Minuit Une Twiste chez Axente

En confiant la distribution de ses produits à Axente pour la France, “Minuit Une” passe en mode full distribution avec l’objectif de se concentrer sur le potentiel de son cœur de métier, la R&D à l’origine du petit twist qui fait la différence sur le marché de la lumière scénique.

Vous ne les reconnaissez pas ? De Gauche à droite : Aurélien Linz, Jérôme Bréhard, Yannick Danguy, et Eric Phelep.

Minuit Une, jeune entreprise française, développe en 2013 une nouvelle technologie d’éclairage et commercialise en 2016 un projecteur révolutionnaire. En 5 ans, la technologie IVL a séduit la planète à la vitesse d’une comète via une quarantaine de distributeurs.
Minuit Une qui se réservait la commercialisation en France vient de la confier en exclusivité à Axente. Que deviennent cette jeune entreprise Française et ses luminaires innovants ? Réponses d’Aurélien Linz (co-fondateur de Minuit Une) lors d’une visioconférence qui réunissait aussi Jérôme Bréhard, (Directeur Général d’Axente).



SLU : Pourquoi cette décision de confier la distribution de vos produits à Axente ?

Aurélien Linz : Elle s’inscrit dans une démarche générale de passer en full distribution. Nous nous sommes très vite développés dans une trentaine de pays à l’international, dont les USA en octobre 2019. Et depuis le mois de mai on ressent un intérêt accru pour la solution IVL avec un rythme de nouveaux partenariats qui est assez excitant.

On approche les 40 sociétés, soit distributeurs, soit revendeurs. Par exemple Inner Circle distribution aux USA, Luxilag en Belgique, Entedi au Royaume-Uni, VCI en Espagne et au Portugal, Tongsuh Technology en Corée du Sud, Tre ti en Italie, Complex V en Ukraine, ShowAtelier en Russie, Damei en Chine, Lisys Project en Hongrie, PS Teatr en Pologne, etc

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On travaillait en direct sur la France mais nous n’avions pas les moyens de déployer une équipe commerciale capable de couvrir tous les secteurs potentiels du territoire. Nous avons donc décidé de passer en full distribution.
C’est la suite logique de notre développement et avoir un partenaire comme Axente est la meilleure façon de servir le territoire français et de diffuser notre technologie dans des cercles plus large. On se concentre désormais sur la R&D et le partenariat avec nos distributeurs.

SLU : Aujourd’hui, vous réalisez quel pourcentage de ventes à l’international.

Aurélien Linz : On dépasse 80 %. Les USA ont sensiblement modifié l’échelle.

SLU : Vous restez focalisés sur des sources laser ?

Aurélien Linz : Faire du laser n’était pas un choix de départ. L’idée était de développer une nouvelle technologie d’éclairage et d’exploiter une famille de brevets. La technologie IVL devait répondre aux caractéristiques suivantes : offrir une très grande couverture d’espace, une approche multidirectionnelle pour une efficacité accrue, avec un très bon ratio entre espace couvert et nombre de produits mis en œuvre.
Nous avons choisi la source laser car elle permettait d’optimiser cette solution. Nous allons dans un premier temps, étendre la gamme IVL de façon à ce que chacun puisse accéder au produit IVL qui corresponde à ses besoins.

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SLU : Aujourd’hui il y a combien de produits IVL?

Aurélien Linz : Le premier produit, l’IVL Carré, existe en deux versions : carrée et pyramidale. A l’usage ce sont deux produits différents dont on n’obtient pas le même rendu et ils ne s’utilisent pas tout à fait de la même façon. Depuis nous avons développé une version de l’IVL Carré adaptée aux normes en vigueur aux USA, dénommée l’IVL Square. En 2021, la gamme IVL sera encore étendue.

SLU : Ils sont toujours fabriqués en France ?

Aurélien Linz : Oui, nous avons le label Made in France. On travaille avec une usine partenaire qui assemble les produits et elle est en France.

SLU : Votre chiffre d’affaires ?

Aurélien Linz : On ne communique pas notre chiffre. Je peux juste te dire que l’on a quasiment multiplié par deux le chiffre d’affaires chaque année depuis notre création.

SLU : Qui sont les prestataires en France équipés en technologie IVL ?

Aurélien Linz : B-Live a été le premier prestataire à investir dans nos produits. Nous avions conclu à l’époque un partenariat d’exclusivité de six mois qui leur permettait de sécuriser un retour sur investissement. C’était bienveillant et nous sommes toujours reconnaissants à B-Live d’avoir été le premier de nos clients. Après la période d’exclusivité on a très rapidement vendu à d’autres prestataires.

