Nouveauté Prolight + Sound 2015

Meyer Sound dévoile le Leopard et le 900 LFC, interview de Marc de Fouquières

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Le moins que l’on puisse dire c’est que chez Meyer Sound on est barbu de père en FOH, preuve en est la présence sur le stand de John Meyer en personne et de Big Mick Hughes mixeur d’élite, un bon mètre de poils à eux deux.

Mick Hughes dit Big Mick, 55 ans dont 31 au service de Metallica en compagnie de Marco sur le stand Meyer. Son dernier crédo est de faire le son en démarrant par les micros chant et ceux non sujets aux portes de bruit et de finir par ceux collés aux instruments et souvent pris par des expandeurs. Le raisonnement est imparable puisque le son de la scène influera ainsi le mix dès le départ et pas uniquement à la fin quand tout est en place.

Mick Hughes dit Big Mick, 55 ans dont 31 au service de Metallica en compagnie de Marco sur le stand Meyer. Son dernier crédo est de faire le son en démarrant par les micros chant et ceux non sujets aux portes de bruit et de finir par ceux collés aux instruments et souvent pris par des expandeurs. Le raisonnement est imparable puisque le son de la scène influera ainsi le mix dès le départ et pas uniquement à la fin quand tout est en place.

On est magicien aussi car…barbutruc, voilà que dans la famille Leo arrive un Leopard svelte et nerveux, amplis en « classe D » oblige et un nouveau sub bodybuildé et conçu pour lui, le 900 LFC. Qui mieux que Marco peut nous les décrire…

Un des stacks servant de décor au stand Meyersound au PL+S 2015. Trois Leopards placés sur un 900 LFC.

Un des stacks servant de décor au stand Meyersound au PL+S 2015. Trois Leopards placés sur un 900 LFC.

SLU : Que peut-on dire du Léopard, que c’est tout d’abord la réussite d’une amplification en classe D chez Meyer dans un système enfin plus puissant que le Mina ?

Marc de Fouquières (Directeur technique du groupe Dushow et de Best Audio, importateur de Meyer Sound en France) : Oui, entre autres on pourrait dire ça. Ce nouveau produit nous plait beaucoup car il allie à la fois l’innovation technologique par le biais d’une alimentation à découpage à rails de tension variable, ce que l’on appelle de la Classe D, dans un ampli en quelque sorte analogique, et qui va délivrer le courant aux haut-parleurs en pure classe AB et du coup, par la variation des rails de tension, il va dissiper très peu de puissance.

C’est une topologie proche de ce qu’exploitent d’autres fabricants. L’avantage est de disposer d’une puissance très importante dans une masse extrêmement réduite, ce qui intéresse forcément les prestataires que nous sommes.
Avoir à poids quasi égal avec d’autres constructeurs, des enceintes aussi puissantes et qui ne demandent pas d’amplification externe, est un vrai plus.

Le gain de poids sur le reste du catalogue Meyer est bien réel puisqu’elle ne pèse que 33,6 kilos, ce qui la place dans la moyenne haute de ses « adversaires » sur le marché comme les Kara à 26 kg, les S10 à 27 kg, les V12 à 34 kg, ou les STM M28 pesant 37 kg, toutes passives contrairement à la Leopard. Meyer semble conscient de ses progrès puisqu’il affiche fièrement n’avoir besoin que d’un moteur de 500 kilos pour lever 6 têtes et deux subs 900 LFC.

Un ampli ? Pour quoi faire…

SLU : Quels sont les avantages les plus évidents d’embarquer la puissance ?

Marc de Fouquières : C’est simple. Le rack d’ampli reste pour nous une plaie. Ca l’a toujours été et ça le restera car c’est source d’erreurs ne serait-ce que via un mauvais preset ou une erreur de câblage. Envoyer le signal de grave dans le HP d’aigu, c’est la casse garantie. La polyvalence actuelle où tout peut aller avec tout, dans un parc comme le nôtre, implique nombre de manipulations ou d’adaptateurs. Tu comprends bien que si une erreur peut être faite, tôt ou tard elle le sera.

Un détail de la face arrière du Leopard. Les clients Meyer ne devraient pas être dépaysés. Les nouveau venus non plus !!

Un détail de la face arrière du Leopard. Les clients Meyer ne devraient pas être dépaysés. Les nouveau venus non plus !!

Quand Meyer a installé la puissance dans ses boîtes, nous avons été nous comme tant d’autres d’abord dubitatifs, puis les MSL4 et les UPA qui ont été les premières enceintes amplifiées nous ont convaincus de la validité de cette technologie.

