Art Rock avec Eurolive et ses GSL d&b

Notre président a parlé de mafia en évoquant les bretons. Si investir avant les autres, s’équiper au top de la technologie, prendre des risques calculés et faire du bon boulot c’est être mafieux, il ne faudra pas qu’on oublie notre gilet pare-Kouign-amann quand on retournera voir Bob et sa bande d’Eurolive !

Au détour d’une rue de Saint-Brieuc…

Nous l’avons déjà annoncé dans nos colonnes binaires, les bretons d’Eurolive, grands fans devant l’éternel du bois allemand de d&b, ont dégainé les premiers en s’offrant un kit de GSL avant et pour le bonheur de tout le monde.

Nous avons donc profité de la première grosse sortie du nouveau système lors du festival Art Rock à Saint-Brieuc pour aller l’écouter avec autre chose que des CD. Ça déménage vraiment.
Pour ceux qui ne le savent pas, Art Rock n’est pas qu’une scène. Toute la ville s’ouvre trois jours durant à la musique et s’offre aux visiteurs dans 8 endroits différents, plus le off.

La grande scène n’est pas si grande puisqu’elle est hébergée en plein centre-ville rue Poulain Corbion sur le parking éponyme qui mesure 100 x 50 mètres, un demi hectare en somme, où nous sommes accueillis par Matthieu Le Failler qui jouera parfaitement le rôle de guide dans la ville quand nous irons visiter les autres scènes installées par Eurolive.

Le grand angle et la vue plongeante depuis la tour technique donnent une impression d’espace. La réalité est que la capacité d’accueil maximum de ce parking transformé en parterre est de 7000 festivaliers. Il faut garder de la place pour nourriture et boissons, sanitaires, une tribune en tubes, mais aussi le backstage d’un vrai festival.

La ligne de cour, accrochée en tension à 2 moteurs d’une tonne sur son frame triangulaire. Les faibles angles pris ne nécessitent pas de passer en mode compression. A 80 kg la boîte, le coefficient de sécurité sur deux moteurs est très important.

Nous arrivons juste à temps sur cet espace pour shooter les deux lignes de GSL composées de 8 SL8 et 4 SL12 par côté.
Les habituels tulles micro perforés et imprimés avec le nom du festoche sont en train d’être mis en place afin de fermer les côtés de la scène montée par Stacco, des tissus qui n’aiment que très modérément d’être gorgés d’eau de pluie ou, pire encore, d’être repeints, ce qui revient au même puisque cela bouche les perforations acoustiques.

Deux panières de 6 D80 donnent le la aux 24 têtes malgré l’Array Processing, une par côté. Le GSL est un deux voies actives seulement, soit deux boîtes et deux jeux de DSP différents par D80.
Les GSL-Sub nécessitent chacun 2 pattes de D80 ce qui fait que deux racks de 3 amplis, suffisent pour en alimenter 12.

SLU : Matthieu, je ne vois pas les sécus sur les deux lignes…

Matthieu Le Failler : Non, les moteurs portent facilement la charge. On préfère ne pas en mettre pour pouvoir affaler plus rapidement en cas d’intempérie (ahhh ces bretons NDR)

La ligne de 12 subs GSL-Sub, très généreusement constituée pour cet événement, et étirée par un montage où les extérieurs sont simples et les intérieurs doublés.

SLU : Combien de techniciens sont présents pour le son de la grande scène ?

Matthieu Le Failler : L’équipe de la grande scène est constituée de 8 personnes en tout. Deux à la face, deux au retours et 4 au patch.

De gauche à droite : Bruno le Bouc mix retours, Jean-Philippe Esnault technicien plateau, François Rumin technicien plateau, Arnaud Pichard ingé système, Yacine Monnet technicienne plateau, Jean-Marc Vaisson mix retours, Matthieu Le Failler chaperon presse et technicien son façade et enfin Perig Menez technicien son plateau. Tous pas peu fiers devant une XL250 Midas.

SLU : Que proposes-tu comme consoles ?

Matthieu Le Failler : A la face une XL4 et une Pro2 Midas, et une CL5 Yamaha. Aux retours une CL5 et une XL250 Midas, plus bien entendu tout ce que nous accueillons des groupes qui viennent avec leur régie.

Une minute en régie avec Wilfried Lasbleiz qui mixe la face de Marquis de Sade. XL4, gates Drawmer, supers réverbérations, un multi assez court entre le plateau et les préamplis, ça sonne pile poil comme il faut.

SLU : Vous avez beaucoup de consoles analogiques à Eurolive ?

