Nouveautés Prolight+Sound 2023

Chauvet Maverick Storm 3 BeamWash et Colorado PXL Curve

Chauvet poursuit le développement de sa gamme IP qui accueille désormais deux nouveaux membres : un wash Maverick Storm 3 BeamWash équipé de deux zooms indépendants ainsi qu’une barre Colorado PXL Curve de pixels mobiles indépendants présenté ici par David Launay, Product Specialist for Chauvet Professional.



Colorado PXL Curve 12

Disposant d’une place de choix sur le stand Chauvet, le Colorado PXL Curve 12, est une barre de leds motorisée proposant 12 sources de 45 watts totalement indépendantes les unes des autres.

Le nouveau Colorado PXL Curve 12. On distingue le module de zoom indépendant pour chaque source.

Chacun des modules intègre une led RGBW, un zoom variable entre 5,7 et 36,3° ainsi qu’une motorisation de l’axe TILT sur 200° de débattement.
Le projecteur propose plusieurs modes de pilotage, du plus simplifié avec ses nombreuses macros (20 canaux) au plus étendu pour le pixel mapping et ses 179 paramètres, accessibles en DMX/RDM, ArtNet, sACN ou encore Kling-Net.

L’une des nombreuses combinaisons de TILT que nous pouvons imaginer avec ce nouveau projecteur.

Le Boîtier global du projecteur (qui au passage affiche 34,5 kg sur la balance) a été développé de façon à ne pas avoir d’interstices entre les pixels si plusieurs unités viennent à être regroupées.

Maverick Storm 3 BeamWash

Nouveauté au catalogue Chauvet avec ce Maverick Storm3 BeamWash et ses deux zooms indépendants.

Le Maverick Storm 3 BeamWash est une lyre IP65 de 37 kg intégrant un total de 28 pixels de leds RGBW de 45 W, à contrôle point par point. L’innovation de ce produit réside dans ses deux modules de zooms complètement indépendants l’un de l’autre, chacun accueillant une partie des leds.

La première zone située au centre de la tête est composée de 12 des 28 leds, les autres prennent place sur le pourtour créant ainsi la seconde zone de zoom.
Les zooms parlons-en justement. Leur ouverture s’étend de 4,6 et 53,6° permettent d’obtenir des effets typés Beams percutants ou wash très évasé. La totalité des pixels délivre un flux conséquent de plus de 19 000 lumens.

L’appareil intègre une multitude de macros permettant de s’affranchir si besoin de la totalité des canaux de contrôle, accessibles en DMX + ArtNet + sACN.

Pour plus d’informations rendez-vous sur le site Chauvet Professional

 

Nouveauté Prolight + Sound 2023

Look Solutions BOA 64 : la fumée discrète !

La firme allemande Look Solutions spécialiste des machines à effets, dévoile un nouveau générateur de fumée à la fois puissant, robuste et innovant.
Son nom « BOA » est dans la lignée de ses fumeuses congénères aux dénominations reptiliennes (« Viper », « Cobra » …) Quant au 64, il désigne son indice de protection IP64.


La nouvelle BOA64 qui dispose d’une buse innovante permettant de réduire le bruit de fonctionnement.

La nouvelle BOA 64 est donc une machine à fumée de type classique (j’entends par là à gros débit, utilisant un liquide à base d’eau et sans ventilateur ou turbine interne) de 1 800 W dotée d’un tout nouveau système de buse silencieuse qui réduit de manière significative le bruit d’émission de fumée par rapport aux autres buses à simple orifice utilisées jusqu’alors.

Après une rapide démonstration, le constat est là, à gros débit (et il l’est !), le bruit perçu est, à l’oreille, approximativement divisé par deux comparé à une autre machine à fumée classique de puissance équivalente !

Vue arrière avec le réservoir de 5 litres et la connectique. Notons au passage les larges poignées directement intégrées à la carcasse de l’appareil.

L’appareil, qui est donc protégé des projections d’eau et apte à fonctionner en extérieur, embarque avec lui un système de détection de présence de fluide coupant l’émission de fumée en cas de réservoir vide afin de préserver les pompes (car la BOA 64 en compte deux).
L’électronique de l’appareil détecte la déviation de la température du corps de chauffe afin de savoir si du liquide est vaporisé ou si les pompes tournent à vide.

La BOA 64 dispose d’une toute nouvelle interface de contrôle intuitive par écran tactile permettant de paramétrer son mode DMX, de l’utiliser en manuel, d’avoir accès au timer ou encore au compteur d’heures de fonctionnement. Notons au passage qu’elle est pourvue du RDM, d’un contrôle 0/10V et d’un port Ethercon RJ45.

Côté fonctionnement, la BOA64 du fait de son imposant corps de chauffe requiert 15 minutes avant d’être disponible à pleine puissance, elle pourra ensuite fonctionner en continu à 30 % de son débit maxi qui lui, est accessible durant environ une minute.

Son tarif précis n’est pas encore connu mais il devrait se situer aux alentours de 2 500 €HT (prix public). Notons que la machine est entièrement conçue et fabriquée en Allemagne à l’exception des PCB électroniques qui arrivent d’Asie dépourvus de leurs composants pour cependant être équipés et assemblés à l’usine allemande.

La BOA sera lancée prochainement et disponible auprès de son distributeur ESL.

 

PD1 Pro Digital Patch Câble AES & DMX « slim patch »

Dès maintenant, KLOTZ livre la nouvelle série PD1 Pro Digital Patch avec le câble OT1000 « slim patch », fin et ultra flexible, pour les signaux AES/EBU et DMX, avec des connecteurs KLOTZ XLR 3p ou XLR 5p de haute qualité.

L’utilisation de ce câble symétrique de seulement 4,6 mm d’épaisseur permet un câblage clair et peu encombrant dans les grandes armoires électriques et les racks de studio. Le câble dispose d’une section de conducteur de 0,15 mm² et d’un blindage hélicoïdal en cuivre étamé très dense avec un recouvrement de 95%. Cela garantit un blindage stable combiné à une très grande flexibilité.

Les câbles « slim patch » de la série PD1 transmettent aussi bien des signaux numériques comme AES/EBU et DMX, que des signaux analogiques micro et line audio et sont disponibles dans une longueur de câble de 20 cm à 100 cm et bien sûr, comme toujours « Made in Germany » avec le sextuple contrôle qualité KLOTZ selon ISO 9001: 2015.

PD1-3XK OT1000 avec XLR 3p F/M nickel de KLOTZ AIS
PD1-5XK OT1000 avec XLR 5p F/M nickel de KLOTZ AIS

Pour plus de renseignements sur ce nouveau câble, visitez le site Klotz AIS

 

Robe Lighting acquiert Avolites

Porte drapeau d’Avolites, la D9 offre le contrôle ultime de la lumière et la vidéo.

Robe Lighting, premier fabricant mondial d’éclairage de spectacle, a accepté d’acquérir Avolites, un des leaders dans la conception et la fabrication de produits de contrôle lumière et vidéo, de média serveurs, de gradateurs et d’accessoires réseau. L’accord a été conclu le 5 juin 2023 au Royaume-Uni.

« Il s’agit d’une excellente acquisition pour Robe », a déclaré Josef Valchar, PDG de Robe lighting s.r.o., « Avolites a toujours été au sommet du contrôle lumière avec des produits qui complètent nos projecteurs ;
cela ajoutera une valeur significative aux ventes réalisées à travers les réseaux de distribution mondiaux des deux sociétés ». L’acquisition des activités d’Avolites est un élément important du plan stratégique de la future croissance de Robe. »

Avolites restera basée au Royaume-Uni et poursuivra ses activités sous la direction de l’équipe actuelle.
« L’équipe dirigeante d’Avolites souhaitait garantir le meilleur avenir pour nos employés, nos clients, nos fournisseurs et la marque », a déclaré Paul Wong, directeur général d’Avolites. « Robe est le foyer idéal qui nous permettra d’atteindre cet objectif, tout en conservant nos valeurs fondamentales. C’est également une entreprise qui convient parfaitement à tous ceux qui sont associés à la marque Avolites. »

Robe dispose d’une multitude de ressources qui aideront Avolites à accélérer ses ambitieux programmes d’innovation et de développement de produits.

 

Prix de l’innovation SLU

Le Naostage K System, une nouvelle solution de tracking live

So Floyd, Le Puy du Fou, Orelsan, le festival Artrock, les Vieilles Charrues, Riles, Trackmania, Maxime Gasteuil : tous font confiance à la solution de tracking Naostage, entreprise française créée il y a cinq ans. Ce système est-il stable, nous avons posé la question à Paul Cales, président et co-fondateur.

Une photo d’anthologie qui valide une belle collaboration entre L’équipe So Floyd/Pan Pot et Naostage avec (de gauche à droite et de haut en bas) William Hamon, Laurent Begnis, Nathan Van De Hel, Olivier Le Doeuff, Alexis Reymond, Lily Blanleuil, Paul Cales, Serge Begnis.

Je retrouve Paul Cales, Président de Naostage, à l’Espace Martin Luther King à Créteil, pour une démo du K System. Cette solution de tracking destinée aux professionnels, de l’audio, de la lumière et de la vidéo, n’a pas fini de nous étonner au regard du caractère particulièrement ingénieux de la technologie utilisée et des features à venir.

Nous les avions déjà rencontré lors de l’ISE 2023 et l’équipe avait pris le temps de décrire globalement les trois éléments qui compose le K System à savoir Kapta, Kore et Kratos. Dans cet article nous souhaitions poser les questions que les potentiels utilisateurs se posent : Combien de temps prend la mise en place et ce système de tracking est-il vraiment fiable, notamment pour une utilisation en tournée ?


Le K System est-il stable et pourquoi les productions auraient-elles besoin d’un système de tracking basé sur l‘Intelligence Artificielle ?

20 minutes d’installation, c’est la durée annoncée par Paul. Une durée particulièrement courte que l’on a presque du mal à croire et qui pourrait même créer une certaine anxiété chez tout utilisateur plutôt enclin à double (voir triple) checker son installation pour bien dormir la nuit. Je lui fais part de ma remarque.

Paul Cales, président et co-fondateur de la société Naostage, nous fait une démo privée du K System. Royal !

Paul Cales : La mise en place du système pour qu’il soit utilisable prend réellement 20 minutes. Ensuite, vient l’étape du paramétrage de ce que l’on veut faire avec des systèmes tiers à partir des données issues du tracking.
Cela va concerner par exemple l’encodage lumière du show avec la décision de tracker tel ou tel sujet et lui assigner un profil qui associera les machines.

SLU : La tournée « So Floyd », qui a lieu actuellement, utilise votre système. Combien de temps a pris ce paramétrage en plus des 20 minutes d’installation ?

Paul Cales : Il m’a fallu deux heures pour paramétrer tout le show. J’ai ensuite été présent sur une date pour faire une passation aux techniciens qui travaillent sur la tournée et leur apprendre à utiliser le système. Ils en sont d’ailleurs très contents.
Effectivement les retours de l’équipe So Floyd sont dithyrambiques et comme Paul l’explique le K System répond à un besoin croissant de paramétrage à fin d’effets audiovisuels de plus en plus interactifs et immersifs.

Les retours en vidéo de Sébastien Huan, technicien lumière, réseau et tracking, et Laurent Begnis, éclairagiste et pupitreur, pour le spectacle « So Floyd » :



Paul Cales : Un autre constat d’un manque réel d’outils nous a fait prendre conscience que, dans 95 % des shows, la poursuite est réalisée manuellement par des opérateurs que les productions ont du mal à trouver, la période Covid n’ayant pas aidé. Même si ce sont des métiers qui demandent un vrai savoir-faire, il y a un besoin urgent d’automatiser ces méthodes afin de réaliser des économies substantielles dans les budgets mais surtout de permettre de réorienter les techniciens vers d’autres postes pour plus de créativité.

« dans 95 % des shows, la poursuite est réalisée manuellement par des opérateurs que les productions ont du mal à trouver, la période Covid n’ayant pas aidé. » Paul Cales, président et fondateur de Naostage


SLU : Le système insiste sur la fonctionnalité « Beaconless » (sans balise physique ndlr) quand d’autres mettent en valeur la sécurité apportée par un couple boîtier/tag. Pourquoi ce choix ?

Paul Cales : Soyons francs, l’utilité principale d’un boitier ou d’un tag est de rassurer la personne qui le porte : « J’ai un boitier, donc on ne peut pas me perdre … », mais cela rajoute une couche de complexité technique inutile, et donc potentiellement des défaillances. Nous nous sommes rendu compte que ces systèmes étaient également contraignants pour les performeurs.
Mettre un boîtier ou un tag sur un mannequin pour un défilé de mode, ce n’est pas possible, tout comme lors de conférences avec un très grand nombre d’intervenants ou pour du live et des pièces de théâtre, quand les artistes sont déjà équipés de boîtiers HF et d’ears monitors.
Le deuxième point c’est la charge associée à l’installation et la calibration de systèmes qui nécessitent de nombreuses antennes ou caméras à câbler autour de la scène et c’est sans compter les interférences auxquelles l’installation va être ensuite soumise. Il y a donc un coût associé qui nous paraissait superflu et que nous souhaitions réduire en proposant une solution différente.

L’installation du K System

Rentrons dans le détail du K System pour mieux comprendre le boitier de tracking Kapta.

Kapta avec sa forme discrète se fond dans le décor pour un maximum de possibilités en un minimum de place. Les techniciens en charge de l’installation lui disent merci !

Kapta constitue le point d’entrée et le premier élément du K System. C’est un capteur composé de cinq caméras dont : Deux paires de caméra thermiques et infrarouge proche situées de chaque côté afin de mimer une sorte d’écart interoculaire et obtenir une vue 3D par stéréovision.
Elles sont associées à une caméra à spectre visible au centre. L’appareil obtient ainsi une suite de positions de tracking de coordonnées xyz. Un système très pratique pour suivre un performeur qui monterait sur un praticable ou un escalier.


