L-Acoustics dévoile le système L2 et le contrôleur LA7.16

Un assemblage de deux éléments L2 en tête, et un L2D pour down.

Lors d’un événement privé organisé au Hollywood Bowl, L-Acoustics a annoncé la nouvelle série L avec sa technologie brevetée Progressive Ultra-Dense Line-source (PULS).

Nous vous proposons de découvrir ce nouveau système et son contrôleur amplifié LA 7.16 en deux étapes, l’annonce officielle de L-Acoustics en premier, suivie par une passionnante interview que Scott Sugden, Director of Project Management, Electronics & Software nous a donnée après sa présentation au Hollywood Bowl.

L-Acoustics a introduit le concept de line array au début des années 90, et trois décennies plus tard, cette technologie reste la norme pour les événements en direct dans le monde entier.

« La série L est un concept révolutionnaire dans le domaine du son de concert, rendu possible grâce à l’aboutissement de 30 années de recherche et développement intensifs en matière de modélisation logicielle, de technologie des haut-parleurs et d’électronique », déclare Germain Simon, Director of Product Management, Loudspeakers chez L-Acoustics.


Germain Simon

« Lorsque nous avons analysé des centaines de designs utilisant des lignes-sources dans tous les genres musicaux et toutes les salles, nous avons réalisé que la plupart des géométries de public et des formes d’array suivaient une même tendance.
Cela nous a permis de comprendre qu’un élément fixe avec des angles progressifs prédéfinis offrirait des gains incroyables en termes de qualité, d’efficacité et de durabilité. »

La série L comprend deux éléments conçus pour fonctionner ensemble ou séparément : L2 en haut et L2D, D pour down en bas. Un élément L2 ou L2D offre le même contour que quatre éléments K2 dans un format 46 % plus petit et 40 % plus léger.
Les avantages audio de la série L comprennent un niveau de pression acoustique par taille d’enceinte inégalé dans l’industrie, une cohérence inédite dans la zone du public et un rejet amélioré partout ailleurs.

En plus des avantages audio, la série L révolutionne le déploiement grâce à une conception plus petite et plus légère qui réduit l’espace occupé dans les camions et nécessite moins d’éléments, réduisant ainsi le nombre d’actions nécessaires pour sa mise en œuvre.

L’élément L2 prévu pour tirer au lointain et amorcer l’arrondi que L2D complètera, ou bien rallonger la ligne avec jusqu’à deux autres éléments L2.

L2D conçu pour terminer l’assemblage en J Shape.


Il est des images qui se passent de tout commentaire. Comparé à un line-array équivalent, L2 c’est moins de…

La densité de puissance de la nouvelle série L est inédite. Chaque élément contient huit moteurs 3”, huit transducteurs basse fréquence 10”, complétés par quatre 12” débouchant en face avant et arrière pour offrir une couverture large bande efficace et de haute précision avec un choix de directivité cardioïde ou supercardioïde.

La série L est également dotée de la technologie L-Acoustics Panflex, qui permet aux concepteurs sonores d’accéder rapidement à un choix de quatre directivités horizontales : 70° ou 110° symétriques, ou 90° asymétriques de chaque côté. Chaque élément L2 comprend quatre modules Panflex, tandis que L2D contient deux modules Panflex sur les éléments supérieurs, et deux L-Fins fixes passant progressivement la dispersion horizontale de 110° à 140° sur les éléments inférieurs.


L2 aux BRITs.

Josh Lloyd, directeur de l’ingénierie et des projets spéciaux de Britannia Row, a dirigé l’équipe des BRIT Awards de la conception à la livraison, tout en continuant d’exercer ses fonctions d’ingénieur FOH des BRIT Awards.
« La série L était vraiment impressionnante en termes de cohérence de la couverture, il était presque impossible d’entendre la moindre transition entre les éléments de l’array », a-t-il commenté.
« La cohérence tonale était incroyable ; chaque auditeur avait la même expérience audio. Le comportement cardioïde du système signifiait qu’une fois sorti de la zone de couverture, il était difficile de savoir si le système délivrait du son !
« Aux BRITs, l’équipe de diffusion TV a reçu des signaux qui n’étaient pas pollués en raison de la remarquable performance hors axe. Le son de la Série L était incroyablement musical, offrant un niveau et un punch qui ne semblent pas possibles, compte tenu de sa taille.