Matthieu Le Failler : Oui 7 en tout dont aussi des Heritage. Les alimentations que tu vois sur la XL250 sont d’ailleurs celle de l’Heritage qui sont plus « nerveuses ». On a encore celles d’origine, mais quand les nouvelles sont disponibles, on ne se prive pas de les prendre. Ça fait un rack assez lourd puisque les H3000 ont besoin d’une double alim et d’un spare, mais ça sonne vraiment mieux et puis comme dit Bob, autant en avoir trois parce que quand une claque, sinon, t’as plus de spare (rires !)

SLU : Qu’avez-vous en termes de retours ?

Matthieu Le Failler : Des wedges M4, des sides en 2 V-Sub et 3 V, et pour les batteurs on a aussi des V-Sub.

La scène finie avec deux V8 en lip fill, deux V8 et une V12 par côté en infill et enfin deux V7P d’accueil couvrant les nouveaux arrivants et tirant donc à l’opposé des infills.

Arnaud Pichard, d&b et lui, c’est du sérieux !

SLU : Arnaud, tu es en charge du système. Comment sont filtrés les subs et les têtes ?

Arnaud Pichard

Arnaud Pichard : “Ils sont filtrés à 70 Hz, et les boîtes sont en full range. Les 14’’ des têtes ont beaucoup d’impact et certainement plus que les 21” qui équipent les subs. Autant laisser faire à chaque HP ce qu’il fait le mieux.

SLU : S’agit-il d’un arc sub ?

Arnaud Pichard : Oui, les ensembles de subs sont espacés de 2,5 mètres. Ce choix de Matthieu nous permet de contrôler la directivité jusqu’à 82 Hz.
Plus on resserre, plus on monte la fréquence de contrôle. Comme on coupe à 70, on préfère avoir une ligne plus large. Et c’est ArrayCalc qui nous donne le délai entre chaque pile. Ce qui me reste à rentrer à la fin c’est le délai de phase entre subs et têtes.”

SLU : A quoi vous sert de nos jours le vénérable mélangeur XL88 Midas ?

Matthieu Le Failler : “A recevoir tous les signaux analogiques de spare des diverses consoles chaque soir. Ça me permet aussi de ressortir proprement des signaux analogiques pour les télés et radios en mono ou stéréo via un distributeur de ligne Drawmer.

La visualisation de l’onglet SubArray dans ArrayCalc 10 avec en haut le mapping SPL et en dessous la polaire obtenue. En bas à gauche, le logiciel livre les temps à sélectionner pour chaque pile.

SLU : Comment le mix est routé vers la face ?

Matthieu Le Failler : Le numérique rentre directement dans le DS10 d&b qui le transporte et le distribue aux autres DS10 qui sont dans les racks d’amplis.

L’analogique transite par l’XL 88 avec la possibilité d’insérer un Klark DN370. Un Lake LM44 fait la conversion vers le numérique.

SLU : Quels choix de réglage avez-vous fait pour l’Array Processing ?

La sommation des différentes mesures du système effectuées par Arnaud. Ce coup-ci il y a de l’aigu, du bas, c’est droit, bref, le J peut se préparer à faire valoir ses droits à la retraite. Pour info, l’aigu est même plus beau que ça mais le micro de mesure dont on taira marque et modèle, faiblit un peu tout là-haut ;0)

Matthieu Le Failler : D’abord d’atténuer assez fortement le niveau une fois atteint le bout du gradin arrière afin d’éviter de boxer le mur qui n’est qu’à 55 mètres et génère des réflexions arrière (encore assez présentes dès que le système est excité avec un signal clair et dynamique NDR) ensuite atténuer à raison d’un dB par doublement de distance.

C’est théorique mais on n’en est pas loin. Rappelons que je dispose de beaucoup de boîtes, d’une forte réserve de dynamique et d’une surface à couvrir très modeste. Ça passe aussi en termes de ressources DSP et d’impact sur le son ; nous n’allumons que deux jaunes.

SLU : Comment vois-tu l’arrivée de la nouvelle norme 102 ?

Matthieu Le Failler : J’ai d’abord un petit doute dans mon rôle d’accueil. Si un groupe électro joue avec un gros contour qui désormais apparaît dans la norme dBC, je ne me vois pas amputer artistiquement sa musique.

Un montage classique et qui marche bien mais qui, à l’instant où vous lisez ces lignes, vit ses dernières heures, toutes marques confondues. La distance entre le plateau, les front fills, les subs qui sont presque entièrement pris en compte par la norme dBC (-1 à 63 Hz contre -26 en dBA) et le public, font qu’il faudra jouer très bas avec ces derniers. Gros avantage du GSL, les têtes font du grave qui porte, inutile donc de bastonner au sol.