Cinq cameras et deux petits projecteurs infrarouges permettent de reconstituer une vue 3D de ce qu’il se passe sur scène pour des données de tracking en xyz particulièrement précises.

Caméra thermique et caméra infrarouge fonctionnent sur le même principe : l’enregistrement des rayonnements infrarouges émis par les corps.

Cependant, une caméra thermique est sensible aux ondes émises avec des longueurs d’onde de l’ordre de la dizaine de microns qui sont directement liées à la température du corps qui les produit.
Tandis qu’une caméra infrarouge est sensible aux ondes émises avec des longueurs d’onde de l’ordre du micron.

Enfin cet appareil s’accroche grâce à des embases oméga avec des crochets cam lock. Par ailleurs, il est possible d’ajuster sa disposition grâce à de petites lyres qui permettent de le faire pendre puis de l’angler.



SLU : Y a-t-il des spécificités à prendre en compte lors de l’accroche ?

Paul Cales : Il faut simplement le fixer à l’œil pour qu’il puisse capter la zone dans laquelle on veut tracker. Il peut fonctionner entre 5 et 15 mètres de hauteur pour un plateau de 20 mètres x 12 mètres soit les dimensions d’un Zénith avec un seul appareil.
Pour les dates à Bercy d’Orelsan, il y avait un capteur pour le plateau et un pour le proscenium qui s’avançait dans le public. La distance maximale pour capter un performeur sans perte de précision se trouve entre 30 et 40 mètres, ce qui est amplement suffisant.

La réponse est simple et claire tout comme le caractère « plug-and-play » du Kapta. Le courant arrive en PowerCon et les données circulent jusqu’au serveur Kore via le réseau fibre du show, en RJ45, avec une prise Ethercon et un protocole propriétaire.

Paul précise : « Il est important de prévoir 1 Gigabit de débit minimum par Kapta pour n’avoir aucune perte sur les données des cinq caméras et obtenir un tracking fluide ».


Vidéo Tutoriel de l’installation du K System :


Le deuxième élément, Kore, est un serveur de dimension classique « 4 unités de haut » (C’est-à-dire les dimensions d’un média serveur classique ndlr). Il dispose de deux cartes réseau, une pour recevoir les informations de tracking d’un ou de deux Kapta (en cas d’agrandissement de la zone de captation) et une autre pour envoyer les données vers les systèmes tiers.

« Mettre un Boîtier ou un tag sur un mannequin pour un défilé de mode, ce n’est pas possible, tout comme lors de conférences avec un très grand nombre d’intervenants. » Paul Cales

Par ailleurs, le serveur Kore intègre une intelligence artificielle qui va traiter les données du Kapta pour faire la détection, le tracking et l’identification des performeurs présents dans la zone captée en 3D. « Aujourd’hui on le limite à 16 individus en simultané par serveur en mode live show mais pour des installations interactives et immersives, le serveur s’ouvre pour pouvoir tracker du public » précise Paul.
Il poursuit « Cette intelligence, que nous appelons aussi réseau de neurones, a été entraînée par « Deep Learning » sur des centaines de show en festivals, concerts, pièce de théâtre, parc à thème et événementiel où nous avions installé des capteurs pour récupérer des données et apprendre dans les conditions réelles de notre industrie à identifier et suivre des personnes.
Cet entraînement a d’ailleurs toujours lieu pour couvrir tous les cas possibles et faire que l’IA soit toujours plus robuste et performante comme dans des cas où il y a beaucoup d’effets spéciaux (pyrotechnie, fumée etc.).


Malgré un brouillard dense pour bien matérialiser les faisceaux, le K System trouve parfaitement sa cible pour une poursuite tout en finesse.

SLU : Cet entraînement prend combien de temps ?

Paul Cales : Il faut comprendre qu’entraîner de l’IA ce n’est pas une question de quantité mais plutôt une question de qualité des données qu’on lui met en entrée. C’est pour cela que cette étape est réalisée en interne chez Naostage. Pour « Le Mime et l’Etoile » au Puy du fou, cela a duré une nuit et on peut également réaliser cette étape lors de répétitions générales en résidence afin de palier toute éventualité.

Paul nous présente le patcheur d’assignation des détections. A ses pieds, le Kore, media serveur sur lequel repose le K System, s’intègre parfaitement dans un environnement technique grâce à son format standard 4U.

Le logiciel Kratos, troisième et dernier élément, affiche les différentes vues caméras (spectre visible, thermique, infrarouge, une scène 3D et le patcheur pour assigner les détections successives à des paramètres d’encodage.

Quand le système est installé et branché, vient alors la phase de calibration pour donner un référentiel commun aux systèmes tiers dans l’espace 3D dans lequel on veut travailler.

Pour définir ce référentiel, il faut marquer au sol un rectangle composé de 6 points et lui donner les dimensions réelles. Attention cela n’a rien à voir avec la zone de tracking, il s’agit uniquement d’un référentiel en xyz et de forme rectangulaire. La phase de calibration s’arrête là et le système est opérationnel en 20 minutes comme promis par le fabricant.

Le K Système a été lancé à l’export lors de l’ISE 2023 avec des partenariats en cours de contractualisation au Royaume-Uni, en Allemagne, en République Tchèque, en Turquie et des démos prévues en Asie.

L’utilisation

Le système peut dialoguer avec les systèmes tiers type console, média serveur ou système son spatialisé, etc. Entrer dans le champ entraîne une détection qui doit ensuite être assignée à une cible par un opérateur dans le « Target patcher ».
Il est également possible d’enclencher la fonction autoassign qui assigne automatiquement une détection à une cible par incrémentation. La console reçoit ensuite le serveur et envoie sa programmation.

Quand un sujet entre dans le champ de tracking, une détection automatique est effectuée. Un opérateur peut ensuite l’assigner à une « Target » permettant de faire le lien avec l’encodage prévu dans un système tiers. En bas de l’écran on observe les vues unitaires des cinq cameras.

Parmi les paramètres des cibles, on peut modifier le slider de « prédiction ». Cela signifie qu’en fonction de la vitesse et de l’accélération de la personne, le Kore enverra une position anticipée (« Predicted position ») à la console pour par exemple compenser l’inertie mécanique des moteurs sur les projecteurs asservis et garder le sujet dans le faisceau.

Paul ajoute : « Cela fonctionne à la manière d’un poursuiteur qui va prédire les mouvements d’un danseur. » Un paramètre utile pour donner plus ou moins d’inertie au faisceau en fonction des cas. Et enfin, il est possible pour l’opérateur de prendre la main sur le système depuis le logiciel Kratos avec sa souris ou directement sur un écran tactile.


Sur le “Mime et l’Etoile » le Kratos avec l’aide de l’IA du Kore, calcule une position anticipée, symbolisée par un petit carré, afin que le moteur du projecteur puisse suivre correctement la vitesse du vélo qui traverse la scène.

Pour interagir avec des systèmes tiers et créer des automations sur certaines actions accessibles depuis une « banque d’actions » ou en codant en Javascript (déclencher un effet quand un performeur rentre dans une zone, allumer tel effet, couper le micro du performer quand il sort de scène, etc.).

Pour déclencher ces actions, on les associe à des « actions area » (zone sur scène ndlr). Il existe quatre types de zones :

– Verte, où on autorise l’intelligence à détecter les personnes.
– Bleue, où toute personne détectée sera suivie.
– Rouge, où les sujets ne sont plus ni suivis, ni détectés.
– Jaune, pour déclencher une action lors du franchissement de la zone.


Il est possible de définir différentes zones dans l’espace afin de mieux gérer les options de tracking.

SLU : Un show peut se diviser en chapitres, comment vont se succéder les événements dans le temps ?

Paul Cales : On peut définir des groupes d’actions par thématiques et les activer au fur et à mesure. De plus, un autre module appelé KratOSC permet aujourd’hui de contrôler l’ensemble des éléments du Kratos via OSC. Donc on peut utiliser un Q-Lab, qui est un système de show control pour un spectacle time codé, et on va pouvoir activer/désactiver des zones et des actions au fur et à mesure du show.
L’OSC permet donc de recevoir des messages pour une communication bilatérale entre les systèmes. Un vrai outil de paramétrage de show et d’automation qui permet à tous les métiers de créer des scénarios complexes.


Le beaKon tags radio en complément à la vision et le « Patcher lumière »

Soucieux de répondre au mieux aux besoins de leur clients, des tags radio BeaKon seront officiellement lancés dès cet automne en complément à la vision. Cependant, Paul Cales confirme qu’ils sont déjà disponibles pour être utilisés. Ils permettent une identification persistante et un tracking en dehors de la zone de vue.
Une option véritablement intéressante pour des shows qui auraient besoin d’une automatisation complète du système car prévue sans opérateur. « Le fait d’être associé à la vision nous permet de passer outre des difficultés qui pourraient survenir du fait d’interférences radio. » analyse Paul.
Par ailleurs un module lumière permettant de patcher les projecteurs en Art-Net est annoncé par la marque pour fin 2024, permettant au système de poursuite de s’affranchir d’une console dans certains cas. On ne peut que saluer le caractère complet de cette solution qui, forte d’une équipe particulièrement réactive et créative, est au plus proche des besoins évolutifs du secteur.

So Floyd

Retour en photo sur la tournée So Floyd qui se déroule actuellement en France et utilise la solution de tracking Naostage pour gérer les poursuites.


C’est un nouveau système qui génère des interrogations du fait de l’absence de tags physiques et sur ses sujets qui évoluent parfois dans des conditions extrêmes (brouillard, effet). L’équipe Naostage en a conscience et en réponse propose une utilisation de l’IA particulièrement innovante et entraînée de manière intensive pour pallier toute éventualité comme pourrait le faire un poursuiteur finalement.
Les gains sont notables en matière de temps d’installation et un seul opérateur est nécessaire pour assurer une poursuite qui peut monter jusqu’à 16, voire 32, cibles en simultané. A l’inverse, Kapta, Kore et Kratos permettent de créer un effet inédit de multiples faisceaux sur une seule cible.
Ce protocole communique de manière unilatérale avec des systèmes tiers type console, média serveur mais propose aussi un dialogue en OSC. Mais le système va encore plus loin en prévoyant des possibilités de programmation détaillées pour contrôler projecteurs, caméra PTZ, dalle LEDs ou système son spatialisé.

De la comédie musicale, au studio virtuel, du show live en festival à la conférence, du concert au parc à thème, tous les secteurs sont concernés par cette avancée technologique remarquable que nous saluons par un prix de l’innovation SLU.

Pour plus d’informations sur :

– Naostage ou pour réserver une démo
– Facebook
– Instagram
– Linkedin
– Youtube

 

Les nouveautés pour l’installation de RCF

Pour ceux qui l’ignorent, RCF est un fabricant audio pro disposant d’un catalogue d’enceintes d’installation actives et passives archi complet. Du plafonnier ultra plat, au line-array, en passant par le moniteur studio et l’enceinte pour les stades, les différentes gammes couvrent toutes les applications nécessitant une diffusion sonore.

Davide Romani

Nous avons rencontré Daniele Romani, Audio Systems Designers RCF pour un tour d’horizon des dernières nouveautés de la firme transalpine.

Qui dit enceintes dit amplis, voire contrôleurs amplifiés pour les animer car, même si RCF est un spécialiste des enceintes actives, il existe une gamme importante de produits passifs qui disposent désormais de trois gammes d’amplificateurs : les IPS à deux voies, sobres et robustes, les QPS puissants et multivoies et enfin les deux contrôleurs amplifiés à quatre voies, DSP et pilotage par RDNet : XPS 16KD et XPS 16K.
Ces deux derniers qui ne diffèrent que par la présence d’un port Dante dans l’un par rapport à l’autre, atteignent les performances nécessaires pour alimenter les plus gourmands et gros produits passifs de la firme italienne.

4 000 W par canal sur 2,7 ohms avec une alimentation à découpage gavée par un PFC de dernière génération, gestion par RDNet ou par l’écran tactile de 4,3” de bord, processing sur 40 bit virgule flottante et 96 kHz bref, la jolie bébête.
Le gros avantage pour les utilisateurs des produits actifs de RCF est que l’affichage et donc la gestion des produits passifs, devient aussi simple et en tous points comparable avec ceux actifs. Une fois que l’on a attribué une enceinte via son preset à une voie d’ampli, on retrouve tous les réglages possibles sur ce dernier, et avec les XPS 16X et 16XD, ils sont nombreux.

Le XPS 16KD, puissant, connecté et disposant d’un DSP complet.

SLU : Ces deux amplis préparent l’arrivée d’enceintes passives de nouvelle génération dans le catalogue RCF…

Davide Romani : On a déjà un certain nombre d’enceintes d’installation passives qui vont tirer parti de cet ampli qui embarque aussi les filtres FirPhase ainsi que le Bass Motion Control, un algorithme spécifique pour les transducteurs de grave qui maintient les membranes dans un gabarit défini et leur évite la fatigue, la distorsion voire la rupture.
C’est aussi vrai que ces contrôleurs amplifiés vont être utilisés sur une nouvelle génération d’enceintes de touring qui tirera pleinement parti de son potentiel.

SLU : Puisqu’on parle de potentiel, les modules de puissance qui équipent votre nouvel ampli ont été développés par un très réputé fabricant danois..

Davide Romani : Oui, comme d’autres marques pro, nous avons confié la fabrication de ces modules sur cahier des charges à Pascal Audio, une société avec laquelle nous aimons collaborer du fait de la forte synergie qui existe avec eux.
On a notamment beaucoup travaillé sur l’efficacité des XPS, leur capacité à répondre à toute demande sans jamais se mettre en rideau, ou plutôt en « stand-by ». Il y a un partage des tâches et un échange de données entre nous qui avons par exemple développé la partie DSP et eux, afin que tout le potentiel de l’ampli puisse s’exprimer.

Une vue du DSP des XPS tel qu’affiché via RDNet avec notamment les 16 égaliseurs, la compensation de la taille de la ligne et de celle de l’air.