Aujourd’hui nous retenons le fait que cela rationalise notre activité et nous permet de concentrer notre énergie ailleurs. A l’échelle de ce qui se passe sur la lumière. Quand tu as une lyre motorisée et que tu ne la branches qu’à l’aide d’un PowerCON et un DMX 5 broches, c’est quand même plus simple à mettre en œuvre que lorsque tu as des gradateurs qui sont en bas, qu’il faut piloter avec des câbles de grosse section. Tu dois mettre en œuvre un ensemble de matériel plus complexe et lourd que lorsque tout est dans la boîte

SLU : Pour en revenir au poids de Leopard, est-ce que des concessions ont été nécessaires au niveau des matériaux pour en arriver là ?

Marc de Fouquières (affirmatif) : Aucune concession n’a été faite sur la qualité du résultat et donc des moyens mis en oeuvre. Meyer a gagné son pari, et je lui tire mon chapeau. Je ne cite personne mais dans une Leopard le saladier n’est pas dans le moulage d’une ébénisterie par ailleurs en plastique. (rires !)

SLU : Parle-nous de cet ampli embarqué, la technologie paraît très intéressante…

Marc de Fouquières : Je veux bien, mais je n’ai pas eu encore la possibilité d’y jeter un coup d’oeil, je ne fais donc que répéter les quelques infos que John (Meyer NDR) m’a données. Connaissant l’ingénieur qui a conçu ces étages, il recherche avant tout la simplicité et la réduction du nombre de composants actifs entre celui qui émet le courant et la bobine du HP qui le reçoit. Ils ont été plus loin qu’ils n’ont été jusqu’à présent dans cette quête.
Si l’on prend par exemple des transistors IGBT, avec des rails de tension variable, il n’y a pas de dissipation de chaleur en absence de signal. Quand il n’y a pas de signal, il n’y a pas de tension. Dans un classe AB simple, les rails sont immuables, toujours en position +/- admettons 30 volt, alors que là, les rails changent de valeur. Quand il n’y a pas de signal, disons pour simplifier qu’il n’y a pas de rail. C’est une topologie simple mais très bien trouvée. Depuis quatre ans chez Meyer, on peut parler d’un concours de simplification.

SLU : La Mina a ouvert la voie ?

Marc de Fouquières : Oui d’une certaine façon, mais elle ne peut pas être comparée pour autant car elle dispose d’un étage analogique sur l’amplification.

Un détail du rigging du Leopard faisant intervenir une action devant et derrière en fonction de l’angle recherché

Un détail du rigging du Leopard faisant intervenir une action devant et derrière en fonction de l’angle recherché

SLU : Le filtrage du Leopard reste analogique ?

Marc de Fouquières : Non, le traitement du signal est numérique. Ce sont les mêmes processeurs que ceux présents dans les Galileo. La seule boîte qui garde 100% d’analogique est la Leo-M. A partir de la Lyon on rentre dans une nouvelle ère où, grâce au traitement numérique, on parvient à faire des choses qui sont impossibles en analogique.

SLU : Le guide d’onde de la Leopard bénéficie de l’expérience acquise pour les deux autres enceintes de la gamme Léo ?

Marc de Fouquières : Oui absolument. Le moteur 3 pouces est raccordé à un adaptateur manifold retravaillé, celui-là même qui permet de créer le front d’onde isophase et notamment en utilisant des logiciels de décomposition par éléments finis. Le résultat est une amélioration du couplage entre deux haut-parleurs qui sont forcément séparés de plus d’une longueur de sortie de trompe, ce que l’on appelle le coefficient de remplissage. Cela limite les interférences au pied du stack ou en dehors de la zone de couverture mais proche de celle-ci.

Sans toroïdal et tour de reins, ça sonne ?

SLU : As-tu pu écouter cette nouvelle tête ?

Marc de Fouquières : Oui bien sûr. Des gens de chez Meyer sont chez Dushow dans notre studio depuis quelques jours, j’ai donc pu l’écouter et la mesurer dans tous les sens.

SLU : Et alors ?

Marc de Fouquières : Ca mesure bien et ça sonne très bien, évidemment. On sent exactement ce que l’on perçoit sur le Lyon et le Leo, à savoir une incroyable capacité dynamique liée sans doute à la capacité qu’a l’alimentation à délivrer des tensions instantanées faramineuses, et comme les étages de puissance derrière suivent, cela donne un son très percussif. Même si le régime moyen consommé n’est pas très élevé, la musique n’étant faite que de ça (de crêtes), le Léopard s’inscrit donc parfaitement dans la ligne des produits que Meyer a toujours fabriquée, conçus pour faire de la musique et pas du bruit.