Aujourd’hui il y a aussi Alive, De Facto, Dushow, GL Event, Lagoona, MPM, S Group… Ces prestataires qui ont un positionnement premium emmènent notre technologie sur leurs tournées de petite ou de moyenne taille, car avec un flight case d’IVL (2,4,6 ou 8 produits), ils vont faire la différence pour une logistique faible et un coût raisonnable.
La gamme IVL a d’ailleurs été pensée pour faire la différence avec peu de produits. Et ce besoin de plus d’efficacité s’accroît avec le Covid.



Un des grands challenges actuellement et on commence à le sentir en discutant avec des concepteurs lumière c’est de préserver l’expérience avec potentiellement moins de logistique, moins de budget et plus de contraintes. Et avec nos produits nous apportons une réelle solution adaptée à la situation.

SLU : Le prix de l’IVL se situe où ?

Jérôme Bréhard : C’est le prix d’un gros automatique mais ce n’est pas exorbitant. L’expérience que propose le produit pour le prix auquel il est vendu est extrêmement intéressante et fait partie de mes grandes motivations dans la distribution de Minuit Une en France.
Le marché qui se présente à nous dans les mois à venir, en espérant que ce ne soient pas des années, va nous obliger à faire plus, avec moins d’argent et de logistique. Je pense que la technologie IVL répond vraiment à ces contraintes.

SLU : Vous avez conclu cet accord dans quelles circonstances ?

Jérôme Bréhard : C’est une marque que l’on suit depuis sa création. On parle ensemble, non pas dans un cadre de négociation mais dans un cadre d’échange. J’ai le plus grand respect pour cette aventure. Aujourd’hui ils nous ont convaincus de les distribuer parce que le produit existe depuis 4 ans, il n’est pas démodé, et génère toujours un effet waouh. Ca c’est important.

C’est un produit qui s’adresse à de petites salles pour des expériences différentes. C’est aussi un vrai complément à ce qui existe aujourd’hui. Pour un coût qui est celui d’un gros asservi, donc raisonnable, ça fait le job. Il y a un super rendement visuel, aussi bien graphiquement en 3D qu’en projection avec ses gobos numériques.
Après il est important de bien le mettre en œuvre, mais c’est le cas de tous les automatiques multifonctions et c’est surtout le cas de la lumière de manière générale.

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SLU : Il se commande comme un projecteur automatique, c’est acquis ?

Jérôme Bréhard : Oui complètement. Il y a des finesses à connaître car le nombre de possibilités est très élevé donc une petite formation s’impose pour optimiser son exploitation. Il va sans dire que les automatiques qui ont beaucoup de paramètres nécessitent la même prise en main.

Minuit Une a créé des “Quick Start Show” pour tout type de pupitre. Ca va au-delà du patch. Ca permet vraiment de démarrer avec une banque de mémoires et de sortir le meilleur rendu du produit rapidement. On gagne énormément de temps.
Il y a aussi des modes très simples dans ces machines qui ne s’adressent pas uniquement aux pupitreurs les plus expérimentés. Ces modes permettent d’envoyer énormément de templates différents qui produisent des effets superbes.

SLU : Jérôme, la distribution de Minuit Une s’inscrit dans une recherche de luminaires différents…

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Jérôme Bréhard : Oui, différents et différenciants. C’est extrêmement important aujourd’hui pour nos clients. Avec Ayrton, on a toujours voulu proposer des produits différents et Minuit Une propose quelque chose de très différent aussi bien dans la technologie que dans les résultats. Ils sont hypercréatifs et ça fait du bien. On croit beaucoup en l’avenir de cette société.


SLU : Aurélien vous avez démarré à 3 en 2013…

Aurélien Linz : Oui, nous étions 3 fondateurs, dont 2 ingénieurs et un commercial. Aujourd’hui il y a 14 personnes dans la société dont 7 ingénieurs de développement. C’est notre ADN.

SLU : Quels sont les types de spectacles qui ont utilisé vos produits ?

Aurélien Linz : Après les premières tournées de musique électronique signées par Olivier Germain, nos références en musique se sont élargies au jazz, métal, rock, hip-hop, variété, spectacles de danse… En événementiel on a eu les défilés de grandes maisons de mode, de l’événementiel corporate classique, pas mal de vidéo-clips de lancement de produits…

Jérôme Bréhard : Le champ d’applications du produit n’a pas de limite

SLU : Votre plus grosse participation ?