L’efficacité opérationnelle de la série L provient de sa forme. L’absence d’angles entre les éléments, un système de fixation automatique sans goupilles et un seul connecteur pour alimenter chaque élément réduisent considérablement les opérations répétitives de mise en œuvre et de démontage. Cela crée un environnement de travail qui réduit les erreurs et permet de diviser par trois le temps de déploiement par rapport à une configuration K2 similaire ou jusqu’à cinq fois plus rapide que Kara II.


Helene Fischer en tournée avec L2.

La série L a autant d’impact sur l’environnement que sur le déploiement. Commençons par les économies de matériaux : 56 % de peinture en moins, 30 % de bois en moins et 60 % d’acier en moins. La série L est économe en ressources.

Avec un volume réduit de 30 % et un poids réduit de 25 % par rapport à un line-array équivalent, la série L est également économe en espace dans les camions et, par conséquent, en consommation de carburant. L’impact de la série L est déjà ressenti par Solotech lors de la tournée d’Helene Fischer.

« Notre système L2 utilise une fraction de l’espace occupé dans le camion du son par rapport à un système K1/K2 équivalent », explique Holger Schader, consultant principal pour les tournées et les événements spéciaux chez Solotech.
« Nous n’avons utilisé qu’un seul camion au lieu de deux pour l’audio lors de cette tournée. La mise en œuvre est également plus facile et plus sûre parce que nous n’avons que quatre éléments à connecter au lieu de 16. »


Ajoutant à l’efficacité du système, la série L est alimentée par le nouveau contrôleur amplifié de touring haute résolution LA7.16, qui prend en charge L2 et L2D avec 16 voies d’amplification et de traitement.

LA RAK III, 60 kW en moins de 10 U avec 48 voies d’ampli et autant de DSP

LA7.16 est proposé dans le nouveau LA-RAK III offrant 48 canaux d’amplification dans un rack de 9U Milan AVB-ready délivrant plus de 60 000 W de puissance.
Grâce à l’amplification haute résolution de LA7.16 et aux outils avancés Autosolver, la série L peut être parfaitement calée pour obtenir des résultats impossibles à obtenir avec la technologie line array traditionnelle.

Avec la série L, L-Acoustics présente également le nouveau Clamp1000, une accroche qui peut supporter jusqu’à quatre L2/L2D. Elle peut également être utilisée avec Kara II, K3 ou K2, supportant jusqu’à 16 K2.
En utilisant le Clamp1000, les utilisateurs peuvent faire pivoter un line array depuis le sol, ce qui permet de réduire considérablement le temps d’installation et le nombre de moteurs nécessaires.

 » La combinaison de la série L, du Clamp1000 et du LA7.16, avec sa meilleure efficacité d’amplification du marché, ainsi que le traitement Autofilter, rendront les déploiements audio immersifs L-ISA plus rapides, plus faciles et plus rentables « , explique Simon. « Ces avantages s’étendent également aux projets stéréo traditionnels, où la nécessité de créer un son de qualité avec moins de personnel et en moins de temps est omniprésente. »


L2 tel que dévoilé au public de pros de l’Hollywood Bowl durant la keynote de L-Acoustics.

En janvier de cette année, L-Acoustics a entamé une phase pilote complète de la série L avec ses partenaires Britannia Row et Solotech.
Entre avril et octobre, le programme pilote inclura progressivement six partenaires certifiés de premier plan dans le monde entier. PRG et Solotech dans les Amériques, Britannia Row/Clair Global et Novelty Group dans la région EMEA, et Tokyo Sanko et Winly dans la région APAC déploieront la Série L pour divers événements live en octobre 2023, lorsque la phase pilote s’achèvera.
Enfin, L-Acoustics a déployé L2 et L2D au Coachella Music and Arts Festival et au Stagecoach en Californie, avec le soutien de RAT Sound et d’AEG Presents.

« Nous avons eu le privilège d’être les premiers au monde à déployer la série L en février dernier lors des BRIT Awards 2023. Le processus a été transparent, depuis la formation initiale sur le système et la préparation dans l’entrepôt jusqu’au déploiement du système à l’O2 Arena », a déclaré Lez Dwight, directeur de Britannia Row Productions.