SLU : Votre DSP parait très complet

Davide Romani : Il est particulièrement bien fourni entre nos propres algorithmes et un ensemble de nouvelles possibilités offertes comme 16 cellules d’égalisation entièrement paramétrables, des traitements dynamiques très évolués dont de égaliseurs dynamiques, des délais, du bass shaping, la compensation de l’air, la correction du mid-bass et toute sorte de crossover. L’offre est archi complète et vient s’ajouter aux presets par modèle d’enceinte

SLU : Cela a dû prendre du temps de développer ces nouveaux amplis

Davide Romani : Oui, mais le temps, quand on en a, peut contribuer à aller au bout des choses et avec le Covid on en a eu beaucoup même si d’autres problèmes de logistique et de composants se sont greffés dessus. Pour info, on a travaillé sur ces deux modèles à partir de 2018 et la qualité obtenue est telle qu’ils seront les compagnons de la série GTX, un nouveau système de grande puissance qui va être dévoilé prochainement.

SLU : Les amplis QPS existaient déjà…

Davide Romani : Oui, absolument, mais l’alimentation des nouveaux modèles est complètement différente d’où l’appellation « classe HD ». La classe H implique divers niveaux de tension qui s’activent par paliers en fonction des besoins des amplis afin de maximiser son efficacité. Avec la classe HD, en lieu et place de commuter la tension avec des sauts, l’alimentation suit l’enveloppe de l’audio en fournissant un peu plus que requis et sans le problème lié aux sauts.
Ce type de fonctionnement a un impact positif sur l’efficacité et sur la réduction de l’échauffement des étages, sans parler de la possibilité offerte d’exploiter la puissance nominale jusqu’à 2 ohms avec une protection CC mais aussi VHF pour éviter que des crêtes à très haute fréquence ne puissent abîmer les transducteurs.

Les deux nouveaux QPS.

Enfin le QPS supporte le mode bridgé. Cette série qui nécessitera l’emploi d’un processeur externe comme le DX1616 ou le DX4008, va rencontrer un grand succès auprès des intégrateurs du fait de sa puissance, sa fiabilité et sa taille.

SLU : Exit les IPS, place aux nouveaux IPS K

Davide Romani : C’est ça. C’est notre entrée de gamme à deux voies, fiable, robuste et disposant d’une large gamme de modèles. Comme pour les autres séries, le chiffre qui suit le K, donne la puissance max disponible en additionnant les deux voies sous 4 ohms.

Le 5.0K de la série IPS, 5 kW très abordables.

La puissance a doublé d’une série à l’autre ce qui était nécessaire puisque l’ancienne gamme démarrait par un deux fois 300 W qui, sous 8 ohms où il était fréquemment exploité, ne délivrait que 170 W !
Pour de telles puissances nous disposons d’amplis pour le retail très intéressants. Désormais avec les IPS, nous démarrons à 2 fois 750 W et on termine avec le IPS 5K qui délivre deux fois 2 600.

Les sorties se font sur Speakon et bornier et à la place du fusible, nous avons placé un rupteur réarmable. Comme tu le vois, nous avons des gros transformateurs toroïdaux ce qui, pour de l’installation fixe, ne pose pas de problème et nous permet d’avoir les diverses tensions nécessaires à la classe H. Ce montage assez conservateur nous garantit la fiabilité et un prix très attractif.

Après la puissance, le bois

SLU : Après la puissance, place au bois et parfois le composite avec la série Compact A qui ressemble beaucoup aux ART…

Davide Romani : C’est exact, l’ébénisterie est tirée de cette série, l’ART9 pour être précis, et c’est pour ça que les Compact A disposent de poignées qui ne sont pas indispensables dans le marché de l’installation mais disposent de tous les accessoires mécaniques qui permettent leur intégration.

La série Compact A ou comment optimiser ses coûts avec une ébénisterie en composite déjà fabriquée pour les ART 9.

La face arrière des Compact A, le dos ampli devient le support du filtre passif équipé d’une protection du moteur par Mosfet et accueille les Speakon d’entrée/sortie.

Désormais cette série qui n’avait que la boîte 10” se voit complétée par un modèle en 12” et un en 15”. Le fait d’utiliser la même ébénisterie en composite limite son coût par rapport au bois et lui donne un look moderne et adapté à nombre d’applications dont les retours de scène par exemple pour un théâtre.
Toute la gamme utilise notre dernier guide d’onde True Resistive Waveguide à directivité constante et le même moteur de 1,75”, le grave étant reproduit par un 10, un 12 ou un 15”. Les SPL Max vont de 128 à 130 dB.

SLU : On a ensuite les Compact M entièrement en bois

Davide Romani : Qui sont d’excellentes enceintes équipées avec des transducteurs haut de gamme de la série Precision. La grille est désormais apparente et la mousse est placée derrière, une demande qui nous a été formulée par nos clients. La nouveauté est la plus petite, la Compact M04 qui complète par le bas une gamme passive à deux voies comprenant la M05, La M06, la M08, la M10 et la M12. Ici aussi le chiffre donne le diamètre du transducteur de grave.
La M04 est la plus petite enceinte toute en bois jamais construite par RCF. Coaxiale et à charge close, elle dispose d’un tweeter à dôme de 1” à aimant néodyme placé en face d’un transducteur de grave de 4”. Le rendu est très agréable, la dispersion est conique et le SPL Max atteint 113 dB.
Bien entendu elle a besoin d’un subwoofer pour compléter le bas du spectre et son impédance de16 ohms, permet de placer plus d’enceintes en parallèle et mieux exploiter la puissance disponible sur les amplis. Comme sur toutes les Compact M, l’entrée du signal se fait par l’arrière sur un bornier.

La Série Compact M au grand complet

Les M05 et M06 utilisent le même tweeter de 1” chargé par un guide d’onde spécifique et la charge du HP de grave est le bass reflex. Avec 115 et 116 dB les SPL sont raisonnables mais le rendu est particulièrement qualitatif. La dispersion pour les deux modèles est de 120° x 80°.
A partir de la M08 et jusqu’à la M12, le haut du spectre est pris en charge par un moteur 1,4” qui fait bondir le SPL à 124 dB pour la M08 et le maximum est pour la M12 avec 129 dB. Cette gamme pourra être exploitée à l’extérieur rapidement puisque sa peinture va évoluer vers le polyuréthane et un tissus déperlant interne et une prise Amphenol étanche seront disponibles.

SLU : Y a-t-il des presets pour les Compact M ?

Davide Romani : Ils sont en train d’être écrits, mais cette gamme d’enceintes fonctionne très bien même sans preset. Nous avons beaucoup de clients qui disposent déjà de leurs amplis et qui n’ajouteront pas de plateformes DSP pour les mettre en œuvre. Enfin les M sont solides et les moteurs sont protégés par une ampoule. Sur des modèles plus gros, on passe au Mosfet.

SLU : Il nous reste deux nouvelles série Compact C, les C 32 et C 45

Davide Romani : Elles remplacent les C 5112 et les C 5215 qui existaient chacune en 5 versions différentes en fonction de l’ouverture du guide. Aujourd’hui il est possible d’adapter la dispersion grâce à des guides optionnels.

Les deux nouvelles venues C 32 et C 45.

L’adaptateur optionnel, en fait un guide complet, donnant une grande flexibilité à la Série Compact C.

Ces deux nouvelles enceintes C 32 et C 45 représentent le haut de gamme de l’installation compacte, deux voies et passive dans le catalogue RCF et disposent toutes les deux d’un moteur à dôme titane et aimant néodyme de 3” pour la 32 et 4” pour la 45, débouchant sur un guide d’onde d’une dispersion native de 100° x 50° et pouvant être orienté à sa guise. Avec les adaptateurs on obtient 100° x 25° et 60° x 25°.

Un coup d’œil indiscret sous la grille de la Compact C 45, une enceinte 100% made in Italy.

Les deux transducteurs en charge du bas du spectre sont aussi équipés d’aimants en terres rares et ont des bobines massives de 3,5” pour le 12” et de 4” pour le 15”. Les sensibilités de 97 et 98 dB ainsi que les puissances admissibles permettent un SPL de 137 et 138 dB.
Avec les C on est clairement sur un système fait pour le live, les clubs de haut niveau et toutes les applications nécessitant des performances de très haut niveau. Tous les composants sortent de notre usine de Reggio Emilia.

SLU : Pour conclure les subs ?

Davide Romani : Il nous a manqué quelques jour pour pouvoir présenter le S 15 qui vient épauler par le haut les S 10 et S 12. Il s’agit de modèles conçus pour l’intégration et ce sont les compagnons des Compact M. Le SPL des 10” et 12” sont respectivement de 124 et 125 dB avec une limite basse de 50 et 40 Hz. On n’a pas encore les chiffres du S 15.

Il existe deux autres 15” dédiés à la série C, le S 8015 LP pour Low Profile, conçu pour se glisser sous un meuble ou une banquette afin de se faire oublier, il a une charge passe bande, et le S 8015 à charge bass reflex.

Dans l’attente du S 15, voici les S 12 et S 10, les subs d’installation pour la série Compact M. Pour la série Compact C, il est préférable d’associer le S 8015.

Les SPL respectifs sont de 135 et 133 dB et la limite basse atteint 43 Hz pour le passe bande et 35 Hz pour le bass reflex. Dans tous les cas de figure, tous ces subs nécessitent l’emploi d’un de nos DSP pour assurer le raccord avec les têtes et par la même une protection efficace.

Plus de renseignements pour :

– Les électroniques
– Les enceintes passives à deux voies d’installation
– Les subs passifs d’installation

Pour contacter RCF France, écrivez à Bruno Delbar à [email protected]

 

Dans la lumière du Prolight+Sound 2023

Robe Lighting, le point sur les i

Sur le stand Robe, les projecteurs sont prêts à affronter tous les éléments.

I comme idée, comme IP, comme Innovant. Au Prolight+Sound Joseph Valchar, PDG de Robe, présente encore une fois une série de luminaires en constante évolution, ici une option premium IP65 sur les projecteurs phare de la marque Tchèque, tout en sortant un concept complètement inédit, un passage de câble futuriste complètement fou, présenté ici par Vincent Bouquet, directeur technique de Robe Lighting France.



iSeries

iPainte, iEsprite, iForte, iSpiider, iBeam350 ou encore iTetra2, il faudra s’habituer à cette petite voyelle qui veut dire beaucoup chez Robe. Un i qui représente une somme de technologies à l’œuvre pour étanchéifier les projecteurs pour empêcher l’infiltration des particules d’eau ou de poussière, à l’image du show ‘’All Environnements’’ créé par Robe pour le Prolight+Sound 2023.

Sur une vraie scène, large de 9 mètres et visible à 270°, un couple de comédiens danseurs et 1 acrobate ont tenté de divertir l’énorme audience du stand Tchèque en se contorsionnant entre les centaines de projecteurs Robe ; une excuse pour multiplier les effets scénique complétements délirants.
Rideau de pluie, flammes, projections de (fausse) neige, fumée lourde, rien ne fut épargné aux projecteurs, qui ont vaillamment résisté à tout et ont enchaîné 25 000 mémoires dans un rythme fou. Avec en point d’orgue des iSpiider revisités sous des trombes d’eau et des projections volumétriques dans la brume, kaléidoscope fascinant de gobos en 3D.


Présentation des modèles iSeries, de gauche à droite, iForte, iEsprite, iPainte et iBeam.

En dehors d’un évident travail sur le cloisonnement de chaque partie du projecteur et l’utilisation de connecteurs ou de pièces étanches, Robe a particulièrement travaillé sur deux problématiques. Gérer l’humidité résiduelle à l’intérieur de la machine, et rester dans des contraintes de poids acceptables, malgré la nouvelle carapace des appareils.

Avec des corps un peu plus grands, surtout la base, mais sans que cela ne gêne l’implantation, cette structure est conçue comme un bouclier contre les intempéries. Pour maintenir son indice IP 65, tout en maintenant l’accès aux éléments internes pour la maintenance, un changement de gobos ou de la source Led, le technicien doit s’assurer d’avoir bien remonté chaque vis et chaque joint.

Un dispositif d’autotest est intégré à chaque modèle de la iSerie pour vérifier son étanchéité en bloquant la ventilation durant 3 minutes. Si elle détecte une perte de pression, une alerte prévient le technicien d’une fuite, et demande à reprendre le remontage. Une opération certes possible auparavant, mais avec l’utilisation d’une valise de test en atelier.
L’humidité de l’air se situe entre 30 et 50 %. Pour rester entre 3 et 7 % à l’intérieur du projecteur, Robe a opté pour une absorption de l’humidité avec des cartouches de Silice dans les bras, qu’il conviendra de changer entre 1 et 2 ans suivant les conditions d’utilisation. Ces systèmes sont couplés avec la technologie propriétaire RAINS™ (Robe Automatic Ingress Neutralization System) qui analyse en temps réel puis gère la température, l’humidité et la pression afin d’éliminer toute trace de liquide.


Le nouveau design de la iSerie, certifié IP65, avec sa lentille traitée contre les dépôts.

Enfin, pour faire face à toutes les conditions d’utilisation, les lentilles bénéficient du brevet parCoat™, un traitement perlant hydrophobique et oléophobique pour immuniser les éléments optiques contre l’eau et l’huile ;
tandis que la composition des capots et couvercles de protection extérieure de ses projecteurs avec un alliage de magnésium et aluminium agit comme un répulsif à poussière, tout en réduisant le poids de l’ensemble.

Ces modifications entraînent malgré tout un gain de poids, surtout sensible sur les plus petits appareils. La différence est à peine perceptible entre un Forte et un iForte (1,5 kg de différence), mais 6 kg séparent le PainTE de son homologue étanche.

