Les nouveautés L-Acoustics à la Keynote de Paris

Organisée avec toute la rigueur que requiert un tournage vidéo pour qu’elle soit accessible au monde entier, cette Keynote française s’est tenue à la Philharmonie de Paris à la fin du printemps avec une forte présence des équipes de L-Acoustics toujours aussi accessibles pour répondre à toutes les questions.

Les annonces ont été nombreuses puisque nous ont été présentés Soka, une colonne musclée qui a tout de Syva avec quelques dB de moins, SB6i, un sub aussi plat qu’efficace, LA7-16i le contrôleur amplifié à 16 bras et un très gros cerveau et enfin Ambiance, un puissant plug de la nouvelle matrice L-ISA II voué à créer des acoustiques virtuelles dans les salles. Cerise sur le gâteau, le tout fonctionnait et a pu être écouté même si à volume raisonnable pour Soka ou une mise en bouche pour Ambiance.

AMBIANCE

Dire qu’on l’attendait serait peu dire tant il était indispensable qu’un géant comme L-Acoustics puisse proposer sa solution de création d’acoustique augmentée de salle, d’Ambiance en somme. L’arrivée du L-ISA Processor II l’a rendue possible par sa puissance et va permettre à L-Acoustics de concourir frontalement avec Yamaha, Meyer Sound ou d&b dans l’équipement des futures salles polyvalentes capables d’accueillir des artistes ou des projets radicalement opposés dans leurs besoins acoustiques.

Le processeur L-ISA II et désormais aussi AMBIANCE.

L’adaptation de l’acoustique par le biais de l’architecture et des matériaux prend du temps, nécessite un budget important et ne garantit pas la flexibilité. Ambiance utilise du matériel – enceintes, amplificateurs et processeurs – qui font déjà partie intégrante des salles modernes.
En ajoutant des micros placés stratégiquement pour capturer l’énergie acoustique existante d’un espace, Ambiance traite ces signaux grâce au L-ISA Room Engine intégré au L-ISA Processor II, où les réflexions peuvent ensuite être gérées individuellement avec des paramètres distincts d’égalisation, de temps et d’espace, ce qui permet au concepteur sonore de créer l’atmosphère sonore souhaitée pour l’espace.

L-ISA Ambiance peut être contrôlé par le contrôleur L-ISA sur les plates-formes Mac et Windows, par les configurations intégrées au processeur ou par des systèmes de contrôle tiers Q-Sys et Crestron. L-ISA Ambiance peut être utilisé pour des applications d’amélioration acoustique ou combiné avec les systèmes L-ISA Immersive Hyperreal pour le mixage objet dans les spectacles en direct ou les parcs à thème, les installations artistiques immersives ou d’autres événements expérimentaux.


Guillaume Le Nost, Executive Director of Creative Technologies.

L-ISA Ambiance façonne déjà l’espace sonore du show virtuel ABBA Voyage. La version publique d’Ambiance sera disponible au 1er trimestre 2023, mais nous avons eu la possibilité d’écouter une toute première démo et de parler avec Guillaume Le Nost, Executive Director of Creative Technology..

SLU : Guillaume, tu nous brosses la genèse et les premiers pas d’Ambiance ?

Guillaume Le Nost : On avait observé qu’il existait sur le marché des systèmes d’acoustique augmentée américains ou japonais et cela depuis des années. Nous arrivons aussi à un moment où les deux systèmes dits de salle et de sonorisation tendent à n’en faire plus qu’un. En immersif, le même système son peut faire les deux applications.

SLU : Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de vous lancer au-delà du mix objet ?

Guillaume Le Nost : Les techniques de réverbération de plus en plus élaborées et indispensables dans le mix objet. On s’est rendu compte qu’on pouvait les utiliser pour l’effet de salle. C’est pour ça qu’il y a un an on a rebâti notre Room Engine ce qui avait surpris nos utilisateurs. En fait on était déjà en train de travailler sur le cœur d’Ambiance.