« L-Acoustics est un partenaire de longue date et nous sommes fiers d’être la première entreprise à mettre en oeuvre la série L lors de la tournée d’Helene Fischer, pour laquelle nous fournissons l’audio, l’éclairage et la vidéo », déclare John Probyn, responsable du développement commercial de la division « Live Productions » en Europe de Solotech.


L2 sera disponible cet automne 2023

Scott durant sa présentation au Hollywood Bowl.

Inutile de préciser que face à l’innovation et l’intérêt que suscite la Série L, et avec l’aide de Mary-Beth Henson, Head of Press and Advertising, nous avons proposé à Scott Sugden une interview pour mieux comprendre le produit avant d’avoir la chance de pouvoir l’écouter d’ici quelques jours.

SLU : Est-ce que la Série L est le futur de Marcoussis et signe en quelque sorte la fin du développement de la série K ?

Scott Sugden : Cool, sympa comme première question (rires). Cela fait des années que nous faisons de notre mieux pour innover, créer et faire progresser la technologie de la diffusion du son, et la mise au point de ce nouveau produit répond à un besoin qui ne remet pas en cause pour autant la série K qui peut être plus légitime sur certaines applications, de même que la série L peut offrir, sur d’autres applications, de bien meilleurs résultats.

Il y a de la place et de la demande pour les deux, les PULS (Progressive Ultra-dense Line Source) et les systèmes traditionnels, et selon moi, ils vont cohabiter longtemps. J’en veux pour preuve qu’on a parfois besoin de points sources, et d’autre fois de lignes sources. Nous disposons désormais de deux voire de trois types de lignes sources. On a commencé il a une trentaine d’années avec le V-DOSC et la courbure variable, puis la courbure constante avec les ARCS et aujourd’hui les PULS.


Le bon vieux temps du V-DOSC et de l’ARCS.

Enfin ce sont nos clients qui nous guident, sans parler de l’évolution des transducteurs et des matériaux, mais si tu cherches un produit qui améliore l’écoute du public, simplifie la vie aux prestataires et s’avère décidément bon pour notre planète, c’est la série L et c’est dans cette direction que L-Acoustics va se concentrer.

SLU : Est-ce que L2 est un produit qui sera décliné par la suite en plus puissant et moins puissant comme le chiffre 2 le laisse penser et est-ce un système conçu aussi bien pour le touring que pour l’installation.

Scott Sugden : L2 est conçu pour les deux marchés, deux contrôleurs sont disponibles pour ça, LA7.16i et le nouveau LA7.16 mais surtout il est calibré pour satisfaire un marché très important pour les prestataires et qui est celui des salles d’une jauge de 3 000 à 15 000. Le nombre d’événements à l’échelon mondial dépassant des jauges de 20 000 est relativement faible même s’ils peuvent être très prestigieux et importants.

Aux USA par exemple un grand nombre de shows sont donnés dans des théâtres ou des salles allant de 2 000 à 5 000 places et L2 est une excellente façon de les sonoriser en gauche/droite. Avec L-ISA cette jauge peut même aller au-delà de 25 000 personnes tout en démarrant autour de 3 000 et dans ce cas aussi, les résultats sont très, très bons parce que L2 a été spécifiquement conçu pour ce type d’application. Les grands stades et les très grandes jauges auront encore besoin de K1.

Un graphique montrant la polyvalence d’emploi de L2 dans une configuration gauche/droite.

Le même graphique avec un déploiement L-ISA de L2.


« Très honnêtement, je ne vois pas comment il va être possible de ne pas adopter L2 »

En revanche pour une tournée musicale faisant appel à des lignes de puissance acoustique équivalente, en scène normale ou centrale, il ne fait aucun doute que L2 est le système rêvé pour un grand nombre de raisons. Il est plus léger, plus petit, infiniment plus facile et rapide à mettre en l’air sans erreurs.

Une comparaison entre le SPL produit par mètre linéaire d’enceintes avec, de gauche à droite, L2, puis K2, Kara II, un double 10” concurrent et un double 8” concurrent.

