recouvrement très étudié fait en sorte d’avoir une phase cohérente et beaucoup de SPL pour l’ensemble.

Le système S2 avec les deux subs supportant la tête S2-CX. Un second exemplaire de cette unité coaxiale est posée sur le rack d’ampli à gauche de l’image. On devine en transparence les 4 évents du 15”.

SLU : Et la tête du S2 ?

Josh Sadd : D’abord elle bénéficie à plein du nouveau processing du Lake qui lui apporte un rendu le moins agressif possible aux niveaux importants qu’on retrouve en club dans la musique EDM. Ensuite il s’agit d’un 15” coaxial…

SLU : Le même que dans le wedge 1.5AM ?

Josh Sadd : Non, pas exactement. Dans le wedge il s’agit d’une bobine de 4” avec un moteur aussi de 4”. Dans le S2, la bobine est de 3,5” et le moteur est un 3”. Il ne s’agit donc pas du même transducteur.
Dans le wedge, nous avons privilégié l’impact, la clarté et le côté « dans la face » du moteur 4”. Dans la S2 au contraire le moteur 3,5” est plus doux et dispose d’un aigu plus fin et plus cristallin qui est précisément ce contre quoi on lutte dans un wedge.

SLU : Et pour amplifier ce beau bébé ?

Josh Sadd : Simplement deux PLM 20K44 pour deux systèmes, un par côté, en gardant deux canaux d’ampli de libres pour avoir du spare ou tout autre usage.

Il n’est pas impossible qu’au sein de la C12 battent deux cœurs coaxiaux qui ressemblent à ça. C’est allemand et ça fait un malheur ;0)

SLU : Quel type de moteur de médium/aigu, donc en deux voies, employez-vous dans les C ? On pencherait pour deux diaphragmes annulaires BMS (sourires)

Josh Sadd : Je peux simplement vous dire que c‘est un transducteur européen particulièrement réussi (rires) !

SLU : Vous pouvez donc choisir le fabricant de haut-parleurs et le modèle qui vous intéresse sans être obligé de ne vous servir qu’aux USA…

Josh Sadd : (rires) Mais pourquoi ferait-on ça ! Bien sûr qu’on est fier d’être une boîte américaine mais avant tout nous sommes fiers de créer des enceintes qui sonnent bien ! On écoute et on choisit ce qui nous convient avec, parfois, des modifications ou des adaptations sur certains modèles pour mieux coller à notre projet.

SLU : Avez-vous écouté le M-Force de Powersoft ? Ce transducteur n’est pas qu’immensément puissant, il se prête aussi à nombre de topologies de charge de bonne grâce…

Josh Sadd : C’est exact. J’ai passé récemment pas mal de temps à Florence avec Claudio Lastrucci à faire des essais avec différentes configurations et nous l’avons comparé à des doubles 18” qui sont pour nous les subs idéaux car ils ont le punch et l’extension en fréquence. Après une phase de scepticisme et presque de moquerie face à ces sortes de soufflantes de machine à fumée, je peux t’annoncer qu’il n’est pas impossible que tu voies arriver quelque chose dans le futur !

L’audi de Powersoft à Scandicci avec plusieurs versions de charge pour le M-Force entouré par des têtes et des subs en 2×18. Un lieu où il fait bon avoir le doigt léger sur les potars.

SLU : Les versions amplifiées de vos wedges disposent d’une prise de sortie pour alimenter un modèle identique et passif. Les modules d’ampli acceptent-ils facilement ce double travail ?

Josh Sadd : Oui, l’impédance passe en 4 ohms pour le grave et 8 pour l’aigu. Les modules Powersoft délivrent beaucoup de courant donc la chute des impédances se révèle un avantage dans le cas présent.

Le wedge 1AM+, le « + » étant symbole chez Clair Bros de la présence d’un ampli à bord.

SLU : C’est assez récent les versions amplifiées de vos enceintes..