SLU : Que faut-il pour monter un kit d’Ambiance. Juste le plug ?

Guillaume Le Nost : Non. L’écosystème est entièrement L-Acoustics, mais les micros de salle sont amplifiés et processés par P1 qui délivre ensuite leur signal au L-ISA Processor II en Milan pour tout ce qui est Room Engine. Enfin les signaux sortent et alimentent les contrôleurs amplifiés et le système de diffusion.

SLU : Vous vous placez donc en frontal face à Yamaha et Meyer.

Guillaume Le Nost : C’est le but. Nous avons déjà des projets pilote en route, dont un à Londres (Abba ndr.) qui combine du mix objet et de l’acoustique augmentée. La salle dispose d’un TR de 1,5 sec. On ne fait qu’ajouter ce dont nous avons besoin grâce à la flexibilité de notre processeur.

SLU : Est-ce prévu, en partant d’une salle saine et mate, disons à 0,9 sec. de la monter potentiellement au double pour pouvoir sereinement accueillir du classique ?

Guillaume Le Nost : C’est dans notre cahier des charges. Bien sûr on va travailler l’acoustique des salles mais on va aussi contribuer à la création d’espaces immersifs et visuels où pour rendre réel ce que l’on voit, le son prend toute son importance. De fait nous sommes en train de mettre en place un ensemble de produits qui va nous y aider.

Les commandes de l’Advanced 3D Room Engine.

Toutes les sources colinéaires en plus de celles coaxiales conviennent parfaitement. Soka y compris. Et un ampli à 16 canaux comme LA7.16i va simplifier l’alimentation de nos enceintes.
La matrice L-ISA II avec ses 128 voies est aussi conçue pour accepter 32 micros de salle en Milan tout en gérant 96 entrées MADI en provenance de la console de mixage.

SLU : Revenons à P1. Il ne fait pas qu’amplifier et égaliser les micros j’imagine…

Guillaume Le Nost : Non, il fait bien plus. Ambiance c’est une approche en deux étapes. La première est plus système et régénérative. On diffuse de l’énergie qui est reprise par les micros et réinjectée. Potentiellement on est exposé au feedback.

Une image de ce que sera le déploiement technologique d’Ambiance. Quatre P1 pour accueillir et traiter 16 micros, deux switches AVB/Milan LS10 pour brasser les flux, le processeur L-ISA II pour générer l’acoustique augmentée et trois contrôleurs amplifiés LA7.16i pour alimenter la diffusion. Il s’agit ici du matériel ayant servi pour la démo de la Keynote parisienne.

C’est P1 qui prend en charge cette grosse partie de captation et de gestion du bouclage. La seconde partie faite dans le processeur est plus esthétique et intervient une fois qu’on a calé notre système. On a les mains libres, on est face à une sorte de page blanche où l’on peut dessiner l’acoustique que l’on souhaite avoir.

SLU : Vous allez offrir plusieurs presets différents ?

Guillaume Le Nost : Oui et on compte rester très présent pour accompagner nos futurs clients et utilisateurs. On ne veut pas cloisonner les salles dans des rendus trop fermés. La phase pilote a commencé pour bénéficier des retours terrain.

SLU : Vous comptez sortir du marché de l’installation ?

Guillaume Le Nost : Oui, par exemple avec des concerts de classique en plein air ou l’on proposera de créer des conques et une acoustique de salle…sans salle.
Il est malgré tout vrai que l’essentiel de l’exploitation sera en salle avec, en fonction de l’acoustique propre de cette dernière, la possibilité de créer quelque chose ou bien d’ajouter précisément ce qui manque. Notre moteur est assez puissant et a été développé pour aller en ce sens.

SLU : Allez-vous travailler simultanément le mix objet et l’acoustique virtuelle ?

Guillaume Le Nost : Cela fait partie de nos questionnements ; ça va nous contraindre à encore itérer sur le projet et proposer des choses nouvelles à l’avenir.


