Où l’on retrouve Derya Uzun, Ingénieur du son, en train de se demander si les voix d’enfants et les chants d’oiseaux pas vraiment en place sont bien dans le titre qu’il tente vaillamment de mixer à la maison.
SLU : Quels sont vos secteurs et zones d’activités ?
Derya Uzun : Live FOH, Enregistrement et mixage studio
Comment allez-vous, vous et vos proches ? Êtes-vous touchés par le virus Covid-19 ?
Par chance ma petite famille et moi même nous portons bien. J’ai par contre du côté de la belle famille de ma sœur un proche en réanimation actuellement.
Où êtes-vous ?
Je suis à la maison, avec ma femme et mes deux enfants, à Tours.
Quel a été pour votre activité l’impact de cette pandémie avant le confinement ?
J’étais dans une période après avoir énormément tourné, de réflexion sur mes projets à venir. En ce début d’année je prenais le temps d’élargir mes réseaux professionnels, de rencontrer de nouveaux interlocuteurs et artistes en vue de projets futurs ainsi que d’effectuer des prestations ponctuelles en live et en studio. Le début de la pandémie à très vite fragilisé et ralenti l’ensemble.
Et depuis le confinement ?
Arrêt total des activités mis à part quelques mixages qu’ils me restait à effectuer.
Quels ont été les principaux projets annulés ?
Enregistrement studio, sortie d’album.
Quels sont les projets reportés, et à quelle échéance ?
Je travaille depuis l’automne dernier avec Barry Moore, un jeune artiste irlandais très talentueux produit par Maxime Nucci. Nous devions reprendre la tournée au printemps et enchainer avec la saison de festivals jusqu’au mois d’août. Son premier album devait également sortir par la même occasion. La production envisage un report à partir d’août et septembre mais on a très peu de visibilité sur le live actuellement.
Je pense que beaucoup de festivals vont malheureusement être annulé cet été, ça va être pour tout le monde une période très, très compliquée. En dehors du live, tout ce que j’avais amorcé avant le confinement est en stand-by.
Quel est l’impact économique pour vous ou votre société, cela risque-t-il d’impacter votre avenir de façon permanente ?
L’impact dépendra de la durée de cette épidémie mais il sera important. Notre métier a été un des premiers à être touchés de par les restrictions des rassemblements et j’imagine que l’on fera partie des derniers à repartir pour ce qui est des grands concerts. Il va falloir tenir un certains temps et faire preuve d’imagination et de courage pour passer ce cap !
Quelles sont vos activités personnelles durant ce confinement ?
Je me suis transformé en professeur pour mon fils de 8 ans et c’est une expérience très intéressante (rires). J’écoute toujours autant de musique, je lis beaucoup, je cuisine encore plus que d’habitude (j’adore ça), je viens de terminer le potager, j’apprends à bricoler et je commence chaque journée par un footing très matinal. J’essaie au maximum de m’écarter du digital et de profiter du quotidien. Je contacte également régulièrement l’ensemble de ma famille et de mes amis proches.
Comment occupez-vous votre temps professionnel ?
Ce n’est pas évident en ayant tout le monde à la maison de se concentrer sur un mix (rires). J’essaie malgré tout de continuer à apprendre et à expérimenter. J’en profite également pour continuer à me former, il y a beaucoup d’initiatives de la part des fabricants et de différents organismes en ce moment sur le web. Je garde le contact avec l’ensemble de mon réseau tout en essayant de dessiner une vision pour la suite.
Quelle est la première chose que vous allez faire en sortant du confinement ?
Retrouver ma famille que je n’aurai pas pu voir durant tout ce confinement et grand apéro avec les amis !
Voulez-vous partager des initiatives ou soutiens créés durant le confinement ?
Tout soutien aux personnels soignants est le plus important. Idem pour les personnes âgées, nous les aidons au niveau de notre quartier pour faire leur courses de première nécessité.
Avez-vous des questions ou des conseils à formuler ?
On ne va pas être tous égaux par rapport à cette crise sanitaire. Il va donc falloir être unis et solidaires pour sortir de tout cela par le haut et ne surtout pas continuer à développer l’individualisme à outrance.
Avez-vous une anecdote surprenante à nous détailler ?
Habitant en plein centre ville, jamais je n’avais entendu un tel silence à certains moments de la journée. La nature reprend également ses droits, le chant des oiseaux me réveille à présent chaque matin.
Nous ajouterons chaque jour les souvenirs qui nous parviendront via le questionnaire à télécharger ici.
Et nous l’envoyer avec un selfie au format paysage sur l’adresse mail [email protected]