Quand un album sonne mieux sur scène que sur CD, malgré une salle assez capricieuse et un système loin d’être terrassant, on ne peut que s’incliner devant l’artiste car tout vient de là et de son ingé son car tout passe par là. Oui elle n’est pas faite pour le live. Oui par moments elle fout les jetons. Il n’empêche que la dernière config Pro Tools d’Yves crache un gros son, très gros. Une configuration aussi simple à gérer que Soyouz les yeux bandés…Ehh oui, il a encore frappé !!

Pour celles est ceux qui ne connaitraient pas Yves, attendez j’ouvre une parenthèse : ”combien coûte une baguette ?” Yves : ”un franc cinquante ?” Bon, vu sous cet angle on comprend mieux. Yves Jaget ne peut donc pas faire comme tout le monde. Depuis toujours il défriche, invente et innove, au point d’en être devenu l’exemple à suivre ou à ”sniper”. Continuant sa collaboration avec Christophe Willem pour qui il a travaillé sur Caféine, il l’accompagne pour son tour 2012 des casinos Barrière. Nous le retrouvons à Deauville pour une date sentant bon le varech, et où sur toutes les interviewes on entend crier les mouettes (véridique NDR)

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SLU : Christophe et toi ce sont des retrouvailles, en revanche jusqu’à présent vous n’aviez collaboré qu’en studio.
Yves Jaget (YJ) : J’aurais dû l’accompagner sur scène lors de sa tournée précédente, il me l’avait demandé. Mais pour diverses raisons liées à ses musiciens, ça ne s’est pas fait. Christophe étant un artiste extrêmement fidèle, il a repensé à moi pour cette tournée, et a été jusqu’à faire déplacer un showcase de son nouvel album Prismophonic auquel je n’ai absolument pas participé pour tomber pile lors de deux jours off de la tournée de Zazie où j’officiais. C’est rare ! Il est très fidèle et tout autant exigeant, ce qui est normal pour quelqu’un d’aussi bon mais peut se révéler difficile pour certains. Ca galope dans sa tête ! C’est un artiste qui fait totalement confiance, demande la réciproque et est ouvert. Il est très à l’écoute. Si tu lui dis tous les soirs qu’il a été terrible, ça ne va pas le faire surtout les soirs où justement il sait qu’il a été en dedans, et s’attend à ce que tu le lui dises et pointes précisément le problème. Je sors d’une tournée en wedges, et vocalement tu es gagnant car tu obliges l’artiste à se trouver dans une matière et une énergie, et pour cela à donner plus et constamment pour s’entendre. Les ears apportent trop de confort, et te laissent t’enfermer dans ton monde. Souvent je réclame du jus à Christophe, et il suffit qu’il retire une oreillette pour s’en rendre compte et envoyer plus. Les ears ont cela de pervers qu’en plus ils fonctionnent raccordés à une console à mémoire qui est programmée pour redonner du gain sur certains titres, et conforter encore plus l’artiste dans son économie vocale. Il n’a plus aucun effort à faire. Les mots ont du mal à sortir, et du coup on se retrouve parfois à accrocher avec la façade, ce qui paradoxalement arrive moins souvent avec des wedges ! Heureusement Christophe est très à l’écoute et corrige facilement cette tendance.