Le volume clos de démo, enfin, presque clos, ce qui laisse apercevoir le rack de traitement. Le plafond regorge de micros RØDE et de 5XT. A la baguette le couple Jordan Tani et Sherif el Barbari.

SLU : Soundvision…

Guillaume Le Nost : Il reste notre outil de design avec des critères spécifiques à ce genre de projet et c’est grâce à ce logiciel qu’on choisira les enceintes nécessaires à l’obtention du résultat souhaité. Si on parle de musique de chambre, la cible SPL permettra l’emploi d’enceintes de petite taille comme X4i, Soka, mon enceinte chouchou, ou bien 5XT. Si l’on parle de musique amplifiée et d’acoustique augmentée, le SPL requis nécessitera l’emploi d’enceintes de la série X comme X8 ou X12.

SLU : La disponibilité a été fixée au 1er trimestre 2023…

Guillaume Le Nost : Oui, mais Ambiance fait déjà partie de la release de L-ISA II d’avril 2022, il y a donc un certain nombre d’équipes qui commencent à s’en servir et qu’on suit et accompagne avec attention. Une nouvelle release arrivera en tout début 2023 et on aura à ce moment-là plus de personnel pour former et mettre en œuvre Ambiance. On y travaille quotidiennement.

Un des 16 capteurs à condensateurs RØDE NT5 vraisemblablement montés avec des têtes cardioïdes pour gagner en recul vis-à-vis de l’accrochage. La densité de capteurs et d’enceintes, le volume de la pièce et son côté anéchoïque n’ont pas simplifié pas la tâche !

SLU : Les micros de salle ont leur importance. Quel type et modèles préconisez-vous ?

Guillaume Le Nost : Cela dépend du projet, de la salle, du SPL, de la possibilité de les cacher, de la hauteur du plafond, de leur bruit de fond intrinsèque, directivité et sensibilité. On s’adaptera précisément aux besoins du projet et au style d’acoustique augmentée qui est recherchée.

SLU : Sera-t-il possible de créer différentes zones dans la salle, typiquement la conque pour l’orchestre, le parterre, les balcons, sous les balcons, les loges etc.

Guillaume Le Nost : C’est une vraie question qui va bien au-delà de la technique. Est-ce que quand je suis dans une loge je dois avoir un son proche de ce que j’ai en salle ? Est-ce que je suis dans le même espace acoustique que face à la scène ? On a ce type de conversation avec des consultants et des gros cabinets d’acoustique à qui l’on donne le choix non seulement que cela sonne bien, mais aussi comme on souhaite que cela sonne.

Comme on a une signature visuelle, on peut avoir une signature sonore et on a eu à ce sujet des conversations quasi philosophiques avec des consultants. Nous travaillons quoi qu’il en soit sur cette possibilité de s’adapter à différentes zones et, si nécessaire, il peut être mis en œuvre deux processeurs différents. Ce qui me plait dans Ambiance c’est que l’on parle de ressenti, d’émotions et notre but est de fournir les outils technologiques pour arriver à ça, pour s’élever à la dimension de l’émotion.

Démo d’Ambiance

La démo a été montée au sein des salons de la Philharmonie de Paris où s’est tenue la Keynote, sous un dais carré constitué de lourds pendards acoustiques, une solution hybride délimitant un volume clos mais réduisant d’autant la possibilité de régénérer une acoustique par essence inexistante. Nous y avons malgré tout entendu les prémices de ce que seront les Early Refs d’Ambiance et une réverbération courte mais agréable et plausible pour la surface couverte.
Un coup d’œil au plafond trahit une forte densité de micros et des enceintes et, malgré leur proximité, les P1 et l’algorithme qui pilotent cet ensemble ont réussi à générer une ébauche de pièce agréable, preuve que ça marche et que le futur s’annonce radieux à Marcoussis. Nous réécouterons au plus vite Ambiance. Londres ce n’est pas si loin ;0)

LA7.16i

On pensait avoir tout vu entre LA12X, LA4X et le petit caméléon LA2Xi, c’était sans compter sur la R&D de L-Acoustics bien guidée par les équipes de markéting qui avaient identifié un besoin en densité de canaux encore plus forte dans l’univers de l’intégration et plus encore pour l’immersif résidentiel et l’acoustique augmentée.