SLU : En parlant de gamme et de positionnement au sein de celle-ci, comment se situe le Leopard. Est-ce que par exemple le Lyon rend 3 à 4 dB au Leo et le Leopard en fait autant avec le Lyon ?

Marc de Fouquières : Il faut regarder dans le MAPP Online. La différence entre chaque enceinte est légèrement supérieure mais à l’écoute et à la mesure, le Leopard a beau être une toute petite enceinte, il remplace avantageusement le Mica tout en étant deux fois plus petit en face avant. Le médium-aigu notamment est même un petit peu supérieur à celui reproduit par le Mica. Seul le milieu du grave est à peine en retrait mais comme c’est la partie du spectre que tu vas soulager en additionnant des boites, le problème est réglé.
Meyer a par ailleurs fait le choix d’avoir des courbes de pré-conformation sur les enceintes. Le but n’est pas qu’elles apparaissent droites dans MAPP online, quelque chose qui n’intéresse personne car en plus il n’y a que moi qui regarde MAPP online (rires !!) mais bien qu’assemblées par 6 et alimentées en signal, elles sortent une belle courbe avec de l’énergie parfaitement exploitable et allant de 63 à 20 kHz, oui j’ai bien dit de 63. On descend un tiers d’octave plus bas que des Mica (qui en plus disposent de HP de 10 pouces contre des 9 NDR).

18 pouces et deux bobines

Le sub 900 LFC et son imposante armature de levage. Rien de bien nouveau ici, c’est du robuste.

Le sub 900 LFC et son imposante armature de levage. Rien de bien nouveau ici, c’est du robuste.

SLU : Comment se marie le 900 LFC ?

Marc de Fouquières : Tu l’ajoutes au sol, un par côté et c’est déjà bien assez pour tout faire.

SLU : Meyer semble, pousser le montage en tête de ligne et par deux. 6 Leopard et deux 900 sur un moteur d’une demi-tonne.

Marc de Fouquières : Bien sûr, je recommande aussi l’accroche quand c’est possible, mais la difficulté aujourd’hui est que les utilisateurs veulent des subs en l’air et au sol et en faisant cela, il se créé des interférences.

Si toutefois on devait utiliser des subs accrochés et d’autres stackés, je recommande de les joindre par en bas en faisant une colonne démarrant depuis le sol, une solution qui a le mérite d’être la moins interférente et la plus efficace. Ce n’est que mon avis personnel quand cela est possible car on sait tous que la scénographie prend toujours le pas sur le son et non l’inverse.

Un stack potentiellement très bruyant car raccordé…

Un stack potentiellement très bruyant car raccordé…

SLU : Il semblerait à la lecture des rares infos aussi liminaires que préliminaires que le HP de 18 pouces équipant le 900 LFC est tout nouveau car disposant de deux bobines séparées et donc de deux amplis…

Marc de Fouquières : Oui, apparemment c’est comme ça que ça fonctionne, c’est ce que l’on m’a laissé entendre mais ici encore, n’ayant pas démonté, je ne peux le confirmer. Je sais en revanche que cette technologie permet d’avoir des courants très élevés et en particulier permet d’employer un HP très peu résistif, d’où l’idée d’avoir deux bobines qui permettent de multiplier par deux la quantité de courant, sans être obligé de créer un ampli capable de supporter le court-circuit.

SLU : C’est donc réellement un nouveau HP comparé à ceux qui équipent le 1100 LFC…

Marc de Fouquières : A mon avis, il doit certainement en retenir la masse magnétique qui est superlative. Le 18 pouces du 1100 ressemble à tous les HP du monde, pèse comme tous les HP du monde mais en lieu et place d’un aimant en ferrite il embarque le même en néodyme. Je n’ai pas mesuré le facteur de force que tu peux en sortir mais il doit être démentiel.

Invasion de Leopards

SLU : A-t-on une idée de la date des premières livraisons de ces deux nouveautés ?

Marc de Fouquières : On devrait avoir les premières enceintes vers la dernière semaine de juin mais Meyer risque d’être un peu à la peine car le succès semble être au rendez-vous.

SLU : Il y a des affaires à faire chez Dushow pour écouler vos stocks de Mica !

Marc de Fouquières : On s’en sert encore donc, dans cette période de transition entre ces deux systèmes, la réponse est non ! On a déjà tout loué donc on ne va pas les vendre maintenant (rires !).

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