Quoi qu’il en soit je dispose avec les sonomètres Amix de mon outil de référence et d’enregistrements requis par la loi, et dès maintenant on essaye de travailler dans le gabarit de la nouvelle norme en profitant de la sensation de pression offerte par le nouveau système.”

Une fois le système calé, on profite d’un moment de répit dans la régie pour mieux découvrir Arnaud Pichard dont la compétence et la connaissance des systèmes d&b saute aux yeux.

Pour ne pas perdre la boule, autant en avoir une d’avance et flashy qui plus est !

SLU : Tu fais quoi au quotidien Arnaud…

Arnaud Pichard : “Je tourne avec des artistes de différents styles et parallèlement je bosse avec des boîtes comme Eurolive ou Expert Event à Paris car je suis parisien. En plus de tout ça, je suis responsable du SAV pour d&b chez Diversity avec l’agrément pour les enceintes et les amplis.

SLU : Et tu as le temps de faire tout ça ?

Arnaud Pichard : C’est très compliqué, j’y arrive mais je n’ai plus beaucoup de temps pour moi. Il va falloir que je prenne des décisions car le nombre de dates est en augmentation. Je fais en sorte quoi qu’il en soit de ne jamais mettre plus de 48 heures pour dépanner un produit d&b. Je suis en atelier deux à trois demi-journées par semaine.

SLU : Et quand tu es comme ici une semaine entière ?

Arnaud Pichard : Je prends une semaine de vacances (rires !) Non, les clients me connaissent et savent très bien comment je fonctionne. Ca fait 10 ans que je le fais et il n’y a jamais eu de problème.

SLU : Surtout qu’il n’y a pas tant de SAV que ça que je sache avec d&b…

Arnaud Pichard : Justement ! C’est un matériel qui est extrêmement fiable mais la quantité de produits vendus en France est très importante. Depuis les P1200, les A1, les C4, C7, forcément on arrive à 20 ans, c’est donc normal qu’il faille faire de la maintenance dessus. Quand on prend les références actuelles comme le D80, je n’en ai eu jusqu’à présent qu’un, et encore, il avait pris de l’eau.
Du J, je n’en ai jamais eu. Peut-être d’autres centres agréés en ont reçu mais pas moi. Du Q1 un peu plus, les moteurs d’aigu essentiellement, mais rapporté à la quantité en circulation, ce n’est pas grand-chose, d’autant qu’il a été souvent employé au-delà de ses possibilités réelles. (On sait, Jamie Cullum, Zénith de Paris archi-comble, période artistique où le son s’était épaissi et pourtant il n’y avait que 9 Q1 par côté. Dans les limiteurs tout du long NDR)

Un des deux petits renforts en 3 x T10 redonnant vie derrière la régie son et éclairage.

SLU : Les HP de grave doivent aussi trouver le temps long non ?

Arnaud Pichard : Bien sûr. On m’en rapporte parfois en précisant que le son a changé (rires). 17 ans pour une suspension, c’est très long. Certes l’échange du transducteur coûte cher, mais après, t’es reparti pour 15 ans.

SLU : Remembranage ?

Arnaud Pichard : Non, chez d&b c’est changement du HP complet qu’on fixe à la clé dynamométrique. Eurolive est agréé pour le faire, mais pour la partie électronique, ne sont agréées que Fa Musique et Diversity.

SLU : Il y a quand même eu l’épisode de la fameuse nappe du D12 (rires)

Arnaud Pichard : Cela a été long car j’ai fait le tour de France pour aller les remplacer sur la quasi-totalité du parc français, et il y a eu beaucoup de D12 vendus. Quand je voyais un ampli rentrer en SAV, je demandais que les autres modèles en parc chez ce prestataire me soient envoyés. Je suis devenu le roi de la pompe à dessouder. Didier Lubin avait parlé d’un mec qui avait pris l’habitude de le faire… c’était moi (rires) !Quelques E-Pac ont été concernés car ils ont la même nappe.

Matthieu Le Failler, Bruno Le Bouc, Ludo, Arnaud Pichard et, last but not least, Bob Le Louarne.

SLU : Revenons à toi. Tu te vois comment à part avec une pompe à dessouder les prochaines années ?

Arnaud Pichard : J’ai commencé par de la prestation mais aujourd’hui il ne me reste plus qu’Eurolive pour qui je collabore sur Art Rock, la scène 3 de Carhaix, Paimpol et Expert Event. Je pense que je vais mixer de plus en plus. Je travaille pour l’Orchestre national de jazz, Thomas de Pourquery Supersonic, quelques dates pour Vitalic en remplacement de mon pote Freddy Martineau, Maestro…

SLU : Comment as-tu connu Bob Le Louarne ?

