Sion sous les étoiles avec Yoann Pelletier et son équipe

La société Skynight, prestataire important en suisse romande, est en cours de transition de son parc lumière vers de la Led. « Il y a une réelle volonté à devenir de plus en plus vert » explique Yoann Pelletier, le nouveau responsable du département lumière du prestataire.
De nombreux investissements en perspective donc même si Yoann garde les pieds sur terre en étudiant la performance mais aussi la popularité des projecteurs.


Installé en pleine nature Suisse romande, le Festival Sion Sous Les Etoiles attire par son line up populaire et exigeant.

L’accueil lumière du festival Sion sous les Etoiles réalisé par Skynight a comme particularité des changements de plateau très rapides : « 20 minutes pendant lesquelles le public attend le concert suivant quand sur d’autres festivals plusieurs scènes se relaient. C’est aussi pour cela, qu’il fallait prévoir des configs faciles à transférer car il n’y a pas de passage au noir. »
Un coup de feu très bien géré grâce à des connaissances réseau maîtrisées. On sent que l’équipe a pris beaucoup de plaisir et elle partage avec nous ses bonnes recettes pour un accueil de festival tout en douceur.

La logique du festival Sion Sous Les Etoiles

Sion Sous Les Etoiles avec un décor de cinéma situé en pleine nature et dominé par le château de Tourbillon, est un des événements majeurs de la mi-juillet. Pour l’édition 2022, près de 55 000 festivaliers se sont pressés devant la scène unique de l’événement. Unique par le nombre mais aussi par la forme.


Pour Vianney, les Claypaky B-Eye K25 baignent la scène et le publique d’un beau bleu profond. Rien ne résiste à leur puissant faisceau.

SLU : Comment as-tu pensé le kit de la scène du festival ?

Yoann Pelletier : « On ne peut pas vraiment parler de conception lumière, je pense qu’on est plutôt dans une logique de rester dans quelque chose d’efficace et d’adaptatif.

SLU : Tu vises la polyvalence ?

Yoann Pelletier : Pour avoir fait plus de 10 ans de tournée avec des passages en festival, les endroits où l’on réalise nos meilleurs spectacles avec l’artiste sont ceux où le plan de feu est très polyvalent voire « universel ». Il vaut mieux viser la simplicité car en tournée on a peu de temps derrière la console. Seules les équipes des têtes d’affiche peuvent bénéficier de plusieurs heures d’encodage.

Les éclairagistes se relaient pour encoder leur show sur le kit réel ou dans un studio Wysiwyg installé sur place.

SLU : Vous leur envoyez un fichier de l’installation en amont ?

Yoann Pelletier : Skynight est revendeur officiel pour CAST Software, créateur du logiciel Wysiwyg, entre autres. Cela me permet de sortir le dossier technique en format pdf mais on fournit aussi le fichier Wysiwyg à la demande.
Par ailleurs on a aussi un studio Wysiwyg sur place pour permettre aux pupitreurs de travailler dans une petite salle au noir dans la régie avec un écran. Ils ont la possibilité de passer dans cet espace pour programmer pendant la journée sur leurs horaires d’accueil.
Les « Get In » d’artistes commencent à vers 7 h 30 – 8 heures du matin et se répartissent tout au long de la journée. La tête d’affiche a plus de temps et puis ça se réduit au fur et à mesure, et nous, toute la journée, on alterne les accueils d’éclairagistes entre le kit réel et le studio Wysiwyg.


Yoann Pelletier est par essence designer lumière

Après avoir travaillé pour Dimitri Vassiliu (éclairagiste des stars ou éclairagiste star ndlr) sur Obispo ou Superbus entre autres, il prend son indépendance et s’engage sur les tournées de De Palmas et Christophe Willem.
Hasard du calendrier, juste avant la crise Covid, il se rapproche de l’entreprise Skynight pour intégrer l’équipe du prestataire en qualité de responsable de la branche lumière. « C’est une décision qui traînait dans les tuyaux depuis quelques années et qui a été prise juste avant le Covid » explique-t-il.
Cette nouvelle fonction intègre à son occupation première de conception lumière auprès d’artistes, de sociétés de production et événementielles, la gestion des équipes du département lumière de Skynight et les choix des investissements.