Josh Sadd : Oui, on a été très long à la détente en termes de perception, attentes de la clientèle, volonté du marketing, mais cela est aussi dû au fait qu’aux Etats Unis le voltage est faible, et pour alimenter convenablement des transducteurs il nous faut plus de voltage dans l’audio !
Les modules Powersoft délivrent des crêtes de 141 V donc quasiment les 153 V que sortent les 10000Q de Lab.gruppen.

Et voici l’explication. Une boucle entrée et sortie, une entrée secteur, une sortie pour un second wedge passif et, zoomez sur l’image, un sélecteur avec 4 presets accompagné d’un potar offrant 10 dB de latitude de niveau d’entrée.

Le 20000Q et le 12K44 parviennent même à 194 V. Quoi qu’il en soit, et pour des modules aussi petits, c’est déjà une performance remarquable et suffisante et ça nous a donné des idées.
Pour en revenir à la question initiale, nos wedges ont les mêmes HP qu’ils soient actifs ou passifs, ce qui permet à nos clients de les passer en actif après coup, de les panacher, sans trop se soucier de ce qui est à l’intérieur.
On pourrait optimiser cela et nous le faisons pour nos propres enceintes en tant que prestataire, mais là, on veut d’abord servir nos clients et pas trop leur compliquer la vie avec des associations ampli/transducteurs trop limitatives. L’ampli de bord peut le faire, alors pourquoi s’en priver (rires) !

SLU : Il y a toujours la question du refroidissement qui se pose avec les modules. Vous profitez de la plaque métallique arrière j’imagine…

La face arrière du 1.5AM+, toute en alu noir et derrière laquelle est plaqué un module de puissance Powersoft, prêt à en découdre avec de bobines !

Josh Sadd : C’est une bonne question car on y a longtemps réfléchi. Oui, l’arrière métallique du wedge dissipe les calories et nous avons fait le choix de l’aluminium noir car cela marche mieux, malgré le fait que ce soit une partie qui est toujours côté public et donc potentiellement frappée par les rayons du soleil.
On a effectué beaucoup d’essais et profité de l’expérience et de l’expertise de Powersoft en la matière pour valider ce choix, malgré le fait qu’en conditions extrêmes, on ne puisse même plus mettre la main sur cette surface, et pourtant ça marche !
Nous tirons aussi parti des évents et du brassage d’air opéré par les transducteurs à grande élongation pour ventiler l’intérieur de l’ébénisterie et enfin un petit ventilateur est placé sur le module lui-même.

SLU : Il y a une autre question que certains se posent avec les enceintes amplifiées et qui est la gestion de la condensation.

Josh Sadd : Ils ont raison. Nous avons fait le choix d’avoir des électroniques tropicalisées dans les modules Powersoft comme dans les amplis Lab pour ne pas avoir ce type de problème et aussi pour ne pas courir de risques avec les retombées des artifices qui, pour avoir de belles couleurs, comportent beaucoup d’oxydes métalliques. En se déposant, ils peuvent mettre en défaut les électroniques et on a eu par le passé des courts-circuits à cause de ça.

True Fit…True Vaille ?

SLU : Est-ce que tu peux nous expliquer un peu mieux en quoi consiste le « façonnage » True Fit ?

Josh Sadd, VP de Clair Bros devant les C12 qui avec les C8 et les KitCurve12 peuvent être taillées sur mesure pour une salle.