Le résultat s’appelle LA7.16i et marque l’entrée de la firme de Marcoussis dans l’exploitation intelligente d’une alimentation, ou L-Smart, pour en tirer un nombre inédit de canaux d’amplification dont le potentiel donne le vertige et tient en deux U. Une amplification nouvelle comme vous allez le découvrir.

LA7.16i offre une architecture ultra flexible de 16×16 basée sur le protocole redondant Milan-AVB. Chacun des 16 canaux de sortie délivre jusqu’à 1300 watts à 8 ohms ou 1100 watts à 4 ohms. Il est prêt pour les enceintes actuelles et futures de L-Acoustics et pour des installations efficaces et durables.
LA7.16i a été développé différemment. La technologie actuelle des amplis est conçue pour alimenter tous les canaux simultanément avec le même message sonore et pendant des périodes assez longues.

L’équipe de présentation de LA7.16i avec de gauche à droite Jason Kelly, Application Design et grand connaisseur du processing et de l’amplification, Genio Kronauer, Executive Director of Electronics & Networks Technologies et über tête pensante de l’électronique de Marcoussis et enfin Tim McCall, Sales Manager pour un *grand* nombre de pays.

Tout ampli classique à 4 voies doit aussi être capable d’alimenter 4 subs en même temps à pleine puissance. Cependant, dans les applications musicales, ce type de demande est assez rare.
La technologie introduite par LA7.16i, L-Smart, fournit une puissance plus efficace et utilise mieux l’énergie, offrant une solution à moindre coût par canal et un contrôleur qui consomme 30 % d’énergie en moins lorsqu’il est inactif.

L-Smart est une suite de technologies de gestion de la puissance et utilise des algorithmes de modélisation prédictive exclusifs pour gérer le bloc d’alimentation et les canaux d’amplification. Des capteurs fournissent des informations en temps réel, qui sont analysées par le DSP afin de répondre dynamiquement aux besoins du système d’enceintes.

Au-delà de la densité, c’est la capacité à travailler sereinement au delà de sa puissance propre qui est le vrai plus de ce contrôleur amplifié.

L’alimentation peut alors fournir une puissance de crête extrêmement élevée à court terme ou une puissance plus faible sur des temps plus longs. Cette énergie est délivrée de manière intelligente aux étages de sortie en classe D, garantissant des performances optimales à tout moment.

Le LA7.16i peut piloter n’importe quelle enceinte L-Acoustics jusqu’à K2 ce qui permet l’amplification et le traitement d’enceintes de grand format avec un budget système réduit. Les seuls quatre modèles non supportés sont K1, K1-SB, SB-28 et KS28.

Le total des presets embarqués au sein de LA7.16i et que vous voyez représentés sur cette image, consomme au pire 84% des ressources. 15 enceintes (les deux pattes en 5XT alimentent trois unités chacune) et pas que de la petite.

La combinaison innovante de la haute densité de canaux et de la capacité de puissance fait du LA7.16i le partenaire idéal pour les installations permanentes de taille moyenne à grande ou encore les installations audio immersives nécessitant une augmentation significative du traitement et de l’amplification.

Que le design du système utilise un grand nombre d’enceintes individuelles, des lignes source ou un mélange des deux, l’adaptabilité de LA7.16i élimine le besoin de gaspiller la puissance de l’amplificateur pour atteindre le résultat souhaité.
La fiabilité de cet ampli a aussi été au cœur de son développement avec le choix de composants de qualité automobile sur les circuits critiques et une modélisation spéciale du flux d’air pour en garantir la fiabilité à long terme.

