Avec ETC et GLP

Lucy Carter magnifie le songe de Gerontius

Dans le cadre de son programme d’été, l’English National Opera s’est installé au Royal Festival Hall pour une production captivante du Songe de Gérontius (The Dream of Gerontius) d’Elgar. Lucy Carter, la conceptrice d’éclairages maintes fois récompensée, a utilisé 160 X4 Bar GLP, contrôlées par une Eos® Ti et une RPU3 d’ETC, pour créer une surcouche d’émotions et d’énergie à la musique.
Généralement considéré comme la plus belle œuvre chorale d’Elgar, The Dream of Gerontius relate le cheminement de l’âme d’un croyant depuis son lit de mort jusqu’à son jugement devant Dieu et son arrivée au Purgatoire. Pour susciter une impression de l’au-delà, Carter a opté pour une mise en scène dépouillée avec des énergies abstraites de lumière qui se combinent avec la musique pour instaurer un caractère céleste.
« Lorsque j’ai étudié cette production et que je suis parvenue à mes conclusions sur la conception, j’ai compris que, pour créer des environnements complexes et détaillés pour s’harmoniser avec la musique et les thèmes exubérants et évocateurs du livret, j’aurais besoin d’une immense souplesse de mon matériel », explique Carter. « J’ai choisi de travailler presque uniquement avec les impression X4 Bar de GLP et le pixel mapping sur Eos, et d’utiliser des fichiers vidéo pour remplir la structure d’éclairage du projet avec des énergies et des textures de lumière ».

Photo ©Richard Davies

Fourni par PRG, le kit était principalement composé de 160 impression X4 Bar GLP, disposées en six triangles concentriques installés au-dessus de l’orchestre et trois rangées au-dessus du chœur. L’éclairage du chœur et de l’orchestre était fourni par 12 Mac Aura XB Martin, tandis que les solistes et le chef d’orchestre étaient éclairés par une association de projecteurs Source Four® LED Series 2 Lustr ETC et VL1000 AS Vari Lite. La plate-forme nécessite plus de 40 univers DMX. Ils sont transmis par 14 DMX/RDM Four Port Gateway (à quatre ports) d’ETC, montés au plus près sur les poutrelles par l’électricien Martin Chisnall.

Photo ©Richard Davies

Durant trois semaines, Lucy Carter a visualisé cette conception audacieuse dans Wysiwyg avant de mettre en place au Royal Festival Hall l’imposante plate-forme d’essai.
Lucy Carter : « J’ai étudié la partition et j’ai pensé qu’il me faudrait quelque chose qui façonne l’espace. J’avais beaucoup de gens sur scène et les pupitres d’orchestre ne sont pas particulièrement beaux. J’ai donc dû créer une autre couche qui évoquerait le voyage avec une émotion lumineuse et une texture de lumière ».
Elle a recherché le meilleur moyen d’y parvenir et après avoir vu les X4 Bar, elle a approvisionné ces appareils chez PRG, sous la direction de Jon Cadbury, qui lui a fourni, ainsi qu’à l’ENO, des solutions par le passé. « Les barres m’ont donné la possibilité de zoomer, avec un mince rideau ou bien un flot de lumière comme avec un Wash. En plus, l’inclinaison était brillante, tout comme le mélange de couleurs.
Lucy Carter précise : « Au départ, j’avais voulu qu’ils soient blancs, mais je me suis retrouvée tout d’un coup avec une boîte à outils complète et une grande palette de couleurs ».


Photo ©Richard Davies

Carter a également parlé au plus grand designer de théâtre, Neil Austin, qui a travaillé étroitement avec les solutions GLP, et il a suggéré le filtre de 2 degrés qu’il a mis en œuvre dans ses conceptions. « À courte distance, le mélange n’était pas tout à fait homogène et ce filtre a immédiatement atténué mes craintes, bien que je doute que cela ait pu se percevoir à 10 mètres. Nous utilisons des effets de fumée diffusée au milieu des projecteurs pour produire une sensation naturelle de mouvement continu, avec beaucoup de brouillard dans toute la plate-forme. Le pixel mapping était démesuré et nous avions besoin d’une console de haute volée ».
Pour offrir la gamme dynamique des ambiances voulues, Carter a travaillé en étroite collaboration avec la pupitreuse Jenny Kershaw, et l’aide de d’Andi Davis d’ETC. « Cela fait déjà quelques années que Jenny et moi travaillons ce type de design. Les consoles ETC sont un outil indispensable pour notre travail de conception », explique Lucy Carter. « Je veux que les textures d’éclairage aient l’air naturelles et non produites mathématiquement et Jenny est capable de manipuler les outils d’effets pour créer le ballet de textures lumineuses que je veux. Ce ne sont pas des effets répétitifs, mais qui ont tout l’air évolutifs et dynamiques. »
« La capacité de l’Eos Ti à fournir le pixel mapping au travers du Media Server virtuel intégré, ainsi que son contrôle classique à base de canaux, indiquait que c’était la solution parfaite pour ce projet », ajoute Jenny Kershaw. « Le contenu a été généré sur place avec des couches d’effets, ce qui permet de créer et de modifier les éclairages voulus de manière rapide et pratique ».

Synoptique

Avec les exigences de ce projet, ETC a dû accroître les capacités de son célèbre logiciel Eos en ajoutant des extensions à la fonction Eos Family Virtual Media Server. Les limitations de taille du pixel mapping ont été repoussées, ce qui permet de contrôler jusqu’à 16 000 pixels. En outre, les couches d’effets virtuels ont été modifiées pour permettre de générer et manipuler du contenu sur des pixel maps beaucoup plus grandes, et une fonction de lissage variable a été ajoutée sur le serveur.
« Grâce au soutien fantastique que nous avons reçu de la part d’ETC et d’Andi Davis, nous avons réussi à atteindre les niveaux de complexité que je recherchais », a déclaré Lucy Carter. « Avec près de 500 cues et effets et de nombreuses cue lists qui se déroulent en même temps, l’Eos ne nous a jamais lâchés ».

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Crédits -

Texte : ETC & GLP – Traduction : Jean-Pierre Landragin

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