L-Acoustics LA12X et KS28 en détail avec Florent Bernard

L-Acoustics LA12X et KS28

Devenu l’un des membres du board de la holding L-Group, Florent Bernard fait partie de la nouvelle génération des hommes de Marcoussis et est au plus près de la définition des produits de demain. Il nous a donné, dès le premier jour du PL+S, une longue interview sur son stand où il présente par le détail les deux nouveaux champions de L-Acoustics, aussi attendus que ben accueillis. Leur écoute officielle ne saurait tarder.

LA12X, un saut générationnel

SLU : Vous présentez enfin un contrôleur plus moderne et puissant dans plein de domaines, une sorte de LA4X stéroïdé. C’est en collaboration avec Camco ou Powersoft ?

Pas peu fiers de leur nouveau copain de jeu sonore, Florent Bernard à gauche, l’homme qui susurre à l’oreille des sondiers itinérants et Cédric Montrézor, son alter ego des installations fixes.

Pas peu fiers de leur nouveau copain de jeu sonore, Florent Bernard à gauche, l’homme qui susurre à l’oreille des sondiers itinérants et Cédric Montrézor, son alter ego des installations fixes.

Florent Bernard (Responsable application touring) : Nous avons continué notre partenariat avec Camco. Le LA8 est une électronique qui a près de dix ans conçue au début des années 2000.
LA12X dispose pour commencer d’une alimentation à découpage avec un PFC (correcteur du facteur de puissance) de dernière génération équipé d’un DSP.
Le but est de pouvoir garantir la puissance délivrée, 12 kW, où que l’ampli soit raccordé dans le monde.
Il marche de 90 à 265 Volt en 50 et 60 Hz sur une phase. Il est absolument universel là où le LA8 est développé en deux modèles dual voltage dont un spécifiquement pour le Japon.

SLU : Outre la commodité de ne plus avoir qu’un modèle d’ampli, quels sont les autres avantages de cette nouvelle alim et du PFC ?

Florent Bernard : Son intelligence. Il est ainsi plus résilient à tout type de secteur aussi instable qu’il soit et que l’on retrouve beaucoup sur le terrain. Il s’adapte automatiquement à ce qu’on lui donne, l’utilisateur n’a qu’à le brancher sur une prise en mesure de délivrer 16 ou 32 ampères en fonction du voltage.

SLU : Le fait qu’il soit en mesure de travailler à des impédances aussi basses que 2,7 ohms et à des puissances importantes vous ouvre les portes de la mise en parallèle de 3 boîtes.

Florent Bernard : Absolument. Le LA4X est prévu pour les petits et moyens produits et son électronique est conçue pour des charges de 8 ohms. Le LA8 est plutôt adapté aux charges de 8 et 4 ohms. LA12X enfin est conçu pour les basses impédances avec une puissance développée de 3300 Watt à 2,7 ohms et 2600 sous 4 ohms.

SLU : Comment se répartissent les boîtes par canal d’ampli ?

Un graphique qui explique à quoi sert un PFC. En plus bien sûr de faire jeu de tout jus, aussi défaillant soit-il, il gave l’alimentation et lui permet de restituer plus de puissance en cas de sollicitation. Cette image montre aussi la façon avec laquelle LA12X délivre de l’énergie dans le temps. Donnée pour 200 ms, la courbe taquine tranquillement les 250 ms même si à 75%, une sacrée performance et la garantie d’avoir un grave sec et long à la fois.

Un graphique qui explique à quoi sert un PFC. En plus bien sûr de faire jeu de tout jus, aussi défaillant soit-il, il gave l’alimentation et lui permet de restituer plus de puissance en cas de sollicitation. Cette image montre aussi la façon avec laquelle LA12X délivre de l’énergie dans le temps. Donnée pour 200 ms, la courbe taquine tranquillement les 250 ms même si à 75%, une sacrée performance et la garantie d’avoir un grave sec et long à la fois.