En complément de cette certification IP65, la gamme iSerie propose deux améliorations supplémentaires. En premier lieu l’incorporation d’une puce NFC pour scanner, examiner et configurer un projecteur en utilisant l’Appli ‘’Robe Com’’ pour iPhone et mobile Google Play. En second, la technologie POLAR+™, un mode de veille spécifique où le projecteur continue à assurer certaines fonctions vitales pour lui permettre de fonctionner jusqu’à – 50° Celsius, les pieds dans la neige.

Tous les modèles accessibles en iSerie restent disponibles en version standard. Cela concerne les appareils suivants : iPainte, iEsprite, iForte, iBeam350, iSpiider, iTetra2.
Les versions étanches entrent en production cet été, pour être disponibles à la rentrée. Leurs prix seront en augmentation par rapport aux modèles non étanches.
Les projecteurs gardent les mêmes caractéristiques, en termes de fonction ou de flux lumineux, de charte DMX ou d’ergonomie.


Footsie, trouver la bonne fixture à son pied

Comment surprendre avec un passage de câble ? Simple, en laissant Robe imaginer un remake futuriste, qui combine à la fois un chemin de protection de câble, et un bain de pieds lumineux à led, le tout IP65. Le ou plutôt les Footsie sont 2 plaques légèrement bombées, de 2 ou 4 ‘pieds’ de large, toutes couvertes de noir métal à l’exception d’une languette de leds les scindant en leur milieu.

: Franck Veber, Robe Lighting France, a trouvé chaussure à son (bain de) pied.

Le Footsie1 mesure 63 cm de large et intègre 24 diodes tandis que son double, le Footsie2 fait 123 cm et possède 48 leds. Ils peuvent s’assembler ensemble ou avec des pièces d’angle et droite pour former un cheminement circulant en bord de scène, d’à peine 52 mm de haut.

La connexion entre les passages de câbles se fait avec des accroches rapides, leur manipulation est aisée grâce aux poignées intégrées à l’arrière, et plusieurs pièces d’angles sont disponibles à différents degrés.
Robe peut même proposer des versions custom, et pourquoi pas des modèles sans led pour s’intercaler dans les chemins de câble.

Chacune des pièces intègre 2 trappes longitudinales à l’avant et à l’arrière pour dissimuler le passage de câbles micro, enceinte ou data tout le long, avec des sorties prévues à chaque extrémité des capots. La trappe avant sera plutôt réservée pour l’alimentation et le contrôle DMX des leds dont sont pourvus les Footsie, avec leurs recopies PowerCon et DMX étanches.

Détail de la Footsie1 avec la trappe de la goulotte arrière ouverte.

L’éclairage fourni par la bande de led est de type ‘bain de pieds’, et peut basculer vers l’avant pour être plus homogène. Dans ce cas, un cache intégré permet de masquer complètement cette lumière aux yeux du public.
Ce bouclier est appelé SPREADTM (Shield Protection, Reflection Elimination, Diffusion), et s’accompagne de deux filtres supplémentaires à insérer au-dessus des sources led : des diffusions striées, avec un rendu feutré ou doux.

Les diodes sont disponibles en 3 types. Un blanc chaud, aux alentours de 3600 K, avec un CRI de 90 ; un blanc variable entre 2700 K et 6500 K, ou un module RGBW.
Le modèle en blanc variable est le plus proche d’un bain de pieds traditionnel, celui en couleur sera surtout utilisé pour des effets particuliers, le mélange donnant un rendu assez marqué depuis le bas.

Suivant le mode DMX choisi, les leds peuvent être contrôlées en 1, 2 ou 4 zones pour le Footsie2, avec un réglage CTC séparé et une correction mag/green pour le moteur RGBW.

Les Footsie peuvent recevoir un diffuseur supplémentaire. Les leds bleues permettent aux artistes de se placer dans le noir.

Dernière fonctionnalité intégrée, la présence de voyants bleus de sécurité pour indiquer aux artistes l’emplacement des bains de pieds (et du bord de scène !) et leur permettre de se placer dans le noir à la bonne place.

Présentés en version de présérie à Francfort, ces étonnants appareils, entre éléments de décorations, bains de pieds et balisage futuristes sont un coup de pied dans le paysage des projecteurs.

Robe Lighting revient à ses premiers amours, la recherche d’innovations sans tabous, là où on ne l’attendait plus.
Les Footsie sont contrôlables en DMX, RDM et possèdent eux aussi une puce NFC pour une configuration sans-fil.
Ils seront disponibles à partir de la rentrée.


T11 Profile MFS

Avec sa gamme de découpes et asservis à destination du théâtre, Robe a développé plusieurs modèles de projecteurs spécifiques aux besoins des salles de spectacles.

La T11 Profile MFS est une poursuite compacte pour les petits théâtres.

Ainsi, la découpe T11 se double à présent d’une version poursuite, avec le T11 Profile MFS. Présenté à Francfort, ce modèle de poursuite de proximité permet de bénéficier d’une source de 350 W de led, avec une émulation très proche d’une source tungstène et un blanc variable entre 2700 K et 8000 K.

Le fader d’intensité peut se fixer à différents endroits de la poursuite.

La source MSL-TE peut aisément se remplacer, et possède un fort IRC de 95, avec une très bonne réponse en TLCi et TM30. La découpe peut se contrôler entièrement en manuel, avec une plage de zoom de 5 à 50°, un système de volets internes, un iris et des frosts amovibles de 1° et 5°.
Une large poignée en forme de barre transversale permet de le guider sans soucis des deux côtés. Une télécommande filaire donne accès au contrôle du dimmer, mais celui-ci et différents paramètres sont aussi commandables depuis une console.

La poursuite T11 est déjà disponible auprès de Robe Lighting France

D’autres informations sur le site Robe Lighting

Dans la lumière du Prolight+Sound 2023

Ayrton, collection printemps/été IP65 : Argo 6 et Rivale

Après 10 ans de création au premier rang des fabricants, Ayrton présente sa nouvelle collection printemps été 2023 dans son cocon du Prolight+Sound. Devant un public d’admirateurs fidèles, une foule de Cobra aux faisceaux tranchant se sont déployés devant la toile immense d’une armée de Zonda.
La débauche d’univers et de projecteurs, ployant sous les hypnoses vidéo, s’est pourtant effacée devant l’inventivité d’un show dédié aux comédies musicales et au cabaret du designer lumière, Mister Stéphane Migné.
Surtout, ce sont autant les douces caresses que les coups de griffe des Wash aux couleurs onctueuses qui ont le mieux porté la qualité des sources Ayrton. Les prochaines étoiles d’Ayrton, Argo et Levante, n’ont pas défilé, préférant prendre la pose sur leur stèle, en montrant le futur d’Ayrton.


Le show Ayrton est sur le point de démarrer…

Argo 6

Pour assurer l’équilibre entre le Zonda 3 et le Zonda 9, les fans attendaient un Zonda 6 de taille intermédiaire, idéal pour les scènes à taille humaine. C’est finalement un Argo 6 qui est dévoilé, avec toutes les caractéristiques attendues plus un twist de dernière minute : une étanchéité IP65 fournie d’office.
Reconnaissable à son dôme bombé, Le Zonda6 est un wash multisource équipé de 19 lentilles de 40 W RGBW Osram disposées en cercles concentriques. Son zoom de 4 à 56° s’étage sur toute la surface du cluster de leds, un disque de 280 mm aux millions de couleurs.

Présenté au Prolight+Sound, l’Argo 6 FX et son dôme étanche de protection.

La version FX offre un contrôle individuel de chacune des 19 sources de 50 mm, autour desquelles coulent des rivières de pixels vidéo, le fameux LiquidEffect. Si aucun Zonda 6 ne verra le jour, les versions IP65 des Zonda seront rapidement proposées sous les noms Argo 3 et Argo 6.

Plusieurs innovations imprègnent l’Argo afin d’assurer une étanchéité maximale. La plus visible, sa gigantesque lentille frontale taillée dans un polycarbonate transparent comme l’air, sans reflets, est jointée au corps de l’appareil.

Un subtil déplacement des moteurs de Pan et Tilt dans la base de l’appareil a permis de les isoler, sans devoir imperméabiliser les bras de l’appareil. Le refroidissement utilise par ailleurs des ventilateurs étanches, avec un système optimisé. Ainsi, malgré les contraintes mécaniques, le passage en version étanche IP65, le poids global fut réduit de 20 %.

Les Argo 6 se déclinent en version FX ou Wash. La version FX garde son impressionnante charte DMX avec ses multiples couches combinées d’effets, bascules pixélisées et mimétisme vidéo. La version Wash offre aussi une large gamme de contrôles de chaque led, avec une future gestion individuelle des pixels.

Bonus également sur l’accès aux réglages des appareils, avec l’ajout, en supplément du panel physique et du RDM, d’une puce NFC dans ses nouvelles machines. Grâce à une appli dédiée Ayrton, il suffira de présenter son smartphone à quelques centimètres de l’Argo pour changer les paramètres du menu.

Les spécificités des Argo et des Zonda sont résumées dans le tableau suivant :

La commercialisation des Argo 6 vient de démarrer, pour de premières livraisons cet été.


Rivale

Après de nombreuses années à peaufiner sa gamme d’asservis, Ayrton, dont les pièces emblématiques comme les Diablo, Khamsin ou Huracan ont conquis de nombreuses scènes, vient de présenter sa vision du projecteur parfait détaillé ici par Cyril Union, ingénieur de développement électronique et informatique d’Ayrton.


>


Autour d’un tout nouveau design dérivé de celui du Cobra, plus agressif avec bords anguleux et sa lentille enchâssée dans un cadre carré, le Rivale Profile compile toutes les dernières innovations d’Ayrton. Si son gabarit et sa consommation le placent dans la série 3 (la catégorie la plus compacte d’Ayrton), sa large lentille de 160 et son module blanc de 450 W propulsent un flux impressionnant de 27 000 lumens, laissant sur place un Ghibli pourtant en série 5. Son zoom laisse aussi sans voix, avec un 4-52°, à l’aise à la fois en longue portée et en large ouverture.

IP65, ergonomie et couleurs améliorées, la Rivale Profile est le futur best-seller d’Ayrton.

Les nouveautés, outre le module led reboosté, concernent à la fois l’ergonomie du projecteur, et sa gestion des couleurs.
Pour la manipulation de celui-ci, l’utilisation d’un nouvel alliage d’aluminium et magnésium pour la carrosserie a permis une diminution drastique du poids et de l’épaisseur, sans sacrifier la solidité.

Le poids total est de 27 kg, avec des bras très fin et une base elle aussi redessinée pour accueillir les moteurs de Pan et Tilt et les connecteurs étanches… car, tout comme l’Argo 6, le Rivale est nativement IP 65. Une prouesse étonnante, la finesse du spot reléguant les projecteurs étanches de la concurrence au rang de cuirassés.

Attendu sans plus y croire, la disparition des spartiates poignées de la base au profit de 4 larges prises aux extrémités de la lyre ne lui vaut aussi que des louanges. Sur le socle, le menu profite lui aussi de la puce NFC et de l’appli de paramétrage Ayrton, en plus du récepteur TimoTwo LumenRadio. A l’arrière, les connecteurs accueillent une nouvelle venue, une recopie PowerCON pour alimenter 4 appareils en cascade.

La gestion de la trichromie passe des drapeaux CMY aux disques à gradient, pour éliminer toutes aberrations au centre du faisceau. Ce nouveau système, plus homogène, se double d’un correcteur CTO et d’un inédit renfort de rouge avec un disque à saturation dédié. Le rendu des couleurs est quasiment parfait, et sans… Rivale.
Les effets s’enchaînent comme à l’accoutumée, avec rotation infinie du Pan et Tilt, 2 roues de gobos, iris, strobe, 2 prismes, 2 frost, une roue d’animation et 4 couteaux.
Le modèle Rivale Profile présenté au Prolight+Sound était une présérie. Le lancement officiel interviendra en début d’automne, et pourra s’accompagner d’une déclinaison en Wash.

Plus d’infos sur le site Axente et sur le site Ayrton

Huayra

La passion d’Yvan Péard, fondateur d’Ayrton, pour le sport automobile transparaît dans le nombre incalculable des projecteurs qu’il a inventés. Toujours en train de repousser les limites, il a présenté au Prolight+Sound un Concept Light, inspiré des Concept Car du fabricant italien culte Pagani. L’occasion de présenter une toute nouvelle source couleur de 30 000 lumens dans une base d’Huracán revisité.

Le futur profile Ayrton à synthèse additive de couleurs.

Utiliser une source couleur dans un projecteur de type Spot est une gageure. Faible rendement, calibrage complexe, système de refroidissement ont poussé la majorité des fabricants à privilégier une source blanche avec une trichromie optique, système à pétale, drapeaux ou disque teintant le faisceau. Pourtant la voie RGB permettrait d’obtenir des couleurs beaucoup plus profondes, plus puissante également.

Ayrton a donc fait développer une source RGB + Lime sur mesure, approchant sans doute les 1,000 W. Une boîte de mélange spécifique intègre les 3 sources (rouge, bleu et le mélange vert-lime) dans la matrice. Un système de refroidissement surdimensionné fut conçu pour les 3 blocs, encore à l’état de prototype.

Ce modèle est une présentation des travaux d’Ayrton sur la couleur, et montre l’avance technologique de la marque française qui se permet une présentation publique avec des technologies encore secrètes.
Même si le projecteur est fonctionnel, avec les fonctionnalités d’un Huracán et un zoom de 4 à 50°, il est amené encore à se modifier. Au vu de sa taille et de son poids de 42 kg, il ira sans doute chercher quelques milliers de lumens supplémentaires pour proposer une vraie alternative à la source blanche unie.


Bonus : Show Ayrton

Le show Ayrton 2023 fut imaginé par Stéphane Migné et programmé par Arnaud Pierrel, avec le concours de Robin Terrier et Rémi Derruau, d’Ayrton France. Il fut monté et conçu durant le mois de mars et nécessita 394 projecteurs, pour une puissance consommée de 380 kW. 111 Cobra, 24 Domino Wash, 24 Huracán Wash, 109 Zonda 3 FX, 126 Zonda 9 FX


AYRTON – Prolight+Sound 2023 from Ayrton on Vimeo.