Josh Sadd : Cela dépend de l’enceinte à partir de laquelle nous travaillons cette adaptation à un lieu de diffusion. On peut adapter aussi bien des enceintes à courbure constante comme la KitCurve12 ou bien à courbure variable, mais les premières ne le seront que dans le plan horizontal. Avec les C8 et C12 on peut agir différemment. Dans tous les cas l’idée est d’offrir une stéréo plus large, à plus de spectateurs et le moins possible de réflexions.
Pour cela un guide d’onde asymétrique et adapté précisément à la salle marche très bien. Avoir un système qui ouvre à 90° et dont la moitié de l’énergie frappe un mur et revient vers le public, est un non-sens qui en plus compromet grandement l’intelligibilité des voix par l’augmentation du temps de réverbération et par des interférences. A partir de ce constat on « oriente » l’enceinte vers le public ce qui n’est que bon sens. Cela dit, on calcule, propose et négocie le meilleur placement pour les lignes, on créé une vue tridimensionnelle de la salle, on ajoute précisément l’emplacement du public et on peut à ce point usiner le guide d’onde idéal.

SLU : Est-ce que c’est imaginable de faire varier la directivité de certaines têtes même faiblement pour éviter de taper par exemple dans un balcon réfléchissant ou bien cela compromettrait le front d’onde ?

Josh Sadd : Non, il faut respecter a géométrie de la ligne et faire le boulot électroniquement.

SLU : Quelle variation horizontale pouvez-vous apporter à l’ensemble d’une ligne ?

Josh Sadd : On peut faire varier l’ouverture entre 50 et 140° avec des variations de -30 d’un côté et +30 de l’autre. On peut par exemple imaginer ouvrir à 15° de l’axe central du mauvais côté et 75° du bon. Bien entendu tout ceci demande des calculs pour parvenir au bon design en termes de couverture mais aussi de portée et de SPL. Il faut bien comprendre qu’une salle qui investit dans son système doit pouvoir bénéficier du meilleur résultat possible et pouvoir l’exploiter longtemps.

Quatre C8, le petit frère du 12 dont il reprend un unique ensemble coaxial de médium / aigu et deux HP de grave en 8. Lui aussi peut être « taillé » à la sauce True Fit.

SLU : Le fait de faire beaucoup varier la directivité du guide d’onde, cela nécessite de retravailler le preset pour chaque salle…

Josh Sadd : Oui, mais cela ne représente pas des variations très importantes, quelques dB tout au plus et les avantages liées à la baisse des réflexions l’emportent largement, à la mesure où c’est flagrant, comme à l’écoute. Il ne faut pas oublier aussi que les C8 et C12 sont équipées avec des moteurs coaxiaux qui limitent les problèmes.

SLU : Mais on est bien d’accord, le fait d’usiner des guides d’onde différents à chaque fois ne vous donne pas la possibilité de peaufiner la polaire aussi bien que sur des produits à ouverture finie et fixe.

Josh Sadd : Oui sans doute, mais là on parle d’un monde idéal. L’enceinte la plus parfaite subira toujours la plus imparfaite des salle. Je préfère avoir une enceinte moins parfaite mais qui est conçue pour s’adapter le mieux à cette salle imparfaite et outre le guide lui-même, l’idée consiste à modifier les paramètres électriques nécessaires à parvenir au meilleur résultat. Rien n’est figé, c’est du vrai sur mesure avec de l’intelligence et du savoir au-delà des machines. Cela dit, je peux t’assurer que caler ce type d’enceintes sur mesure est beaucoup plus rapide qu’on ne l’imagine car on ne va pas passer du temps à lutter contre les problèmes. On les évite.
Le son peut être visualisé assez facilement. Une enceinte est comme une découpe avec des volets, une salle quant à elle est comme une pièce remplie de miroirs. Depuis combien de sièges cette lumière sera aperçue et surtout, combien de lumières vois-tu à chaque fois. Sans doute trop. Maintenant plaçons nous dans la peau d’un acousticien. Ce n’est pas évident pour lui de réclamer des formes idéales, des matériaux adaptés, des accessoires pour casser, absorber, améliorer le son, car cela coûte très cher, ne plait généralement pas à l’architecte et réduit souvent le nombre de places assises.