Florent Bernard : Il accepte sans problème trois Kara ou trois K2, et deux K1 par canal. Au-delà de la puissance et de l’impédance, nous n’avons à ce sujet pas fait la course à la puissance, LA12X a été au contraire conçu pour garder la puissance sur une période suffisamment longue.
Plus que de puissance on préfèrerait presque parler d’énergie, la puissance dans le temps. C’est ainsi qu’on peut annoncer que LA12X garde sa pleine puissance pendant au moins 200 ms, ce qui est particulièrement bénéfique au grave.
Etant fabricant de systèmes, on a la responsabilité de leur longévité. Produire des amplis capables de sortir des puissances crête extrêmement élevées est la meilleure solution pour casser des haut-parleurs sans pour autant que ces crêtes soient bénéfiques au son restitué. Avec LA12X, nous avons fait le choix de n’augmenter la puissance crête que de 30% et de tout miser sur la tenue de cette puissance.

SLU : Est-ce qu’en plus vous disposez dans votre gamme d’enceintes capables d’absorber une puissance supérieure ?

Florent Bernard : Justement pas, cela ne servirait à rien. KS28 est le seul qui accepte cette puissance de manière native puisqu’il a été conçu en même temps que le LA12X et ne fonctionne qu’avec lui. Les autres enceintes bénéficient bien entendu des progrès liés à sa nouvelle technologie et à sa très grande réserve de puissance, mais en termes de SPL, rien ne changera. LA12X est par ailleurs prêt pour tous nos développements futurs tout en étant déjà pleinement opérationnel (rires !!)

SLU : C’est vrai que le LA8 a mis du temps à accepter l’AES (rires)

Florent Bernard : Il dispose de 4 entrées analogiques, 4 entrées AES et du port AVB.

Il montre enfin sa tête, le LA12X. Il aura fallu une dizaine d’années pour connaître le successeur du LA8 qui, comme toujours chez L-Acoustics, va continuer à être proposé à la vente. On sait ce qu’investissement et surtout retour sur investissement signifient à Marcoussis.

Il montre enfin sa tête, le LA12X. Il aura fallu une dizaine d’années pour connaître le successeur du LA8 qui, comme toujours chez L-Acoustics, va continuer à être proposé à la vente. On sait ce qu’investissement et surtout retour sur investissement signifient à Marcoussis.

L-Acoustics mise sur l’AVB

SLU : Vous ne prenez pas le chemin du Dante ?

Florent Bernard : Non, pas du tout, nous allons très clairement vers l’AVB. Cet ampli est AVB Ready et est conçu ainsi dès le départ. Il dispose non seulement du DSP mais aussi d’une carte réseau gigabit et d‘une sorte de mini switch interne. LA4X a cette même possibilité à partir d’un certain numéro de série, mais on ne développera pas de carte pour LA4 et LA8.

SLU : Qui dit nouvel ampli dit ressources DSP en pagaille, non ?

Florent Bernard : LA12X embarque deux fois plus de DSP que LA4X qui lui-même en a bien plus que le LA8. Il y a de quoi faire.

SLU : Avez-vous pris en compte les demandes de prestataires qui aimeraient bien lors de certaines opération complexes, ne pas se retrouver à l’étroit avec les ressources seules des contrôleurs, je pense par exemple à Scott Willsallen et ses stades.

Florent Bernard : Ce ne sont pas forcément les remontées terrain que j’entends de mon côté mais j’en prends bonne note. Je constate plutôt un nombre grandissant d’utilisateurs faisant le choix d’abandonner les traitements insérés entre la console et les contrôleurs pour n’employer que les ressources qu’offrent ces derniers.

SLU : Rien de nouveau à se mettre sous la dent avec LA12X ?

Florent Bernard : Sur la première version qui va être disponible non, on reprend l’intégralité des réglages désormais bien connus : huit IIR, les trois plateaux FIR, le filtre d’Air Absorption, et les outils de Contour.
On s’en réserve un peu pour l’avenir, et le DSP va aussi être utilisé pour les fonctions liées à l’AVB et surtout pour le monitoring avancé comme la détection du type de HP branché ou la détection des pannes et enfin de très nombreuses nouvelles fonctionnalités de logging.
Pour simplifier il sera possible de retracer un certain nombre de paramètres internes pour pouvoir par la suite les analyser et mieux comprendre le fonctionnement comme l’éventuel dysfonctionnement du contrôleur.