La programmation s’est effectuée en GdMA3 soft 3 versions 1.8.8.2, accompagnée de 5 GPU. 700 univers furent émis en sACN, dont 650 par un média serveur Resolume. La gestion des pixels s’est effectuée sous Mad Mapper.

 

Nouveautés PL+S 2023

Les influences spatiales de Claypaky : Skylos et Midi B FX

Presque quatre ans jour pour jour après la présentation du Xtylos, première lyre beam utilisant une source laser, Claypaky dévoile sur les mêmes terres germaniques un nouvel asservi développé sur une base technique similaire et conçu pour marcher sur les plates-bandes des skytracers : le Skylos.

Dylan de Matteo, chef produit chez Claypaky pointe les nouveautés du stand dans cette vidéo.


Skylos

Si le projecteur en lui-même pourrait s’apparenter à une imposante lyre de type beam, son nom ne laisse que peu de doutes quant à ses aptitudes : le Skylos est bel et bien un skytracer, mais pas seulement ! Sous son imposante tête où prends place en sortie une énorme lentille en verre de 30 cm de diamètre se cache un puissant moteur de lumière à base de sources laser et les premiers chiffres sont surprenants ! Avec une consommation électrique de 600 W, Claypaky affirme pouvoir rivaliser avec les lampes xénon de 4 000 W qui équipent beaucoup de searchlights !

Premier contact avec le Skylos, nouvelle création Claypaky dans la catégorie Beam/FX.

Si jusqu’à présent un certain nombre d’appareils de type beam proposaient une alternative aux skytracers sur des projections de courtes distances, c’est sur de longues portées que le flux n’arrivait pas à rivaliser avec celui d’une source au xénon.
La promesse n’est pas rentrée dans l’oreille d’un sourd et l’on a hâte de pouvoir tester la bête dans des conditions plus exhaustives que celles d’un salon et ainsi pouvoir gratouiller les nuages et au-delà !

Mais revenons aux fonctions de l’appareil. À la différence du Xtylos qui est équipé d’une source laser RGB où chaque couleur primaire est pilotable, le Skylos à recours à une roue de 15 couleurs pour colorer son faisceau.
Une roue de gobos interchangeables prend place pour animer le faisceau de même que plusieurs prismes superposables tels qu’un 6 facettes rotatif, un linéaire lui aussi rotatif et un 4 facettes fixe. Les combinaisons obtenues promettent de puissants effets “moonflower”.

Le projecteur dispose d’un module autorisant un petit réglage de zoom entre 0,5 et 5° d’ouverture. Un filtre frost “soft edge” de 5° prend également place à bord. Préposé aux extérieurs de par ses aptitudes, le Skylos se retrouve estampillé IP66 mention “marine”, prévue pour résister aux sévices de la corrosion. Enfin l’asservi dispose d’un système interne de régulation en température lui autorisant un fonctionnement lors de froids polaires (– 40 °C au plus bas).


Midi B FX

Le Midi B FX au look quelque peu néorétro intergalactique.

Autre nouveauté Claypaky, toujours dans le même esprit “spatial” mais cette fois-ci avec une interprétation plus théâtrale, le Midi B FX, est une lyre wash que l’on pourrait qualifier “d’upgrade FX” du Midi B.
Il s’agit ni plus ni moins d’un Midi B classique auquel on a greffé une extension circulaire ajourée, de même diamètre que la tête, extension amovible qui intègre plusieurs liserés led RGB pilotables indépendamment.

Si l’effet est amusant, Claypaky a heureusement pensé à un système de démontage rapide du module, celui-ci ne semble en effet pas compatible avec un faisceau autre que serré sauf pour créer des effets à travers les trous des carters plastiques.


Plus d’informations sur le site Dimatec et sur le site Claypaky

 

Dans l’ombre du Prolight+Sound 2023

LumenRadio et Wireless Solution, pour le meilleur

Création conjointe, séparation, rachat et fusion, la saga du DMX sans fil ne pourrait pas s’écrire sans LumenRadio et Wireless Solution, les deux constructeurs suédois engagés dans une relation passionnelle depuis 2004.
Il y a 20 ans, Niclas ‘The Brain’ Norlén et Niclas ‘The Gain’ Arvidsson fondent Wireless Solutions et partagent 5 ans à développer leur système de DMX HF avec le protocole AFHSS (Adaptative Frequency Hoping Spread Spectrum).

Les deux marques sont désormais réunies, sous l’appellation commune Wireless DMX.

En quête de perfection, Niclas Norlén quitte Wireless Solution pour fonder LumenRadio avec une telle série d’innovations que la marque devient une référence chez la majorité des fabricants de projecteurs. Ces derniers finissent par intégrer les modules CRMX de LumenRadio pour remplacer les W-DMX de Wireless Solution au sein de leurs projecteurs.

Malgré tout la société de Niclas Arvidsson continue à couvrir nombre de besoins pour des applications légères. En 2020 LumenRadio, auréolé de sa réputation, se décide à racheter Wireless Solution, et intègre au sein de ses puces les 2 technologies. La société de Niclas Norlén propose aujourd’hui des transmetteurs et récepteurs DMX HF des deux marques.

A LumenRadio les systèmes dédiés aux installations fixes ou aux événements premium, à Wireless Solution les appareils plug-and-play à tarif très abordable. Les puces radio OEM pour les fabricants tiers, dont les fameuses TimoTwo, gardent la bannière LumenRadio mais intègrent dorénavant les 2 protocoles.
Une fusion complétée le 1er mai 2023 par un réseau de distribution international commun aux deux marques, et ce premier salon du Prolight+Sound où leurs couleurs sont réunies sur le même stand.

Côté LumenRadio, les Galileo RX et TX sont étudiés pour les installations fixes.

Galileo RX et TX

Les Galileo RX et TX sont l’équivalent du Luna pour les installations fixes. C’est-à-dire un émetteur (TX) ou un récepteur (RX) DMX et RDM 1 univers, en protocoles CRMX, CRMX2, W-DMX G3 / G4 / G4S / G5, plus Bluetooth 5.0 pour la configuration.

Toutes les fonctionnalités des derniers appareils LumenRadio sont présentes dans ce boîtier au format rail-DIN de 2 unités : Cognitive Coexistence, RDM sans-fil, latence de 5 ms, cryptage 128 bits, bande de fréquence entre 2402-2480 et sortie adaptative de 7 à 280 mV.

Plusieurs transmetteurs Galileo peuvent opérer dans le même espace sans perturbations, jusqu’à 8 univers en CRMX2, avec une configuration rapide grâce à l’application CRMX Toolbox pour iPhone ou Android. L’appairage par Linking Key permet une installation rapide entre émetteur et récepteur, tandis que pour les zones plus grandes à couvrir, une fonction de mise à jour spécifique permet de convertir les récepteurs Galileo en répéteurs.
Le connecteur antenne est au format RP-SMA, l’alimentation s’effectue sur un bornier en 12-24 V AC-DC et le DMX est en 3 connecteurs à visser.

Wireless Solution

Côté Wireless Solution, les prototypes des Orb TX et RX sont présentés en avant-première.

Orb TX/RX

En avant-première mondiale, LumenRadio présente les Orb RX/TX, un couple d’émetteur/récepteur plug-and-play à tarif plancher. Encore sous forme de prototype, l’Orb RX et l’Orb TX pourront transmettre un univers DMX et seront compatibles avec les protocoles LumenRadio et Wireless Solution (en étant sans doute équipés des puces TimoRX et TimoFX).

Ni menu, ni écran, ces appareils se voulant les plus simples à utiliser. Un simple bouton permettra leur appairage, avec plusieurs voyants d’indications. Il n’est pas prévu pour le moment de les configurer via Bluetooth et l’application CRMX Toolbox.
Un connecteur DMX 5 broches est inclus, tout comme un port USB-C pour l’alimentation.
En production au 4e trimestre, ils seront sans doute disponibles pour la fin d’année.


Le Stick RX est le plus petit des récepteurs DMX HF à être compatible LumenRadio et Wireless Solution.

Stick RX

En complément du duo Orb Tx et Rx, un récepteur individuel ultra-léger, hyper-compact et Plug&Play est en cours de finalisation.
Le Stick RX fait la taille d’un connecteur DMX, possède un port USB-C pour la charge, un bouton pour l’appairage et une led d’état.

Idéal pour rendre un projecteur Wireless en quelques secondes, le Stick RX avec un prix d’achat autour de 250 € devrait trouver sa place en tournage ou sur les petits évènementiels tout-terrain.

Les gammes LumenRadio et Wireless Solution sont disponibles en France auprès d’ETC France, LCA, FreeVox et Robe Lighting France.

 

Dans la lumière du Prolight+Sound 2023

Robert Juliat déploie la 4C

le Stand Robert Juliat lors du Prolight+Sound 2023.

Après un an de développement et de tests autour de son dernier module led couleur, Robert Juliat s’apprête à déployer toute sa gamme 4C. Découpes, Trappe Sully et Fresnel sont prêts à être livrés en quantité, grâce à une gestion des stocks et des chaînes d’assemblage du fabricant français.

Sully4C

Les premiers projecteurs équipés du module led Sully à quatre couleurs s’apprêtent à sortir des usines de Fresnoy-en-Thelle. Ce premier transport inaugural verra les découpes 650 SX 4C partir à la rencontre de leurs premiers utilisateurs, séduit par le firmware RJ Color.
Pour garantir un approvisionnement constant et dans la durée, Robert Juliat a préféré redimensionner les quantités de certaines cartes électroniques, tout en décalant la sortie initialement prévue. Toutes les commandes pourront ainsi être rapidement pourvues, les Fresnel 315L 4C et les moteurs de conversions halogène/led T/650DSX4X suivant les découpes Sully.


Pour rappel, les blocs leds Sully 4C proposent un mix de 200 Watts de leds en 4 couleurs : rouge, vert, bleu et lime avec 3 niveaux de blancs calibrés pour reproduire fidèlement les sources halogènes 3 000 et 3200K, ainsi que les lampes à décharge en 6 500 K. Ces sources sont optimisées à la fois en termes de spectrométrie, avec un IRC dépassant les 94, mais aussi en flux et gestion thermique. La fiabilité et la tenue dans le temps sont ainsi assurées.
La puissance du soft imaginée par Robert Juliat permet une des gestions colorimétriques les plus complètes à ce jour. Outre un réglage CCT de 1700 K à 10 000 K et 300 références de filtres couleurs en mémoire, elle donne accès aux contrôles du Delta UV, à la transmission et saturation des gélatines virtuelles et leur transition temporelle.

Pour les plus précis, il est possible de travailler en couleurs directes, RGB, CIE ou HSB, en privilégiant la qualité ou la luminosité et même de suivre la courbe la Planck lors des changements d’intensité, pour simuler le comportement d’une vraie gel.

Alors que l’immense majorité des théâtres organisent leur passage à l’éclairage led, Robert Juliat fait encore une fois le pari de la qualité française et de l’ingéniosité pour rester fidèle à ses valeurs.
Les projecteurs Sully 4C sont imaginés et conçu en France, dans l’Oise.

Plus d’infos sur le site Robert Juliat

 

Unica, la nouvelle plateforme ampli de Powersoft

Présentée à Barcelone et déclinée en 6 modèles quatre et huit voies, Unica est la plateforme d’amplification cloud based la plus évoluée pour l’intégration de moyenne et grande puissance de Powersoft. Cette gamme est appelée à grandir en termes de modèles comme de possibilités.

Cette nouvelle série a demandé une équipe de 35 personnes et trois ans de travail ce qui signifie 100 ans de potentiel de recherche et développement pour un seul homme. Son nom italien « Unica » qui signifie unique au féminin, explique la démarche créative de Claudio Lastrucci le maître à amplifier de Scandicci.

Le cofondateur et responsable de la R&D de Powersoft Claudio Lastrucci.

Unique car offrant un ensemble de possibilités, de flexibilité et une résilience inédite, et Unique encore car une seule plateforme connectée suffit, via ses 6 déclinaisons, à animer une ligne infinie de plafonniers à haute impédance comme le plus coriace des subs en basse impédance. En même temps.

Imaginé en partant du savoir-faire de Powersoft en termes de puissance, qualité sonore, polyvalence, sobriété énergétique et fiabilité, la barre a été encore repoussée pour aller plus loin dans ces domaines, tout en ajoutant une importante part d’innovation qui est le DNA de la marque italienne et sa réponse aux vœux des intégrateurs et des acteurs de ce marché de l’installation.


Les trois modèles à 4 canaux de forte puissance.

Et les 3 modèles à forte densité de 8 canaux en 1 U.


Deux sous-familles composent Unica. Trois modèles à 8 voies d’une puissance totale de 2, 4 et 8 kW à destination des parcs à thèmes, et des lieux de moyenne taille nécessitant un nombre important de voies, et trois modèles à quatre voies de 9, 12 et 16 kW conçus pour satisfaire aux besoins très importants des grands espaces dont par exemple les stades où les Arenas.
Les 6 modèles tiennent en 1U, sont capables de délivrer des crêtes allant de 160 à 220 V et de 30 à 80 A ce qui les rend aptes à animer des enceintes modernes et des transducteurs aux BL bodybuildés. Les canaux peuvent être bridgés par paires.


Un modèle à 8 canaux avec 8 ventilateurs en face d’autant de radiateurs qui ressemblent à des guides d’ondes isophases. Le flux d’air va de l’avant vers l’arrière avec un filtre qui se nettoie sans le moindre outil et un bruit généré de 24 dBA en absence de signal jusqu’à 53 dBA à pleine vitesse. Remarquez le DSP sous un radiateur Powersoft en haut à gauche et la réserve de puissance bien prise par le flux d’air et qui totalise 18 200 µF sous 200 V.