Conçu pour l’installation, LA7.16i est doté de fonctions de monitoring, de protection et de gestion des enceintes, de GPIO, d’une connectivité par borniers et d’une entrée de secours en 24 V CC qui permet à la carte DSP de continuer à fonctionner en cas de coupure de courant. Une limitation intelligente du courant secteur et une émulation de disjoncteur sont également incluses.

Un bel exemple de câblage démontrant la rapidité d’intégration de LA7.16i. Aux deux ports AVB/Milan s’ajoutent, toujours sur bornier, un port AES/EBU et un analogique.

LA7.16i prend en charge la redondance de réseau Milan-AVB et est pilotable à distance à l’aide de LA Network Manager ou de systèmes tiers comme Q-SYS et Crestron.
LA7.16i fournit une matrice de sommation avec 16 entrées qui peuvent être sélectionnées parmi un maximum de 128 canaux Milan-AVB (16 flux de 8 canaux chacun) sur des connecteurs EtherCONTM. Des qualifications supplémentaires sont en cours pour compléter la certification Milan et prendre en charge le protocole de réseau audio AES67.

Enfin ce contrôleur amplifié offre un cout par canal et par puissance délivrée très avantageux et qui va au-delà du gain en calories rejetées, en rendement, en taille avec 2U et en poids avec 14 kg. Malgré ses 16 x 1300 W et surtout grâce à son PFC, LA7.16i se contente d’une ligne 16A. La densité électronique, le câblage simplifié grâce à l’AVB/Milan et la taille ont aussi un impact notable sur le prix de l’intégration en termes d’heures de travail.

Ce qui rend LA7.16i différent c’est sa manière d’opérer avec L-Smart afin de donner le meilleur de lui-même aux seize sorties et autant de presets enceintes chargés. Un afficheur appelé le Power Budget sur LA Network Manager donne l’aptitude de l’alimentation à pouvoir y répondre.

Un indicateur essentiel de LA7.16i et qui permet de connaître l’état de l’alimentation et sa capacité à fournir de l’énergie. Au-delà de 100% les appels de courant ponctuels donneront lieu à une réduction de niveau sonore, suivant l’enveloppe du signal.

C’est une indication extrêmement conservatrice où, comme sur une carte marine, le chiffre donné correspond au cas de figure le plus défavorable. Jusqu’à 100%, l’ensemble des enceintes raccordées sur toutes les sorties vont pouvoir délivrer leur maximum de SPL et ce, simultanément, un fonctionnement somme tout habituel pour un ampli.

L’intérêt de L-Smart réside dans la capacité à gérer le fonctionnement au-delà de 100% des ressources de l’alimentation en analysant l’enveloppe et le contenu spectral de l’audio rentrant et en réduisant temporairement la puissance des amplis pour pouvoir y répondre sans distorsion.

Prenons l’exemple d’un emploi estimé de 150% des ressources et un besoin du maximum de SPL au même moment et sur toutes les sorties actives ; cela correspondra à une atténuation temporaire de 1,8 dB sur l’ensemble des canaux, une réduction dynamique exécutée en temps réel.

Pour le même cas de figure mais à 110% des ressources, l’atténuation temporaire ne dépassera pas les 0,2 dB. Il est donc possible de raccorder un nombre très important d’enceintes à chaque sortie de LA7.16i en utilisant le document appelé Enclosure Drive Capacity qui détaille le chiffre de « consommation » de ressources ou Power Budget par boîte. Rappelons une dernière fois que ce chiffre représente le worst case scenario et permet l’obtention tout temps du maximum de SPL.

Si l’idée même de réduction temporaire de niveau peut faire peur, les niveaux sont faibles et suivent parfaitement l’enveloppe du signal. Scott Sugden, Product Manager bien connu de L-Acoustics a malgré tout rappelé que sur 16 canaux, c’est extrêmement peu probable que les appels d’énergie soient simultanés et qu’il suffit de partager les boîtes raccordées entre celles à temps zéro et des délais ou des rappels pour faire retrouver des couleurs à L-Smart. Il en va de même avec une installation en surround où les besoins de ces derniers sont plus faibles et naturellement décorrélés avec le programme principal.

