Sur la Tournée Starboy

L’eclairage de Sooner Routhier pour The Weeknd fait la part belle aux Spikie et BMFL

Le chanteur-compositeur-interprète canadien The Weeknd est actuellement en plein succès et bénéficie d’excellentes critiques. Plusieurs prix et plusieurs succès de son troisième album studio «Starboy» le propulsent aux antipodes de ses racines underground et des premiers mixes balancés anonymement sur You Tube en 2010.
Pour sa tournée 2017 sous-titrée « Starboy Legend of the Fall », l’éclairage conçu par Sooner Routhier exploite une plate-forme qui intègre des Spikie et des BMFL Spots et WashBeam Robe.

Photo © Steve Jennings

Sooner travaille avec The Weeknd (Abel Tesfaye) depuis 2012. Avec son partenaire de conception Robert Long de SRae Productions, elle a été contactée l’année dernière par ses directeurs de création Lamar C Taylor et Drop, qui lui ont demandé d’éclairer une sculpture suspendue d’une beauté impressionnante, créée par le designer de la production, Es Devlin.
Une grande partie de l’atmosphère du spectacle est sombre, saturée et morne. La projection était également essentielle pour donner vie à la puissante pièce maîtresse de la scène. La tâche de l’éclairage du spectacle commençait donc par plusieurs casse-têtes. Basée à Nashville, Sooner est bien connue pour sa démarche innovante et inventive et pour aimer relever les défis en apportant des idées nouvelles.

Photo © Steve Jennings

Avec Darien Koop, concepteur d’éclairage associé et responsable de l’éclairage en tournée, elle a travaillé sur la programmation et son évolution, tandis que Matt Geasey, le directeur technique de SRae Productions, a coordonné les aspects pratiques et physiques comme l’intégration de l’éclairage avec la construction du décor pour obtenir une solution exploitable en tournée.

Construite par TAIT, la structure triangulaire de 36 mètres de long par 27 mètres de large est constituée de 10 triangles plus petits et de huit poutrelles, tous suspendus séparément sur de multiples axes automatisés, de sorte à pouvoir se transformer et prendre des formes différentes. Elle ressemble à un immense avion de chasse dans le style origami qui impose pesamment son architecture et détermine l’espace du spectacle.
Les 10 volets mobiles sont recouverts de tissu d’écran de projection tendu et sont finis dans des panneaux de plexi fixés par des aimants. Le nez, la queue et les ailes descendent jusqu’à venir au contact de la scène, qui inclut une longue piste en contrebas. Toute la conception de l’éclairage tourne autour de cette œuvre d’art aérodynamique et de la vidéo qu’elle reçoit des 20 projecteurs qui sont placés sur des tours situées tout autour de l’aréna. La clé pour réaliser un éclairage qui marche avec les intenses faisceaux des projecteurs… « était de rester plus simple que sur les autres tournées, pour qu’il apparaisse précis et défini en combinaison avec les faisceaux des projecteurs ».

Les 55 BMFL WashBeam sont répartis en plusieurs groupes. 24 en 12 paires sont accrochés tout au long de la grande épine dorsale de la structure. Ils fournissent des effets à fort impact en surlignant la surface brillante de la piste en contrebas qui conduit The Weeknd tout près de ses fans. Le reste des BMFL WashBeam est sur le grill placé au-dessus de la structure. 8 sont accrochés sur les deux bords longs et huit autres vers l’arrière du grill, là où la forme triangulaire est la plus large.

Photo © Steve Jennings

Un BMFL WashBeam isolé est placé au centre de la scène à l’extrémité de la piste et est utilisé comme un puissant beam pour découper la silhouette de l’artiste. Les huit BMFL Spot sont répartis en quatre groupes de deux et utilisés en poursuites. Il y en a deux à chaque extrémité de la poutrelle de fond de scène, au-dessus du mur vidéo à LED de 36 m de large, deux à gauche et à droite de la scène, sur les côtés du grill principal, de telle manière que, à partir de leur position médiane, ils peuvent viser n’importe où sur la scène ou le long de la passerelle.
Tous ces BMFL Spot sont pilotés à distance à l’aide d’un système BlackTrax, déclenché via la console d’éclairage principale. « Ils sont géniaux dans cet usage », a déclaré Sooner. S’ils ont décidé d’utiliser BlackTrax, c’est à cause de la nécessité d’avoir des positions différentes tous les jours pour que les spots atteignent The Weeknd lorsqu’il évolue de haut en bas, et de tenir compte des presets d’automatisation qui bloquent la ligne de visée conventionnelle des poursuites quand la structure se déplace. Sooner n’aime pas non plus voir des gens qui manipulent les poursuites directement au-dessus du public…« Nous n’avons pas eu un seul BMFL Spot ou WashBeam en panne pendant toute la tournée. La fiabilité est vraiment importante ! » ajoute Darien.

