Les Démos de Best Audio

Leopard de Meyersound : petit format, gros son

On a à peu près tout dit sur le Leopard, le petit dernier de la famille Leo de Meyersound, tout sauf l’essentiel. Est-ce que ça sonne ?
Profitant des démos de Best dans le studio de Dushow, nous nous sommes glissés entre deux clients pour écouter ce petit monstre bien plus moderne qu’il en a l’air.

Bonne nouvelle, le régime, le numérique omniprésent et la petite taille de cette boîte n’ont pas impacté son potentiel, loin de là. Après Alice au pays des merveilles, voici Ludo au pays des décibels.

La configuration en place dans le studio Dushow. Pour une fois les bananes et les stacks de subs sont éclairés. Même trop ! Remarquez aussi les 1100-LFC de part et d’autre des stacks de 900-LFC

La configuration en place dans le studio Dushow. Pour une fois les bananes et les stacks de subs sont éclairés. Même trop ! Remarquez aussi les 1100-LFC de part et d’autre des stacks de 900-LFC

La gamme Line-Arrays de Meyer est désormais coupée en deux avec les trois LEO en tête de gondole et trois rescapés de la famille Milo pour faire la maille. Il ne faut pas être devins pour imaginer une dernière déclinaison vers le bas des LEO et la progressive mise à la retraite des « M ». On a même ce qui pourrait être son nom : Lynx !

MeyerSound Tableau

Un rapide coup d’œil montre l’avantage du numérique sur l’analogique qui a été l’apanage de cette marque durant de nombreuses années. Sans être officiellement le remplaçant du Mica, le Leopard fait aussi bien si ce n’est mieux dans le haut du spectre et n’est à peine en retrait qu’au milieu du grave, là où le couplage des têtes en fabrique des semis. La grande différence se mesure au niveau de la taille et du poids, donc en possibilité d’en accrocher plus à moteur égal et d’en transporter plus à encombrement égal. Des arguments en béton par les temps qui courent.

Le bon vieux Mica à l’aigu fin et ciselé mais à l’embonpoint certain face au Leopard

Le bon vieux Mica à l’aigu fin et ciselé mais à l’embonpoint certain face au Leopard

Comme le Mina qui a ouvert la voie, le Leopard peut donc désormais se frotter à la concurrence sans rougir au moment de passer sur la balance.
Meyer a totalement rattrapé son retard, et se place avec ce modèle, au niveau de la concurrence, malgré l’amplification et le processing embarqués.

Le Leopard, 10 cm plus profond que le Mica, mais 37 moins large et deux fois plus léger.

Le Leopard, 10 cm plus profond que le Mica, mais 37 moins large et deux fois plus léger.

Marc de Fouquières en visite dans le studio. Directeur technique du groupe Dushow, grand passionné de technique, intarissable source de savoir pour la chose sonore et mec en or quand on veut se coucher moins con que le jour avant. Il est ici sur son jouet, le Source Independent Marco ou SIM ;0)

Marc de Fouquières en visite dans le studio. Directeur technique du groupe Dushow, grand passionné de technique, intarissable source de savoir pour la chose sonore et mec en or quand on veut se coucher moins con que le jour avant. Il est ici sur son jouet, le Source Independent Marco ou SIM ;0)

Interrogé il y a quelques mois, Marc de Fouquières nous avait fait part de son enthousiasme et décrit quelques-uns des choix techniques très novateurs présents dans le Leopard et le sub qui l’accompagne, le 900-LFC.
Des choix qui n’impactent pas, selon lui, les performances de ce nouveau modèle.
Voir en cliquant sur ce lien l’interview de Marc De Fouquières par SLU

La fenêtre affichant l’état de chaque enceinte avec une représentation graphique par ampli

La fenêtre affichant l’état de chaque enceinte avec une représentation graphique par ampli

C’est donc avec beaucoup de curiosité que nous avons découvert cette enceinte ou plutôt 6 d’entre elles accrochées dans le studio de Dushow, complétées par un renfort de basses 900-LFC en tête de ligne et deux 900-LFC par côté au sol, le tout alimenté par la toute nouvelle S6L d’Avid.