Voici comment charger LA7.16i. Chaque boîte consomme un certain nombre de ressources. Bien entendu, le chiffre en pourcentage correspond à l’exploitation la plus intense et gourmande en ressources.

Last but not least, le prix catalogue de LA7.16i se révèle intéressant pour nombre d’applications, surtout ramené à son coût par canal qui dépasse de peu les 900 €, et se révèle le moins cher des 4 plateformes d’amplification de Marcoussis, LA2Xi compris.
La disponibilité de LA7.16i a été fixée au 3è trimestre 2022.


Scott Sugden et Genio Kronauer détaillant les avantages marquants de LA7.16i en termes de réduction de la consommation électrique.

La seule limite au charme technique et financier de cet appareil est le pendant de son extrême densité de canaux en 2U à savoir le risque potentiel de perdre un nombre important de sa diffusion en cas de coupure du signal ou d’une panne.

L-Acoustics a fait le choix d’utiliser des composants de qualité automobile, un double port Milan redondant et a conçu un système de refroidissement très élaboré pour évacuer au mieux les calories produites. Il restera malgré tout à convaincre certains intégrateurs ou clients qui préfèrent répartir le risque sur plusieurs unités.

SOKA & SB6i

En complément de sa gamme conçue pour l’installation, L-Acoustics présente Soka et son caisson de basses SB6i. Ces enceintes complètent les produits récents tels que Syva, X4i et SB10i pour offrir une gamme complète de solutions adaptées aux besoins de l’intégration et offrent de nouvelles possibilités créatives aux concepteurs sonores, aux décorateurs d’intérieur et aux architectes.

Inspiré de Syva, Soka combine la technologie de ligne source avec une esthétique élégante. Soka intègre neuf transducteurs de 3,5” et trois moteurs HF de 1” pour offrir une dispersion de 140° couplée à une directivité verticale de 25°. Soka et SB6i sont ultra-plats avec 99 millimètres de profondeur, conçus pour être facilement encastrés dans un mur ou montés discrètement sur ce dernier, mais ils sont aussi capables d’une puissance et d’une bande passante étonnantes.

Ne vois fiez pas à son look sage, presque rangé, Soka ne délivre que 7 dB de moins que Syva…

Soka délivre 124 dB sur une large bande allant jusqu’à 70 Hz avec le preset full-range. En utilisant celui favorisant le SPL, elle délivre un niveau encore plus élevé de 130 dB jusqu’à 100 Hz.
Soka combine tous les avantages de la ligne source dans un montage colinéaire : une sortie élevée, une portée étendue, un contrôle très précis et une grande cohérence spectrale.

Utilisé seul, Soka est idéal pour les performances vocales ou comme système de sonorisation immersive. Lorsqu’il est associé à SB6i ou à SB10i, il se transforme en système principal dans les espaces résidentiels, commerciaux, de luxe et d’accueil. La dispersion horizontale ultra large et la capacité de projection jusqu’à 35 mètres font de Soka la solution parfaite pour les déploiements L-ISA ou Ambiance.

Comme tous les produits d’installation récents de L-Acoustics, Soka dissimule les points de fixation et les connecteurs des haut-parleurs. Tout le matériel de montage se trouve à l’arrière de l’enceinte pour lui permettre d’être fixée au mur dans n’importe quelle orientation avec les accessoires Pan, Tilt et PanTilt. De même, Soka peut être encastrée dans le mur.

Difficiles à apercevoir et pourtant fidèles à la réputation de la marque, les ferrures d’accroche de Soka et SB6i savent se faire très discrètes.

Enfin Soka et SB6i sont classés IP55 pour une utilisation intérieure ou extérieure.
Soka sera disponible à partir du 1er trimestre 2023, SB6i est disponible immédiatement.