Par ailleurs, il peut travailler de manière plus transparente avec des pupitreurs en qui il a toute confiance. « Faire l’intégralité d’une tournée ce n’est pas évident car on est peu disponible en dehors des dates de l’artiste. » Jongler n’étant plus une option, lui aussi est parti sur la réflexion de proposer aux productions un opérateur en cas de problème ; une sécurité que les productions acceptent très bien confie-t-il.

De plus, avec la crise Covid, la pénurie de compétences se fait sentir et il y a un fort besoin de se réorganiser pour que le concepteur ne parte pas sur la route. Ce qui n’est pas pour déplaire à Yoann : «Ça me permet de varier car j’aime aussi faire de l’événementiel ou de la direction photo. J’en ai d’ailleurs fait beaucoup pendant le Covid.»


Rider et design

Comment composer un kit facile à appréhender pour les équipes. Yoann nous donne sa recette.

Les Martin Atomic 3000, un indémodable à lampe difficile à remplacer par de la Led pour Yoann.

SLU : Comment était composé ton kit ?

Yoann Pelletier : Dans l’ordre du rider lumière, il y a le strobe Martin Atomic 3000. C’est un indémodable même si avec les évolutions vers la Led, on commence à avoir des problèmes de réappro de lampes à Xénon.
Nous allons sûrement devoir prendre des décisions à ce sujet, même si pour moi c’est un des seuls strobe qui fonctionne encore bien et qui soit difficilement remplaçable par de la Led.

On trouve ensuite 27 profiles BMFL Blade pour l’éclairage de contre en hauteur et au sol. C’est un grand classique qui fonctionne bien. Skynight n’est pas encore passé en Led pour ces grosses sources mais, là encore, la question se posera bientôt.


Robe BMFL Blade et MegaPointe assurent l’éclairage de contre pour un show sans limite, porté par cette association ultra-flexible et époustouflante.

SLU : Comment comptez-vous faire ces choix ?

Yoann Pelletier : Il y a quelques marques que j’affectionne particulièrement mais en l’occurrence c’est plus le produit que la marque qui fera la différence dans le sens où j’ai maintenant une réflexion qui est différente de celle que j’avais quand j’étais exclusivement concepteur lumière. En tant que responsable de secteur on doit acheter ce qui plaît. Donc mes choix se tourneront vers des appareils connus mais sans renier la qualité.

SLU : Ensuite il y a les BT Blinder 2 IP de Briteq

Yoann Pelletier : Skynight est déjà passé en Led pour ces blinders 4 lampes ou 2 lampes. Ici c’est sur un équivalent blinder deux lampes et c’était la première fois que je les sortais en festival.

Les Briteq Blinder 2 IP à leds, réchauffent l’ambiance avec leur effet « red shift » qui simule le comportement de l’halogène.

SLU : Je vois aussi 42 x Cameo Zenit W600, que penses-tu de cet appareil ?

Yoann Pelletier : On est sur un rapport qualité/prix excellent et on a beau en racheter, on en manque tous les mois chez Skynight (rire). Ce qui est intéressant c’est la flexibilité apportée par les filtres magnétiques qui permettent de changer rapidement le degré d’ouverture du projecteur et donc de l’utiliser pour de nombreuses applications.

Présents en quantité dans les kits spécifiés par l’équipe Skynight, les Cameo W600 sont toujours en rupture dans le stock du prestataire.

C’est un produit que je place en quantité comme ici où les 42 appareils font tout l’avant-scène ainsi que le pont de face pour un réel impact visuel.