Aurélien Linz : Évidemment, on est content et fier quand il y a 40 IVL sur un événement Louis Vuitton. Mais nous sommes aussi fiers quand pour cause de budget limité, sur un show comme celui de Fever Ray à l’Olympia, 3 de nos machines sont exploitées du début à la fin par Sarah Landau qui amène une composante différente sur chaque titre. Dans ce cas on apporte une grosse plus-value.

Louis Vuitton

Fier aussi sur un festival électro où étaient déployées 2 scènes. La “Main”, avait de gros moyens, un écran vidéo et plein de projecteurs asservis. La scène secondaire, qui disposait d’un budget réduit, utilisait 12 de nos machines et quasiment rien d’autre sinon un spot pour la face de l’artiste. Et le public ne savait plus distinguer laquelle des deux était la “Main stage”. Ca fait plaisir !

SLU : Y a-t-il une prise de participation d’Axente dans Minuit Une ?

Jérôme Bréhard : Pas du tout. Axente est “seulement” distributeur pour la France. C’est vraiment notre rôle d’aller trouver des perles de ce type. C’est aussi une question de timing qui aujourd’hui est bon pour tout le monde. On sait que les mois à venir seront difficiles pour tous nos clients et donc pour nous-mêmes.
On croit au travail de fond et on va le faire avec le même cœur et la même envie et le même plaisir qu’avant ce tsunami de Covid parce que la vie va reprendre ses droits. Il y aura des spectacles, les gens ont envie de se retrouver et on sait que la technologie IVL permet vraiment de répondre à cette période un peu trouble et difficile. Il faut avoir de beaux produits et de belles histoires pour apporter un peu de positif.

Pour moi, le produit IVL n’a pas encore exploré tous les marchés sur lesquels il peut être présent. C’est vrai qu’il a une forte connotation live mais c’est un produit que je vois parfaitement en installation fixe dans des SMAC ou plus présent en télé sur un certain type d’émissions. Il y a beaucoup de choses à faire. Pour cela, on va se rapprocher des gens compétents et on fera comme d’habitude, les consulter et leur proposer d’utiliser le produit.

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Aurélien Linz : Axente est un top distributeur avec une longue expérience et une organisation commerciale très pointue. C’est clairement enrichissant et ça va nous rendre plus forts sur notre réseau international.
Les choses que l’on apprend sur un territoire peuvent être dupliquées dans un autre pays. Ca nous permet d’affûter encore nos outils, notre support et soutien à nos partenaires.

On a signé un partenariat d’avenir. Les nouveaux challenges impliquent de trouver de nouvelles solutions, des changements d’habitude. Il faut faire le dos rond, être patient mais j’ai hâte de voir ce qui va se passer au moment de la reprise. Je pense que le public aura soif d’événements plus que jamais et une attente très forte et pour le coup, la lumière fait vraiment la différence.

SLU : Le SAV se fera où ?

Jérôme Bréhard : Notre équipe SAV est formée par Minuit Une et l’on va bien sûr assurer la totalité du SAV de tous les produits déjà vendus en France. C’est ce que l’on a coutume de faire quand nous prenons une nouvelle carte en distribution. Il est hors de question de demander la date de vente pour appliquer une distinction. Nous sommes leur partenaire donc on assume le futur et le passé. Mais le SAV reste minimal. Les produits bénéficient d’une qualité de fabrication industrielle de très haut niveau, et ils sont extrêmement fiables.

SLU : L’IVL a-t-il investi des clubs ?

Aurélien Linz : Pas en France. Typiquement, nous n’avions pas l’équipe commerciale suffisante pour ce marché. A l’étranger, il y a de très belles installations. La plus marquante est le DC10 à Ibiza. Ils ont basé leur scénographie sur 18 IVL, un mélange de carrés et de pyramides, en centre de piste et tout autour. Pour le coup c’est immersif. Pas mal de clubs en Asie du Sud-Est sont aussi équipés en IVL et Ledscontrol les a intégrés dans plusieurs clubs.

SLU : Des nouveautés en 2021 ?

Aurélien Linz : La solution IVL va s’étendre avec un tout nouveau produit : un choix différent et complémentaire du premier produit, avec toujours un petit twist pour que la technologie IVL soit présente de la meilleure façon possible pour accompagner l’artiste.

Plus d’infos vidéos et tutoriels sur le site Minuit Une et sur le site Axente

Crédits - Texte : Monique Cussigh – Photos : Minuit Une

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