En avant les décibels

Une partie des forces de Best. De gauche à droite José Chaves, chargé d’affaires, Matthieu Chenuil en charge du service après-vente et Sébastien Nicolas aussi chargé d’affaires.

Une partie des forces de Best avec de gauche à droite José Chaves, chargé d’affaires, Matthieu Chenuil en charge du service après-vente et Sébastien Nicolas aussi chargé d’affaires.

Le montage et le calage ont été effectués par les équipes de Best Audio, Sebastien, José, Cyril et Matthieu assistés par José Gaudin, un des spécialistes du support technique de Meyer. Inutile de vous préciser aussi que Marco qui parle le SIM couramment, est venu nous rendre visite.
Saluons enfin la présence de Stéphane Boutinaud, un batteur pro disposant d’un gros son dans ses baguettes et dans sa splendide DW.
Il a tapé des programmes variés et complets, permettant de juger du potentiel du système, et tout un chacun a eu le loisir de retoucher le mix de son instrument sur la S6L, ce qui nous a par exemple permis de calmer le pied de sa très grosse caisse qui s’est prise un peu pour Spoutnik dans le studio de Dushow.
Le premier contact avec les Leopard a lieu avec “The Curse”, un titre d’Agnès Oble qui porte en lui tout ce qui peut mettre à mal une enceinte : une voix puissante d’une redoutable précision, un violoncelle à l’archet bien râpeux, et enfin des pizzicati de cordes habillés d’une réverbe aussi dense que du miel sorti du frigo. Le constat est sans appel. Le Leopard est une fausse petite boite.

L’autre star de cette écoute, la S6L d’Avid, l’un des deux exemplaires en parc chez Dushow

L’autre star de cette écoute, la S6L d’Avid, l’un des deux exemplaires en parc chez Dushow

On demande à écouter le même titre sur les 12 têtes sans aucun renfort dans le bas. L’assise reste excellente et le violoncelle continue de creuser des sillons dans le béton du studio. Bien sûr les notes les plus basses manquent un peu de bave type « concert », mais sans plus. Le rendu est très cohérent et on sent bien le travail fait sur la phase qui tient entre +/- 30° entre 92 Hz et 18 kHz.

Dans le studio de Dushow, et de gauche à droite Stéphane Boutineau batteur professionnel, Sébastien Nicolas chargé d’affaires et enfin José Gaudin, un des spécialistes du support technique de Meyer basé en Europe.

Dans le studio de Dushow et de gauche à droite, Stéphane Boutineau batteur professionnel, Sébastien Nicolas chargé d’affaires et enfin José Gaudin, un des spécialistes du support technique de Meyer basé en Europe.

La dynamique de ce titre, certes masterisé mais gardant beaucoup de fraicheur dans ses attaques, est bien reproduite, avec surtout un très beau respect des timbres et absolument aucun son typé « renfort sonore ». On a le sentiment d’être face à un système plus gros.
Une petite dureté dans le haut médium nous pousse malgré tout à réclamer une écoute flat, ce qui améliore le rendu. José, qui connait parfaitement bien le système, nous propose de ne faire jouer qu’une boite pour savoir si le problème est lié à l’enceinte ou au couplage.
Une expérience intéressante et qui se révèle judicieuse puisque c’est bien le couplage des 6 têtes qui provoque localement et de près cette dureté. Gros avantage avec Meyer, n’écouter qu’une enceinte dans une ligne est possible et très simple à réaliser et, surtout, le son qu’elle produit est plaisant et équilibré tel quel.

