CLF Lighting: un ADN de prestataire

La marque CLF Lighting, issue des demandes d’un gros loueur hollandais, Rent-All, est emblématique d’une évolution de la notion même de marque, puisque issue non pas d’un besoin d’affirmer la création de nouveaux concepts mais d’adapter ce qui peut se sourcer le mieux et surtout le plus répétitivement possible, aux besoins d’un loueur/prestataire en particulier, puis d’amortir cette recherche et ces tâtonnements sur un plus grand nombre de clients utilisateurs.

Un light show dominé par l’Electro, avec du matriçage et des murs à leds.

On s’aperçoit que la force de frappe d’un tel mastodonte, qu’on peut traduire prosaïquement par quantités d’achat et épuration des gammes lorsqu’elles sont trop étendues ou illisibles, se traduit par des prix assez serrés, et un intérêt assez poussé pour tout ce qui est accastillage, astuces d’accroches, éventuellement renforcement mécanique ou conception de flight-case. L’aspect pratique et ergonomique est donc mis en avant, ce qui paraît logique vu le pedigree des concepteurs issus d’une maison mère forcément orientée « terrain », voire « tout-terrain ».

Remco Pouwels, responsable marketing chez CLF Lighting.

Du coup, sur le salon Prolight+Sound à Francfort, nous retrouvons Remco Pouwels, de CLF Lighting, sur un stand assez grand, mais surtout situé juste en face de celui de Rent-All, non pas dans un des halls dévolus cette année à la présentation du matériel lumière, mais dans un hall un peu « fourre-tout » avec des stands de (gros) loueurs, et beaucoup de murs d’écrans à leds.

Le côté pratique (montage de deux stands d’un coup) semble avoir primé aussi… D’autant plus que, cerise sur le gâteau batave, un light-show se déroule à intervalles réguliers tout au long de la journée sur un stand situé juste de l’autre côté de l’allée.

SLU : Commençons par un modèle de projecteur décoratif que nous avions découvert en France sur le stand Eclalux lors du salon JTSE l’an dernier, l’Apollo.

En première ligne, la famille des trois modèles Apollo, désormais au complet. En arrière-plan au fond du stand, le grand assemblage Apollo 7, non, ce n’est pas une capsule spatiale…

Remco Pouwels : Cette fois, il a deux petits frères. Les trois modèles reprennent le principe du « 3 en 1 », il y a un « bulbe » central et un effet de réflexion à l’intérieur du projecteur.
On a toujours une couronne de leds apparentes sur le bord du « chaudron », pilotable par segments ou d’un bloc. Selon les trois modèles, seules les puissances diffèrent, et bien sûr, en fonction des modes de pilotage choisis, le nombre de canaux DMX. Et bien sûr, on peut fournir toutes sortes d’attaches, Oméga, etc.

Le nouveau Par à leds Conan, pas si barbare et plutôt sophistiqué !

SLU : CLF Lighting a commencé sa carrière, pas si vieille, par tout un choix de Pars à leds, dont le plus connu maintenant qui s’appelle le Yara. Cette année est-ce que cette gamme s’étoffe ?

Remco Pouwels : Absolument, on propose le Conan, qui comporte douze leds Osram RGBW 10 W de dernière génération et un zoom bien linéaire de 11° à 58°.
Sa forme est biseautée à l’arrière et le panneau de raccordement des câbles est incliné, ce qui permet de totalement masquer les embases et donc les arrivées de câbles lorsqu’on l’utilise en Wall Wash vertical (en « pot à lumière », NDLR), par exemple le long d’un mur ou d’un pilier, c’est d’autant plus facile avec sa double lyre.

SLU : D’autres astuces qui le distingueraient de nombreux concurrents ?

Remco Pouwels : A part un nez optionnel anti éblouissement, comme tous les produits CLF Lighting désormais, il est compatible, non seulement avec des crochets standards, mais aussi avec un clamp « Quicklock » qu’on a développé, avec un principe de quart de tour très proche d’un Oméga, mais sur un seul insert.
Et dans le même encombrement, on peut lui insérer un récepteur DMX sans fil, au standard suédois W-DMX® de Wireless Solution. On a de plus en plus de projecteurs équipés en natif avec cette fonction, par exemple les gros changeurs de couleurs Ares IP65.

Un Ares avec ses accessoires rangés avec soin.

SLU : Ca tombe bien, parlons des Ares, la famille s’agrandit aussi on dirait ?

Remco Pouwels : Oui, on avait déjà le Ares d’origine avec ses 36 grosses leds calibrées pilotables au besoin en quatre secteurs indépendants. Voici son petit frère le Ares XS, avec 18 leds et 3 secteurs indépendants si besoin.
Dans les deux cas, on a bien musclé l’offre des accessoires avec des volets 4 faces fournis d’origine, et des filtres diffuseurs rapides Smart Filter System 36,6°, 54,2°, 82,7° et ovalisant 63,6° x 21° sur système à glissière. Et bien entendu, vu notre parcours, on a bien soigné les rangements dans le flight-case…

Pour éclairer des parois en hauteur, le LedWash XL, présente l’originalité d’avoir deux rangées de leds avec des optiques différentes, une en 50° pour le bas du mur, l’autre en 30° pour monter en haut de la paroi, et les deux barres sont rotatives manuellement à volonté. On l’a un peu remanié, maintenant on peut utiliser des Quicklock si on veut aussi s’en servir en accroche pour du Blinder à double faisceau. Mais la vraie nouveauté cette année c’est la LedBar Pro, avec le pilotage individuel des 10 grosses leds RGBW en IP65.

Poseidon : Mister Beam.

SLU : Terminons par des machines qui bougent

Remco Pouwels : Comme notre modèle précédent (mais plus petit), la lyre Beam Aorun était devenue un standard des festivals techno, électro, et autres, on a poussé un cran plus haut avec la Poseidon Beam.
Elle est équipée d’une lampe à décharge HRI de 330 W, d’une trichromie et d’un double prisme pour multiplier ses effets. Et comme un nombre croissant de ces festivals sont en plein air, elle est IP65.

SLU : Durant le light-show j’ai remarqué des effets de matriçage assez sympas, c’est l’autre nouveauté « à roulettes » ?

Remco Pouwels : Oui, c’est le Stinger, une matrice de 6 x 6 points, montée sur lyre à rotation infinie. Evidemment on l’utilise pour matricer, mais quand on envoie d’un coup les 36 leds RGBW en 6°, ça fait un beau faisceau !

Le Stinger vu de ¾ face…

Et l’originalité réside à l’arrière, avec une face réfléchissante, un peu bombée, et découpée en 36 petits miroirs.
Les effets sont très intéressants quand on commence à « renvoyer » la balle entre un Stinger et le dos d’un autre Stinger ! Et cette face arrière est détachable, si on veut rester discret…

… et l’arrière avec la face réfléchissante (détachable).

On a ajouté des petites leds en blanc froid entre les optiques (et sur les côtés) ce qui permet d’envoyer 49 petits éclairs. On appelle ça l’effet « Twinkle » (scintillement, NLDR).
Bien entendu, il y a des macros aussi bien pour les 36 sources RGBW que pour les 49 petites diodes blanches. Toutes les sources sont aussi pilotables indépendamment en Art-Net, pixel par pixel, sur deux couches, donc.

Plus d’infos sur le site La BS et sur le site CLF Lighting

 

Crédits -

Texte et Photos : Bruno P. Souchaud.

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