Photo © Steve Jennings

Depuis le lancement de ce projecteur en 2014, Darien est un grand fan des BMFL. « Ils surpassent encore pratiquement tous les autres projecteurs de cette catégorie… et il y en a ! », a-t-il déclaré en expliquant qu’ils sont utilisés de manière brute et pure sur ce spectacle, avec des caractéristiques critiques pour cette mission comme la luminosité, la progressivité et la fiabilité. « Les WashBeam ont été formidables », a-t-il déclaré, « Vraiment je les adore ! Chaque appareil fonctionne parfaitement et produit chaque effet bluffant l’un après l’autre. »
Leurs modules découpe ont été essentiels pour de nombreuses raisons, comme le cadrage de la lumière qui tombe du grill sur le décor, et pour les lumières-clés très focalisées sur le groupe en dessous. 34 des 90 Spikie sont installés le long de la poutrelle arrière de la structure, qui la traverse dans toute sa largeur, et les 56 autres sont déployés sur quatre “ailerons” intérieurs inclinés. Ce sont de bons outils pour les accents musicaux et d’autres moments particuliers.

Photo © Steve Jennings

Dans le Spikie, Sooner aime bien la luminosité pour sa petite taille et sa polyvalence. « On peut les utiliser en Wash ou les concentrer pour être précis et percutants ». Les 90 exemplaires, permettent de créer une énorme quantité d’ambiances qui changent de manière dynamique tout au long du spectacle, a-t-elle ajouté.
Selon Darien, le Spikie est un projecteur parfait pour cette application en raison de sa rapidité de sa luminosité, de ses angles de pan et tilt, de son zoom et de son prisme, et il rapporte aussi qu’ils ont été « d’une fiabilité incroyable ».
La forme inédite de la structure est accentuée encore plus avec des stroboscopes à LED et soulignée avec des barres de LED. En fond de scène, il y a un mur vidéo à LED et en hauteur, une structure remplie de projecteurs motorisés. Il y a aussi deux écrans LED pour IMAG sur les côtés. Au-delà du traitement judicieux et pratique des projections, l’autre grand défi pour l’éclairage de cette tournée était… de terminer la programmation complexe et détaillée nécessaire dans les temps impartis.

Les deux semaines de répétitions de production au Rock Lititz Studio en Pennsylvanie ont été utilisées de manière intensive pour la programmation.
Les cues ont été créés et ajustés jusqu’à un niveau de détail ahurissant. C’est un processus qui s’est poursuivi encore lors des premiers spectacles, pour assurer que l’écart nécessaire entre les lumières de l’éclairage et celles de la de projection soit obtenu, et que cette projection ne soit pas submergée par l’éclairage. « C’était un équilibre très délicat », a rappelé Sooner.
La programmation nécessitait tellement d’heures de travail que Darien et elle-même travaillaient en quarts. Sooner a pris le créneau de jour. Elle pouvait donc être présente lorsque l’artiste, les responsables de la création et Es Devlin étaient là aussi. Après un échange d’information sur les faits marquants de la journée, Darien prenait la main, attaquait pour toute la nuit, et continuait à remplir la console grandMA2 de nouveaux cues.

Photo © Steve Jennings

Pendant le spectacle, Darien a également travaillé en collaboration avec Louis-Philippe Guadreau (LP), le programmeur du media server d3 qui est installé en façade en effectuant des ajustements en temps réel sur les masques du mapping de projection. Les données de position du système d’automatisation sont introduites dans le d3 pour que les images soient synchronisées en permanence avec le mouvement, et c’est Kevin Carswell qui effectue le montage du mix IMAG.
Au cours de la phase de pré-production, Rob DeCeglio, le directeur de la production de la tournée et TAIT ont contribué à élaborer des solutions sûres et rapides pour le décor et l’éclairage. L’ensemble de l’éclairage et de la vidéo est fourni en Amérique du Nord et en Europe par Solotech, sous la responsabilité de Rob Kennedy, chef de projet. Matt Lavallee, le chef d’équipe éclairage travaille avec neuf techniciens, et il y en a six sur l’équipe vidéo, en comptant l’ingénieur Serge Bergeron. Chris Wilson est le chef monteur. Chaque jour, il contrôle les 130 points nécessaires pour suspendre la plate-forme et mettre la structure en place.

Plus d’infos sur le site Robe

 

Crédits -

Texte : Robe – Traduction : Jean-Pierre Landragin

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