Prolight+Sound 2017

Quand un Sequoia Audio pousse à Norroy-le-Veneur

Ils distribuent Adamson et DiGiCo en France, entre autres, mais DV2 fait plus, il s’est lancé dans la botanique en plantant une graine de séquoia.


Nous avons profité du passage de Guy Vignet et Didier Dal Fitto à Prolight+Sound pour les interroger sur Sequoia Audio, la nouvelle enseigne de distribution de MDC et sur l’arrivée dans leur portefeuille des italiens de Powersoft. Restez surtout avec nous, il y a de l’info à venir, et du lourd. Et pour bien marquer les esprits, l’interview a eu lieu sur le stand de Powersoft, ce qui nous a simplifié la tâche pour la première question.

SLU : Pouvez-vous nous expliquer la venue de cette nouvelle marque d’amplis et l’accent sur MDC, votre marque propre d’enceintes.

Guy Vignet : “Nous avons choisi de donner son envol à la marque MDC qui a largement fait ses preuves et est acclamée par ses utilisateurs, afin qu’elle ne soit plus dans l’ombre d’Adamson que nous distribuons avec succès depuis plus de 15 ans. Cela va se faire sous une bannière que nous venons de créer et qui s’appelle Sequoia Audio. MDC le mérite d’autant plus que des produits comme le Sector ou nos subs prennent, en plus de l’installation, aussi des places dans les applications premium touring.

La fine équipe de Séquoia avec tout à gauche Sébastien Desaever en charge de l’installation, Luca Giorgi, le directeur du marketing et des ventes de Powersoft, Guy Vignet le président de DV2 et Denis Guichard en charge du touring toujours pour Séquoia.

Sous cette même bannière Sequoia Audio, nous allons distribuer notre nouvelle marque d’amplis Powersoft, l’objectif pour nous étant de proposer la marque transalpine comme la plateforme d’amplification et de processing dédiée à MDC, ce qui n’empêchera pas les utilisateurs de lab.gruppen de bénéficier des presets nécessaires à la mise en œuvre des enceintes MDC.
Nous allons aussi développer Powersoft sur le marché de l’installation ou nombre de références s’y prêtent parfaitement et aussi vendre leurs gammes touring en standalone pour ceux qui nous les demanderont afin d’alimenter leurs propres systèmes. Pour tout acheteur de Powersoft aujourd’hui, l’interlocuteur est Sequoia Audio, une marque du groupe DV2.

SLU : La question que tout le monde se pose. J’achète un système Adamson et je souhaite y associer du Powersoft. Possible ?

Guy Vignet : A priori c’est non puisque Adamson a défini lab.gruppen Lake PLM comme plateforme d’amplification de ses systèmes, c’est le standard unique qui garantit l’interopérabilité à l’échelon mondial et permet facilement le cross renting.

SLU : OK pour le touring, mais pour l’installation je peux choisir ce que bon me semble ?

Guy Vignet : Là encore Adamson ne spécifie pour ses produits que du lab.gruppen.

SLU : Cela est vrai pour l’année 2017 ou pour toujours ?

Guy Vignet : Non, pas pour toujours.

Didier Dal Fitto : Il y a une transition technique qui va s’opérer chez Adamson et qui va faire que leurs futures enceintes deviendront ce que l’on appelle « intelligentes ». Cela veut dire qu’au fur et à mesure, leur gammes vont être renouvelées avec des produits embarquant une électronique Adamson.

Guy Vignet, le président de DV2

Guy Vignet : Mais pour les produits actuels, le PLM est le seul spécifié et les systèmes actuels iront jusqu’au bout en lab.gruppen ce qui est essentiel pour que nos clients actuels et futurs s’y retrouvent. A cet effet nous bénéficions de ces amplis soit au travers de Music Group via un contrat de distribution français qui a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2017.
Soit parallèlement et après, avec des produits qui nous seront mis à disposition par Adamson grâce à un contrat à longue durée qui les lie avec la marque suédoise. Nous avons livré en tout début d’année un très gros parc d’amplis PLM à un utilisateur Adamson qui souhaitait compléter son parc. Il n’est pas question d’opérer une rupture dans un standard d’amplification qui en plus est technologiquement irréprochable.

SLU : Peut-être vos amplis porteront du coup une étiquette Adamson…

Guy Vignet : Sans doute, mais dans le carton il y aura une autre étiquette lab.gruppen pour faciliter la revente. Cela évite les discussions.

SLU : On assiste à un grand mouvement dans le milieu de la diffusion au sens large…

Les K de Powersoft, des amplis stéréo allant du « petit » K2 délivrant 2×2400 W au « plusquebalèze » K20 qui en offre 2×9000

Guy Vignet : C’est un jeu qui nous dépasse, un gros jeu industriel et presque une bataille entre les constructeurs d’enceintes et d’amplis. Chacun veut devenir le maître du jeu mais il semblerait que depuis quelques années, ce sont les constructeurs d’enceintes qui ont le dernier mot.
Si Powersoft ou une autre marque d’électronique veut être plus présente, à elle de faire le travail vis-à-vis des constructeurs de bois pour devenir la plateforme préconisée. On n’est pas décisionnaire. On donne notre avis mais on ne peut rien imposer depuis l’étage du dessous (sourire).

