Nouveauté ISE

Nexo GEO M10, léger, efficace, économique.

La belle surprise de Nexo, trois Geo M1012 posés sur une paire de subs MSUB15

Grosse nouveauté de l’ISE 2017, le GeoM10 est le nouveau line array du français Nexo. Equipé d’un 10’’ et d’un moteur de 1,4’’ en montage passif, il est annoncé comme délivrant 4 dB de plus que le M6 soit 131 dB SPL Max.
De plus il nous arrive accompagné par un sub dédié, le MSUB15, reprenant les cotes de la tête et apportant le supplément de SPL et d’extension dans le grave nécessaires pour attaquer des grands lieux.

Moderne, léger, entièrement conçu à l’aide de l’informatique, c’est le premier modèle 100% estampillé NexoPino™ ou CarcoNexo©, bref, imaginé et créé par l’équipe technique de Nexo sous la direction de Joseph Carcopino.

Pour notre bonheur nous avons débusqué sur le stand du fabricant de Plailly, Mathieu Pobeda, ingénieur en électroacoustique et spécialisé dans les transducteurs et David Hochstenbach, en charge depuis 2006 de la finalisation des produits via ses presets, pour une présentation aussi exhaustive que possible, voire plus comme vous allez le lire. La première question est habituellement la dernière. Qu’importe…

SLU : Vous sortez une nouvelle tête dans la famille Geo, la M10 avec son sub. Disponibilité ?

Mathieu Pobeda : Disponibilité… (il n’a pas le temps de répondre NDR)

Jean Mullor (PDG Nexo) : Annoncée le 7 février, disponible le 7 février !

SLU : Voilà une réponse qui est claire. Comme le M6, le M10 est originaire de la Dordogne !

Mathieu Pobeda : Tout à fait. L’ébénisterie est fabriquée là-bas en polyuréthane réticulé avec une particularité au niveau de l’injection qui provoque une compression sur les parois du moule, ce qui aboutit à une structure de type composite. On a une peau de chaque côté et à l’intérieur une âme. c’est rigide comme un composite de bateau, mais en restant léger.
C’est le même matériau notamment employé sur les STM M28, M46 et B112 et sur le M6. On a un moulage haut/bas avec du nid d’abeille pour encore rigidifier l’ensemble et, comme toujours chez Nexo, on ne se sert pas de la boîte comme élément de structure, il a des ferrures qui la ceinturent et garantissent, via une continuité métallique, sa solidité et sa résistance dans le temps et au feu.

SLU : Il y a plusieurs versions de M10...

Mathieu Pobeda : Oui, nous avons un M1012 et un M1025. Le 12 ouvre à 12° en vertical et le 25 au double. Horizontalement, en nominal nous ouvrons à 80° mais il est possible d’adapter des volets, des flanges optionnels et magnétiques qui viennent se clipser sur le guide. Cela est possible très simplement grâce à la possibilité qui est offerte d’ouvrir la grille à l’aide d’un levier accessible en face avant.

SLU : Il y a donc la possibilité de créer des lignes en courbure variable avec le 1012 et constante en 1025…

Mathieu Pobeda : Ou bien de terminer une ligne par un 1025 pour arroser les premiers rangs. Il y a un W sur le 1025 qui signale que c’est le modèle « wide » puisqu’en dehors de cette marque, rien ne les différencie. Les deux modèles pèsent 21 kg et acceptent 750 W.

La M10 sans sa face avant, cette dernière étant solidaire de l’ébénisterie via un lien acier visible. Remarquez la taille des quatre ouvertures pratiquées dans le guide et qui permettent de fixer les flanges via des aimants. La version d’installation en revanche a une grille fixe.

SLU : Que peut-on dire sur le 10’’.

Mathieu Pobeda : On connaît bien ce format de HP avec la PS10. Nous avons repris le transducteur de ce best-seller qui honnêtement est un tueur, et l’avons à peine modifié pour son nouvel emploi. L’aimant est au néodyme. Nous avons repris le principe de la pièce de mise en phase qui coupe en deux la surface émissive.
Le résultat, ce sont deux sources espacées de la moitié de la distance ce qui fait que le couplage vertical ne présente aucun souci dans le médium, tout en laissant la capacité au 10’’ de délivrer un vrai grave consistant qui fait que ce système peut être considéré comme wideband.