TruePower et RealGrosSon

Une vue de détail des 900-LFC, des subs qui ne sont pas qu’une moitié de 1100-LFC mais bien des enceintes embarquant un 18’’ à double bobine et deux amplis, une stratégie visant donner plus de puissance au cône sans pour autant chuter trop bas en impédance avec une seule bobine

Une vue de détail des 900-LFC, des subs qui ne sont pas qu’une moitié de 1100-LFC mais bien des enceintes embarquant un 18’’ à double bobine et deux amplis, une stratégie visant donner plus de puissance au cône sans pour autant chuter trop bas en impédance avec une seule bobine

Le deuxième titre qui nous est proposé est “Everybody here wants you” de Jeff Buckley et RMS va voir ce qu’il va voir. Nous poussons le système dans ses limiteurs pour écouter la façon avec laquelle le félin retombe sur ses pattes quand on le maltraite.

Sonomètre en LEQ et en A, sur la longueur du titre on atteint les 110 dB avec une certaine grâce.
On n’ira pas jusqu’à dire que le rendu est naturel et qu’il respire. Manifestement, les 12 dB de dynamique que les limiteurs mettent de côté sont entamés, mais le procédé TruePower, embarqué dans chaque boîte, veille au grain, et à 110 dBA, on ne risque pas encore de se prendre les membranes sur la tête.
Pour mémoire, la trouvaille de TruePower est de mesurer à la fois la tension et l’intensité et donc de déterminer avec précision la puissance dissipée dans chaque bobine, ce qui revient à tenir compte de l’impédance, de l’échauffement et des caractéristiques de chaque HP.
Cela permet de tirer sans risque le meilleur de chaque transducteur, et de s’autoriser des crêtes et donc des pics de dynamique bénéfiques au son.

Interrogé à ce sujet, José Gaudin confirme : « A l’auditorium Miles Davis à Montreux, une jauge de 4000 personnes, il y a 10 Leopard par côté. Tous les jours c’est la même rengaine.
-C’est trop petit, cela ne va jamais marcher-.
Je me souviens qu’au début je n’en menais pas large, mais après avoir fait passer Grand Nation et James Blake, on a retrouvé le sourire. »

Quand des peaux parlent à des membranes

Place à présent à Stéphane Boutineau dont je recommande à tous les batteurs un peu flemmards question exercices, son site Apprendre la batterie (voir lien en fin d’article). Allez directement à l’indépendance jazz et n’oubliez pas votre tisane pour vous calmer !

La DW de Stéphane Boutineau en mode prise de son bien bardée de micros

La DW de Stéphane Boutineau en mode prise de son bien bardée de micros

Dès les premières mesures sur la DW, la sensation reste la même. La dynamique a beau être plus que présente, le Leopard trace sa route avec une plénitude, un impact et une facilité de grosse boîte, la même qu’avec les sources masterisées, une polyvalence très appréciée et pas toujours si évidente ailleurs. J’avoue ne pas avoir été spécialement séduit par le montage proposé avec le 900-LFC en tête de ligne dont le comportement, omnidirectionnel n’a pas grand-chose à voir avec la directivité du grave produit par les 6 têtes, et ne s’accorde pas idéalement bien avec les subs au sol.

Il est possible aussi que le studio de Dushow mette quelques fréquences en avant ; le fait est que j’ai naturellement filtré le pied avec le coupe-bas de la S6L et lui ai donné plus d’attaque et de niveau ce qui s’est révélé très agréable à l’oreille. Pour être tout à fait sincère, ce qui a manqué c’est un bon bassiste, une idée à creuser pour la prochaine fois. On a des noms ;0)

Facile, dynamique et très agréable à l’oreille, la petite dernière de Meyer a tout ce qu’il faut pour séduire les intégrateurs comme les prestataires. Si tout le monde connaît les avantages de la proximité des étages de sortie avec les haut-parleurs, nombreux sont encore ceux qui préfèrent garder les amplis à portée de clé Allen en cas de défaillance, surtout sur le vieux continent.
Pas fiable Meyer ? Cela fait des années que des jazzmen s’évertuent à défoncer sans y parvenir, les boîtes qui garnissent les légendaires piliers d’un club de la rue des Petites-Ecuries. Hein ? Mais non je ne l’ai pas dit ;0)

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