Un ampli intelligent et « communicant »

Le tout nouveau LA-RAK II avec la platine de raccordement pour le secteur. Ici c’est la TRI 32A qui est en service via un switch 6 pôles puisque la photo a été prise à Francfort, mais pour des tensions plus faibles, le relai est passé à une TRI L21 Hubbel.

Le tout nouveau LA-RAK II avec la platine de raccordement pour le secteur. Ici c’est la TRI 32A qui est en service via un switch 6 pôles puisque la photo a été prise à Francfort, mais pour des tensions plus faibles, le relai est passé à une TRI L21 Hubbel.

SLU : Quelques exemples de paramètres pris en compte ?

Florent Bernard : A peu près tout est monitoré dans l’ampli, et comme l’alimentation est aussi pilotée par DSP, tout communique et la somme d’informations disponibles nous permettra de bien cerner chaque unité et d’améliorer ce qui demandera de l’être. Il suffira pour cela d’exporter le contenu d’une mémoire embarquée dans l’ampli et on retrouvera un log complet.

SLU : Quelques mots sur le LA-RAK II ?

Florent Bernard : Nous avons repris exactement les mêmes cotes, les mêmes fonctionnalités et les mêmes 9U avec les panneaux d’entrée et sortie et le panneau électrique. La seule chose qui a évolué c’est le poids qui grimpe de 5 kilos. LA12X est légèrement plus lourd.

Le cache à l’arrière du LA-RAK II qui masque et protège les ports analogiques, numériques et réseau. Comme précisé par Florent, le poids de cette usine à watt savants grimpe de quelques kilos.

Le cache à l’arrière du LA-RAK II qui masque et protège les ports analogiques, numériques et réseau. Comme précisé par Florent, le poids de cette usine à watt savants grimpe de quelques kilos.

Le fait de ne rien avoir changé à part le contrôleur dans le LA-RAK II, fait que l’ancienne version est techniquement comme électriquement 100% compatible avec la nouvelle. Seul le panneau de distribution électrique trahit l’universalité de LA12X. LA-RAK II peut donc être employé partout. TRI 32A pour le 220 Volt et TRI L21 Hubbel pour les USA, avec un switch 6 pôles qui peut isoler l’un ou l’autre.

SLU : Cette similitude entre les deux modèles permet-elle un retrofit ?

Florent Bernard : Tout à fait. Les clients qui souhaitent remplacer les LA8 en gardant leurs LARAK pourront le faire en achetant un petit kit d’upgrade.

« KS28, traditionnel mais extra-optimisé » ©Florent Bernard

SLU : Raconte-nous à présent tout sur le KS28 !

Florent Bernard : Il devient notre nouveau subwoofer de référence. Comme souvent chez nous, il ne remplace pas le SB28 mais il complète la gamme par le haut. On garde d’ailleurs au catalogue le SB28, le LARAK et le LA8. Son principal avantage est de proposer 3 dB SPL en plus que le SB28, dûs d’abord au nouveau type de haut-parleur qui l’anime. Il s’agit toujours d’un 18 pouces mais offrant une excursion beaucoup plus grande puisqu’on parle ici en nominal de 25 mm et en max de +/- 35 mm ! C’est une bête ! Les HP du SB28 en comparaison n’ont une excursion que de 18 mm.

KS28 et son évent qui porte bien son nom. Remarquez la finesse de ses panneaux grâce à laquelle il parvient à gagner 3 dB tout en perdant 12 bons kg.

KS28 et son évent qui porte bien son nom. Remarquez la finesse de ses panneaux grâce à laquelle il parvient à gagner 3 dB tout en perdant 12 bons kg.

SLU : Simple bobine ?

Florent Bernard : Oui, une simple bobine de 4 pouces mais un aimant extrêmement important, une impédance de 8 ohms et un montage en parallèle, donc 4 ohms pour l’ampli. Nous avons gardé les cotes du SB28 mais redessiné entièrement l’enceinte.
Comme avec la série X, nous employons deux essences de bois, du bouleau et du hêtre et cela nous a permis d‘optimiser l’épaisseur des panneaux et, à taille extérieure égale, gagner en volume de charge. Enfin nous avons beaucoup travaillé sur l’évent. Ces efforts paient puisque le KS28 pèse 12 kg de moins que le SB28.

