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Profile Starway Enzo Wet. Un compétiteur d’extérieur

Texte & photos : Gregory Valla

Enzo, Modena, Dino, Monza, Superfast… Starway donne à ses projecteurs noms de supercars italiennes, des noms taillés pour la compétition sur le marché des projecteurs asservis.
Parmi toutes ces dénominations, nombre de déclinaisons WET, résistent aux intempéries. Voyons ce qui se cache sous les capots du Profile Enzo WET que nous avons testé dans le studio de LA BS.

600 watts de leds blanches, trichro CMY + CTO progressif, zoom 5,5° à 45°, classement IP65, poids 35 kg, Enzo WET annonce des caractéristiques dans les normes des produits comparables.

A l’ouverture du carton, on constate que le projecteur est posé dans une mousse thermoformée, pile aux dimensions de la machine : une préoccupation en moins pour son propriétaire.


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La mousse thermoformée.

On se mettra à deux pour sortir et retourner l’engin pour le poser : la protection IP65 se paye par une prise de poids, certes limitée à 5 kg, comparé à la version non IP. Enzo Wet s’en différencie par une LED de 50 W plus puissante, et par un canal DMX de plus puisqu’elle possède un second frost (medium).
Starway a toutefois pensé à ajouter un mode compatibilité à sa version WET, pour qu’on puisse l’utiliser avec n’importe quel mode de la librairie de la version non étanche. Bien joué, mais de toute façon, les librairies sont disponibles sur le site de Starway pour pas mal de formats différents.

Dessiné et développé par Starway, l’Enzo WET, il faut le dire, présente un look plutôt discret. Les choix de design, plutôt passe-partout, gomment assez bien le travail de protection contre les intempéries : on peut être classé IP65, et conserver une certaine élégance.

Si on l’observe dans le détail, on remarque des capots en fonte d’aluminium qui se démontent à l’aide d’une clé Allen de 3 mm (nous y reviendrons), deux poignées logées sur la base, un afficheur couleur entouré de son pavé de touches en croix (les classiques up/down/left/right), plus une touche « mode » et une « enter ». Bref, rien qui puisse déstabiliser les techniciens allergiques à la lecture des modes d’emploi.

La connectique est complète et IP65 oblige, protégée du ruissellement par des capuchons.

A l’arrière, la connectique Seetronic est vraiment complète. Tout d’abord, l’alimentation en Powerkon, plus une recopie (avec un maximum de 4A en sortie).
Ensuite, on a le plaisir de trouver deux RJ45 : l’Enzo WET peut recevoir directement les protocoles ArtNet et sACN, les faire ressortir. Il est aussi doté d’une fonction node.
On poursuivra avec les inévitables XLR 5 points in et out, et enfin un connecteur USB type A pour les mises à jour de soft.

Le connecteur qui se relie à l’IP testeur pour contrôler l’étanchéité.

A noter qu’on pourra mettre à jour, non seulement plusieurs Enzo WET en série, mais même plusieurs projecteurs Starway de modèles différents et connectés entre eux : vraiment bien vu !

On notera aussi la présence d’un porte fusible accessible, et du connecteur de test d’étanchéité. Pour ceux qui pourraient imaginer qu’il en manque un peu, on ne met pas longtemps à noter la présence (de série !) de la connectivité DMX sans fil Wireless Solution : difficile de faire vraiment mieux.


La clé dans le contact

Une fois la librairie GDTF officielle Starway chargée, on choisit parmi les deux modes (standard 40 canaux, ou, pour notre part, enhanced 54 canaux, avec des canaux 16 bits supplémentaires sur la couleur et les couteaux).
On patche la machine, et on la branche : on remarquera un reset plutôt longuet, de plus d’1mn 30 s. Pour le reste, aucune mauvaise surprise ne montre le bout de son nez au fur et à mesure du test. L’ouverture de zoom a été mesurée par nos soins avec une plage de 7,78 à 42,6°.

Amplitude du Zoom. A gauche le plus petit net, au centre le plus grand net et à droite l’iris en ouverture mini.