SLU : Il y a donc des presets prévus pour se passer de renforts de grave.

Mathieu Pobeda : Absolument, il y en a plusieurs en fonction du nombre de boîtes dans la ligne.

SLU : Le 10’’ descend jusqu’à 59 Hz et est relayé à…

Mathieu Pobeda : Il descend à 59 Hz à -6 dB et est coupé à 1,3 kHz où la chambre de compression prend le relai avec un petit recouvrement. Nous avons appris cette semaine que le brevet de forme en V de nos évents a été validé pour le monde entier, la fameuse échancrure. Ce n’est donc plus un « patent pending. »
Cette forme d’évent corrige des turbulences qui génèrent un son parasite à une fréquence en relation avec l’évent lui-même et sa géométrie. Dans notre cas, ce bruit est à 500 Hz, une fréquence que j’ai déjà par ailleurs. Ce n’est donc pas tant ce bruit qui est gênant, mais bien les interférences qu’il va générer.

Mathieu Pobeda, ce que l’on appelle un « bon client » dans une interview. Merci à lui pour toutes ces précisions.

SLU : Qu’y a-t-il dans l’ébénisterie en termes de traitement ?

Mathieu Pobeda : Pas beaucoup de choses. On place deux petits panneaux absorbants. Il faut être malin là aussi. Dans un système à résonateur, placer des feutres entraine l’absorption de certaines ondes stationnaires indésirables, mais plus tu en mets, plus tu as tendance à réduire le Q de ton résonateur en le rendant moins efficace en freinant l’air.

SLU : Le choix de rester en passif ?

Mathieu Pobeda : Nous l’avons fait pour des raisons de prix et de coût d’amplification, d’autre part dans le segment de marché que vise le M10, une bi-amplification n’était pas le bon choix.

SLU : Quels auraient malgré tout été les avantages de partir en actif ?

Mathieu Pobeda : Ceux typiques offerts par les pentes importantes que tu peux avoir et la mise en phase à la coupure. Quand tu as un recouvrement très faible, tu optimises encore plus ta directivité horizontale. Nous avons cela dit dans le M10 un filtrage en 12 /24 qui est très efficace et bien optimisé en phase.
Là où nous avons fait des efforts, c’est sur la protection au feu, quelque chose qui nous tient à cœur chez Nexo. Nous savons très bien que nos produits sont employés dans des lieux accueillant du public. A ce propos, on ne s’auto certifie pas chez Nexo, c’est TÜV qui valide nos notes de calculs et nos simulations en éléments finis.

Une vue arrière des M10 avec leur mécanique de prise d’angles simple mais très efficace

SLU : Cette protection démarre par le HP j’imagine.

Mathieu Pobeda : Absolument, nous faisons de notre mieux pour fiabiliser par exemple les collages chez nos fournisseurs et pour effectuer les meilleurs contrôles qualité mais l’erreur est humaine, et un mauvais mix dans une colle peut à terme se révéler très problématique.

SLU : Donc la cabine de torture a été mise à contribution !

Mathieu Pobeda : Largement, et le pauvre 10’’ a été alimenté tel quel avec deux pinces croco jusqu’à le faire s’enflammer. J’ai ainsi pu observer comment le feu nait, progresse et s’arrête très vite, sans contaminer les composants adjacents.

SLU : Le moteur est aussi tiré d’un modèle existant ?

Mathieu Pobeda : Non, il est nouveau. Aimant au néodyme et dôme titane, bobine 2,5’’, bien optimisé notamment au niveau de la suspension car nous avons opté pour le full titane, sans raboutages d’aucune sorte.

SLU : Un seul moteur suffit ?

Mathieu Pobeda : Oui. Cette enceinte vise une utilisation professionnelle mais à moyenne portée. Le M28 qui en revanche doit compléter le M46, embarque deux moteurs. Le segment des Geo se contente d’un moteur dont la taille varie. Le S12 a un 3’’, le M10 un 2,5’’ et le M6 un 1,75’’.

On y achève les bobines, les spiders, la cellulose bref, la cabine de torture de Nexo comme si vous y étiez et sentiez l’horrible odeur qui y règne…

SLU : Il y a deux modèles de M10. Combien perds-tu entre celui ouvrant à 12° et celui à 25° ?

