Nouveauté Prolight + Sound 2017

Amadeus Diva M x Diva M = Diva M²

Nous en avons très récemment parlé dans SLU, le français Amadeus est parti dans une profonde refonte de ses systèmes de sonorisation à haute puissance, les Diva, avec la Diva M qui est passée en M². Gaëtan Byk et Michel Deluc nous racontent cette nouvelle venue et nous annoncent quelques bonnes nouvelles à venir.

SLU : Pourquoi refaire une Diva…

Gaëtan Byk (directeur marketing chez Amadeus) : Cela faisait plus de dix ans que la gamme n’avait pas évolué. Nous avons mené de gros chantiers de développement au cours de ces dernières années. Sont ainsi nés le système de monitoring Philharmonia, co-développé avec Jean Nouvel, les nouvelles enceintes actives amplifiées PMX D et ML D, à technologie Dante embarquée, la toute petite enceinte coaxiale passive PMX 4 et nombre de produits sur-mesure conçus spécifiquement sur-demande. Il était donc temps de nous attaquer à la refonte de la ligne Diva.
Le ² (prononcé squared, au carré en anglais) s’est rapidement imposé, car dès que nous avons commencé à penser à l’update de ce produit, cela s’est vite transformé en upgrade. Nous souhaitions initialement – comme nombre de nos confrères – remplacer les transducteurs, par des modèles à bobine plus importante et à plus longue élongation de membrane. Quand Michel (Deluc, Responsable de la R&D chez Amadeus) a commencé à travailler sur le projet, cette « V2 » est rapidement devenue une version au carré, totalement repensée.
En définitive, la seule chose que nous avons conservé est la largeur de la boîte et à peu de choses près sa hauteur. Le transducteur de grave (8”) a changé, les transducteurs hautes fréquences également (les deux moteurs de 1” ont laissé place à deux moteurs à montage coaxial, le premier de 3,5’’, le second de 1,75’’), le pavillon, la structure mécanique et les formes générales aussi. Voilà pourquoi nous avons choisi de baptiser ce produit M² (au carré) et non pas M2…

SLU : Pour nous donner une idée…

Gaëtan Byk : : Nous avons majoritairement vendu du Diva XS, un peu moins de Diva M et encore un peu moins de XL. Il y en a, en France, dans quasiment toutes les grandes scènes comme le Théâtre National de Marseille, le Théâtre National de Bretagne, le Grand Théâtre de Provence, les Quinconces au Mans, le Théâtre du Rond-Point, à Paris, la Scène Nationale de Cherbourg, la Gaîté Lyrique, à Paris, la Philharmonie de Paris etc.. Ca reste une Diva !

9 Diva M² à la Seine Musicale

SLU : Pour le choix des haut-parleurs, vous êtes partis sur du néodyme mais chez qui ?

Gaëtan Byk : Historiquement nous sommes fidèles à B&C et BMS. Pour nos produits sur-mesure, nos monitors de studio et nos autres systèmes de haute fidélité, nous travaillons avec des marques scandinaves, israéliennes et parfois américaines. B&C et BMS offrent des produits extrêmement fiables et totalement adaptables, personnalisables, sous réserve de quantitatifs suffisants.

SLU : Comment se fait-il que vous ayez cette taille et ce volume pour un unique 8” ?

Gaëtan Byk : Nous souhaitions lui offrir un volume (litrage) suffisant afin de le faire descendre et surtout dédier une large partie de la surface avant au pavillon, qui devait avoir une expansion suffisante pour un raccord optimisé à 750 Hz. Les lois de la physique sont incompressibles (rires).

SLU : Vous arrivez à de telles fréquences grâce à votre moteur double annulaire.

La M² dont le côté asymétrique où un seul HP et couplé à un guide d’onde, est grandement corrigé par un filtrage dont les pentes sont on ne peut plus escarpées.

Gaëtan Byk : Absolument. La membrane annulaire extérieure du moteur coaxial descend bien et monte à 6 kHz. La petite membrane annulaire intérieure, à filtrage passif prend le relai et grimpe facilement très haut (22 000 Hz). Ce moteur a été très retravaillé à notre demande pour coller à notre projet.
Le filtrage entre ce moteur et le 8” se fait inévitablement en FIR et avec une très forte pente, un brickwall, ce qui nous garantit une réponse dans l’axe et surtout hors axe sans aucune ondulation.
Nous avons enfin passé pas mal de temps sur la pièce qui unit le moteur à notre pavillon et dont le matériau livré par le fabricant du transducteur s’est révélé trop résonant. Nous l’avons amorti à l’aide d’une combinaison de matières bitumineuses Maison.