L’efficacité obtenue de tous les éléments composant la série Unica dont l’alimentation à découpage avec son PFC à étage unique, les entrées réseau, la DSP et les étages de sortie de nouvelle génération pilotés par le système Smart Rails Management, atteint le sommets au sein du catalogue Powersoft et parmi tout ce qui existe sur le marché avec 88%. Il en va de même du rapport signal/bruit, de la compacité des circuits et du niveau de distorsion extrêmement bas, les meilleurs en absolu parmi tous les modèles de la firme florentine.

Une vue des trois ports RJ45 et du port USB où une clé conserve la configuration de la machine, facilitant le remplacement de cette dernière en cas de défaillance.

La fiabilité a été particulièrement travaillée avec notamment une entrée réseau redondante, une gestion très rigoureuse de l’évacuation des calories, un design des circuits évitant qu’une panne ne se généralise à tout l’ampli et des temps de redémarrage après une interruption secteur, très courts.

Enfin le remplacement d’un produit peut être effectué par un simple électricien, voire par le propriétaire d’un établissement grâce à l’ensemble des paramètres machine inscrits dans la clé USB située sur l’ampli défaillant et qu’il suffit d’insérer dans l’appareil de remplacement. Powersoft appelle cela l’Easy Swap. Pour tout savoir sur la fonction Easy Swap, un White Paper est disponible ici

Une étude très approfondie des radiateurs a conduit à en rallonger la forme afin d’en augmenter la surface et la qualité d’échange avec de l’air, ce qui a permis de réduire la vitesse de cette dernière et le bruit généré.

Comme toujours la face arrière raconte tout ou presque. Les deux borniers à gauche sont les sorties des amplis. Le double rang héberge les 8 entrées analogique symétriques, ensuite arrive le bornier des GPIO et autres stdby et niveaux et enfin les trois ports ethernet.

Parmi les nouveautés propres à la série Unica, la gestion de l’alimentation PoE+ présente aux bornes réseau de l’ampli permet la programmation de ce dernier avant que le secteur ne soit branché, un plus pour les intégrateurs, et offre aussi un retour de l’audio quasi instantané en cas de coupure du secteur puisque le DSP reste alimenté.

Avec du PoE++ en classe 8 et au-delà de ce que l’on vient d’évoquer, il est même possible de tester les enceintes avec une puissance de 8 W sur chaque sortie ce qui a été demandé par un nombre important de consultants, avec un possible gain de temps très important sur les chantiers. Si vous êtes intéressés par cette fonction PoE, Powersoft a publié un White Paper disponible ici

Bien entendu il est possible de rendre la main sur chaque ampli avec le logiciel maison ArmoniaPLUS mais surtout de connecter à Universo, le cloud créé spécialement par Powersoft afin de suivre mais aussi paramétrer à distance toute machine Unica connectée.


Luca Giorgi et en arrière plan Claudio Lastrucci.

Lors de la présentation de la gamme, Claudio Lastrucci, le directeur de la R&D qui a pris la suite du directeur des Ventes Luca Giorgi, a laissé entendre que Unica dispose d’une technologie suffisamment ouverte, novatrice et puissante pour que cette plateforme qui offre déjà beaucoup comparé aux Due, Quattro e Ottocanali, en donne encore bien plus dont des surprises dans un futur proche en termes de fonctionnalités, de hardware, de software et de cloud où beaucoup reste à développer.
Il a précisé que Unica est fait pour durer et aura un cycle de vie supérieur à d’autres gammes de Powersoft.

Les modèles 4 et 8 canaux seront disponibles à partir du 4è trimestre 2023.

Pour plus d’infos, cliquez ici pour rejoindre le site de Powersoft et sur le site Sequoia Audio distributeur français de la marque transalpine

Soprano au Stade de France avec plus de 420 projecteurs Robe

D’abord prévu en juillet 2022 puis repoussé en mai 2023, le concert de Soprano au stade de France a comblé plus de 85 000 spectateurs réunis autour d’une scène centrale.

Ce rendez-vous qui s’est inscrit dans le cadre de sa tournée « Chasseur d’étoiles Tour » était une importance capitale pour l’artiste, ses fans et toutes les équipes techniques et créatives impliquées dans cette tournée. Soprano a fait une entrée en scène spectaculaire descendant majestueusement d’une structure élevée.

Le concepteur lumière Victorien Cayzeele a sublimé le spectacle avec un design lumière exceptionnel, à base de projecteurs Robe Lighting.
Plus de 420 machines ont été soigneusement sélectionnées dont 164 Spiider, 72 MegaPointe, 140 LEDBeam 150 et 48 FORTE.

Grâce à l’expertise de Victorien Cayzeele, chaque luminaire a été minutieusement intégré pour magnifier la performance de l’artiste. Pour assurer les poursuites, Victorien Cayzeele a déployé 9 systèmes RoboSpot Robe Lighting associés à des FORTE.


La société Dushow a fourni l’ensemble du matériel son, éclairage, rigging, automatisation et interphonie, tandis que la société Alabama media s’est chargée de la prestation vidéo.
Le rappeur marseillais sera de retour pour un concert à l’Accor Arena en décembre 2023, juste avant de clôturer sa tournée au Dôme de Marseille.


Prestataire : Dushow
Production : Décibels Productions
Direction Technique : Teckoff
Lighting : Victorien Cayzeele – Blue Like Cue


Pour plus d’informations sur la tournée, les projecteurs Robe lighting, Dushow et l’agence de design lumière Blue Like Cue, rendez-vous sur les réseaux sociaux et sur le site Robe Lighting France

 

La SMAC Le Temps Machine en Soundscape d&b

Le Temps Machine. ©Patrice-Morel

Derrière l’exploitation réussie des nouvelles avancées technologiques, il y a toujours l’humain et la confiance indispensable à la réussite du projet. Quand Clément Cano-Lopez, directeur technique du Temps Machine et Boris Jacquier-Laforge, référent technique de Scène de Nuit se retrouvent professionnellement quelques années après leur formation respective au sein du même BTS, il semblait inévitable qu’un beau résultat technique allait se produire.

Tous deux intéressés par la sonorisation immersive depuis ses débuts, il ne manquait plus qu’un troisième élément déclencheur pour oser. C’est Mathieu Delquignies, support d’application chez d&b qui l’apporte avec le système Soundscape. La rencontre a été décisive et le système adopté. Le Temps Machine est la première SMAC (Scène de Musiques Actuelles) en France à proposer un système de diffusion spatialisée.


De gauche à droite : Sébastien Bargue (gérant de Scène de Nuit), Clément Cano-Lopez (directeur technique du Temps Machine), Boris Jacquier-Laforge (référent technique Scène de Nuit), Thomas Ebran (chargé d’affaires d&b) et Mathieu Delquignies (application support chez d&b).

Grâce à ses financeurs, Tours métropole Val de Loire, la Drac Centre Val de Loire, le CNM (Centre National de la Musique) et sous l’impulsion visionnaire de sa direction technique, Le Temps Machine devient la première SMAC de France à proposer une sonorisation spatialisée en installation permanente dans sa grande salle de 600 places.

Avec le système Soundscape en action depuis quelques semaines, le public tourangeau est visiblement conquis. Il découvre une nouvelle dimension sonore et surtout apprécie de pouvoir entendre les artistes avec un équilibre sonore identique quelle que soit leur position dans la salle.

La belle ligne de paires d’enceintes d&b AL90 à la face.

Si la technologie de spatialisation sonore évoque immédiatement pour la plupart d’entre nous des sources sonores en mouvement, ce n’est pas son plus grand intérêt. Son principal avantage est de pouvoir offrir à tout l’auditoire une image sonore parfaitement raccord avec le visuel et le résultat est tout simplement impressionnant. Nos protagonistes vont nous expliquer tout ça.

La nouvelle amplification utilisée pour la face et les subs avec DS10 et Fast pour l’alimenter en signal.

SLU : Quelle est la nouvelle configuration d&b que vous venez d’installer au Temps Machine ?

Boris Jacquier-Laforge : Sur la face nous avons 5 stacks de 2 x AL90 (qui renouvellent les anciennes Q1 du gauche/droite), amplifiés par du D40 (un canal d’amplification pour 2 AL90 par stack), une nouvelle génération d’amplificateur qui fournit une belle puissance DSP et réduit par deux la consommation électrique.

Ces enceintes ouvrent à 90° à l’horizontal, indispensable pour gérer correctement la spatialisation. Nous avons changé l’amplification des deux subwoofers J-SUB par du D80, beaucoup plus puissant et plus dynamique. Puis nous avons ajouté des surround latéraux via 2 x 4 E8, avec les nouveaux amplificateurs 4 canaux 5D.


Les E8 en surround latéral.

La console DiGiCo rentre dans une Toolbox en MADI pour être transformée en Dante qui attaque des switches Fast de chez Agora, pour une distribution directe des signaux vers les amplis du surround et via un bridge DS10 en AES/EBU vers les D80 et les D40.
Et bien sûr tout ceci via le processeur DS100, indispensable pour créer un système de sonorisation spatialisé Soundscape, piloté par le logiciel R1 pour la gestion du signal par objets avec l’algorithme de spatialisation En Scene.


Les deux J-SUB ragaillardis par leur nouvelle amplification en D80 suffisent amplement. On les devine dans leur niche.

SLU : Tu nous racontes le cheminement entre l’idée et l’accroche ?

Clément Cano Lopez : J’avais depuis longtemps la vision du multicanal et de la spatialisation. J’ai été sensibilisé par différentes expériences, dans la radio, dans le théâtre dont j’ai été régisseur pendant 15 ans. J’ai fait une licence de design sonore et un stage à l’IRCAM (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) de trois mois avec la WFS (Wave Field Synthesis).

La diffusion de la grande salle du Temps Machine avant en gauche/droite d&b…

Nous avions l’investissement validé pour améliorer notre système de diffusion. Cela a été plutôt naturel de penser qu’au lieu de simplement changer les enceintes par des nouveaux modèles, il y avait matière à réflexion sur comment transformer notre salle, en proposant un plus technologique qui nous donnerait une identité, une spécificité particulière et surtout apporter un vrai bénéfice dans l’expérience d’écoute de notre public.


… et maintenant en Soundscape.

Nous pensions aussi à ouvrir un axe artistique nouveau pour les artistes. Nous faisons beaucoup de résidences. De bonnes relations avec Boris qui prenait ses fonctions chez Scène de Nuit et notre forte relation avec Mathieu chez d&b qui équipait déjà nos salles, m’a encouragé à préconiser l’évolution vers la spatialisation.


SLU : Un investissement accepté et mesuré ?

Clément Cano Lopez : Avec une direction qui nous fait confiance et un budget vraiment maîtrisé, le changement de diffusion a été validé. Le surcoût revient essentiellement à l’achat de la matrice DS100 et le logiciel En-Scene.
Les enceintes surround supplémentaires ne sont pas vraiment un investissement lié à la spatialisation, elles sont réutilisables sans problème au sein de notre structure si nous décidions de revenir en arrière… La matrice aussi d’ailleurs peut servir à plein d’autres choses. Pour une structure comme la nôtre, le risque financier est donc vraiment minime.

SLU : Entre la décision d’investissement et l’installation ?

Clément Cano Lopez : Nous avons fait une écoute chez Scène de Nuit sur un orchestre classique. Des oreilles, tout simplement : je me mets à gauche et j’entends tout ce qui se passe à droite dans une belle linéarité. Cela a suffi déjà à dire OK et a confirmer bien ce que je pensais. C’était parti !

SLU : Pourquoi avoir choisi d&b et Soundscape ?

Clément Cano Lopez : On a fait deux mois d’essais et sept concerts. La première chose c’est la qualité de diffusion, c’est une évidence d’autant que nous étions déjà équipés en d&b. La deuxième, c’est le côté versatile du système. L’ingé du son accueilli n’en veut pas, on passe en gauche/droite en quelques secondes.
La troisième, l’impact sonore. Nous avons fait une soirée dub il y a deux semaines en Soundscape. Fort volume sonore et en réalité, on jouait entre 95 et 98 dB. Avec un bon front d’onde de face, on arrive à baisser les niveaux. Et bien sûr, passer à la spatialisation pour être moteur sur la musique actuelle, pour avoir un lieu de spectacles qui permet d’aller plus loin.


En frontal, cinq stacks d’enceintes identiques…facile à caler

SLU : Avez-vous l’impression d’avoir une nouvelle salle ?

Clément Cano Lopez : Je dirais plutôt un nouvel outil. Nous avons un son frontal massif, homogène et uni. C’est déjà très important et ce n’est que le point de départ. Le surround servira la créativité dans un second temps. Il ne faut pas s’égarer quand on parle de spatialisation dans une salle de spectacle. Surtout ne pas s’imaginer être dans un parc d’attraction.
Le fondement de ce type d’installation est de passer d’un système stéréo qui marche moyennement, à une système de diffusion qui fonctionne en permettant à n’importe quelle personne dans la salle d’entendre une image sonore en parfait rapport avec ce qu’elle voit. On ne l’a peut-être pas assez dit, mais c’est une véritable révolution.

SLU : Comment cale-t-on un système spatialisé Soundscape ?

Boris Jacquier-Laforge : Nous nous servons des DSP dans les amplis pour le système. Le DS100 ne gère que le traitement de la spatialisation. En tant que prestataire et en tant que partenaire d&b, on livre une diffusion en fonction du cahier des charges décrit par le lieu et on fait une proposition de calage. Ensuite le calage est optimisé au quotidien par le travail d’Olivier Roisin en tant que régisseur.
Cela m’a pris moins de temps que d’habitude. Le principe de ce système est d’avoir en frontal cinq stacks d’enceintes identiques. Finalement une fois qu’on en a calé un, on agit de la même manière sur les autres. On fait pratiquement du copier/coller. La série AL est un hybride entre une enceinte à courbure constante et un line-array, on gagne en cohérence au lointain.
Après on a les E8 sur les latéraux. On ne peut bien sûr pas demander à un 8” d’avoir le même rendu dans les graves que quatre 10” ! Il faut juste reproduire une réponse spectrale dans les E8 qui soit en cohérence avec le système principal.