Il se câble beaucoup plus facilement, nécessite moins de contrôleurs et d’énergie électrique et prend moins de place dans les semi-remorques, le tout à puissance acoustique équivalente mais aussi à couverture encore plus précise et avec un meilleur rendu grâce à la moindre excitation des zones non nécessaires comme l’arrière-scène, les côtés ou le plafond des salles. Très honnêtement, je ne vois pas comment il va être possible de ne pas adopter L2.

SLU : Est-ce que la flexibilité d’un « vrai » line array et la possibilité de le compléter à sa guise par sa longueur, la nature de ses éléments ou ses angles, ne va pas manquer ?

Scott Sugden : Mais cela ne disparaît pas, c’est juste différent, et beaucoup plus simple. L2 peut aller d’un équivalent 8 boites avec L2 et L2D, à un équivalent 12 en ajoutant un second L2, et enfin 1à 6 boîtes avec trois L2, avec l’avantage d’être cardioïde via 2 modes jusqu’à 200 Hz, et la possibilité de travailler électroniquement son faisceau avec les Autofilters.

L2 de la plus petite à la plus grande configuration qui, bois seul, ne pèse que 630 kg. Pour mémoire 16 K2 pèsent 900 kg.

On est plus directif dans le bas médium et le grave qu’avec un ligne-source conventionnel de taille équivalente sans intervenir sur le temps ou la phase, ce qui n’est jamais bon. On a l’impression d’écouter un système d’une taille de 20 à 30% plus grande. Il ne faut pas oublier que chaque L2 embarque 20 transducteurs alimentés individuellement par autant d’amplis et autant de DSP.

Cela permet un traitement extrêmement fin et discriminant. Pour être tout à fait exact, les quatre 12” placés sur les côtés et rayonnant à l’avant et à l’arrière via des charges séparées de celles des 10”, sont câblés en parallèle deux par deux ce qui réduit à 16 voies actives et convient donc parfaitement à ce que délivre LA7.16


Une vue de L2 sans face avant et sans ses parois latérales dont on verra plus loin qu’elles sont bien plus que du multiplis enduit et peint en marron 426.

SLU : L2 comme L2D sont des grosses boîtes cardioïdes grâce à leurs quatre 12”. Ces transducteurs contribuent-ils à la création du contour avec les 10” ou bien servent-ils essentiellement à nettoyer l’onde arrière ?

Scott Sugden : Les 12” ne sont pas là dans le seul but de créer la réjection arrière, ils sont totalement contributifs avec les 10” ce qui a nécessité beaucoup de travail et est rare pour ne pas dire unique sur le marché puisque comme souvent dans le son, les configurations cardioïdes fonctionnent par des compromis. Sur L2, les 12” apportent une quantité importante de pression vers l’avant et ce qu’il faut pour nettoyer à l’arrière entre 45 et 200 Hz.

Une coupe horizontale de la Série L. En bleu, le volume réservé aux 10”. En rouge, celui dont disposent les 12” avec les évents en face avant et arrière, très contributifs dans un cas et volontairement très interférents dans l’autre.

SLU : Les images disponibles de L2 montrent ces quatre 12” collés aux panneaux latéraux de l’enceinte…

Scott Sugden : Ils ne le sont pas, ils sont reculés dans leur chambre. Cela étant, ces panneaux latéraux sont des éléments très importants de L2 et pas simplement des « cotés » et ont demandé beaucoup de temps et de travail pour ne pas perturber le flux de l’air ou devenir sonores puisqu’ils guident le son de la membrane avant des 12” vers les évents en face avant, invisibles car placés derrière le tissu acoustique, et ceux placés à l’arrière et qui font entre 4 et 5 cm de largeur. L’arrière de la membrane des 12” est routée telle une charge bass reflex vers des évents classiques en face avant de L2.

SLU : Est-ce que le contour de L2 est comparable à celui de quatre K2 ?

Scott Sugden : Oui dans la mesure où la surface de membrane avec huit 10” et quatre 12” est légèrement à l’avantage de L2. K2 offre simplement un peu plus d’extrême grave.

La signature sonore très comparable entre L2 et K2 avec un petit avantage pour cette dernière dans l’extrême grave. Connaissant le potentiel de KS28, ces 5 Hz d’écart ne pèseront pas bien lourd !