Michel Deluc : Pour être tout à fait exact, nous avons un accident, forcément, mais il est extrêmement réduit puisqu’à la fréquence de coupure (750 Hz) le moteur et le HP de grave jouent ensemble mais la pente du filtrage est tellement raide que ces accidents sont très étroits et donc imperceptibles. Tu peux les mesurer mais c’est minime et c’est inévitable quand tu travailles en deux voies sans être en coaxial.

SLU : La solution est donc le filtrage FIR et les pentes archi raides à 96 dB/oct.

Michel Deluc : D’une certaine façon, si ce n’est que ça n’existe que depuis peu !

SLU : Et une version amplifiée ?

Gaëtan Byk : On ne nous l’a jamais demandée et on ne ressent pas le besoin d’en créer une. Enfin, il est plus facile d’entretenir une enceinte active non amplifiée et notamment nos importateurs à l’étranger préfèrent cette solution surtout en Asie où les conditions climatiques compliquent la vie des électroniques. Des wedges actifs, des petites enceintes qu’on peut rentrer facilement oui, des line-arrays non.
Quand on pense un produit, il faut savoir ne pas se limiter à la France ou à des pays tempérés et bien écouter les retours des utilisateurs. Enfin les Diva M² ne peuvent être amplifiées que par des amplificateurs embarquant du processing Lake ce qui complique la chose. Laissons les spécialistes s’occuper de ça !

L’arrière de la M² avec, remarquez le niveau de finition égal ou supérieur aux très grandes marques, la platine d’entrée et sortie de la modulation et la ferrure de prise d’angles, elle-même peinte. Tout ceci plait énormément aux architectes et aux installateurs.

SLU : Combien pèse ce beau bébé ?

Gaëtan Byk : Moins que la Diva M du départ qui en pesait 25. On est à 23 kg et pourtant le bois est passé à 27 mm d’épaisseur et nous embarquons des matériaux amortisseurs très lourds. On peut accrocher 24 têtes avec un coefficient de 1:8, mais nous allons valider des ferrures arrière en acier HLE.

SLU : C’est l’acier qui est utilisé sur nos sous-marins !

Gaëtan Byk : On ne peut pas le faire découper au laser, il doit être usiné spécialement et le prix est 8 fois plus élevé, mais ça facilitera la constitution de lignes longues avec des coefficients de sécu encore meilleurs !

Le chantier des Diva ne fait que commencer

SLU : Tu t’es attaqué aux M avec le M², mais l’ensemble de la gamme ligne source d’Amadeus a aussi besoin d’un coup de jeune.

Gaëtan Byk : C’est ce qui va se passer. Le M² est le début d’une série d’upgrades au sein de la gamme Diva. Je t’annonce en grande exclusivité que la prochaine version à voir le jour sera un XXS, un tout petit simple 5’’ reprenant la structure mécanique et le pavillon du M² optimisé pour raccorder une octave plus bas que celui actuel de la Diva XS et un guide d’onde très large et très profond.

SLU : Et après ?

Gaëtan Byk : Je ne vous dis pas tout sinon ce ne serait pas drôle !

SLU : Il y a un renfort de grave pour M² !

Gaëtan Byk : Oui absolument ! Ce sera un double 12” qui tiendra dans les mêmes cotes en termes de largeur, pour 460 mm de hauteur soit pile le double des M² et qui fonctionnera en ratio de un pour deux têtes et permettra au M² d’aller chasser sur les terres de boîtes plus grosses.
Il reprend les pans coupés du M² permettant ainsi une angulation inter-éléments de 0° à 10° et donc la formation de lignes à courbures parfaitement en phase, physiques et acoustiques. Nous aurions presque pu venir avec, il ne manquait que la peinture ! Nous travaillons actuellement sur des projets en Corée du Sud intégrant des lignes de 24 M² et 12 M² SUB placés côté à côte qui risquent de faire du bruit.

Plus d’infos sur le site Amadeus

Crédits - Texte et Photos : Ludovic Monchat

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