 

Guy Vignet : Je précise en plus qu’on ne vend rien en Espagne. Si nous avons travaillé à Ibiza, c’est par le biais d’un prestataire français qui a placé une prestation longue durée. C’est cela dit exact que nous allons retravailler à Ibiza, un nouveau projet cette fois-ci dans un espace clos suit son cours avec de l’Adamson pour la grande salle et du MDC pour la petite.

Sequoia Audio

Petit arbre deviendra grand, très grand (© Séquoia.eu)

SLU : Venons-en à Sequoia Audio. C’est une société en bonne et due forme ?

Guy Vignet : Non, c’est un portail avec la même équipe administrative que celle de DV2.

Didier Dal Fitto : En revanche nous avons en front desk deux personnes qui lui sont dédiées, Denis Guichard pour la partie Touring et Sébastien Desaever qui vient de nous rejoindre pour le marché de l’installation. Sébastien est belge, et comme nous rayonnons en France, Belgique et Allemagne, nous avons embauché un vrai spécialiste de l’intégration et qui pourra ainsi travailler en France et sur la partie belge wallonne.

SLU : Est-ce que cette séparation, quand même assez poreuse entre vos deux marques d’enceintes et deux marques d’amplis, va permettre à MDC de réellement se développer via de nouveaux produits ?

Guy Vignet : Ce n’est que le début de Sequoia Audio et on ne sait pas encore très bien comment on développera cette structure et comment elle se différenciera de DV2, mais pour reprendre une image, on y va par de petites corrections, et 0,5° d’écart quand on lance un satellite, avec le temps, cela finit par représenter des distances énormes (rires). La première des choses à faire c’était d’éviter les confusions et les doublons sous une même enseigne et c’est chose faite.
Aujourd’hui Sequoia n’est qu’un portail commercial mais rien ne dit que les mois prochains on n’en fasse pas une société à part entière avec des moyens propres en termes de personnel administratif et de commerciaux. Cette éventualité est, quoi qu’il en soit, amorcée et on mettra les moyens nécessaires pour y parvenir si on en ressent le besoin et si le succès le réclame.

Mario di Cola, co-concepteur avec Didier dal Fitto des produits MDC

SLU : Mais vous n’avez pas encore lâché les chevaux chez Mario… (Di Cola, le génial consultant, acousticien et designer industriel, la pierre angulaire du son en Italie dont les initiales ont servi à créer la marque MDC et enfin dont les idées et le savoir transforment en enceintes les cahiers des charges de Didier NDR)

Didier Dal Fitto : Bien sûr que oui, il y a des produits en préparation !

Guy Vignet : Au départ de l’aventure MDC on n’avait pas une ambition démesurée, on voulait juste compléter la gamme Adamson avec les produits qui manquaient ou bien d’autres très spécifiques au marché français qui nous étaient réclamés. Mais petit à petit ces produits ont formé une gamme et ce n’est pas fini.
On a en parallèle des super projets avec Adamson, mais MDC a trouvé son public et son marché grâce à la segmentation assez claire qui a toujours existé. Adamson c’est le pur premium et les canadiens ne changeront jamais, MDC c’est un autre segment du marché où les exigences, les besoins et les moyens sont moindres, les moyens surtout. Pour une différence de performances infime, quelques dB à peine et qui ne ferment pas les portes du premium, on propose un produit plus abordable, avec des fonctionnalités mieux en phase avec le marché européen.

Un stand MDC à PL+S 2018 ?

SLU : Vous allez donc vous ouvrir à d’autres pays avec MDC…

Trois Sector grand format en accroche soit 75° x 60°

Guy Vignet : Mais c’est prévu, et il a de grandes chances qu’on se retrouve en 2018 à Prolight + Sound avec un stand MDC ! On n’y sera probablement pas avec Didier, mais il y a de fortes chances qu’on expose, y compris des nouveaux produits.

SLU : Venons-en aux nouveautés de Mario !

Guy Vignet : Nous sommes sur le point de lancer la production du petit frère du Sector puisque le prototype a été accepté. Le reste de la gamme MDC continuera à évoluer dès que nous trouverons des solutions techniques innovantes et de qualité, au prix auquel nous sommes positionnés et qui est l’une des raisons de notre succès.

SLU : Mario assure la création du projet, la remise des plans et est aussi conseil sur la fabrication ?

Didier Dal Fitto : Son rôle premier est celui de concevoir le projet, de nous remettre des plans et de nous trouver les bons transducteurs. Il peut aussi éventuellement nous conseiller sur la fabrication et c’est effectivement en Italie que sont assemblés nos produits, mais cela pourrait changer.