Ils ont remplacé les sources halogènes Molefay quatre lampes que j’utilisais pour l’éclairage public. Par ailleurs nous y avons gagné la couleur grâce aux Leds RGBW.

Les Cameo Zenits W600 éclaire le public avec panache !


Yoann Pelletier : Ensuite il y avait des Claypaky B-Eye K25 impressionnants par leur puissance. C’est la première année que l’on peut utiliser des faisceaux bleus ou Congo, en première partie de soirée et ce malgré un soleil couchant en arrière-plan. Je dirais que tout le monde en est super content et surtout les éclairagistes qui jouent vers 18-19 heures (rire).

Installés sur les ponts latéraux, ils encadrent l’espace scénique.

Pour l’anecdote, normalement à cet horaire-là, on monte le tilt des machines, on ouvre le zoom à fond et on joue plutôt sur la couleur et les intensités pour obtenir ce qu’on appelle un « effet pastille ».
Mais grâce aux faisceaux serrés du K25 on peut faire un peu de lumière. Ici, ils assuraient l’éclairage de contre avec les BMFL.

Les faisceaux serrés des Claypaky K25 réussissent à projeter en plein coucher de soleil et aident les premiers shows à sortir du traditionnel « effet pastille ».

Yoann Pelletier : Deux poursuites Robert Juliat Lancelot étaient spécifiées à la poursuite. Vu la distance, c’était le choix idéal car c’est un classique qui fonctionne et comme c’est un produit international, tout le monde les connaît.

14 x Martin MAC Quantum Wash servaient à la face. Là encore, on est sur un produit très connu, qui fonctionne bien, même s’il offre moins d’effet que d’autres Wash.

14 x Martin Mac Viper sont à la face. Des produits ultra-flexibles et qui marchent bien précise Yoann.

Mais ce point devient justement une force pour un éclairage de face car ils sont plus adaptés. On leur a associé des spots Martin MAC Viper performance, eux aussi des valeurs sûres.

Et enfin, il y a des Robe MegaPointe. Pour moi ce sont des machines très performantes et polyvalentes. Sur ce festival on travaille sur trois ponts de contre et je cherche encore à augmenter le nombre de lignes de lumière.
Il y a donc 4 x MegaPointe en déport à l’avant de chaque pont, et 4 x MegaPointe en déport sur l’arrière de chaque pont et finalement ça donne trois hauteurs pour un visuel de face qui permet d’avoir de la lumière partout.

Ce type d’astuce permet de poser le design pour que les éclairagistes prennent vite leurs marques. De notre côté, on a pris soin de faire le choix d’une accroche classique, c’est-à-dire tête en bas avec la base du projecteur bien à plat et accroché au niveau à bulles pour coller avec le Wysiwyg.
Par ailleurs, les éclairagistes peuvent ajuster la hauteur des ponts qui sont mobiles. Cela permet pas mal de configurations sans compter l’ajout d’écrans ou de leurs projecteurs au sol. On a par exemple accueilli des échelles de lumière sur Julien Doré.

SLU : Quelles consoles avez-vous utilisées pour contrôler les shows ?

Yoann Pelletier : Il y avait deux grandMA 3 Light qui tournaient en mode 2. Nous ne sommes pas encore passé en soft 3, mais on sait que des productions à grosse échelle l’utilisent déjà. On aimerait basculer dessus l’année prochaine car elle a des chances de devenir une référence.
Il y avait aussi une Command Wing MA3 en soft 3, car le MA3 OnPC ne fonctionne pas en mode 2, qui nous permettait d’avoir un contrôle prioritaire sur l’éclairage du public et sur les bâches comportant le visuel du festival de chaque côtés de la scène. Avec, nous faisons aussi des bascules de configuration dans les LumiNode pour définir depuis quelle console le DMX est émis.

La grandMA 3 est de sortie mais elle ne tournera en soft 3 qu’à partir de l’année prochaine explique Yoann.