Le processeur DS100 avec seulement 1.3 ms de latence.

SLU : Il n’y a pas d’alignement temporel à faire au niveau des enceintes ?

Boris Jacquier-Laforge : Surtout pas, malheureux ! C’est la matrice DS100 qui gère ça. Il y a quand même un délai à rentrer dans le mode stéréo, pour satisfaire la demande du Temps Machine qui est de pouvoir offrir un simple gauche/droite à tout technicien qui refuserait d’utiliser le mode spatialisé.
Pour ça on a décidé de garder un LCR et on retarde le central pour éviter qu’il ne soit prédominant. Et éventuellement on délaie un peu le subwoofer. On est dans l’ordre du détail. C’est vraiment très rapide à faire. Il faut savoir que dans l’utilisation d’un Soundscape en touring où j’ai généralement aussi les 5 stacks frontaux, je divise par deux mon temps de calage.

SLU : Pour toi, quels sont les points forts du Soundscape et de sa WFS ?

Boris Jacquier-Laforge : Le début de tout vient de cette réflexion : nous avons un super orchestre et un superbe visuel. Quand on écoute à la régie c’est parfait. Mais dès qu’on se déplace, on n’a plus du tout l’image sonore qui raccorde avec le visuel. Avec Soundscape et son interprétation de la WFS, nous avons la solution pour créer une image sonore identique dans toute la salle qui s’affranchit de l’endroit où l’on se trouve.

Autre problème souvent rencontré c’est la taille des stacks. Quand un système standard peut nécessiter des tailles assez importantes qui viennent perturber le cadre scénique, l’utilisation de la WFS permet d’utiliser des stacks de taille beaucoup plus petite, tout en gardant une même impression de volume sonore. C’est particulièrement remarquable ici au Temps Machine, où pour des pressions mesurées réduites, nous avons une impression étonnante.

La face arrière du processeur DS100 d’une sobriété exemplaire.

SLU : Donc, déployer un système Soundcsape dans une salle ou même en touring, ce n’est pas si compliqué qu’on peut le penser ?

Boris Jacquier-Laforge : Nous nous sommes aperçus que l’utilisation de Soundscape apporte bien plus d’avantages et contredit un grand nombre d’idées reçues. Le nombre d’enceintes à déployer n’est pas forcément plus important qu’un système traditionnel, ce qui n’accroit pas les besoins d’accroche et même diminue la charge en la répartissant.

Le système s’intègre dans les configurations existantes en ajoutant simplement le DS100 et les outils de simulation prenant en compte la spatialisation, permettent d’installer un système rapidement sans surcoût démesuré. Et si jamais on doit revenir au gauche/droite, nous utiliserons quand même Soundscape. Nous ferons un mixage objet qui, malgré le manque d’enceintes, nous permet d’obtenir un résultat beaucoup plus précis qu’une stéréo classique, avec une précision de position et un respect du timbre…

SLU : En quoi le DSP intégré dans le DS100 est particulier ?

Mathieu Delquignies : L’idée première est de faire de la convolution numérique en temps réel pour traiter des signaux en phase et en amplitude avec des réponses impulsionnelles qui font 6,3 secondes, soit une résolution de 0,16 Hz. Avant il fallait que le processeur travaille pendant 10 secondes pour traiter 10 secondes de signal.

Autant dire que c’était inexploitable dans le live. Aujourd’hui, le traitement DSP développé par d&b et intégré dans le DS100 est capable de le faire en 1 milliseconde. En prenant en compte son interface d’entrée sortie Dante, le processeur a une latence de 1,3 ms. Ceci autorise parfaitement son utilisation dans les applications live. A partir de cette possibilité de traitements nous avons développé le système Soundscape.


Le logiciel R1 permet de positionner les objets sonores selon l’algorithme En Scene.

SLU : Un système Soundscape comporte quels équipements et logiciels ?

Mathieu Delquignies : Au processeur DS100, nous associons une solution logicielle que nous avons développé pour gérer la spatialisation.
Le premier logiciel indispensable est En-Scene. Il permet de faire le mixage des objets sonores dans l’espace. Le logiciel récupère de ArrayCalc notre logiciel de simulation, les positions d’enceintes et va s’occuper de toute la cuisine entre les deux avec nos propres algorithmes.

Si effectivement les systèmes de spatialisation existent depuis longtemps, le Dolby cinéma date de 1976 et le fait de pouvoir décorréler la phase est une véritable avancée. Ceci supprime le problème d’effets secondaires qui perturbait le timbre et la couleur de l’instrument en fonction de sa position. Nous avons donc travaillé et mis au point un système de spatialisation qui permet de ne pas altérer le son d’un instrument quand on le déplace dans l’espace.
Un autre logiciel En-Space permet d’émuler des acoustiques en exploitant des réponses impulsionnelles qui sont des échantillons de vrais salles existantes. On s’est rendu compte qu’en spatialisant les sons, il était judicieux de pouvoir recréer une acoustique naturelle dans des situations comme les concerts en plein air ou des salles très mates.

Neuf réponses de salles sont proposées pour l’instant, dans un répertoire classique étendu allant d’une taille réduite jusqu’à la cathédrale. Ce sera très utile pour la sonorisation de musique classique. Cela permet de rapprocher les premières réflexions ce qui est peut-être aussi très intéressant pour le ressenti des musiciens. Ce logiciel n’est pas obligatoire, c’est un plus qui peut être ajouté si le besoin de simuler une salle est nécessaire.


Le logiciel En-Space pour émuler des acoustiques de salles.

SLU : Et comment tout cela s’intègre ?

Mathieu Delquignies : Le workflow est très important et guide beaucoup notre développement. La limite de ce type de système était son temps de déploiement sur les tournées. Aujourd’hui, le DS100 s’intègre dans le déploiement normal d’un système, ce qui ne prend pas plus de temps d’installation.

ArrayCalc intègre la simulation Soundscape pour valider la localisation. Ici le très bon résultat de la salle du Temps Machine.

On fait la simulation dans ArrayCalc, puis avec notre logiciel de contrôle à distance R1, on envoie tous les paramètres dans les électroniques, y compris le DS100. C’est un véritable écosystème audionumérique, pour l’instant en Dante mais sûrement prochainement en Milan. Nous proposons aussi un outil de simulation psycho-acoustique qui permet de quantifier le résultat. Cela prend la forme d’un mapping coloré avec des petites flèches.


Et bien sûr le niveau de pression acoustique obtenu par le système frontal à 2 kHz avec un mini point chaud central à 104 dB SPL.

A une position donnée dans l’auditoire, si on entend le son au bon endroit par rapport à sa position dans l’espace, c’est vert, si ce n’est pas le cas, c’est rouge ou plus ou moins jaune.

En plaçant tel type d’enceintes et leur nombre, on va savoir si on peut reproduire les sons avec une spatialisation fidèle ou pas. On a donc la possibilité de valider et de tester un design spatialisé en amont.


SLU : Quel est l’avantage immédiat de Soundcape ?

Mathieu Delquignies : Dans la plupart des projets, cela permet de retrouver l’écoute analytique qui facilite le suivi de chaque instrument. C’est l’objectif premier de la part des metteurs en scène et des artistes dans l’utilisation de cette technologie.
Un autre objectif de plus en plus présent, lié aux autres technologies immersives comme les jeux vidéo ou le streaming Atmos, est de permettre la diffusion de projets qui ont une écriture immersive dans la production et transposer cette écriture qui fonctionne à l’origine pour un auditeur placé à un sweet spot idéal chez lui, vers l’audience très large d’une salle de concert.

SLU : Et répondre aux besoins de la scénographie ?

Mathieu Delquignies : Oui bien sûr. Le placement des enceintes va dépendre d’où on veut entendre les sons. Le cadre le plus normal est de vouloir entendre les musiciens sur la scène, où ils sont. On utilise alors une diffusion uniquement frontale, pour donner plus envie de relier l’analytique à la scène mais on peut avoir des configurations beaucoup plus singulières, avec des espaces de diffusion multiples, des formats originaux, des diffusions de vidéo immersives…et dans ce cas nous pouvons créer des espaces de diffusion complexes et multiples, ainsi que des applications immersives où le son est géré sur 360° autour du public.


Exemple de spatialisation immersive avec ce concert de Jeanne Added où la scène centrale était entièrement «surroundée» par la diffusion d&b. © Mathieu Delquignies

SLU : Dans le logiciel En-Scene, les sources sonores sont devenues des objets. Comment les manipuler ?

Mathieu Delquignies : Le DS100 ou plutôt En-Scene est pilotable en OSC (Open Sound Control). Cela permet de contrôler les objets par l’intermédiaire de logiciels de production musicale comme Usine, Reaper ou Ableton Live qui utiliseront pour cela un simple plugin de commande OSC.

Contrôle facile du positionnement des objets sonores depuis une console DiGiCo.

Les consoles DiGiCo (et d’autres) proposent aussi des plugins sous forme de Surround Panner qui permet de positionner des objets. Les deux peuvent cohabiter sans problème.

Cela facilite les animations de mouvements complexes gérées par les musiciens, les artistes sur un ordinateur déporté, et des positionnements plus statiques gérés directement de la console et essentiellement par le rappel de snapshots, pour adapter la spatialisation générale à chaque morceau.

SLU : Quand on parle de spatialisation, on utilise souvent le terme de système WFS, est-ce vraiment ça ?

Mathieu Delquignies : Oui, on utilise souvent ce terme pour désigner les systèmes qui se basent sur cette technologie pour créer un front d’onde. Dans Soundscape, ce n’est pas une simple WFS (Wave Field Synthesis). On n’utilise pas ce terme parce qu’il ne s’agit pas des équations originales de l’université de Delft de 1988, ni les premières applications concrètes de l’IRCAM en 2000, ni ce que faisait Sonic Emotion.

Nous avons développé nos propres algorithmes. Évidemment quand on explique comment ça fonctionne, il y a un point commun avec l’idée de reconstruire un front d’onde. Si la vraie WFS impose une infinité de sources de taille infiniment petite, on pourrait parler ici d’une WFS pragmatique pour rendre les choses réalisables.

SLU : Votre algorithme utilise donc du délai. Comment le gérer quand on déplace les objets?

Mathieu Delquignies : L’algorithme utilisé dans En-Scene utilise en effet du délai, mais nous l’avons optimisé pour qu’il soit rapidement exploitable. Évidemment comme il y a des délais appliqués aux objets vers les différents points de diffusion, on peut avoir des artefacts quand on déplace l’objet très rapidement. Même si c’est lissé, ça peut être audible. Nous avons donc trois variantes utilisables suivant le type de déplacement.

Le mode Full : l’objet est le point de référence à l’instant zéro. Sa diffusion est alignée sur sa position. C’est ce qu’on faisait depuis longtemps en jouant sur les délais d’entrées des consoles pour essayer d’aligner les micros de prise de son.

La table des function Groups.

Ensuite le système adapte sa diffusion en fonction du nombre d’enceintes de 1 à 64 avec un temps de délai calculé par enceinte, dans ce qu’on appelle un Fonction Group (groupe de spatialisation).
On peut avoir en tout 16 Fonction Groups et les combiner. Par exemple un fonction group pour le sub, un pour le main et un pour le surround. On peut donc aussi en faire un juste pour un downmix stéréo.

Cet algorithme permet de créer un front d’onde plus cohérent que si nous avions juste un panoramique d’intensité. On perçoit un gain de localisation même sur une diffusion gauche droite avec juste deux points.
La deuxième variante de l’algorithme va être utilisée surtout pour des lieux de taille importante. En effet, comme on reproduit le temps de propagation naturel du son dans la diffusion, on s’aperçoit que cela peut fonctionner moins de manière musicale dans des grandes salles car nous générons des temps de propagation alors très longs. Cela crée des flas.

Pour cela on a un deuxième mode qui s’appelle “Tight”, une variante à délai minimum qui impose qu’il y ait toujours une enceinte qui joue à 0 ms, et les délais additionnels sont juste là pour jouer sur la précédence temporelle et augmenter le sweet spot d’écoute. Du coup, cela réduit les artefacts audibles par la reconfiguration des délais.

Ensuite nous avons une dernière option, Delay mode off, dans lequel il n’y a plus de délai. Cela devient juste un panoramique d’intensité avec quand même notre algorithme de déconvolution qui évite d’avoir trop de filtrage en peigne. C’est le plus dégradé, il n’y a plus d’amélioration du sweet spot. On l’utilise quand on déplace rapidement un objet pour éviter les artefacts ou des effets de doppler.

Le groupe Meule, l’impressionnante énergie de deux batteries et d’un énorme modulaire. © Florine Béguin

On peut régler ces variantes objet par objet, automatisable dans le plugin de commande, et passer d’un statut à un autre de manière instantané sans coupure ni artefact. Ces réglages sont voulus simples pour faciliter le travail du mixeur que l’on accueille.

Il a donc accès à ces trois paramètres d’algorithme, avec la position de l’objet en xy mais aussi en élévation z pour gérer des groupes d’enceintes qui seraient positionnées en hauteur, et le spread, l’étalement de l’objet, qui permet, tout en gardant sa spatialisation, d’étaler son énergie dans l’espace.

SLU : Tout ceci se traduit comment à l’écoute ?

Mathieu Delquignies : Les sensations de perception sont démultipliées par rapport à l’habitude d’un son stéréo. Quand toutes les perceptions convergent dans le même sens, ce que l’on voit et ce que l’on entend, sans donner au cerveau d’informations contradictoires, cela démultiplie l’émotion. Le public exprime souvent cette impression.

SLU : Dans le cadre d’une tournée, comment fait-on pour gérer les variantes de systèmes ?