Christophe Combet : Notre but avec Soka a été de garder la signature L-Acoustics et celle de Syva autant que possible, sans aller au-delà de la profondeur de 4” pour garantir une grande facilité et discrétion dans sa mise en œuvre. Pour ceci faire, Soka a hérité du design de Syva même si le concept colinéaire n’a pas été facile à reproduire dans un espace aussi limité.

Christophe Combet, le mieux placé pour nous présenter Soka et surtout son guide d’onde aussi minuscule qu’indispensable pour la portée et à la dispersion homogène du haut du spectre.

L’exemple de l’aigu est frappant. Soka associe des 3,5” pour le bas à 3 petits moteurs de 1”, mais comme les trois centres acoustiques de ces derniers se retrouvent à 25 mm les uns des autres, et qu’à 7 kHz cela correspond à la moitié de la longueur d’onde, ce qui est synonyme d’interférences, nous avons développé autant de mini guides DOSC équipés de L-Fins et avons recréé le fameux J-Shape de Syva. Le résultat de ce travail est un rendu homogène et agréable même en sortant de la zone de couverture à -6 dB.

Germain Simon Head of Product & Technology Marketing détaille à l’aide d’un mur d’images, le guide d’onde et les trois moteurs de Soka lui donnant une ouverture verticale fixe de 25°.

La similitude entre Syva et Soka dans la dispersion horizontale à 140° et la courbure verticale à +5°/-20° est tel qu’il est possible de mélanger les deux produits en fonction de ses besoins en SPL, avec un écart de 7 dB entre les deux.
La grande différence est que dans Soka nous sommes parvenus à aligner les deux ensembles de neuf 3,5”, ceux du haut et du bas de l’enceinte et qui entourent les trois moteurs, grâce à une self dans le filtre passif qui ramène le maximum d’énergie à -2°. Sans cette astuce il n’aurait pas été possible de proposer une colonne de 10 cm de profondeur avec tous les avantages d’encastrement qui en découlent.


SB6i et son montage qui rappelle un peu celui des subs de cinéma où l’espace entre mur du fond et toile est souvent très réduit.

SB6i réussit le challenge d’offrir un vrai grave dans la même profondeur de 4”, soit 10 petits centimètres. Le cœur de cette enceinte est formé de deux transducteurs de 6,5” à aimant néodyme, deux pour gagner en SPL. Ce sont les plus gros que nous ayons pu faire tenir dans cette minuscule boîte.

La charge est bass reflex avec un port L-Vents de très grande dimension pour réduire la vitesse du flux d’air. La fréquence d’accord est calée à 40 Hz et SB6i atteint 29 Hz pour un SPL de 114 dB. Deux presets différents facilitent son association avec Soka ou d’autres enceintes du catalogue d’intégration.

La grille avant enfin est conçue spécifiquement pour être résistante, transparente, silencieuse et peut prendre toutes les teintes RAL, voire faire l’objet d’une impression spécifique afin d’aller au bout des contraintes esthétiques liées au marché de l’installation.

Écoute SOKA et 2 x SB6i

Soka, la colonne par L-Acoustics bien renforcée par deux SB6i. On n’a pas pu l’écouter seule lors de la Keynote, mais ce n’est que partie remise !

Nous avons pu découvrir le combo Soka et SB6i quelques minutes, deux unités de grave ayant été couplées pour gagner en bas du spectre et faire face à la sensibilité supérieure de Soka.
La première impression est très positive et nous a beaucoup fait penser à Syva et Syva Low avec une touche de douceur en plus dans le haut et une rondeur peu commune pour une colonne.

Nous devrons tout de même réecouter l’ensemble dans de meilleures conditions, le volume ayant été gardé très bas, le contour un peu généreux et le preset n’étant pas final.
Seule certitude, Soka ouvre comme Syva et même en dehors de l’axe, le rendu est cohérent et plaisant. La portée paraît aussi dépasser largement ce à quoi l’on est habitué avec une colonne d’une si petite taille.

Pour *encore* plus d’infos visitez le site L-Acoustics

 

Crédits -

Texte : Ludovic Monchat - Photos : Ludovic Monchat & L-Acoustics

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