Un grandMA2 NPU nous servait à augmenter les paramètres de nos MA3 light. De plus un second NPU ainsi qu’un DP8000 (hog4) nous permettaient d’accueillir des éclairagistes avec leurs propres consoles mais qui n’auraient pas forcément la notion de la quantité de machines fournies. 214 projecteurs représentent une quantité importante de paramètres et tout ce travail d’anticipation fait partie de notre philosophie.

Globalement les shows, que ce soit en lumière ou en scéno, étaient de très haut niveau techniquement et artistiquement, et les équipes accueillis très professionnelles confirme Yoann.

Réseau

Comment basculer d’un artiste à l’autre sans débrancher/rebrancher la console et sans conflit d’adresses IP. Un défi relevé avec souplesse et intelligence grâce aux connaissances de Yoann et Hugo Brassy, opérateur réseau sur le festival. Preuve s’il en fallait encore que ce poste est devenu incontournable.

La « tour de contrôle » du réseau avec le logiciel Araneo pour la gestion des appareils Luminex et le logiciel LumiNet monitor pour la visualisation des univers ArtNet (avec à gauche les univers générés dans le réseau « Guest » et à droite ceux du réseau « Festival »).

Yoann Pelletier : Il y a beaucoup d’artistes et la complexité résidait dans les changements de plateaux qui devaient se faire très rapidement (entre 20 et 30 minutes ndlr) et pour des productions relativement grosses. Cela nous a poussés à être très calés sur le réseau afin de pouvoir vite reprendre rapidement la main sur le kit festival pour la redonner facilement à l’éclairagiste suivant.

L’objectif étant que dans cet intervalle il puisse se consacrer à finaliser ses positions et remettre en configuration son kit lumière au sol. A chaque fois, c’était comme un coup de feu en cuisine (rire).

SLU : Et pour cela, quelle a été votre approche du réseau ?

Yoann Pelletier : Le réseau est en Luminex avec des switches GigaCore pour la distribution des différents Vlan et des LumiNode pour la conversion du le signal Artnet en DMX. Par ailleurs, cette année nous avons intégré le deux LumiCore dans la configuration.

Le rack réseau de la régie avec les GigaSwitch, les Lumicore (dont un backup) et le NPU.

L’idée était d’avoir la possibilité, par le biais d’un fader sur une console externe, de basculer la configuration des LumiNode pour lui dire « quelle console il doit « écouter » ». C’est ce qui nous permet d’éviter de débrancher/rebrancher ou d’avoir des conflits d’adresses IP. Le LumiCore nous sert de passerelle d’entrée dans notre système.

Le LumiCore est un processing de réseau. Il nous permet de router jusqu’à 4 sources d’entrée vers 64 univers. Et puis surtout, il y a une vraie séparation des adresses IP, donc la personne accueillie peut avoir n’importe quelle config au niveau de ses adresses.
Du moment qu’elle n’a pas la même adresse que notre LumiCore, ça fonctionne et on se retrouve seulement avec un seul appareil qui pourrait être en conflit avec les gens qu’on accueille.

Le Diagramme qui résume le fonctionnement des LumiCore et des LumiNode qui sortent le signal sur la scène.

SLU : Ça évite de devoir reconfigurer à la volée.

Yoann Pelletier : Une partie des personnes que l’on accueille connaissent leur réseau voir l’on fait eux-mêmes. Pour une autre partie, la configuration s’est faite en amont du départ de la tournée. Dans les deux cas, ils ne sont pas très à l’aise, ni très rassurés, d’avoir à tout changer. Quand on est accueilli, par expérience, on préfère garder sa configuration qui fonctionne bien et ne pas entendre tous les jours qu’il faut changer tous ses appareils parce qu’il y a des conflits.

Le réseau sur scène, GigaCores, LumiNodes et LumiSplits pour la distribution des lignes DMX.