Mathieu Delquignies : Par exemple, sur la dernière tournée de Jeanne Added principalement dans des salles nationales, le kit de diffusion n’était pas identique à chaque concert. Pendant que le DS100 recevait des contrôles en OSC depuis le logiciel Usine pour gérer les positions et les déplacement des objets, Guillaume Dulac l’utilisait en même temps avec le logiciel de contrôle R1 pour caler le système en paramétrant des niveaux, délais et égaliseurs de manière à exploiter les différentes types d’enceintes utilisés sur chaque date.
En plus, une couche supplémentaire de corrections actives sur toutes les entrées, permettait à l’ingénieur du son d’effectuer des corrections en fréquence générales sur 8 bandes pour gérer la couleur du système.


Le soir de notre reportage, le groupe Meule était programmé après une résidence de trois jours. L’occasion rêvée de poser quelques questions à son ingé son qui découvrait Soundscape.

SLU : Quand tu arrives dans une salle comme ici où l’on te dit : « oublie la stéréo tu peux faire du spatialisé », quelle est ta première réaction ?

Pierre Dine : Je suis hyper curieux. La WFS, je l’ai apprise à l’école et j’avais vraiment envie d’essayer. Au début, j’ai découvert le système. Comment ça fonctionne, comprendre les objets sonores. J’ai placé les sources dans En-Scene et utilisé ensuite la DiGiCo directement pour modifier leur positions et leurs paramètres de diffusion.
Cela rend le logiciel totalement transparent. Ça m’a permis de créer des snapshots, et donc de changer facilement les positions d’un titre à l’autre, ou même au sein d’un même morceau. Pour ce qui est de déplacements ou d’effets plus complexes, j’utilise Reaper qui envoie des commandes en OSC.

Pierre Dine maîtrise l’espace sonore depuis la DiGiCo avec le logiciel En-Scene en contrôle sur sa gauche.

SLU : Travailler avec les objets sonores de Soundscape, cela change sur la console ?

Pierre Dine : On a travaillé surtout en direct out. Chaque piste devenant un objet. C’était un peu particulier au début mais j’avoue, une fois qu’on a compris comment ça marche, on s’y fait très vite. Même, j’ai trouvé que c’était plus rapide à mixer. On a beaucoup moins de traitements à faire car on a très peu d’effets de masque. L’espace sonore nous donne beaucoup d’air.

SLU : Tu avais un setup de prêt ?

Pierre Dine : Sur cette résidence, nous utilisions la DiGiCo de la salle et mon setup d’effet sur ordi avec Live Professor pour gérer morceaux par morceaux mes effets. Comme Soundscape est intégré dans la console, c’est pratique. Le live Processor et l’ordi séparé me permettent ainsi de garder mes effets, peu importe le matériel sur lequel je vais mixer en tournée.

Le groupe Meule, une spatialisation centrée sur la scène qui s’ouvre avec les effets dans les latéraux et l’arrière.

SLU : Comment as-tu utilisé la spatialisation ?

Pierre Dine : En termes de scénographie, Meule est une formation hyper compacte. Les deux batteurs sont rassemblés au centre et le troisième musicien guitare aussi.
Si on utilisait Soundscape pour retranscrire le plateau, tout serait simplement tassé au milieu. Nous avons donc réfléchi à comment investir tout l’espace qui s’ouvrait à nous.

Cela s’est fait au fur et à mesure avec la collaboration des musiciens pour les choix artistiques. Par exemple, ça serait bien que les toms se retrouvent derrière, ou que telle ligne de synthé se mette à se déplacer. Au début du concert, l’image sonore est assez frontale, en raccord avec la formation du groupe, puis nous avons décidé de l’ouvrir sur les extrêmes au fur et à mesure.

SLU : Tu as exploité rapidement les mouvements ?

Pierre Dine : Oui, il y a des sons de drones et nous avons profité du système. Dans la musique de Meule caractérisée par une présence massive de synthés modulaires, beaucoup de mouvements viennent de la musique. J’ai placé les retours d’effets à l’arrière, et joué avec les délais.

SLU : En tant qu’ingé FOH, tu entends la salle. Mais les artistes sur scène, comment font-ils?

Pierre Dine : En plus ils sont en in-ear, donc ils n’entendent pas les effets de spatialisation. Nous avons fait des enregistrements pour qu’ils puissent venir écouter mes suggestions. Quand tu arrives sur un système comme ça, le champ des possibles est très vaste.
Le mix spatialisé met l’ingénieur du son à une place beaucoup plus créative. Même si je suis musicien et que je connais parfaitement les compositions de Meule pour y participer, il est important d’avoir le retour des musiciens.

Spatialisation “Open Bar” pour Pierre Dine : “j’ai senti que c’était plus facile”.

SLU : Si tu étais arrivé directement sur le système, sans préparation ?

Pierre Dine : J’aurais fait un mix entre ce que je fais en stéréo habituellement avec de l’expérimentation en plus.
Honnêtement c’est facile à mettre en place. L’interface de contrôle de position des objets permet de placer rapidement les sources dans l’image sonore.

Rien que le fait de mettre les effets dans les arrières, de placer les batteries un peu plus larges que le visuel, cela fonctionne bien. En une heure de balance, j’ai quand même le temps de faire de bons choix et de profiter du système.

SLU : Est ce qu’il a des choses qui t’ont gêné ?

Pierre Dine : Non, pas vraiment. Ici j’ai travaillé en envoyant des direct out dans Soundscape. On pourrait exploiter des bus que j’utilise généralement dans mon setup, mais du coup j’aurais des éléments verrouillés au niveau de leur propre spatialisation.
J’aurais pu faire un entre deux en utilisant des bus stéréo pour faire des effets sur un ensemble d’instruments, mais je voulais voir comment ça se passe objet par objet.

SLU : Est-ce plus facile à travailler que la classique stéréo ?

Pierre Dine : J’ai senti que c’était en effet plus facile. L’espace et la profondeur étant plus larges qu’en stéréo, j’ai l’impression qu’en fonction de ce que je voyais sur la scène, je plaçais plus facilement le niveau des sources. J’ai utilisé aussi moins de corrections et de coupures en fréquence.
Cela permet de moins traiter et potentiellement c’est vraiment meilleur. Sur les sons de synthés, les basses sont puissantes. J’ai quand même taillé dans certains sons. Dans le grave ça fonctionnait très bien assez rapidement. C’est un peu déroutant dans la méthode, mais quand on est bien accueilli, c’est parfait.

SLU : Avec de grosses différences ?

Pierre Dine : C’est moins frontal qu’avec une stéréo où tout est collé. C’est un peu déstabilisant au début. Le bas est très présent. Et en plus comme je coupais moins, cela m’a permis peut-être de dégager plus d’énergie dans les bas. Si normalement je fais de la place pour la voix, ici j’ai eu moins de corrections à faire sur les synthés. J’étais en régie peut-être un peu trop au fond, j’avais beaucoup d’effets que je mettais dans les arrières et je devais en tenir compte dans mon mix. On s’y habitue très vite et cela se passe bien.

Pour un groupe acoustique, la sonorisation s’efface parce qu’on bénéficie de la location précise des instruments. Je trouve que c’est une avancée très importante et une belle expérience d’écoute. Pour la musique actuelle à base d’électronique, il y a beaucoup d’expérimentation à faire et on peut exploiter la diff avec un côté plus créatif et plus musical.

Meule en plein show.

SLU : Puisque tes effets étaient calés pour une diffusion stéréo, comment as-tu fait ?

Pierre Dine : En fait, je les ai placés directement dans Soundscape. Les réverbes courtes de drum proche de la scène en avant. Les réverbes longues au milieu et les effets de voix je les ai mis en arrière pour créer une chouette profondeur. Je pense que j’aimerais bien pouvoir continuer ça avec une quadriphonie ou des arrières dans des salles non équipées, pour retrouver cette profondeur qui sied bien à notre musique.

SLU : Tout cela vous donne des idées ?

Pierre Dine : Meule sur scène, c‘est assez fixe. Il y a peu de grands mouvements. C’est plus intéressant de faire des effets de groove, de délai, de gérer des espaces que de déplacer des sources, à part s’il y a une raison visuelle de le faire. Dupliquer des sons et les placer à différents endroits avec des traitements de fréquence et de dynamique différents semble être un bon moyen de créer des espaces. Nous avons un projet de techno dans un système de 16 enceintes, on s’est rendu compte que tout ce qui bouge n’est pas si intéressant. Il faut plutôt créer du contraste et des événements sonores.


Les artistes n’étaient pas très loin et il était très intéressant d’avoir leur feedback. Dorris Biayenda et Leo Kappes, les deux batteurs du groupe partagent leurs impressions.


Dorris Biayenda et Leo Kappes. © César Foujanet-Brassart

SLU : Quand un groupe comme vous découvre la spatialisation en live. Cela vous donne des idées pour le studio, la création ?

Dorris Biayenda : Oui, cela donne envie de faire la même chose en studio. Il y a quelques années la solution n’était pas évidente mais maintenant que Apple pousse l’Atmos Music, c’est intéressant. Nous allons sûrement travailler en binaural, plus simple à mettre en œuvre sans une écoute de studio complexe. Quelque chose commence…

SLU : En tant qu’artiste, comment percevez-vous le côté surround ?

Leo Kappes : C’est un peu un bond vers l’inconnu, cela vient concrétiser des idées et cela donne envie de composer autrement. Ici avec les deux batteries, cela va rester assez figé et collé car c’est comme ça sur scène, c’est le concept… En revanche les sons de synthés peuvent exploser dans l’espace, avec des effets de ping pong, des samples qui apparaissent. J’utiliserais bien des distributions de sons organiques entre les morceaux car nous parlons peu.
En plus pour notre musique, on cultive une esthétique liée à la Trance qui est d’oublier l’endroit physique où tu es. Cela nous intéresse donc beaucoup. Tu fermes les yeux et il y a plus de face, c’est trop bien. La seule chose à gérer, c’est que sur scène on n’entend pas la spatialisation et on aimerait pouvoir la contrôler nous-même depuis le plateau. Il y a des techniques qui vont nous permettre ça, comme d’exploiter des ears en binaural. On voit que ça ouvre beaucoup de chemins de création.


Après déjà plusieurs concerts et accueils sur le système Soundscape, c’est le moment de conclure sur la réussite de l’installation.

SLU : Quelles sont les premières réactions des ingés son qui découvrent Soundscape au Temps Machine.

Clément Cano Lopez : Nous avons eu pendant ces deux derniers mois une très belle production qui tournait bien. Je n’étais pas sûr que l’ingé accueilli accepte le passage en spatialisé. Il a dit oui : deux heures de balances. Il replace ses effets, refait des bus. Tout le monde s’est pris une calotte ce soir-là. La chanteuse se faisait plaisir. C’est comme ça pour tous les concerts que nous venons d’accueillir.

L’accueil est important : ici avec Mathieu Delquignies et Clément Cano-Lopez lors de notre reportage, tout ne pouvait se passer qu’à merveille. © César Foujanet-Brassart

SLU : Comment organisez-vous l’accueil?

Clément Cano Lopez : Je contacte l’ingé son en amont. Je lui explique le système et les options qui s’ouvrent à lui : “ Tu as la base, la version médium avec des effets séparés ou la totale”. De manière globale, tout le monde y va. Nous allons améliorer l’accueil en créant des outils liés aux effets, préparer des commandes de mouvements dans un logiciel tiers comme Reaper pour commander les objets.

Après, c’est notre régisseur Olivier Roisin qui le prend en main dès son arrivée sur le lieu. Il a été formé et accueille l’ingénieur avec une parfaite connaissance de l’outil. Il s’est approprié le système et maîtrise sa démocratisation auprès des intervenants.
Un exemple. Nous avions un événement un dimanche lors d’un festival du disque avec un petit concert dans la salle. L’ingénieur du son avait seulement un an d’expérience. Il n’avait jamais touché une DiGiCo, ni encore moins Soundscape. Après 20 mn de formation, il était autonome.

SLU : Vous êtes heureux ?

Clément Cano Lopez : Nous sommes enchantés. Ça marche aussi parce qu’il y a eu une vraie réflexion d’ensemble. J’ai des souvenirs d’échanges avec la technique, la direction et la programmation sur des questions de fond. Un vrai choix porté par Le Temps Machine et un beau travail en amont. Réfléchir avant de faire.
C’est ce que nous avons fait sur tous les axes techniques, artistiques et financiers. Nous sommes un endroit dont la vocation est de permettre aux artistes de créer. Avec Soundscape maintenant en fixe, nous leur offrons un bel outil d’expression qui leur donne envie d’aller plus loin. C’est notre mission.

SLU : Et votre petite salle, le Club ?

Clément Cano Lopez : On y pense aussi. C’est une petite salle avec un gros son de plateau. Si on veut passer au-dessus du volume sonore des amplis sur scène, il faut vraiment tarter. Le passage en spatialisé et en mode full pourrait tout arranger.
En recréant le front d’onde exact de l’objet acoustique, la sono n’est plus en combat contre l’acoustique, elle vient s’appuyer dessus et c’est la meilleure façon de faire un mix entre de l’acoustique et du sonorisé. C’est moins brutal, on gagne en musicalité et en intelligibilité et on baisse le niveau global. C’est une solution idéale et séduisante.

Dulcis in fundo

Est-ce le signe qu’il est temps ? Sûrement. Que ce soit de la part des artistes, des techniciens et surtout du public, le constat semble inévitable. Quand on a goûté à un spectacle spatialisé, il est difficile de revenir en arrière vers la stéréo.
Et quand on s’appelle Le Temps Machine, n’est-ce pas évident de s’équiper d’un système qui gère le temps créativement pour faire un bond dans le futur dès maintenant ? Une audace permise par la facilité de mise en œuvre et le coût de Soundscape, dont les performances changent définitivement l’expérience d’écoute du public.
La voix est ouverte. Gageons que beaucoup d’autres salles seront tentées de suivre le même sillage et de proposer la spatialisation sonore comme une nouvelle normalité de diffusion.

D’autres informations sur :

– Le site Le temps machine
– Le site de Scène de Nuit
– Le site d&b Audiotechnik