Le Théâtre des Bergeries renouvelle son éclairage de salle en Led

Jacques Coriton, régisseur lumière du Théâtre des Bergeries, a choisi Alterlite pour le conseil et la fourniture d’un nouvel éclairage de salle et de son contrôle, un système constitué de sources led Anolis et d’une commande ETC. Et c’est reparti pour 15 ans !

Le projet de renouvellement de l’éclairage salle mijote depuis 2018 quand Jacques démarre ses recherches. Après plusieurs demandes de devis et de démonstrations de produits, il s’arrête sur la proposition d’Alterlite en 2020 quand son directeur technique Vincent Criulanscy, apporte une solution simple à la contrainte de double commande de l’éclairage salle couplée au pupitre lumière.

C’est justement la valeur ajoutée d’Alterlite d’apporter du conseil et des solutions d’éclairage scénique et événementiel avec des produits de qualité et une immense expérience (25 ans) dans le contrôle, le réseau et les sources lumière.
Nous avons Rencontré Jacques aux Théâtre des Bergeries, en compagnie de Vincent Criulanscy d‘Alterlite venu apporter une dernière optimisation au système.

Vincent Criulanscy, directeur technique d’Alterlite (à gauche) et Jacques Coriton, régisseur lumière du théâtre des Bergeries en pleine réflexion.

Jacques Coriton : “J’ai obtenu en 2018 le budget nécessaire au renouvellement des sources lumière de la salle en led, dans le cadre de la transition écologique.
Je voulais installer une simple commande à boutons au niveau du plateau, accessible à tous, notamment au personnel en charge du ménage, pour un accès simple à la lumière de la salle quand le jeu est éteint.

Cette boîte à boutons devait être reliée à un système de contrôle plus précis, couplé si possible à notre jeu ADB. Je souhaitais en outre utiliser au maximum le câblage interne du bâtiment pour éviter de tirer encore du DMX dans tous les sens. Mais le trublion COVID est passé par là, d’où le délai entre l’intention en 2018, la décision en 2020, et l’installation finalisée en juillet 2021 pour le démarrage de la saison 2021 en septembre.

La salle sous son nouvel éclairage blanc chaud à l’arrivée des spectateurs.

L’éclairage de la salle avant le renouvellement des sources.

C’est Vincent qui m’a apporté une solution en proposant une commande EchoTouch ETC. Elle est reliée d’une part sur le réseau sACN donc connectée au jeu et d’autre part à un panneau à boutons de la gamme Echo. J’utilise donc le câblage du bâtiment pour le transport du signal entre la commande EchoTouch et sa boîte à boutons qui nécessite seulement un câble à une paire.”

Le pupitre EchoTouch ETC …

… et son panneau à boutons, accessible au plateau.


Vincent Criulanscy : “La liaison entre l’EchoTouch et la commande à boutons utilise un protocole propriétaire, en “Topology free”, qui est adapté à la domotique architecturale. C’est un bus Echo Net qui transporte l’alimentation 24 V et le signal de contrôle sur une même paire et en plus sans notion de polarité ce qui est pratique pour les électriciens et intégrateurs. Et il y a dans la gamme toute une série de périphériques qui permettent de récupérer du contact sec, du 0-10 volts, des capteurs de température, présence, crépusculaires…”

SLU : Comment sont reliés les projecteurs ?

Jacques Coriton : “En DMX. La commande EchoTouch est reliée au réseau sACN géré par un switch Netgear Gigabit GS 108 et je récupère en sortie de node Luminex un univers DMX dédié à l’éclairage de salle.

Le node Luminex Luminode 4 : 4 sorties DMX/RDM et un switch 2 ports EtherCON.

J’envoie 3 lignes DMX vers les passerelles supportant les projecteurs et 4 lignes d’alimentation protégées en 10 A. C’est largement suffisant car sur la ligne la plus chargée, j’ai 8 projecteurs, chacun consommant maximum 200W.

Les projecteurs étant livrés avec leur alimentation, on arrive en direct secteur et le DMX est ponté. J’envoie aussi du DMX à un bloc de gradation pour commander l’éclairage des vomitoires. Ce sont des dégagements qui sont restés en lampes 2700K chaînables.


Les lignes DMX qui alimentent les projecteurs en data.