SLU : Le fait d’alléger ainsi les parois d‘une boîte soumise par ailleurs à des pressions très importantes par des HP qui ont une excursion de 7 centimètres, ne génère-t-il pas des effets de membrane par l’ébénisterie elle-même ?

Florent Bernard : Toute la connaissance emmagasinée depuis des années avec K2 et les X, qui sont aussi très allégées, et la modélisation nous permettent d’optimiser les épaisseurs de panneaux mais aussi de savoir très précisément où placer des renforts qui existent toujours et sont très importants même en étant petits. Un est très visible pile en face de l’évent où la pression atteint des niveaux incroyables. Il est absolument nécessaire car il permet de diviser de plus de la moitié les mouvements du panneau arrière.

Le fameux renfort qui évite au panneau arrière du KS28 de se transformer en membrane. Quelques grammes de bois dans des ondes de brutes comme dirait une marque de chocolat.

Le fameux renfort qui évite au panneau arrière du KS28 de se transformer en membrane. Quelques grammes de bois dans des ondes de brutes comme dirait une marque de chocolat.

La mécanique des fluides, la clé du gros son

SLU : J’imagine que laisser l’évent aussi apparent, est bénéfique au look mais surtout au son.

Florent Bernard : Surtout au son. Nous avons fait le choix de ne pas placer de grille et de tissus pour ne pas freiner de quelque manière que ce soit l’onde arrière. Entre le gain en volume interne, le design optimisé de cet évent qui existe déjà sur le SB28 et le K1-SB, et le fait de l’avoir laissé le plus libre possible, on parvient à gagner 2,5 dB à la fréquence d’accord de la boîte. Dans un subwoofer en bass reflex qui agit sur une bande réduite, une grande partie du son que l’on ressent est généré par l’évent.

Une vue de détail de l’évent récupérant l’onde arrière des deux 18 pouces. Un très joli travail de cintrage, aussi beau à voir que favorable à l’écoulement de l’air.

Une vue de détail de l’évent récupérant l’onde arrière des deux 18 pouces. Un très joli travail de cintrage, aussi beau à voir que favorable à l’écoulement de l’air.

SLU : Si je glisse ma main, je vais finir par tomber sur une grille, le HP ne peut pas être accessible.

Florent Bernard : Oui, il y a des grilles et elles ont été très étudiées. Là où c’est le plus dommageable d’en placer une surtout dans un montage avec un évent, c’est à l’endroit où la vélocité de l’air est la plus rapide et typiquement la pire place pour KS28…

SLU : …serait-ce là où le pavillon de l’évent est le plus serré.

Florent Bernard : Exactement.

SLU : Ce serait mieux au ras de la face avant où l’air est ralenti par la forme de l’évent.

Florent Bernard : Oui mais il y a encore mieux. Nous avons placé les grilles près des HP, incurvées pour les rigidifier et à un endroit où la vitesse de l’air est la plus faible.

SLU : Cet évent est en composite ou en bois ?

Florent Bernard : Il est en hêtre cintré. Nous avons la capacité de donner la forme que l’on souhaite au bois, quelque chose de très visible sur la série X où sans perdre en rigidité, nous n’avons plus de coins.

L’isocontour d’un stack de 4 KS28 en mode omni ou plutôt en mode « non cardioïde » tant l’on constate que ce type d’arrangement génère déjà une belle concentration de l’énergie par l’avant. L’atténuation est de 3 dB par changement de couleur. La fréquence de mesure n’est pas fournie.

L’isocontour d’un stack de 4 KS28 en mode omni ou plutôt en mode « non cardioïde » tant l’on constate que ce type d’arrangement génère déjà une belle concentration de l’énergie par l’avant. L’atténuation est de 3 dB par changement de couleur. La fréquence de simulation n’est pas fournie.

SLU : Quelle est la fréquence d’accord de ce sub ?

