Le Prix Opus de PL+S décerné à Vincent Lérisson pour Justice Woman Worldwide

Tournée Justice, LD Vincent Lérisson

Les lauréats des « Opus – German Stage Award » de Prolight+Sound viennent d’être proclamés. Cette année, ce prix prestigieux a été attribué à deux projets. Dans la catégorie « Tournée – conception d’éclairage », le lauréat est la tournée « Woman Worldwide » du groupe français Justice.
Dans la catégorie « Théâtre – réalisation artistique et technique », le jury Opus a distingué la production théâtrale novatrice « The Parallel World » (Le monde parallèle), jouée simultanément au théâtre de Dortmund et au Berliner Ensemble.

Vincent Lérisson, concepteur lumière de la tournée Woman Worldwide

Ce prix honorifique est décerné chaque année à l’occasion de Prolight+Sound, à Francfort. Le jury et le conseil d’administration du prix sont composés de représentants de l’Association allemande des technologies du divertissement (VPLT) et de l’Association européenne des centres d’événements (EVVC), ainsi que d’experts, de représentants de la presse spécialisée et de Messe Frankfurt. Les responsables de ces projets recevront leur prix lors d’une soirée festive qui aura lieu le 4 avril.

Le deuxième Opus 2019 est attribué personnellement à Vincent Lérisson pour la conception innovante de l’éclairage de la tournée « Woman Worldwide » du groupe électro français Justice. En tant que concepteur lumière, Lérisson est un membre permanent du groupe.

© Sébastien Sacco

Le spectacle est quasiment dispensé du contenu vidéo souvent utilisé dans les productions scéniques de ce genre. En revanche, Vincent Lérisson s’appuie sur l’utilisation des technologies les plus récentes, une grande profondeur grâce à un éclairage concentré à partir des latéraux et de divers niveaux du plafond, ainsi qu’un timing extrêmement précis.

©Sébastien Sacco

Son impressionnant jeu de lumières bénéficie ainsi d’une symbiose parfaite avec les chansons jouées et les deux artistes.
Le sommet de sa conception réside dans les éléments de scène mobiles, des structures triangulaires, montées sur des Media Spinner Robe.
Sur chacun des trois côtés ont été installées différentes surfaces : un miroir, un Chromlech Elidy et une surface vidéo avec un espacement de pixel de 6 mm.

Un autre élément du spectacle est constitué par les murs de d’amplis guitare Marshall, plus courants dans les concerts de rock, qui élargissent optiquement la scène et qui, au cours du spectacle, créent la surprise en devenant eux-mêmes des sources de lumière.
La scénographie est extrêmement efficace pour la surface utilisée. Elle ouvre l’espace et encadre les artistes qui, devant les Chromlech Elidy, apparaissent souvent à contre-jour.

© Sébastien Sacco

La tournée mondiale « Woman Worldwide » a démarré en mars 2018 à Bogotá. Des représentations ont ensuite eu lieu dans plus de 20 pays sur les cinq continents.

Catégorie théâtre – réalisation artistique et technique : « Le monde parallèle »

Deux théâtres, deux scènes, deux auditoriums avec deux publics dans deux villes différentes, qui font comme s’ils étaient un seul. « Le monde parallèle » est une pièce qui raconte l’histoire d’une personne, de la naissance à la mort. Les étapes présentent l’intrigue dans des directions opposées (naissance-mort, mort-naissance).

Les fils ténus de l’intrigue ne se croisent qu’une seule fois, au milieu de la pièce. Les deux groupes théâtraux sont en contrepoint réciproque. A ce moment, toutes nos certitudes concernant notre existence chancellent. Les lois naturelles deviennent insensées, les images de la réalité se mettent à vaciller.
Au théâtre de Dortmund et au Berliner Ensemble, sept acteurs occupent chaque scène. Ils sont filmés et portent des micros. Ce qu’ils disent et ce que les caméras captent peut être visionné en temps réel sur un écran dans l’autre ville.

Dans chacun des théâtres, en même temps que l’histoire sur l’écran, le public voit ce qui se passe « en vrai » sur « sa » scène. Le fait que les acteurs jouent en parallèle et interagissent les uns avec les autres est rendu possible car le retard n’est que d’environ 0,3 seconde, donc à peine perceptible.
Avec cette production, Kay Voges poursuit avec constance dans la voie qu’il s’était ouverte il y a déjà de nombreuses années : le développement d’un nouveau langage théâtral faisant des médias modernes une partie entière du contenu et en les intégrant dans l’esthétique générale.

Plus d’infos sur le site Prolight+Sound

 

Crédits -

Texte : Prolight+Sound – Traduction : Jean-Pierre Landragin

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