Arnaud Pichard : Par le biais du SAV d&b chez Diversity. Zoli, avec lequel je m’entendais très bien, m’a présenté Didier Lubin (Lulu..si tu nous écoutes ! NDR) Bob et plein d’autres, et m’a formé sur le SAV d&b. Quand j’ai rencontré Bob, on s’est bien entendu et c’est grâce à lui si j’ai pu venir en festival.
C’est le genre de mec qui fait plaisir aux techniciens avec le matériel. SI on a besoin de quelque chose, il le fournit, et en plus Eurolive est une des dernières sociétés à avoir gardé autant de régies analogiques en parfait état de marche et un vrai esprit de famille. Bob c’est un ami avant d’être un patron de boîte.”

Si Bob m’était compté, non, conté..

Inutile de préciser que cette entrée en matière d’Arnaud sur Bob nous a bien mis sur les rails. Du coup, c’est plus fort que nous, nous l’interrogeons sur ses pistes pour le développement et surtout la transmission à moyenne échéance d’Eurolive. Le marché français recèle en effet plein de petites pépites dont le mentor approche la soixantaine…

Bob Le Louarne (BLL élevé et gaffe au débattement des bretons NDR) : “On a plusieurs pistes. J’attends de voir des propositions. Si ces dernières ne nous conviennent pas, on mettra en place une continuité basée sur les techniciens et d’autres personnes très proches de la société. Eurolive se porte bien et jouit d’une très bonne réputation, technique comme en termes de gestion, ce qui nous a permis d’investir dans 12, 12, 12 et 12.

Matthieu en grande conversation avec un Bob on ne peut plus corporate avec son t-shirt d&b !

SLU : ??

Bob Le Louarne : 12 GSL, encore 12 GSL, 12 GSL-Sub et 12 D80. Il en faut 18 pour faire marcher le système mais j’avais 6 amplis d’avance ! Notre banquier, le propriétaire du système, va venir nous voir (Nous avons eu le plaisir de répondre à quelques-unes de ses questions le soir même NDR).

SLU : Comment pourrait-on décrire le fonctionnement d’Eurolive, ta gestion…

Bob Le Louarne : J’ai toujours avancé comme sur une route que tu ne connais pas, quand les paysages ne te plaisent pas tu avances, et parfois ils sont beaux et tu t’arrêtes. Je ne fais pas de plans à 5 ou 10 ans. Ça dépend d’où vient le vent, et je peux très bien changer d’avis si le besoin s’en fait sentir en termes de gestion.

Pour ce qui est du matériel, j’ai des idées très claires et si j’ai investi dans le GSL c’est parce que je sais que c’est du bon matériel rentable. Ce système est plus puissant et efficace que le J, c’est pour ça qu’on en rentrera un peu plus pour pouvoir disposer de deux ensembles de 8 têtes et 6 subs. Ça permettra de bien le valoriser et de mieux amortir son coût tout en garantissant à nos clients un excellent résultat. Ce n’est pas le nombre de boîtes qui compte, mais le résultat. Avec le GSL j’en mets un peu moins et pourtant c’est mieux !”

Mais Art Rock c’est aussi…

Une balade à pied dans Saint-Brieuc nous donne un aperçu de la façon avec laquelle le festival est décliné en de multiples plateaux plus petits.

Une XL200 pour la face de la Passerelle avec une petite numérique derrière. Une fois encore, même pour une petite scène, tout est prévu par Eurolive.

La scène de la Passerelle, une mini salle avec un maxi son et comme son nom l’indique, la possibilité de savourer les concerts depuis la fosse ou autour. 3 V et 2 V-Sub par côté et deux B2 pour aller chercher l’infra. On devine aussi une paire d’Y7P en infill.

Le vénérable C7 en colonne, ça pousse très fort si besoin est, ça se déploie facilement en mode plug’n’play, c’est léger et ça satisfait tout le monde. Eurolive en a gardé cinq kits. Cette configuration a été déployée sous la tente du Village pour la scène RATP avec une console iLive. Les wedges Turbo, amplifiés en QSC, apportent la touche finale à cette config simple, pro et efficace. Parmi les autres chouchous de Bob, le P1200 est ses 48 kg. 2 x 600W indestructibles. De nos jours pour le même poids on a deux D80 rackés ;0)

Et le son dans tout ça

Une première vraie écoute du GSL et pas une démo du fabricant (STOP les CD avec 2 dB de dynamique… NDR), apporte pas mal de réponses.