Florent Bernard : Très proche de celle du SB28, 32 Hz.

SLU : Quand vous annoncez passer le 25Hz à -10 dB, est-ce l’atténuation naturelle du HP une fois chargé dans sa boîte ou bien est-ce une pente dictée par l’électronique ?

Florent Bernard : Non, il s’agit d‘un choix. Ce sub et ce HP pourraient descendre encore plus mais est-ce nécessaire. Il y a cela dit du signal utile même à des fréquences aussi basses, peu mais il y en a.

SLU : Quelles applications demandent autant d’énergie dans le bas ?

Florent Bernard : Essentiellement l’EDM où l’on est obligé de déployer une quantité très importante de subs pour pouvoir fournir toute l’énergie nécessaire à l’octave 20-40 Hz car, vue la pente des filtres, ils sont moyennement efficaces dans cette région fréquentielle. Avec le couple KS28 et LA12X, on devient beaucoup plus efficace et on peut réduire le nombre de HP déployés à pression égale.

L’isocontour du même stack mais dont l’élément bas est placé à 180°. On constate une perte d’énergie très importante à l’arrière, de l’ordre de 9 dB à moins de 10 mètres du stack et une concentration d‘énergie à l’avant et sur les côtés. Forcément la portée est légèrement impactée.

L’isocontour du même stack mais dont l’élément bas est placé à 180°. On constate une perte d’énergie très importante à l’arrière, de l’ordre de 9 dB à moins de 10 mètres du stack et une concentration d‘énergie à l’avant et sur les côtés. Forcément la portée est légèrement impactée.

SLU : Est-ce que la limite physique ne serait pas la surface du 18 pouces ? Avez-vous envisagé de créer un sub disposant de HP plus gros mais fatalement incompatibles avec le reste de la gamme ?

Florent Bernard : On a tourné le problème dans tous les sens et à l’heure actuelle on n’a pas trouvé mieux pour parvenir à servir de la façon la plus cohérente nos clients.
Avant tout choix, il faut savoir que chez L-Acoustics on prend tout en compte : SPL ramené au poids, SPL ramené au prix, la compatibilité avec la gamme existante…
On a remué le tout et la conclusion à laquelle nous sommes arrivés est que le sub tel que nous le présentons est le meilleur compromis, le plus efficace.

SLU : Peut-on dire que votre solution est traditionnelle ?

Florent Bernard : Je dirais que c’est traditionnel mais extra-optimisé. On préfère les solutions les plus rationnelles et qui font que le ratio entre la dépense et le SPL obtenu est le plus favorable.

C’est dans les vieilles gamelles qu’on fait le meilleur son, enfin vieilles…

SLU : En quoi est faite la membrane ? Carton ou êtes-vous passé à un matériau plus moderne et rigide ?

Florent Bernard : Non, toujours du carton. Ca marche très bien. Tant qu’on n’a pas prouvé et démontré nous-mêmes les bénéfices d’une autre technologie, on ne change pas pour le plaisir de le faire. Le carton et une bobine de 4 pouces assurent.

SLU : Qui vous a fabriqué ce haut-parleur de course ?

Florent Bernard : On ne communique pas le nom des fournisseurs de HP de L-Acoustics. On collabore toujours avec 4 ou 5 fabricants de qualité qui développent à notre demande des HP spécifiques sur cahier des charges très précis.

SLU : Vous avez des sous-traitants « membraneux » et d’autres « motoristes » (rires) ?

Florent Bernard : Oui, on peut dire ça comme ça même si dernièrement les choses changent (mais il ne lâchera rien de plus…damned !)

C’est par cette patte ici déverrouillée de l’attraction de l’aimant néodyme qui la retient, que s’attachent entre eux les KS28. Comme toujours, point de verrouillage si l’étiquette fluo n’apparait pas dans la fenêtre de la ferrure opposée.

C’est par cette patte ici déverrouillée de l’attraction de l’aimant néodyme qui la retient, que s’attachent entre eux les KS28.

SLU : Le rigging est intégré au KS28 !