Tous les projecteurs sont contrôlés en mode 4 canaux DMX, RGBW, et mon jeu ADB n’étant pas compatible RDM, j’ai justement demandé à Vincent, d’apporter un DMXCAT pour passer en mode 10 canaux. Le mode 4 circuits nous pose un problème de saute à l’allumage et un allumage très lent entraîne la vision des pas.
J’aimerais comparer, sur une conduite qui posait problème dernièrement, le paramétrage 4 circuits et le paramétrage 10 circuits pour bénéficier d’une gradation fine en 16 bits.”

Finalement Vincent a résolu le problème mode 12 circuits DMX en développant les templates nécessaires sur le pupitre Liberty et la commande Echo Touch.


SLU : Donc la boîte à boutons, la commande EchoTouch et le jeu commandent l’allumage de la salle. Vous avez défini une priorité au pupitre lumière ?

Jacques Coriton : “Oui quand le jeu est allumé il a la priorité sur l’EchoTouch, c’est une sécurité en cours de spectacle.”

Vincent Criulanscy : “Le protocole SACN permet de simplifier les notions de priorité entre le contrôle de la salle via EchoTouch et la console quand ils veulent avoir la main sur la salle. C’est automatique. Cette notion de priorité n’existe pas en Art-Net. L’autre gros avantage du sACN, qui est un vrai Multicast, c’est que, contrairement à Art-Net, il gère nativement l’adressage IP.
Quand tu fais de l’accueil par exemple et qu’un pupitreur arrive avec sa console (grandMA ou autre) tu lui donnes son RJ45, il le branche et c’est tout. Il n’a rien à changer dans sa configuration IP, c’est le protocole qui prend en charge les adressages. C’est un super avantage.”

SLU : Qui a réalisé l’installation ?

Jacques Coriton : “C’est moi aidé par un apprenti Hugo Revy qui a effectué l’accroche des projecteurs. Il a fallu faire un peu de bricolage car l’EchoTouch n’est pas livré tout câblé. Il faut le percer, mettre, les supports, sortir les câbles et câbler l’intérieur.”

Le pupitre EchoTouch ouvert.

Vincent Criulanscy : “C’est un produit d’intégration modulable en fonction des besoins. Jacques voulait un produit mobile qu’il a fallu adapter.
L’EchoTouch sort une prise RJ45 ainsi qu’une prise DMX, une liaison avec le panneau à boutons et une alimentation secteur. Sa façade est aimantée pour faciliter l’accès interne où se situe le port USB qui permet de charger les mémoires.”

SLU : Quel est votre modèle de pupitre lumière ?

Jacques Coriton : “Le Liberty ADB avec la tablette Wily ! de Pangolab qui est l’extension parfaite du jeu d’orgue. Elle permet de tout commander, les couleurs, les automatiques, les masters, le séquentiel avec un général master et général séquentiel. Et avec Willy je peux évidemment contrôler l’éclairage de la salle.
Nous avons le Liberty depuis 2015 et nous en avons récemment acheté un autre d’occasion à Vincent pour en avoir un deuxième en fonctionnement car nous avions des inquiétudes sur la validité de la carte mère. Ce dernier étant en 120 circuits, nous avons échangé les licences pour passer en 240 circuits.

SLU : Vous envisagez de le remplacer ?

Jacques Coriton : Probablement, mais ce choix sera sous la responsabilité de mon remplaçant car Je pars à la retraite dans quelques mois…”

Le choix des sources Anolis

Les Ambiane XP56 Anolis accrochés sur la dernière passerelle ne gênent pas la sortie des projecteurs scéniques.

Pour remplacer les éclairages de salle, Jacques a opté pour la préconisation d’Alterlite, des projecteurs XP 56 et HP 111 de la série Ambiane Anolis en RGBW, la gamme architecturale de Robe.

Détail de l’accroche.

SLU : Pourquoi Anolis ?

Jacques Coriton : “Comme je vous l’ai dit, nous avions fait plusieurs demandes de devis dont une à Alterlite et comme c’est Vincent qui a résolu le problème de la commande, nous n’avons pas cherché plus loin on a dit ok pour les Anolis.