Trois KitCurve 12+, des enceintes à courbure constante, 90×15°embarquant deux moteurs 3”, un 12” tous trois à aimant néodyme, des évents profilés, un module ampli à deux voies actives Powersoft avec une carte DSP et offrant 4 corrections, bref, encore un produit simple et facile à mettre en œuvre et à adapter en True Fit.

SLU : Et ça arrive qu’on propose de le faire après l’ouverture…

Josh Sadd : Exact, or tout le monde sait qu’une fois qu’un établissement est ouvert, plus rien ne change !

SLU : Comment vois-tu le marché français et l’adaptation du principe True Fit à notre pays ?

Josh Sadd : Nous sommes en train de former nos distributeurs afin qu’ils assimilent toutes les étapes qui sont cela dit, assez simples. Il faut des plans complets de la salle, une idée précise de l’exploitation et du SPL et quelques réunions avec les décideurs. Après cela, la période du design qui nous incombe est relativement rapide, de même que la partie de fabrication des enceintes sur mesure et enfin l’installation, le calage et la réception peuvent être très rapides dans la mesure où on sait à l’avance que nombre des problèmes auront été résolus avant ce qui n’est jamais vraiment le cas avec des produits standard.

SLU : Vous êtes en mesure de missionner des techniciens depuis les USA ?

Josh Sadd : Nous pouvons prendre en charge cela. Il s’agit d’un gros investissement, il faut impérativement obtenir un résultat qui soit à la hauteur. J’aime bien utiliser des images. Imagine que tu veuilles acheter le plus joli costume de ta vie, tu ne vas pas rentrer dans un magasin et prendre du simple prêt à porter. Tu vas dépenser beaucoup d’argent, veux qu’il t’aille à la perfection et qu’il puisse même corriger la hauteur d’une de tes épaules, car nous sommes tous différents. Il en va de même avec les salles qui sont toutes différentes. Si tu investis, il faut bien le faire. On était parti sur des noms savants comme « Progressive Azimuth » et avons en définitive choisi True Fit car c’est précisément ce que l’on fait.

SLU : OK pour les têtes. Que faites-vous avec les subs…

Josh Sadd : On peut bien sûr être de bon conseil, mais il n’y a pas de recette miracle. Le grave prend de la place à faire et plus encore à guider donc on fait de notre mieux pour proposer des solutions, mais le plus souvent on nous demande des résultats sur l’intelligibilité ou la couverture du haut du spectre, surtout si la salle est jolie. Ils ne les accrocheront jamais et les sortiront qu’en cas de besoin. La meilleure solution reste un array central et cardioïde. C’est faiblement interférent et ça couvre bien. Si en plus il n’y avait pas de murs (rires) !

Clair Bros en 140 caractères

SLU : Comment pourrais-tu nous décrire Clair Bros, le manufacturier de la constellation qui comporte aussi Clair Global, le prestataire et Clair Systems l’intégrateur.

Josh Sadd : Roy Clair a toujours dit qu’il vaut mieux être le meilleur que le plus gros. Nous continuons à suivre ce précepte. Nos systèmes peuvent être un peu plus chers, mais ils sont faits pour durer et s’adapter le mieux possible à la tâche qui leur sera confiée. Nous ne sommes pas une société comme il en existe tant d’autres. Nous voulons être innovants et différents. Nous voulons innover, servir chaque cas de figure et offrir le meilleur son.

Une KitCurve 12+ en finition bois naturel laqué avec les flancs et l’arrière en multiplis balte et la face avant en bois plein travaillé et du plus bel effet. Il s’agit d’une commande spéciale pour une église et, comme souvent chez Clair, elle est rentrée au catalogue.

SLU : Me revient alors la sempiternelle question. Pourquoi Clair Bros le fabricant ne fournit pas Clair Global le prestataire qui, on le sait bien, conçoit et fabrique ses propres enceintes. Cela paraît tellement étrange cette dichotomie entrepreneuriale.