Mathieu Pobeda : Aux alentours de 2 dB. On a en revanche beaucoup travaillé pour que le 25° soit aussi sain que le 12°. On a vu chez la concurrence des enceintes où, quand tu passes sur un angle vertical plus grand, le comportement devient assez erratique avec des trous à certaines fréquences qui reviennent quelques degrés plus tard. De notre côté un cherche un effet de shelf le plus naturel possible.

SLU : Quelle est l’impédance de cette enceinte et comment est-elle amplifiée ?

Mathieu Pobeda : C’est une 8 Ohm et sur un NXAmp4x4 il est possible d’en mettre 4 en parallèle. Cela permet de raccorder 4 têtes ou trois subs par canal d’ampli.

SLU : Est-ce possible de placer le M10 en position verticale, a-t-il cette polyvalence ?

Mathieu Pobeda : Non, nous n’avons pas poussé vers cette possibilité dans ce segment, mais rien n’empêche cela dit de le faire.

40 kg sur la balance, 1 kW au bornier et 136 dB SPL au sonomètre

SLU : On parle du sub ?

Mathieu Pobeda : On a d’abord soigné la taille en le concevant en 2 pour 3 en hauteur donc des flight compatibles, faciles à rentrer, à ranger dans un camion, ce qui est très appréciable. Il est prévu pour être en ligne ou au sol. Le HP qui l’anime est un tout nouveau 15’’ au néodyme plus léger, et surtout avec une élongation très conséquente pour cette taille de membrane et un son beaucoup plus « tenu » car on a pu travailler son BL.
Sans être un flat top, sa courbe chute beaucoup moins vite. Même sur de grandes excursions, on maintient ce HP dans une fenêtre où il est efficace, garde de l’articulation dans le grave et ne tire pas sur la suspension jusqu’à générer des bruits parasites.

Le MSUB15, 101 dB de sensibilité pour 40 kg sur la balance

SLU : Quelle est la charge ?

Mathieu Pobeda : Un passe-bande mais un peu plus hybride, ce qui nous donne une sensibilité de 101 dB. J’ai passé près d’un an et demi sur ce HP pour lui faire faire ce qu’on voulait tout en le fiabilisant. Comme ce 15’’ est tenu, cela a été relativement facile.

SLU : Tu nous développes ça ?

Mathieu Pobeda : Quand un HP est en limite de compliance, très souvent la suspension va se retourner et comme tu tires sur le cône, tu vas vite détruire la cellulose et le tout va péter. Il en va de même pour le BL. Si ton HP n’est pas tenu, il va partir très vite et faire n’importe quoi. Concevoir une enceinte à partir d’un HP bien tenu simplifie les choses.

SLU : Le cahier des charges pour le sous-traitant impliquait donc un certain nombre de caractéristiques précises…

Mathieu Pobeda : Bien sûr. La demande part pour un 15’’ et 3’’ pour la bobine ce qui est suffisant pour ce type de sub, avec une certaine puissance admissible et certaines autres caractéristiques. Ce qui est important c’est que le dimensionnement soit bien fait et que tous les watt soient utilisés.

SLU : Vous l‘avez pensé plus comme renfort ou comme vrai sub ?

Mathieu Pobeda : C’est un sub de ligne qui n’est pas conçu pour générer de l’infra ; pour cela il faut du RS18 ou du LS18. Eventuellement, posé, il retrouve une extension vers le bas grâce au couplage avec le sol, mais pas en ligne.

SLU : Ratio de 2 subs pour 3 têtes, comment avez-vous prévu l’accroche ?

Mathieu Pobeda : Nous avons deux frames différents. Le Touring Bumper va prendre à la fois des subs et des têtes, avec comme limite que le nombre de têtes et de subs, ces derniers multipliés par 1,5, ne dépasse pas le chiffre de 12. Par exemple 6 têtes et 4 subs cela fait 12 puisque les 4 subs comptent pour 4*1,5=6. Le maxi est donc 12 têtes ou 8 subs par bumper. Le second bumper n’accepte que des têtes et monte à 12. C’est celui qui sert aussi à raccorder sous les subs des têtes. Le MSU15 peut facilement être accroché à 0° ou à 180 grâce à des connecteurs Speakon en face avant.

Deux montages qui permettent en revanche d’atteindre la pleine capacité du frame, 8 subs ou 12 têtes.