Bruno Le Bouc, tout de jean vêtu, face aux deux racks superposés de 3 D80 préposés aux 12 GSL-Sub. Au-dessus la ligne de 10 SL8 et 2 SL12.

Le remarquable bass/batt envoyé pour savoir où il met ses oreilles par un des mixeurs, donne le sourire et fait lever des pouces sur l’esplanade de la Grande Scène.

Oui, le GSL a un grave incroyable, dense, plein, directif et totalement autosuffisant pour mixer, un vrai grave de « gros » système. Oui, le GSL a de l’impact et même beaucoup d’impact dont il faudra savoir faire bon usage.
Oui, le GSL a de l’aigu avec une signature très proche du V qui est un délice, et une finesse comparable, sans pour autant manquer de mordant et de puissance et enfin oui, le GSL a conservé son bas mid pavillonné qui lui apporte cette attaque caractéristique et très appréciée.

Très bien aussi sa sécheresse malgré un arc sub qui n’est pas spécialement réputé pour apporter définition et impact à un système. Il va être difficile de dire du GSL qu’il est trop tenu, processé ou limité dans une enveloppe sonore typée d&b.
La filiation avec la marque est évidente, mais la quantité de matière délivrée est telle qu’il est désormais possible de façonner une dynamique et une couleur tout en bénéficiant des avantages de ce système en termes de puissance, directivité large bande et uniformité de couverture grâce à l‘Array Processing dont il faudra malgré tout résister aux sirènes.

La page des niveaux de la grande scène sur R1. Zoomez dedans et vous comprendrez. On vous promet qu’il y avait du son, et gros. La réserve est très, très importante.

Pour avoir eu la chance d’écouter le GSL avec et sans processing, je peux certifier que sagesse et raison font du meilleur son.

Enfin une balade derrière la scène est presque inquiétante. Si au plateau amplis et retours ne marchent pas, comme lors de l’écoute d’un virtual, la pression est si basse qu’on ne sait réellement pas si la face est ouverte.

On se retrouve à se parler sans crier et sans être submergé par l’habituelle masse d’infra et de grave qui noient tout à l’arrière et sur les côtés. Les habitants de la place doivent apprécier.

La Midas prête pour Marquis de Sade. Deux petites numériques ont pris place devant. Tout à droite, le sonomètre indique 102 dBA en LEQ et des crêtes de 114 en dBC.

Hélios, tu nous ferais le noir salle ?

Le soir même, l’écoute de Mat Bastard et de Marquis de Sade confirme nos premières impressions. Ça pousse très fort et le grave porte loin devant, un bas qui fait vibrer les flights et les pantalons. Autre constatation, chaque groupe dispose de sa couleur et de sa dynamique et le seul trait commun est le sentiment de puissance et d’headroom de ce système en 12 têtes.

Mat Bastard en plein show. Skip The Use coule dans ses veines et le son est excellent.

Pour Art Rock, 8 têtes par côté auraient largement suffi, et il en va de même pour les subs qui ont joué à -6 dB, voire moins. Le haut du spectre revigoré par rapport au J va en revanche nécessiter un peu de sagesse de la part des mixeurs. Les désormais trois moteurs qui équipent chaque boîte ont des muscles.
La seule crainte qui était celle de ne pas disposer de la patate d’une tête en 12” et de subs en 18” est balayée. Les 14” des SL ont la claque et avec leurs nettoyeurs en 10”, profondeur et portée. Les 21” des SL-Sub sont forcément moins nerveux que des 18, mais utilisés quand c’est possible avec les SL en full range, ils musclent bien les deux dernières octaves et descendent clairement très bas.

Marquis de Sade mis en son par Wilfried Lasbleiz et avec les lumières d’Art Light

Nous quittons St. Brieux à regret. La ville toute entière vibre au rythme de Art Rock. Encore merci aux organisateurs du festival et à tous les techniciens d’Eurolive qui nous ont reçus avec huitres, vin blanc & sourire, sans parler de Bob ! Bon vent à tous et rendez-vous à la rentrée dans les jardins de St Cloud. Mon petit doigt m’a dit que les magiciens sonores de Backnang n’ont pas chômé et qu’une surprise nous y attend…

D’autres informations sur le site d&b audio, le site Eurolive et sur la page FB Art-Light


L’équipe lumière :

– Pupitreurs: Philippe Menez – Arnaud Presse
– Blockeurs : Julien Riefenstalh – Thomas Guillerme
– Plateau : Rodrigue Gourong
– Conception : Manu Gourong

Les matériels Lumière :


Crédits - Texte, Photos et Vidéo Ludovic Monchat

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