Florent Bernard : Oui, et ici aussi nous avons voulu réaliser quelque chose d’extrêmement rationnel. Il s’agit d’une accroche en deux points qui facilite les montages cardioïdes et autorise le montage de 16 subs.

SLU : Avec quel facteur de sécurité ?

Florent Bernard : Quand nous donnons un nombre de boîtes maxi, on part avec un facteur de 4, cela nous permet de répondre à toutes les normes en vigueur.
Il ne faut jamais oublier qu’on suspend des charges très importantes au-dessus de la tête des gens avec des efforts dynamiques contraignants dûs aux moteurs quand on lève les lignes ou bien aux effets du vent.

SLU : Est-ce par ailleurs bien utile de constituer des antennes de plus de 16 éléments ?

Florent Bernard : C’est vrai que cela représente déjà une antenne colossale et aller au-delà de 16 éléments devient plus compliqué. Avec 16 boites, cela permet déjà par la longueur de la ligne d’avoir naturellement un « Notch » entre 35 et 40 Hz en dessous de la ligne, ce qui est intéressant.

SLU : Vous avez aussi prévu un certain nombre de découpes et de patins pour stacker.

Florent Bernard : Oui, le KS28 peut tout aussi bien être accroché que posé, et à cet effet nous avons creusé des formes elliptiques qui solidifient un assemblage entre les subs qui par ailleurs sont accrochés les uns aux autres même stackés. Nous avons aussi placé sur l’ébénisterie des patins qui permettent de les poser sans abîmer le rigging. A cet effet nous avons installé un petit aimant pour rappeler la patte d’accroche en position repliée et la tenir dans son logement durant le transport, un aimant petit mais costaud car il est au néodyme et tire comme une brute (je confirme, ça tient vraiment NDR).

La forme d’encastrement défoncée à la fraiseuse numérique et permettant la constitution de stacks qui, avec l’aide des accroches intégrées, vont pousser les sangles à rester au fond des racks.

La forme d’encastrement défoncée à la fraiseuse numérique et permettant la constitution de stacks qui, avec l’aide des accroches intégrées, vont pousser les sangles à rester au fond des cantines.

La platine arrière avec la mention du nombre maxi de boîtes pouvant être accrochées.

La platine arrière avec la mention du nombre maxi de boîtes pouvant être accrochées.

Les poignées sont les mêmes que celles qui équipent la série X, légères et très pratiques à utiliser. Nous avons aussi placé des patins de compression pour qu’une fois accrochés par deux points, les subs n’aient pas trop de latitude de mouvement.

La ferrure qui verrouille les KS28 entre eux. Comme le rappelle Florent, chez L-Acoustics c’est ceinture et bretelles et pas fromage ou dessert. Regardez donc attentivement la pointe de l’axe qui traverse la patte opposée. Elle est légèrement en forme de poire afin de rendre cet axe impossible à défaire sous pression et tout aussi impossible à bouger par des vibrations.

La ferrure qui verrouille les KS28 entre eux. Comme le rappelle Florent, chez L-Acoustics c’est ceinture et bretelles et pas fromage ou dessert. Regardez donc attentivement la pointe de l’axe. Elle est légèrement en forme de poire afin de rendre cet axe impossible à défaire sous pression et tout aussi impossible à faire bouger par des vibrations.

SLU : Des accessoires ?

Florent Bernard : Oui, un dolly individuel avec un système d’attache en face avant et un chariot pour 3 voire 4 KS28 prévu pour mettre en œuvre les subs en les roulant directement depuis le semi. La hauteur des roulettes et donc des subs par rapport au sol ne pose aucun problème aux fréquences auxquels ils rayonnent leur énergie. Bien entendu nous avons placé des freins sur les roues pour éviter que les stacks de subs ne fassent partie du show bien malgré eux (rires).

SLU : On connait la disponibilité de ce sub ?

Florent Bernard : Mai en Europe, juin aux Etats Unis et septembre pour le reste du monde.

SLU : La phase pilote suit son cours ?

Florent Bernard : Oui, mais elle sera terminée très bientôt. Nous avons un kit en Europe, un second aux USA et le dernier au Japon. Cela va faire trois mois que nous testons intensivement le KS28, via trois kits de 24 KS28 et un total de 6 LA-RAK II.

