Jazz à la Villette en L-ISA

30 000 spectateurs ont afflué 11 jours durant à la Cité de la Musique de Paris début septembre pour Jazz à la Villette 2121. Ils ont ainsi pu redécouvrir la Salle des Concerts et apprécier des performances d’artistes en L-ISA grâce à Emmanuelle Corbeau qui a souhaité bénéficier du son immersif pour leur retour après un long hiatus.

La Cité de la Musique, désormais associée à la Philharmonie de Paris, a été l’un des lieux phares du festival. Emmanuelle ‘Manue’ Corbeau, adjointe au chef du service audiovisuel de la Philharmonie de Paris, a été en charge du déploiement de L-ISA dans la Salle des Concerts de la Cité de la Musique.
« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai été fascinée par la spatialisation du son, mais être ingé retours n’offre pas beaucoup d’opportunités de jouer avec cette technologie, à part étudier certaines recherches binaurales disponibles à l’époque », explique Manue.

Emmanuelle Corbeau

« Lorsque j’ai rejoint la Philharmonie de Paris en 2015 en tant qu’ingé face résident, cela m’a ouvert un nouveau monde de possibilités en son spatialisé.
Un jour, un de mes amis qui mixait un Bubble en 23.1 pour L-Acoustics Creations a mentionné qu’il était beaucoup plus facile de travailler avec L-ISA « parce que tout était si naturel ». Cela m’a vraiment donné envie de mettre la main sur la technologie de L-Acoustics et de faire ma propre expérience.

Après avoir vu quelques démos L-ISA sur des salons et des démos, Manue s’est d’abord inscrite à un cours dédié au son spatialisé avec le CFPTS (Centre de Formation Professionnel de Technique de Spectacle) où elle a pu avoir un aperçu général des technologies spatialisées, avec Etienne Corteel de L-Acoustics enseignant la section L-ISA.
Elle a ensuite vécu son premier show avec L-ISA à la Cité de la Musique en 2019, menant l’ensemble du projet avec le soutien de la marque. « Il s’agissait d’un concert de musique électronique et cela a été un grand succès à tel point que cela m’a donné envie de réutiliser ce système ! » s’exclame Manue.

Arnaud Delorme

Elle et l’équipe de la Philharmonie ont ensuite exploré le potentiel du mixage et de la configuration L-ISA, en participant à une session de formation dirigée par le responsable des projets d’application de L-Acoustics, Arnaud Delorme.
L’opportunité de mettre en pratique leur formation s’est présentée avec le festival Jazz à La Villette de cette année, un événement parfait pour ouvrir les artistes à de nouvelles perspectives et offrir une expérience d’écoute très naturelle et dynamique aux fans de jazz.

La Philharmonie dispose en fixe de systèmes K2 et Kara. Cela a permis à Manue d’en utiliser les Kara au sein de la Salle des Concerts de la Cité de la Musique, en complétant ce parc grâce à Audiolive, afin de disposer d’un système L-ISA complet.

De plus petites boîtes supplémentaires ont été utilisées comme compléments frontaux virtuels, une nouvelle fonctionnalité de L-ISA qui crée une réplique virtuelle du système de scène pour les premiers rangs, là où la couverture croisée ne peut pas être physiquement réalisée. Ce nouvel algorithme positionne les objets audio très près du plateau, améliorant ainsi leur discrimination, la couverture et la cohérence des niveaux.


Le système L-ISA complet dont les huit Kiva II en charge pour 6 d’entre elles de mettre en œuvre le nouvel algorithme créant des « Spatial Fills »

N’ayant qu’une journée pour tout installer, Arnaud Delorme a donné un coup de main à Manue sur le déploiement du système. « Bien que ma formation me permette de gérer la configuration, c’était un sentiment agréable de savoir que j’avais un » filet de sécurité « en cas de problème », ajoute-t-elle.
« L’équipe de L-Acoustics est toujours prête à fournir du support technique, en particulier avec L-ISA, mais pour être honnête, mon travail était facile ici », explique Delorme. « Emmanuelle a tout très bien géré, de la conception au mixage, grâce à son talent et au caractère intuitif de L-ISA qui permet de passer facilement du gauche-droite à une configuration immersive. »

La configuration finale de la Salle des Concerts de forme ovale comprenait un système principal L-ISA en cinq lignes de huit Kara chacune avec deux clusters de deux A10 (une Wide, une Focus) en out-fill. Huit Kiva II, régulièrement espacés sur le devant de la scène se chargeaient des premiers rangs, les six centraux complétant le système Scène pour offrir une immersion virtuelle aux spectateurs les plus proches et les deux en bout de plateau à cour et jardin pour les sièges sur les côtés. Enfin quatre 115XT réparties uniformément autour de de la salle au-dessus du niveau du balcon, ont fait office de surround.

Le système scène, 40 Kara, complété par 4 KS28 en cluster central et cardioïde.

Manue Corbeau a accueilli les mixeurs tout en prenant la console pour certains artistes venant sans technicien. « J’ai mixé deux performances très différentes : l’une était un quatuor de jazz avec un son très naturel, l’autre une performance avec beaucoup d’énergie où un gros SPL était nécessaire. Un avantage majeur pour les deux est que le mix par objets est beaucoup plus facile à traiter pour le cerveau, par rapport à la stéréo, et offre une expérience d’écoute beaucoup plus agréable. »

Le L-ISA Controller avec, au second plan, une Heritage-D 96.

Certains des ingés son accueillis ont été particulièrement satisfaits de la facilité d’utilisation du contrôleur L-ISA et de la manière dont ils pouvaient placer et démasquer les sources.

« L’un d’entre eux en particulier mixait une performance très forte, qui fonctionnait exceptionnellement bien en L-ISA, car avec plusieurs sources, il est facile de passer d’un SPL faible à élevé sans que cela ne fatigue les spectateurs, ce qui l’a vraiment rassuré. » note Emmanuelle.

« L’une des plus belles choses à propos de L-ISA est qu’il enveloppe littéralement les spectateurs dans un paysage sonore tridimensionnel, de sorte que vous avez l’impression que la musique n’est pas juste devant vous, vous êtes enveloppé « , poursuit-elle.
« Tant le Directeur technique de la Philharmonie de Paris que le Responsable technique de la salle m’ont dit qu’il leur était beaucoup plus facile d’entendre les nuances entre les différents instruments et vraiment apprécier la performance musicale. »

Après 11 jours de bons moments avec certains des musiciens de jazz les plus renommés et talentueux, il y a une chose qui va lui manquer. « C’était une si belle expérience d’utiliser L-ISA pour Jazz à La Villette que j’ai du mal à revenir à la stéréo », sourit-elle.
« Je pense vraiment que cela vaut la peine d’apprendre ce nouveau langage basé sur des objets, car c’est l’avenir du son. J’espère que nous pourrons répéter cette expérience avec L-ISA l’année prochaine et au-delà.

D’autres informations sur :

– Le site L-ISA Immersive
– Le site de la Philharmonie de Paris
– Le site Jazz la Vilette

 

Crédits - Texte : L-Acoustics - Traduction : Ludovic Monchat - Photos : L-Acoustics, SLU

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