Au Louvre pour la Fashion Week

La première sortie de Syva avec Alain Français

La cour Marly et sa superbe verrière offrant une lumière zénithale aux œuvres qui y sont exposées. On aperçoit à droite et à gauche au pied des escaliers deux Syva.

Quelques semaines après l’ISE, nous disposons d’un pass pour nous glisser dans la sublime Cour Marly du Louvre où pour la toute première fois, Louis Vuitton va faire défiler ses mannequins dans le cadre de la Fashion Week.

Un des 22 Syva & Syva Low posé sur sa plaque Syva Base avec derrière un des chariots portant des batteries de vidéoprojecteurs Panasonic.

A la baguette, Alain Français avec la complicité de L-Acoustics qui a prêté pour l’occasion 20 combos Syva & Syva Low flambant neufs. A charge pour eux d’animer cet immense espace marbré, peuplé d’œuvres que la scénographie minimaliste de ce défilé va parfaitement respecter.

Un simple coup d’œil au lieu rend le choix de Syva évident. Trois niveaux, un volume immense, une chasse incessante à l’objet de trop mais en même temps un réel besoin de pression et de qualité, de classe et de discrétion. La nuit promet d’être longue dans un incessant ballet de techniciens son, lumière, vidéo mais aussi de décorateurs, sans parler d’une captation qui s’annonce complexe à en juger par le nombre de flights et de cantines qui s’agglutinent dans les allées du musée donnant sur la Cour. Nous allons à la rencontre d’Alain et d’Olivier.

Alain Français avec ses nouveaux jouets. Comme il nous l’a rappelé, il emploie souvent beaucoup d’enceintes de type colonne composées de petits modules et d’un renfort de grave. Syva est donc une très belle surprise pour lui.

SLU : Comment as-tu eu l’idée de choisir cette enceinte?

Alain Français : Nous faisons partie des entreprises choisies pour la phase pilote de Syva. Cédric Montrézor nous en a passé une paire confiant dans notre franc parler. Quand nous avons été à Marcoussis avec Olivier Gascoin (le bras droit technique d’Alain NDR) et qu’on a vu cette enceinte, cela ne pouvait pas mieux tomber car on était en pleine réflexion pour ce défile au Louvre. On nous demandait pas loin de l’impossible. Pour schématiser, dans la mode il faut du son et pas d’enceintes. Nous avons des solutions avec des petits modèles assez faciles à cacher et qui peuvent sous certaines conditions délivrer du SPL, mais il nous aurait fallu beaucoup plus de temps pour les déployer.

SLU : Il faut rappeler que nous sommes dans un musée et qu’il est 23 heures…

Alain Français : On nous a donné accès à la Cour Marly ce lundi 6 mars à 18h. Le défilé aura lieu demain mardi à 18 heures et on doit libérer les lieux mercredi à 7 heures du matin. Les premières répétitions doivent débuter demain vers 8 heures du matin, autant dire qu’il aurait été impossible de tenir le cahier des charges. Quand on voit Syva pour la première fois, on se regarde avec Olivier avec la même idée tout en se disant que phase pilote ne signifie pas disponibilité d’enceintes en assez grand nombre pour ce chantier. On pose tout de même la question à L-Acoustics qui accepte le challenge.

Le gros avantage de Syva est aussi sa taille qui permet de porter suffisamment loin sans être obligé de surélever l’ensemble.

SLU : Et en quantité ! On a compté 22 ensembles Syva…

Alain Français : Oui, notre paire plus 20 autres, absolument neuves et prêtées pour l’occasion par L-Acoustics (Précisons que Syva ne sera disponible à la vente qu’à partir de Juin et va être à nouveau montré à Francfort après l’ISE NDR). Nous avons donc présenté le projet au créateur du défilé et à Vuitton qui ont immédiatement donné leur aval, car le produit est beau…Et va exister dans toutes les couleurs.

SLU : Au pire il suffit de le placer dans un tube de tissu de la couleur du marbre.

Alain Français :: Ahh non, on assume. Regarde la courbe du guide d’onde, cette enceinte est belle comme ça.

SLU : Toi qui as eu la chance de l’écouter, ça donne quoi ?

Alain Français : Bof (rires !) Non, sérieusement je pense que c’est une révolution et il y en a qui vont pleurer. Pour répondre à l’appel d’offre de notre client, nous avons fait une grande écoute ici, avec tous les petits systèmes existants typés –colonne- et tous les grands distributeurs qui ont joué le jeu.

La Cour Marly comporte trois niveaux. Dans celui du milieu 4 Syva ont assuré une couverture et un SPL sans failles. Les cadreurs de mode qui leur ont fait face peuvent en témoigner

Nous n’avons pas été vraiment satisfaits. L’après-midi même de cette écoute on a découvert et écouté Syva, un extraordinaire concours de circonstances. Tu connais la suite ! Il y a un gros prestataire d’événementiel qui travaille avec nous pour ce défilé au Louvre et qui est sous le charme. Idem pour un autre très gros prestataire spécialisé dans l’événementiel et qui est venu écouter Syva chez nous à Wissous. Ca va commander.

SLU : D’un point de vue sonore, tu lui trouves quoi ?