Pour les automatiques nous sommes déjà intégralement équipés de projecteurs Robe et entièrement satisfaits. Nous avons des Wash Beam Spiider et LEDBeam150 et des Spots à couteaux motorisés DL4S.
Quand Jérôme Lambeau de Robe est venu optimiser l’installation Anolis, j’en ai profité pour lui demander de faire une mise à jour des softs de tous les projecteurs Robe, notamment des LEDBeam que je venais d’acheter d’occasion, ce qui a généré le recalibrage des couleurs. Nous n’avons aucun problème de correspondance.

SLU : Comme avez-vous défini la répartition des sources ?

Jacques Coriton : Dans un premier temps, nous avons réalisé avec Bruno François (responsable du département installation chez Robe) des études DIALux pour simuler la répartition de lumière dans la salle en fonction des angles de diffusion proposés par le fabricant afin d’obtenir un flux à peu près constant.
Ensuite, nous avons fait un essai en suspendant à la main quelques projecteurs pour mesurer l’éclairement au niveau des sièges et prévoir le nombre de projecteurs nécessaires. Nous avions confiance dans l’étude DIALux mais nous devions alléger un peu notre commande en nombre de machines.
Et nous avons fait une comparaison avec des PC 1000 accrochés en passerelle pour mesurer la différence. Nous avons donc opté pour 22 Ambiane XP 56 (150 W de leds) équipés d’optiques 60°, 45°, 30°, 20° en fonction de leur position pour assurer la couverture la plus étale possible, et 2 HP 111 en optique 80 ° (75 W) positionnés sous la casquette.”

Jacques Coriton a finalement opté pour une répartition de 22 projecteurs XP 56 et 2 HP 111. Ils sont dimmés pour un éclairement de 350 lux au niveau des sièges.


Plan de coupe de la salle et les angles de diffusion retenus.


Vincent Criulanscy : “Sachant qu’un des points forts de la série Ambiane quand tu travailles avec de la couleur, est de disposer de 150 W de leds pour chaque teinte. Ca veut dire que si tu règles un rouge un peu profond, tu as 150 watts de rouge donc tu passes d’un blanc à une couleur quasiment sans perte de flux. Forcément l’alimentation est bridée pour ne jamais dépasser 150 W. Donc si tu pousses tout à fond, tu ne travailles qu’avec une partie des leds à concurrence de 150 W.

En option tu peux avoir une 2e entrée pour que les projecteurs puissent participer à l’éclairage de secours, ce qui n’est pas le cas ici. Tu peux donc faire en sorte que la détection incendie envoie un signal de commande sur une ligne séparée de la ligne principale et déclenche automatiquement l’allumage des projecteurs. C’est pensé pour l’architecture.”

SLU : Pour éclairer le public vous programmez quelle température de couleur ?

Jacques Coriton : un blanc chaud constitué de 100 % de blanc et 35 % de rouge qui est aux alentours de 2700 kelvins.

SLU : Quelles présélections avez-vous programmées dans l’EchoTouch.

Jacques Coriton : Nous avons 8 possibilités de presets sur le panneau à boutons.

– La 1 est un genre de plein feu que peut choisir l’équipe de ménage de la salle.
– La 2 : une mémoire basse intensité de lumière je la laisse toute la journée pour circuler dans la salle
– La 3 : avant spectacle salle complète
– La 4 : demi-jauge de 300 personnes, l’éclairage s’arrête au muret
– La 5 : sortie de salle niveau modéré
– La 7 : sortie de demi-salle
– Les 6 et 8 ne sont pas utilisées”

Eclairage accueil des spectateurs pleine jauge.

Eclairage demi-jauge.

Eclairage prévu pour le ménage.

Eclairage basse lumière circulation.


SLU : Vous aviez besoin d’éclairer la salle en couleurs ?

Jacques Coriton : “Oui, c’est arrivé à plusieurs reprises depuis le début de la saison : bleu profond dans la salle, montée douce en couleur ou chenillard, la couleur s’intégrant à la scénographie. Le prix des Ambiane en versions RGBW et blanc est en plus identique alors pourquoi se priver de cette possibilité. Et tant qu’à investir et s’embêter avec des travaux, autant aller jusqu’au bout.

Quelques-unes des infinies possibilités d’éclairage de la salle en couleurs.

SLU : Sur quelle durée s’amortit d’une telle installation ?

Jacques Coriton : Je n’en ai aucune idée. C’est une notion comptable qui m’échappe. Pour moi l’installation est déjà amortie car la répartition de lumière de l’ancienne installation qui utilisait des PAR56 larges était médiocre.