SLU : Comment se comporte L2 dans le bas médium comparé à K2 et ses quatre 6,5” ?

Scott Sugden : Évidemment bien. La signature sonore L-Acoustics est identique entre les deux systèmes. A l’écoute des deux, et c’est un avis subjectif issu de ce que nous ont dit certains techniciens en comparaison A/B, tu pourrais préférer sur un titre L2 et sur le suivant K2.

Les deux systèmes ont un certain nombre de points communs et de différences mais je ne peux que féliciter la R&D pour les deux produits, y compris K2 qui a 10 ans de plus que L2.


Une ligne L2 et L2D face à une salle avant d’enclencher les Autofilters. Un rééquilibrage est nécessaire.

Avec une passe de processing, la répartition de la pression est beaucoup plus homogène et compense sans problème la géométrie fixe des « boîtes virtuelles » de la Série L.


SLU : Est-ce possible de se servir de L2 comme outfill de K2 ? La compatibilité est totale malgré le processing du nouveau système ?

Scott Sugden : Tout à fait, et pour répondre plus précisément à ta question concernant le processing, les Autofilters de L2 n’ont rien de plus que ce que l’on fait déjà depuis deux ans à part que la résolution est bien supérieure puisque chaque moteur 3” et chaque 10” dispose de son DSP et de son ampli ce qui n’est par exemple pas le cas de K2 où, en plus les boîtes marchent par 3 sur LA12X.

Le Active Radiating Factor ou ARF en une image qui montre bien les « trous » entre les différents guides ici en couleur or.

Il faut bien comprendre que L2 est un bloc ligne source où les guides d’onde sont collés et le ARF, Active Radiating Factor (le pourcentage de rayonnement du guide par rapport à la hauteur de la boîte) est de 99% lorsqu’on assemble L2 à L2D.

Dans une boîte traditionnelle, le guide d’onde correspond à la taille du transducteur de grave et quand on assemble des boîtes, on écarte un guide de l’autre au moins de la taille des ébénisteries, voire de la tolérance des mécaniques et d’un peu d’air entre les éléments. Cela donne un ARF difficilement supérieur à 90%; ça se voit à la mesure et ça s’entend par une perte de cohérence.

Ne pas avoir de variations liées à la discontinuité des guides d’onde permet en plus d’enclencher sereinement les Autofilters sans risque d’amplifier des défauts structurels qui n’existent pas sur L2. Quand on part d’un mur bien lisse, la peinture est toujours plus belle (sourire)

Une ligne traditionnelle de 12 éléments avec des angles identiques à ceux fixes de L2.

Deux éléments L2 et un L2D. On remarque la cohérence de la réponse mais aussi les moindres « fuites » hors axe ce qui est toujours un plus dans une salle où moins on excite les murs et le plafond, meilleur est le son.


SLU : L2 fonctionne avec LA7.16 Est-il possible d’employer les autres contrôleurs amplifiés modernes de L-Acoustics comme LA4X et LA12X ?

Scott Sugden : Non ce n’est pas possible car cela serait illogique, mais revenons une seconde sur ce qui fait que LA7.16 est si particulier et intéressant, d’autant que je pense que tout le monde n’a pas saisi le très grand potentiel de son design. Pour commencer, LA7.16 délivre le même voltage en crête que LA12X.

Bien sûr la quantité de courant n’est pas la même entre les deux puisque LA12X a été prévu pour fonctionner à 2,7 ohms et son alimentation est capable de délivrer 13 000 W pendant 250 millisecondes, là où l’alimentation de LA7.16 a été conçue pour des charges de 8 ohms et ne peut délivrer pendant le même temps que 7 000 W. Ca paraît incroyable mais à l’usage cela ne pose aucun problème.

La version touring du contrôleur amplifié LA7.16i présenté en 2022. La face avant est nettement plus bavarde.

Connectons trois K2 en parallèle sur LA12X et regardons son alimentation. Elle ne donne pas plus de 25 à 30% de ses ressources. LA12X est le parfait compagnon des subwoofers, mais son potentiel en courant n’est pas pleinement exploité dans les autres cas. LA7.16 peut de son côté délivrer simultanément sur les 16 sorties 1 300 W pendant un temps plus court.