Un montage plus que raisonnable par rapport aux normes. 6 têtes et deux subs. Les deux autres, permettant d’atteindre un contour et une réponse satisfaisants, sont posés au sol.


SLU : Malgré son ébénisterie en bois, le MSUB15 ne pèse que 40 Kg. Pourquoi du bois et pas du composite ?

Mathieu Pobeda : Quand ce n’est pas nécessaire d’avoir recours au composite pour des fonctionnalités précises comme sur les têtes ou certains subs, on reste en bois sur les subs.

SLU : Est-ce que vous faites encore de la vibro sur la caisse elle-même et comment ?

Mathieu Pobeda : Bien sûr. On le fait avec des accéléromètres et des lasers mais franchement on sait déjà à peu près où se situe le problème grâce à la simulation et à notre expérience de fabricant d’enceintes. L’empirisme est génial, mais pour une entreprise comme nous, il faut capitaliser sur le savoir Nexo.

Joseph Carcopino pris dans son labo lors d’un reportage paru en 2016

SLU : Au fait, qui est le papa du GeoM10 ?

Mathieu Pobeda : L’ensemble de l’équipe R&D et Comsol (rires). A titre personnel je me suis beaucoup occupé de la partie acoustique mais pour ces deux nouvelles enceintes il n’y a pas eu de personne dédiée. C’est vrai que je me suis beaucoup occupé en son temps du M6, mais pour le M10 on a vraiment tous collaboré sous la direction de Joseph (Carcopino NDR) qui est à a tête du R&D.

SLU : La M10 a donc bénéficié à plein de la simulation informatique.

Mathieu Pobeda : Oui absolument, on a vraiment mis la surmultipliée dans ce domaine. La simulation te fait gagner énormément de temps, t’évite d’aller vers des solutions qui ne marcheront pas et tu sais à l’avance les derniers détails qui vont avoir besoin d’être lissés. La simulation ne trouve pas de solutions à ta place, mais te simplifie le travail. Quand tu vas sortir les premiers modèles, tu sais déjà où tu auras structurellement des modes. En revanche tu ne sais pas s’ils seront pénalisants et tu ne sais pas quel sera leur niveau. Il y a encore des progrès à faire dans cette direction-là.

SLU : Tu te sers de l’existant ?

Mathieu Pobeda : Bien sûr. On benchmarke avec nos autres produits, qu’ils soient en ébénisterie traditionnelle ou en composite.

SLU : Vous corrigez beaucoup dans les DSP des NXAmp ?

Mathieu Pobeda : Non, le DSP peut lisser et améliorer légèrement mais comme on dit dans la profession shit in, shit out ! La M10 est bien née et on n’a pas besoin de corriger des défauts à proprement parler.

SLU : Donc si un nouveau NXAmp arrive avec plein de ressources, le son de la M10 ne va pas changer…

Mathieu Pobeda : Non, et puis ce n’est pas dans nos habitudes. Il faut favoriser la compatibilité, et dans ce cas précis, ce ne serait pas le cas entre les deux amplis que tu cites. Nos enceintes quand elles sont mécaniquement finies ont, comme tu l’as suggéré, 98% de leur potentiel prêt à fonctionner tel quel. On n’est jamais tombé en rade de ressources DSP.

David Hochtenbach : J’ai pendant 10 ans eu la responsabilité des presets chez Nexo, c’est donc un sujet que je connais TRES bien.

David Hochtenbach, deux oreilles, une langue bien pendue, trois bonnes raisons de l’écouter

Mathieu Pobeda et David Hochtenbach

SLU : Pourquoi parles-tu au passé ?

David Hochtenbach : Place aux jeunes (rires). Nous avons convenu que les ingénieurs du bureau d’études commencent les presets et que je les finirai. On a choisi cette façon de travailler après les premières écoutes.
La M10 est très bien née aussi parce qu’il y a une belle collaboration entre les ingénieurs R&D et le terrain, sur une architecture qui va déjà délivrer ces fameux 98% du son. Le preset n’est que du lissage, du papier triple 0 qui fait mieux glisser, le reste est déjà abouti.


SLU : Les GeoM10 sont donc sur la fameuse potence Nexo ?

Un montage au ratio normal, trois têtes M10 et deux renforts MSUB15.