Le plafond du Théâtre. On aperçoit, le long de la passerelle, les XP 56 traversant les abats-son.

En plus ils étaient montés chacun sur une potence métallique de type carré qui passait dans l’axe des projecteurs de scène et gênait la diffusion de lumière. J’ai cependant gardé 2 supports pour les Ambiane HP qui éclairent le dessous de la casquette de chaque côté.

Détail de l’accroche sur la passerelle.

Le nouveau système de fixation adopté pour l’accroche des Ambiane XP permet de passer les projecteurs à travers les abat-sons. Nous avons percé des trous elliptiques dans des plaques de bois.
A l’avant des passerelles nous avons fixé des potences au-dessus pour ne pas gêner la sortie lumière des projecteurs scéniques. C’est un système d’accroche que nous avons dessiné et qui a été fabriqué par un serrurier.

Le parcours professionnel de Jacques Coriton

SLU : Jacques, quel est votre parcours professionnel ?

Jacques Coriton : “Ma formation initiale n’a rien à voir avec le spectacle. Je suis ingénieur Arts et métiers, diplômé en 1980. J’ai changé très vite d’orientation car je n’avais pas réellement vocation à travailler dans l’industrie.
J’ai mis 3 ans à migrer vers le spectacle en faisant du bénévolat, en intégrant le Club Med pour justifier d’une première expérience ce qui m’a permis d’être intégré comme électro dans des théâtres à Nantes et environs, puis j’ai suivi la formation ISTS à Avignon et je suis venu à Paris avec le statut d’intermittent.

Jacques Coriton

J’ai trouvé du travail sur des accueils et des tournées de théâtre, beaucoup de théâtre pour enfants. En 25 ans d’intermittence j’ai toujours fait au moins une tournée par an. J’ai notamment travaillé pour le Centre des bords de Marnes au Perreux comme électro où régisseur lumière, au théâtre de Sartrouville avec Sylvain Maurice.

J’ai tourné avec Olivier Py sur 3 spectacles, travaillé à la Grande Halle entre 95 et 2008 comme électricien, régisseur lumière et pour de jeunes compagnies comme Théâtre Temps avec Yamina Hachemi, Kick Théâtre avec René Cheneaux, pour la compagnie Sambre avec Carole Thibaut… Et en 2012 j’ai saisi une opportunité. Hélas Marc Pracca, régisseur lumière du Théâtre des Bergeries est décédé et je l’ai remplacé. Je suis ici depuis 10 ans.”


Le Théâtre des Bergeries

Le Théâtre des Bergeries, dirigé par Lucie Chataigner a été inauguré en octobre 2000. Situé en centre-ville de Noisy-le-Sec, il a une jauge de 472 places sur gradins fixes. La grande salle accueille une programmation diversifiée théâtre, danse, marionnettes, arts du cirque, musiques classique, jazz ou actuelles, œuvres de répertoire, créations sur un plateau de 14 m d’ouverture au cadre, 18 m mur à mur, sur 13 m de profondeur.

La petite salle, de taille identique à celle du plateau de la grande salle est réservée aux répétitions, aux ateliers de pratique artistique, à l’accueil de spectacles et de résidences de création. Elle permet aussi d’accueillir des spectacles intimistes en jauge restreinte (cafés-concerts, spectacles pour le jeune public…).

L’équipe est constituée de 16 permanents dont quatre au service technique. L’équipement SON a été complètement renouvelé par Pascal Flamme accompagné par Viidelio profitant de la ‘’pause’’ COVID, le FOH point source remplacé par des Line Source Nexo M10 et MSUB18, un parc de P12 pour les retours, le tout amplifié par des Nexo NXAMPmk2 gérés par réseau Dante redondant et l’App NEMO, et toujours une console Yamaha CL5 en façade.
Le parc de projecteurs est constitué de sources à lampes PC ADB, découpes Robert Juliat alimentés par des gradateurs RVE, fixes et mobiles. Les automatiques sont des Robe.

Equipe Technique :

Pascal Flamme : Directeur Technique
Nicolas Mermet : Régisseur de Scène
Jacques Coriton : Régisseur Lumière
Hugo Revy : Technicien Lumière
Myriam Claret : Accueil Artistes


D’autres informations sur le site du Théâtre des Bergeries et sur le site Alterlite

 

Crédits - Texte : Monique Cussigh

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