« Avec L2, on n’exploite que 50% des capacités de LA7.16 »

La grosse différence est que jusqu’à ce qu’on conçoive LA7.16, la puissance disponible dans un ampli moderne a bénéficié d’un système de pré allocation permettant de flécher une partie de la puissance vers les sorties en fonction de ses besoins.
Avec LA7.16 tout est désormais automatique et réalisé en temps réel par son DSP qui voyant le signal rentrant, et connaissant la courbe d’impédance des enceintes ou transducteurs raccordés grâce aux presets chargés, alloue le courant nécessaire à chacune des 16 sorties, simultanément et 96 000 fois par seconde, sans ajouter le moindre délai à l’audio.

Quelques kilos de plus que LA RAK II, mais 36 voies d’amplis en plus, voici LA RAK III, prévu pour alimenter trois enceintes L Series.

L’algorithme analyse la capacité de l’alimentation en termes de courant en comparant ce qu’elle vient de délivrer pendant les dernières millisecondes avec ce que le signal audio rentrant requiert. Si cela dépasse son potentiel, il réduit très légèrement le niveau des 16 sorties.

Avec L2, on n’exploite que 50% des capacités de LA7.16 Durant la phase pilote nous avons notamment été confrontés à un plateau d’artistes Hip-Hop. Nous n’avons jamais dépassé 50% du potentiel de LA7.16. Le plus gros des besoins en termes de ressources est demandé par les subwoofers qui sont alimentés par LA12X.

Cela crée aussi une nouvelle façon de penser l’alimentation électrique d’un événement car LA RAK III qui contient trois LA7.16 et ses 48 canaux d’amplification, ne demande qu’une 32A Tri avec laquelle il alimente en cascade un second LA RAK III. En somme 96 canaux d’amplification se contentent d’une 32A Tri.

SLU : La question a dû être beaucoup posée mais, n’est-ce pas dangereux de confier à un seul contrôleur amplifié, l’équivalent de quatre boîtes ?

Scott Sugden : Je l’attendais et oui, personne n’oublie de me la poser. On va procéder par étapes. D’abord ce n’est pas parce que ton contrôleur a 16 voies et donc autant d’amplis séparés, qu’ils vont tous tomber en rideau en même temps, non ?

Te souviens-tu de l’époque où nous sommes passés de deux à quatre voies ? L’argument était déjà le même : « Tu imagines ? On va perdre 4 voies d’un coup ! » et pourtant, ces mêmes personnes combien de consoles ont-elles à la face… Combien de liaisons entre le drive et les amplis… Combien de switches pour le réseau…Combien de sources de courant… et on ne parle que du son, mais c’est pareil pour l’éclairage ou la vidéo.

Scott Sugden

Alors oui je suis d’accord, il y a un risque, même s’il n’est pas supérieur à ceux qui potentiellement existent chaque soir, la différence est que nous en sommes pleinement conscients et nous avons tout mis en œuvre pour éviter qu’une panne ne survienne.
Par exemple nous avons conçu le design de LA7.16 pour que la mise hors service d’une ou deux voies d’ampli, n’impacte pas le fonctionnement des autres en remontant vers l’alimentation car c’est un scenario classique sur les amplis de toutes marques.

Maintenant si on réfléchit bien, la perte totale d’un LA12X peut signifier la perte de trois K2 dans la ligne. Avec LA7.16 ce serait l’équivalent de quatre K2. L’augmentation du risque n’est que de 33%. Il en va de même avec une coupure dans un fil du câble d’enceinte. Avec LA12X je peux perdre 6 moteurs d’aigu, avec LA7.16 je perdrai un seul transducteur ou deux 12” au pire.

Pour encore mieux comprendre LA7.16, nous avons fait un focus sur la version installation « i » lors de sa présentation à la Keynote 2022. Vous pouvez le retrouver en cliquant ici

SLU : Tant qu’à pousser encore plus loin le bouchon de la nouveauté, est-ce que le fait de faire de L2 votre premier ligne source actif vous a traversé l’esprit ? Les avantages sont nombreux y compris une simplification du câblage.