Guy Vignet : J’aimerais réaliser un rêve avant de quitter ce métier : localiser la production d’MDC en France. Certes, il faut un coup de main de nos politiques mais objectivement dans notre région on travaille très bien le bois dans les Vosges, la métallurgie en Lorraine et l’usinage en général dans tout l’Est de la France. C’est certainement possible de fabriquer de bons produits dans l’hexagone, des produits compétitifs.
On doit monter les ventes de MDC pour pouvoir lancer la fabrication ici et devenir un fabricant français d’enceintes à part entière. En plus Mario et les fabricants de haut-parleurs italiens ont fait un merveilleux boulot car nos produits sont vraiment increvables. On a livré presque 200 Sector pour un nombre de retours infinitésimal.

La soufflante de MDC, le sub MDC3, une charge passe-bande hybride et habilement raccourcie pour un SPL Max de 144 dB sous 2,7 ohms.

SLU : Est-ce qu’il y a un type d’enceinte qui vous mettrait en porte à faux vis-à-vis d’Adamson et que vous ne fabriquerez pas ? Par exemple un line-array…

Didier Dal Fitto : Non, ce n’est pas le problème. Le fait est que des line-array il y en a déjà énormément sur le marché et notre démarche a toujours été au contraire de produire l’enceinte maligne qui n’existe pas comme le Sector. Et puis, ce que nous proposerons chez MDC sera toujours une gamme en dessous par rapport à l’offre ultra prémium d’Adamson donc il n’y a pas de conflit latent. Enfin quand on pense à la prochaine génération de line arrays sur laquelle Adamson travaille et qui sera amplifiée, processée, contrôlée, AVB…

Didier dal Fitto, Benoit Cabot et Brock Adamson

SLU : Une génération plus tard il l’aura fait Brock !

Didier Dal Fitto : Bien sûr, il n’a jamais dévié. Il est passé par plein d’étapes mais son rêve se réalisera.

Guy Vignet : Les produits MDC seront sans doute plus conventionnels, mais bien pensés et bien positionnés en budget pour être accessibles au plus grand nombre et surtout pour les types de jobs où tu n’as pas besoin du haut du panier.


Une vue du Sector et sa couverture. Trois moteurs sont couplés afin d’offrir chacun 8° horizontaux et 60° verticaux. Ce même guide d’onde sera employé sur le petit Sector, reste à voir en combien d’exemplaires…

SLU : Et ce petit Sector alors ?

Didier Dal Fitto : On a répondu à une forte demande pour un produit complémentaire au Sector, mais en plus petit. Il sera notamment équipé d’un tout nouveau 14” que Mario a été nous trouver grâce à ses réseaux en Italie et qui marche remarquablement bien.

Guy Vignet : On a reçu le prototype pour validation il y a 15 jours et il est est magnifique. Il a le même guide d’onde aigu que le Sector et quand nous aurons finalisé son rigging afin qu’il soit compatible avec le gros modèle, il partira en fabrication.

Didier Dal Fitto : Il aura le même succès sur le marché EDM que son grand frère qui est très recherché car il marche bien avec ce type de musique et il est facile à mettre en œuvre. Le Sector remplace avantageusement les petits line-arrays dans des clubs en apportant de la membrane et un vrai grave et puis, très belle surprise, il est parti assurer les retours de la tournée de Gad et Kev Adams et les side et front de la tournée de Saez !

SLU : Vous pourriez aussi employer les modules d’amplis Powersoft pour offrir des versions amplifiées de certaines enceintes ?

Les deux X de Powersoft, le 4 et le 8, avec un prix au watt très étudié.

Guy Vignet : Pourquoi pas si, une fois encore, on sent qu’il y a une demande du marché et que ce produit est pertinent dans notre gamme.
On se méfie de l’excès de technologie ou de technicité des produits et si c’est pour se retrouver à devoir gérer avec des écrans une petite diff, on sort de notre modèle.

SLU : J’ai compris. MDC c’est « faites du sooon ! ». Vous segmentez vos marques avec d’un côté Adamson et Lab et de l’autre MDC et Powersoft. Pour le bois vous pouvez affiner vos propres prix, mais côté Powersoft, est-ce que la différence avec Lab est du même acabit ?

Guy Vignet : Oui absolument. On a été surpris par la compétitivité des produits Powersoft. A équivalence de produit, de puissance et de nombre de canaux, on est en prix en fonction des gammes, à -30% et parfois plus. Quand on prend les X4 et X8 ça fait mal (rires).

Didier Dal Fitto : Ils sont vraiment très, très compétitifs. Il n’y a guère que sur le traitement de signal où avec Lake et dans le touring, Lab garde l’avantage.

Pour tout, mais alors TOUT savoir sur la technique qui se cache dans la Sector, savourez l’interview que nous avait accordée Mario di Cola il y a 4 ans au Siel (en cliquant sur le lien ici)

D’autres informations sur :

Et avec les vidéos ci-dessous :

Laisser un commentaire