Josh Sadd : Nous sommes tous issus de la même société que Roy Clair a créé en 1966. J’ai assuré un nombre considérable de tournées pendant huit ans à la face et au système et je fais partie de ces collaborateurs qui ont décidé de prendre de la distance de la presta au quotidien, mais pas de la société, car on adore notre métier. Les transducteurs qui sont dans ces boîtes (il pointe une C12 NDR) sont les mêmes que ceux contenus dans celles de Clair Global. La seule différence c’est que de notre côté, on a prévu de prolonger leur existence par des modules qu’on pourra ou pas upgrader.
Pour le reste (il réfléchit NDR) il n’y a pas grande différence. Si, peut être les dimensions qui sont absolument conçues chez Global pour rentrer dans un semi US standard et un conteneur. Quand Clair a commencé la sonorisation, il n’existait pas l’ensemble de marques qui alimentent le marché, donc nous avons appris à penser et construire nos systèmes. Aujourd’hui cette expérience, ce savoir-faire et ce catalogue de systèmes exclusifs est conservé et chéri pour cet ensemble d’artistes exclusifs qui nous sont fidèles comme Bruce Springsteen ou U2 pour n’en citer que deux, qui veulent ce qu’il y a de mieux et qui n’existe pas ailleurs.

SLU : Quel est le pourcentage entre ce que Clair Global créé et exploite sur ses tournées et ce que Clair Bros créé et vend à ses clients ?

Taillé dans de l’acier de 2 mm, le logo de Clair Bros n’a pas trouvé de place pour être accroché ;0)

Josh Sadd : C’est une bonne question. Comme nous ne cessons de grossir, il sort beaucoup plus de HP de chez Clair Bros que de chez Clair Global. Le catalogue de Global consiste en 5-6 modèles, chez nous je ne sais même plus combien de modèles différents nous avons, sans doute entre 50 et 70, voire plus.
La raison est qu’en touring « one size fits all » la standardisation et l’efficacité sont la norme et nos techniciens, nos ingés système doivent être en mesure de résoudre la plupart des challenges par la mesure, l’implantation et le réglage.
Dans l’installation au contraire nous avons la possibilité de réfléchir, concevoir et choisir les solutions permanentes les plus adéquates, et si elles n’existent pas, de les imaginer et les fabriquer sur mesure. Pour revenir à ta question, le stock de Global est bâti sur les besoins des tournées dans les starting blocks mais il varie aussi par le nombre fabriqué par exemple l’année où un nouveau modèle est conçu est proposé à nos artistes.
Grossièrement je pense que nous en vendons 5 fois plus que Global en possède et ce chiffre va aller en augmentant. Nous disposons désormais de notre ligne de fabrication bâtie en 2009 et située à 4 kilomètres du dépôt de Global. Elle fait près de 5000 m² et en 2012 nous l’avons encore agrandie de près du double avec plus de place pour la R&D. On verra comment cela va se passer mais le futur s’annonce quand même radieux (rires NDR).

SLU : Vous pensez et travaillez tout ce qui est en bois mais pour les électroniques vous faites confiance à des sous-traitants prestigieux, je pense à Lab.gruppen et Powersoft.

Josh Sadd : Oui c’est exact. Il y a essentiellement deux constructeurs qui travaillent pour nous et répondent à notre cahier des charges très spécifique.

Conclusion

Le géant américain met les bouchées doubles. La variété des produits, leur évidence, leur pertinence, la simplicité de la mise en œuvre via un grand nombre de versions équipées de modules Powersoft, la possibilité d’obtenir des enceintes sur mesure d’un point de vue acoustique comme cosmétique avec, par exemple, du bois apparent ou bien des formes biscornues mais toujours dans le respect du son font qu’avec une bonne distribution, assurée en France par Dominique Maurel, Clair Bros a les cartes en règle pour faire un malheur.
On va aller rapidement écouter ces produits chez Audio Concept Distribution pour confirmer cette belle impression.

Crédits - Texte et Photos : Ludovic Monchat

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