Tout au long de ces valeurs, l’éclairement reste cohérent, l’étal également : l’ensemble optique fait bien son travail. On imagine facilement le Enzo Wet à son aise sur un pont de face de (grand) festival : la puissance est là, la qualité du dimming aussi.
Nos mesures de derating nous ont fait craindre une baisse de luminosité un peu rapide : il n’en est finalement rien, puisque 5 minutes après l’allumage, on reste sur une mesure équivalente à plus de 90 % de la valeur à l’allumage : on n’aura rien à craindre de ce côté-là. Par ailleurs, la fréquence d’alimentation des LEDS est ajustable de 9 000 à 25 000 Hz.
Les gobos sont répartis sur deux roues (une de 7 gobos rotatifs, l’autre de 8 fixes). S’ils ne sont pas forcément tous d’une originalité folle, ils sont en revanche parfaitement exploitables aussi bien en volumétrique qu’en habillage.

Les gobos rotatifs.
Les gobos fixes. Ils sont 8 (nous avons oublié de photographier le dernier de type feuillage).
Exemples de gobos exploités en volumétrique.

Surtout, nous avons très facilement trouvé des associations défocalisées de gobos fixes et rotatifs qui fonctionnent bien.

Associations de gobos défocalisés.

A noter qu’un filtre CTC s’active automatiquement à l’insertion des gobos verre pour compenser la baisse de température couleur. C’est le dernier filtre de la roue que le projecteur insère en mode « quickpath » en prenant le chemin le plus court pour ne pas avoir d’autres couleurs visibles dans cette insertion. On aura toutefois dans le « control » de la machine une possibilité de désactiver cette fonction.

Les prismes et à droite, la roue d’animation.

Pour continuer avec notre cobaye du jour, on trouve une roue d’animation assez classique, qui se mariera, elle aussi, plutôt bien avec des gobos défocalisés. Par ailleurs, le Enzo Wet est évidemment équipé d’un iris, ainsi que de 2 prismes : un 3 facettes en triangle et un autre linéaire, à 6 facettes.
Il dispose également de deux frosts progressifs (un medium, et un « heavy » à l’action nettement plus radicale). Pour terminer, nous avons essayé le shutter sous toutes ses fonctions : strobe classique, random, pulse : tout y est.

Les frosts.

Il ne nous faut pas longtemps pour explorer les possibilités chromatiques du Enzo Wet, et déterminer ses atouts. Les couleurs saturées sont assez clairement ses préférées, c’est là qu’il est à l’aise. Aucun problème pour atteindre de belles teintes profondes, évidemment dans la limite atteignable par la trichro CMY.

Les couleurs en trichromie : RGB et CMY.
Les faisceaux RGB colorés par la trichromie.
Faisceaux en demi-couleurs.

Par contre, on le sentira un peu moins dans son élément dans les teintes pastel ou, d’une manière générale, très nuancées : la faute à un système de trichromie dont l’entrée en action manque un peu de subtilité. On verra en effet un petit halo blanchâtre à l’intérieur de l’impact sur des corrections il est vrai, très légères, mais qui n’apparaîtront pas parfaitement homogènes. Rien de dramatique toutefois, et on pourra en revanche compter sur le CTO progressif très efficace pour corriger les teintes chaudes ou froides.

La roue de couleurs avec, en dernier, le filtre CTC Lee #2018 Eighth C.T. Blue qui compense la température de couleur des gobo verre. Notez aussi la présence du filtre High CRI.

La roue de couleurs, elle, présente 7 slots avec une offre de teintes du genre saturé pour la plupart. Toutefois, on y trouve aussi le fameux « High CRI » qui relève l’IRC à 90, ainsi qu’un huitième de CTB, toujours utile, même si on aurait évidemment préféré un correcteur froid progressif. Qui a dit « jamais content » ?

On enchaîne nos tests avec les couteaux. On a le plaisir de retrouver un module à fermeture complète, au fonctionnement très satisfaisant. On constate une très légère défocalisation (inévitable, les couteaux n’étant pas pile poil sur le même plan focal), mais rien qui ne soit vraiment gênant.
Afin de vérifier la constance dans le rappel des valeurs, nous nous sommes amusés à torturer quelque peu la machine : nous lui avons fait exécuter des mouvements à la plus grande vitesse possible, vers des positions antagonistes, avec, en plus, des changements brutaux de formes au net couteaux : au final, le Enzo Wet n’en a eu que faire, et n’a pas été perturbé par nos mauvais traitements. On pourrait à la rigueur souhaiter que les changements de positions soient plus rapides, mais l’ensemble fonctionne d’une manière tout à fait satisfaisante.

les couteaux en projection.
Le net sur couteaux est satisfaisant.
le module couteaux.

Tout le monde dehors !