SLU : Qu’est-ce qui interdit le LA8 de s’y coller ?

Florent Bernard : Même avec le preset adéquat, le LA8 n’arrive pas à satisfaire la gourmandise de KS28. Pour éviter les problèmes, il ne sera pas possible de charger les presets dans le LA8.

KS28 et LA12X, premières impressions et indiscrétions

Stéphane Ecalle, le responsable du markéting d’L-Acoustics en compagnie à droite de l’image d’Hervé Guillaume, le Directeur Général de la holding L-Group.

Stéphane Ecalle, le responsable du markéting d’L-Acoustics en compagnie à droite de l’image d’Hervé Guillaume, le Directeur Général de la holding L-Group.

SLU : Quels sont les premiers retours ?

Florent Bernard : Notre partenaire allemand a fait tourner le kit pour une tournée de DJ et cela a très bien marché, ils ont été très contents. Il faut dire que bien au-delà de la puissance pure, nous avons cherché l’articulation du grave, et le plus beau compliment que l’on m’ait fait au cours de cette tournée a été l’anecdote de l’éclairagiste qui à la fin du premier show a été voir backstage l’artiste pour lui dire :
« ahh au fait, j’ai adoré les modifications que tu as apportées à tel ou tel morceau, ce que tu as ajouté est super » Le DJ l’a regardé sans comprendre car, bien entendu, il n’avait absolument rien modifié à son set. En fait l’éclairagiste a juste entendu des détails dans le grave qu’il n’avait pas entendus avant.”

Peu de personnes ont eu la chance d’écouter à ce jour les deux fleurons de L-Acoustics. Malgré tout, des indiscrétions commencent à filtrer grâce au travail de nos espions camouflés dans les bois entourant le spot d’essai de Marcoussis. Ehh non les gars, les arbres qui marchent et prennent des notes ça n’existe pas.

On ne résiste pas à l’envie de vous livrer ces premières impressions qui seront complétées par une prochaine écoute plus officielle avec nos propres oreilles.
Tout d’abord le KS28 et le LA12X délivrent un bas « étonnant » et un impact très vigoureux rappelant d’autres modèles très appréciés. Ce grave et cet infra sont assez différents de ce que génère le SB28 qui apparaît plus rond et ramassé. Certains disent que le KS28 tape fort.

LA12X semble aussi apporter un souffle nouveau au SB28 qui regagne en impact et netteté tout comme au K1 dont le bas médium et le grave s’animent et prennent dynamiquement des couleurs. Vivement l’été et les premiers déploiements de ces deux éléments si attendus …

Plus d’informations avec les liens ci-après sur : le KS28 et le LA12X

2 réflexions au sujet de « L-Acoustics LA12X et KS28 en détail avec Florent Bernard »

  1. D’après la doc du KS28, ce serait B&C qui motoriserait ce nouveau sub. Dans la gamme actuelle, PHL, B&C, et BMS occupent une place prépondérante parmi les OEM de L’acoustics. Il semblerait que Faital ait fait également son entrée dans ce petit cercle (médium K2, HP X8 ?) Par le passé, il suffisait de prendre les troisièmes et quatrièmes lettres de la référence des spares pour connaître le fournisseur. Aujourd’hui, le jeu des devinettes se complique! Il va falloir sortir la Makita 🙂

    La référence à Cadac dans un article précédent, cité comme étant le co-développeur du LA12X, était-elle une erreur de frappe?
    Toujours un plaisir de vous lire!

    • Merci Posse. Je ne sais pas d’où vous tenez votre information sauf à avoir déjà sorti la Makita en ayant croisé un KS28 (pourtant ça ne court pas encore les rues) et avoir repéré une ressemblance entre son 18 pouces et un modèle au catalogue du fabricant transalpin… Mais c’est possible, B&C fait de très beaux produits et équipe aussi un sub Fohhn assez maousse costo, et puis de nos jours, l’Italie a définitivement le vent en poupe question HP.

      Bien vu pour le LA12X. Faute réparée totalement pardonnée ;0)

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