Scott Sugden : Les enceintes et encore plus celles amplifiées n’aiment que très modérément l’eau et il est difficile de les rendre résistantes ce qui le rend difficiles à placer sur certains projets. Elles sont aussi plus lourdes et sujettes aux pannes.
Le fait de les équiper individuellement de l’amplification et du processing les rend chères alors que la solution d’avoir une boîte et des contrôleurs comme LA7.16 et 7.16i simplifie et fluidifie l’exploitation, comme chez nous la fabrication, et permet de maitriser les prix.


La face arrière de LA7.16 avec son unique prise de sortie à 37 trous dont 32 sont utilisés.

Pour ce qui est du câblage, l’adoption d’une topologie d’ampli favorisant la tension sur le courant et le choix de transducteurs en 8 ohms nous ont permis de faire l’impasse sur les sections habituelles en 4 au bénéfice du 1.5 avec un cordon multipaire véhiculant l’ensemble des 16 voies. Une fois encore on a joué la carte de la simplicité et de la rapidité de la mise en œuvre de L2 sans aucune possibilité d’erreur, et le poids de ce cordon est à peine supérieur à ce qu’il faut en termes de cuivre pour animer quatre K2.

SLU : Lors de la présentation de L2 vous évoquez la possibilité de retirer de la pression sur le bas de L2D dans l’hypothèse où cette énergie n’est pas nécessaire voire pose problème par exemple sur le nez de scène. Comment faites-vous sans pouvoir intervenir sur les angles et tout en conservant un front d’ondes cohérent ?

Scott Sugden : On dispose des Autofilters désormais avec une résolution très élevée, l’équivalent de chacun des deux moteurs de chaque boîte si on se réfère à K2. Nous sommes donc en mesure d’intervenir et de conformer le front d’onde sans le casser.
Pour cela on agit très précautionneusement car cela pourrait s’entendre et on se l’interdit d’autant qu’on modifie aussi le son qu’on appellera -non utile- et qui va vers le bas, vers les côtés et vers l’arrière.


Quand la pression devient gênante sur le nez de scène et le rend moins praticable qu’il ne le devrait…

…la résolution décidément très élevée de L2 et la puissance des DSP de LA7.16 permettent de travailler son faisceau et utiliser cette pression mieux et ailleurs.


En quelque sorte il s’agit d’un beam shaping où l’on réduit, autant que possible sur l’ensemble du spectre, la pression. On ne peut pas augmenter la couverture mais légèrement la réduire. Il n’y a donc aucune magie puisqu’on peut déjà le faire avec nos autres systèmes, mais la définition très supérieure de L2 rend cette option plus efficace et précise.

SLU : Une dernière question. Comment se place en termes de prix une configuration L2 + L2 + L2D et trois LA7.16 face à 12 K2 et quatre LA12X ?

Scott Sugden : Sensiblement le même. La différence n’excède pas le prix d’un joli dîner français, à toi d’imaginer laquelle des deux configurations te laisse le budget pour le dîner (rires). Les prix chez L-Acoustics sont très logiques et L2 rentre dans cette logique qui veut que par exemple entre K1 et K2 l’écart de prix est proportionnel à celui en SPL. Le prix de LA7.16 est à peu près équivalent à 1,3 LA12X.

Un graphique montrant à raison de 3 dB par changement de couleur, qu’entre 50 et 200 Hz, les deux modes cardioïdes de L2, marchent très bien.

Un prestataire généralement établit ses prix de location en fonction du prix du système. Si L2 correspond techniquement à ce dont une tournée a besoin, les économies se feront sur le temps et la facilité de son déploiement, donc le nombre de personnes spécialisées nécessaires à sa mise en œuvre, le nombre de semi-remorques nécessaires à son transport, la consommation électrique et on ne parle même pas de la dispersion plus précise et des deux modes cardioïdes disponibles.

On n’en a pas parlé mais L2 se verrouille tout seul sans aucun accessoire, pinoche, goupille ou autre. En quelques minutes et sans possibilité d’erreur sur les angles, on peut mettre en l’air l’équivalent de 12 K2. Les trois câbles ont une fixation spécifique et ici aussi très rapide, et il suffit de visser leurs prises sur un LA RAK III et un côté de la diff est fait.

Pour télécharger la fiche produit et en savoir encore plus sur L2, cliquez ici

 

Crédits - Texte : SLU - Photos : L-Acoustics

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