C’est bien évidemment de par ses caractéristiques d’utilisation en extérieur qu’il convient de juger le Enzo Wet. Et là, on va se rendre compte que la copie rendue par Starway est tout à fait judicieuse. D’abord, la machine dispose d’une préchauffe : annoncé avec des températures d’utilisation comprises entre -20 et +70 °C, le Enzo Wet ferme ses couteaux, et enclenche ce mode en dessous de 0°. Lui, au moins, il n’aura pas froid en extérieur en plein hiver.
La protection IP, d’une manière générale, a été plutôt bien pensée. Ce genre de projecteur n’a pas seulement vocation à être utilisé dans le froid. On peut totalement l’imaginer rester en extérieur en plein été, et dans ce cas, la problématique sera inverse : il conviendra alors de penser à dissiper un éventuel trop plein de chaleur. C’est pour cette raison que la ventilation interne fonctionne en permanence. Pourtant, nous avons mesuré un niveau sonore très raisonnable, avec un maximum de 49 dB au plus bruyant, et seulement 30 dB au minimum, en mode « Quiet » : il n’y a vraiment rien à redire.

Mesures photométriques

Courbe de derating

Projecteur allumé à pleine puissance, on mesure l’atténuation de l’éclairement en fonction du temps de chauffe. La lumière se stabilise en 5 minutes avec une atténuation inférieure à 9 % : un bon résultat.


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Faisceau net à 20°

A 20°, notre angle de référence, L’éclairement au centre est de 9 880 lux (10 800 lux à froid) et le flux devient 25 600 lumens (27 950 lm à froid). La courbe d’intensité lumineuse, plate et très régulière, confirme l’étale de la lumière.

Le plus petit Net

Au plus petit net, on mesure un angle de projection de 7,13°. L’éclairement au centre atteint 52 200 lux (57 000 à froid) et le flux 18 020 lumens (19 670 lm à froid).

Le plus grand net

L’angle atteint 42,6° au plus grand net. L’éclairement au centre égale 2 410 lux (2 630 lux à froid), et le flux 25 060 lumens (27 360 lm à froid).

Courbes de dimmer

Enzo Wet propose 4 courbes de dimmer : Linear, Square, INV-Square et S-Curve. Nous avons tracé la Linear de 0 à 100 % et de 0 à 10 %.


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Couleurs



Arrêt aux stands

On sort les outils, et on passe à l’ouverture de la bête. Bien sûr, dans le cas d’une machine étanche, inutile de s’attendre à des vis « quart de tour » avec une ouverture quasi immédiate. Ici, la patience et un outil électrique (avec un porte embouts à rallonge, les puits de vis sont du genre profonds) seront de mise. En échange, une fois les capots retirés, on aura le plaisir de trouver des cassettes très facilement démontables, et dans l’ordre que l’on veut. L’accès aux gobos sera ainsi grandement facilité, et pour tout dire, l’ensemble du nez du Enzo Wet n’est pas du genre difficile : nous l’avons très facilement démonté, quasiment dans son intégralité, et strictement rien ne pose le moindre problème.
Le remontage, en revanche, demandera évidemment un peu de patience et de minutie. Rien de difficile dans la remise en place des cassettes dans la tête, pas plus que dans la remise en place des connecteurs. Il conviendra en revanche (et fort logiquement d’ailleurs) de soigner la remise en place des capots, pour ne pas pincer les joints et s’assurer d’un remontage hermétique de la machine. Ensuite, l’IP Tester (vendu séparément), se connectera au choix sur la base ou sur la tête de la machine, et vérifiera la bonne étanchéité de l’ensemble : en effet, les deux parties du projecteur sont reliées par l’intermédiaire d’un conduit le long du bras de la machine. Une fois ce test effectué, le Enzo Wet sera bon pour le service.

A l’arrivée…

Notre Enzo Wet est clairement du genre à ne pas se lancer sur le marché pour y faire de la figuration. Starway a bien travaillé, pour proposer un spot à couteaux étanche doté d’arguments sérieux, qui lui permettront de faire face à une concurrence féroce. Sans réel gros défaut, mais avec de belles qualités, nul doute qu’on va le retrouver en bonne place au catalogue des prestataires.


On a aimé :

  • Les couleurs saturées
  • Les deux roues de gobos tous utilisables
  • Les couteaux à fermeture totale
  • Le poids encore contenu
  • Le tarif
  • Les librairies disponibles sous plusieurs formats

On n’a pas aimé :

  • Le reset quand même longuet
  • Les pastels pas parfaits avec la trichromie

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