Un réseau bien géré qui aurait vite pu ressembler à une usine à gaz mais que Yoann et Hugo ont su appréhender de manière consciencieuse pour résoudre ce casse-tête avec brio !


Skynight

Skynight a recruté Yoann qui est, dès aujourd’hui, amené à opérer les meilleurs choix pour accompagner la société dans sa transition de la lampe à la Led.

SLU : Skynight est en train de basculer vers le tout Led, sur quoi se basent les choix d’investissements ?

Yoann Pelletier : On va aller vers ce qui est connu mondialement. Un autre point important est de pouvoir trouver facilement des librairies de projecteurs qui soient fonctionnelles. Et puis il faut aujourd’hui penser à la consommation et donc on a un réel intérêt sur le rapport Lumen/Watt.

Deux machines à brouillards MDG Me1, fidèles au poste, tentent de donner corps aux faisceaux du kit. Quand on vous dit qu’elles n’ont peur de rien !

SLU : Sur quels types d’événements travaille Skynight?

Yoann Pelletier : La société est spécialisée dans la fourniture de solutions audiovisuelles que ce soit en Son, Lumière, Vidéo et Rigging. Fort de 37 années d’expériences, nous intervenons aussi bien sur des événements d’entreprises, des conférences, des accueils de tournées, de la location de matériel pure et, bien entendu, sur les festivals en Suisse.

SLU : Quels sont vos autres chantiers sur l’été ?

Yoann Pelletier : Il y a le Montreux Jazz Festival qu’on ne présente plus du fait de sa popularité, le Paléo Festival où nous fournissons tout l’éclairage du site, le kit son du Club Tent et le kit lumière du Dôme.

On vient de commencer à collaborer avec le Festival Festineuch à Neuchâtel. C’est un festival un peu plus petit mais qui a son importance avec ses multiples scènes dont une sous chapiteau. Nous intervenons également sur le festival Rock Oz’Arènes situé à Avenches et sur plusieurs autres festivals de moins grande envergure.

SLU : Et pour la partie tournée ?

Yoann Pelletier : Avant d’arriver chez eux, je les faisais travailler sur mes tournées parce qu’on se connaissait et qu’il y avait une proximité géographique qui facilitait le process car cela me permet de faire plus de choses qu’avec un prestataire situé à Paris par exemple.
Aujourd’hui j’ai un pied dans l’entreprise donc je peux anticiper mais dans l’ensemble, les tournées représentent certaines contraintes avec des budgets limités. C’est donc une autre approche pour atteindre un point de rentabilité.

En revanche un secteur tournée vidéo de pointe a été développée au sein de notre agence de Lyon. On peut donc fournir toutes les parties techniques mais aussi un support en production pour monter un événement de toutes pièces et compléter avec notre savoir-faire technique en son lumière et structure.



Sion Sous Les Etoiles est un très beau festival avec des stars populaires issues de la variété française voire franchement orientées rock.
Pour Deep Purple, Julien Doré, Vianney, Francis Cabrel, Christophe Maé, Sexion D’Assaut et bien d’autres, Yoann et son équipe Alexis Falquet, Pierre Fachaux, Hugo Brassy, Pierre Petit et Sylvain Champarnaud ont eu à cœur d’effectuer un travail d’anticipation poussé, pour pallier toute éventualité et offrir aux différentes équipes qui se sont succédées derrière la console la meilleure expérience possible.
La technique au service de l’artistique était le maître mot pour ce festival géré par Skynight et c’est une réussite qui enrichit et dynamise la vie culturelle de la région. Un grand Bravo !


Equipe Technique

Régisseur lumière / concepteur : Yoann Pelletier
Opérateurs lumière : Alexis Falquet et Pierre Fachaux
Opérateur réseau : Hugo Brassy
Blockeurs : Pierre Petit et Sylvain Champarnaud

Lighting Rider


 

Crédits - Texte par Allison Cussigh – Photos : Yoann Pelletier, Skynight, Sion Sous Les Etoiles

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