Alain Français : C’est de loin le plus complet et il se suffit à lui-même sans que l’on soit obligé comme souvent avec d’autres systèmes, de planquer des subs pour apporter la dimension physique essentielle au son. Syva même sans son renfort de basses marche très bien. Il ouvre réellement à 140° sans lobe au centre et quand tu t’éloignes, tu ne perds pas la balance tonale avant une bonne trentaine de mètres. Les deux 12’’ du Syva Low sont aussi très puissants, aucun besoin d’ajouter des subs ici, j’ai l’équivalent de 22 K2 en grave et je ne veux pas jouer trop fort pour ne pas exciter le lieu. Et je ne te parle pas de Kiva II que j’ai accroché pour un autre défilé. T’as l’impression d’écouter du Kara, c’est impressionnant.

Le Rio 3324 et quelques contrôleurs LA8 cachés, comme l’ensemble des alimentations, des flight ou du personnel durant le défilé, dans les galeries qui encadrent la Cour Marly.

SLU : Tu ne penses pas que tel quel ce système a les défauts de ses qualités esthétiques ?

Alain Français : Idéalement il faudrait un modèle Touring en plus de celui actuel. Quoi qu’il en soit, on va essayer notre paire aussi sur quelques concerts de jazz car ça risque de devenir le système idéal pour ça.

SLU : On n’a vu que des LA8 dans les racks.

Olivier Gascoin : On a aussi quelques LA4X au dépôt mais comme on n’avait pas besoin d’avoir quatre entrées, qu’on a les presets d’installés et que qui peut le plus peut le moins…(rires)
Il est minuit, le chantier bat son plein et on décide de laisser avancer les équipes de De Pref qui doivent tirer leurs câbles, rouler la puissance et raccorder le Rio 3324 aux sources et surtout aux contrôleurs.

La Cour Marly est située dans l’aile tout à gauche de cette image du Louvre.

Quelques heures et beaucoup de cernes plus tard

A 14h, jour du défilé, on retrouve une Cour Marly immaculée où toute la technique a disparu au bénéfice des œuvres d’art et d’un grand nombre de petits bancs entourant les chemins qu’empruntent les 45 mannequins. Ces derniers répètent inlassablement leur parcours pour se le mettre dans les jambes en permettant aux équipes vidéo de travailler leurs angles. Aucun fil n’est visible ou presque et les 22 enceintes donnent un look extrêmement élégant à l’ensemble.

L’étage d’entrée de la Cour Marly avec, bien visibles, 3 Syva dont le style épuré se fond très bien avec les rares éclairages. Les ponts comme les alims ou gradas sont « enfermés » dans des boites en pléxi du plus bel effet.

Dès les premières notes de musique, Alain qui a la main sur le mélange et sur le Network Manager et Olivier Gascoin qui pilote la TC6000 pour masteriser les morceaux qui composent la bande son du défilé, taillent dans le grave. La musique est certes très riche en bas du spectre mais surtout Syva Low est définitivement efficace et le très grand volume réverbérant des lieux n’arrange rien. La première impression est « Woaw, ça envoie le bois »

De gauche à droite Olivier Gascoin, Cédric Montrézor de visite le jour du défilé et Alain Français. Les deux techniciens ont chacun un mac pour avoir la main sur le mélange, le système et le procesing TC. La femme de dos est un modèle qui répète et va être « accueillie » par un steady-cameur qu’on aperçoit tout au fond.

Alain a bien fait de distribuer sur 22 points sa diffusion, cela offre une bonne couverture et surtout ça permet de ne pas lâcher les chevaux. Syva est donné pour un SPL Max de 137 dB et on sent que ce ne sont pas des mots en l’air.

SLU : Vous avez dû calmer les 12’’…

Olivier Gascoin : Oui, à 84 Hz mais cela est dû au lieu et à 120 c’est plutôt la générosité de l’enceinte.

Alain Français : Cela dit, on est dans une configuration très particulière et très réverbérante. On excite les lieux avec 22 sources omni, cela prolonge le grave encore plus. On va sécher les basses avec la TC pour retirer un peu d’énergie aussi au programme musical qui en a beaucoup.

Le ramage laisse sur place le plumage

Au bout de quelques cycles de répétitions, le défilé ne dure qu’une quinzaine de minutes, le rendu devient très convaincant et le ratio grave / TR rentre dans les clous. Nul doute que les invités vont absorber une partie de l’énergie et vont encore améliorer le son d’ensemble.
Ce qui est certain, c’est qu’il va faut étudier le placement de ces enceintes par rapport au public, par exemple en les surélevant un peu ou en respectant une distance de quelques mètres. Leur puissance est très surprenante et sans commune mesure avec leur taille. Sans avoir pu pleinement juger leur rendu avec des sources de qualité, il est certain qu’elles sonnent bien et « mordent » comme une vraie enceinte de concert marron et pas comme une simple colonne. Impressionnante aussi, la polaire va réellement à 140° voire au-delà.

Nous irons rapidement écouter Syva dans de bonnes conditions à Marcoussis pour finir de découvrir ce produit attachant et malin qui manquait au catalogue de L-Acoustics…enfin, il manquerait aujourd’hui !

D’autres onformations sur le site L-Acoustics et sur le site De Preference

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