David Hochtenbach : On va dire ça comme ça. On travaille dessus, on est bon. C’est prêt à être lancé. Pas d’effets d’annonce chez Nexo. J’ajouterai aussi que ce système va sortir avec des data sheets très conservatrices. On est « plus et mieux » que ce qui est annoncé.

Mathieu Pobeda : Quand on annonce un SPL Max de 131 dB, on le fait en bande large, pas en coupant un peu dans le bas. Si on coupe à 100Hz, on monte à 135 dB. Quand on annonce 56 Hz c’est à -6 dB.

SLU : Il y a quand même les niveaux, les limiteurs, la mise en phase à encoder…

David Hochtenbach : Non, tout ça est déjà fait !

SLU : Ohh t’es un futur chômeur toi…

David Hochtenbach : Non (rires !) Il y a longtemps eu une jurisprudence qui voulait que ce soit plat dans l’axe à la mesure. C’est bien pour 10% des ingés son, , mais pour les 90% restants c’est une très grave erreur car ils ne s’y retrouvent pas. Il ne faut donc prendre aucune option marquée mais faire en sorte que ça sonne sans être obligé de mettre des points d’égalisation partout.

SLU : C’est donc ton boulot. Ca existe encore être droit ?

David Hochtenbach : Pas vraiment. Il y a des gabarits de courbes de réponse sur les tournées. Les gabarits actuels sont à +14 dB pour la bande qui va jusqu’à 120 Hz et après, la ligne bleue des Vosges avec un petit trou dans le haut mid vers 2,5 kHz car ça arrache un peu les oreilles. On parle là des musiques dites traditionnelles, je te laisse imaginer ce que c’est sur des musiques électro.
Je te donne un exemple que j’ai vu avec nos enceintes. Trois M28, six S118 et six B112, et la balance tonale plaisait à l’utilisateur. On est loin des 14 dB ! On arrive à des lignes de subs qui n’en finissent plus, des subs qui très souvent sont en plus mal employés. Il y a des erreurs commises dans le design des subs.

Le S118, le sub du système STM

SLU : Tu nous expliques ?

David Hochtenbach : On pense contrôler la directivité mais en définitive on perd le punch et du coup on est encore obligé d’en mettre encore plus. La répartition des subs dans la salle n’est pas bonne. Tu peux faire le montage que tu veux mais ne perds pas de vue que la couverture horizontale n’est que la moitié du travail, l‘autre moitié c’est le punch.
On travaille dans le live et c’est important de préserver le temporel et cet impact que les gens recherchent. On a fait des essais et des séminaires chez Nexo, et nous sommes arrivés à la conclusion que 5 ms de plus sur un sub qui est à l’extérieur pour faire du steering, ça conduit à un hors phase à 80 Hz.

SLU : Ahh c’est sûr que ça tape moins…

David Hochtenbach : Le problème est que plein de tournées agissent ainsi. Ils sont contents parce que ça couvre large, mais il n’y a plus aucun punch. Tout ça pour dire que la balance tonale est quelque chose de très subjectif. Il faut absolument favoriser le temporel.

SLU : Quel montage préconises-tu alors ?

David Hochtenbach : Cela dépend de la salle, mais il est essentiel de ne pas vouloir aller trop loin dans la répartition horizontale. Il faut faire très attention à la dissonance cognitive qui est engendrée par la vision de lobes dans le logiciel de prédiction, des lobes qui, à l’écoute, ne se révèlent pas si gênants que ça.
Il ne faut pas de son qui soit fait au détriment de la physiologie ou du ressenti. Le sub dans le live est là pour offrir des sensations, et si cela n’opère pas bien dans le punch, on perd tout l’effet. Il y a quelque temps à Seoul, Psy passe en pleine époque du Gangnam Style. Un million de personnes se massent devant la scène. On avait mis 56 S118 sur le front de scène. Le truc était parfaitement léché avec des délais sur les côtés. C’était magnifique.
Arrive le mixeur de Psy. Il joue un CD et là il nous annonce que c’est tout pourri et qu’il veut deux tas traditionnels à gauche et à droite. Les séoulites avaient passé des heures à tout mesurer et caler, il a fallu tout changer. « Moi, il faut qu’il y ait du punch » avait-il dit. Entre les deux il faut trouver le bon compromis. Il faut beaucoup de pédagogie, mais aussi des connaissances physiologiques et acoustiques.

 

 

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