Philippe Pelmelle crée Coda Audio France

Un vent nouveau souffle sur l’audio en France et question vent et embruns Philippe Pelmelle, le breton, en connaît un rayon. Après avoir été représentée par RégieTek, Coda Audio a confié sa distribution française exclusive à ce vieux briscard de l’audio qui a créé pour l’occasion sa société. Nous l’avons rencontré dans ses nouveaux locaux de Tremblay en France et sur le stand Coda Audio à l’ISE d’Amsterdam.

Philippe et Paul Ward, le directeur du marketing et des ventes de Coda Audio, avec devant eux le Cue 4, un petit concentré de technologie équipé de deux HP de 8” pour le bas et d’un moteur coaxial 3,5” et 1,4” avec deux diaphragmes annulaires pour le haut. Un wedge passif ou actif.

Philippe et Paul Ward, le directeur du marketing et des ventes de Coda Audio, avec devant eux le Cue 4, un petit concentré de technologie équipé de deux HP de 8” pour le bas et d’un moteur coaxial 3,5” et 1,4” avec deux diaphragmes annulaires pour le haut. Un wedge passif ou actif.

SLU : Tu nous racontes comment Coda Audio et toi vous êtes connus ?

Philippe Pelmelle : C’est une vieille histoire, même si Coda Audio n’a qu’une dizaine d’années. J’ai importé cette marque en France en 2009. En fait, j’avais quitté Innovason et je travaillais pour un cabinet anglais, MAC Consulting qui était en charge du développement commercial international de Coda Audio. Je représentais la marque en France.
Logo Coda AudioCoda Audio à cette époque pesait 1,5 millions d’euros et disposait déjà d’une technologie très intéressante. Même si nos chemins se sont séparés quelque temps, j’ai toujours suivi la marque et gardé contact lors des salons. Six ans plus tard, Coda Audio a beaucoup changé, beaucoup évolué, et génère un CA de 15 millions avec un prévisionnel 2016 de 18 millions grâce à l’ouverture de sa filiale américaine.

SLU : C’est une forte croissance…

Philippe Pelmelle : Très forte et une présence désormais mondiale avec le même système de représentation via un cabinet anglais, cette fois-ci celui de Paul Ward, un des ex associés de MAC Consulting.

SLU : Quel est l’apport de ces cabinets ?

Philippe Pelmelle : La parfaite connaissance du marché, la veille technologique permanente, le conseil dans le développement de nouveaux produits. MAC s’est par exemple occupé de 3 grands noms de l’audio pro. Le carnet d’adresses de ces cabinets est aussi un accélérateur de business, et c’est le choix qu’a fait le créateur et dirigeant de CODA AUDIO, Svetley Alexandrov. Ce sont enfin ces mêmes cabinets qui trouvent les bonnes personnes dans chaque pays pour représenter la marque.

Philippe Pelmelle cree Coda Audio France

SLU : Te voilà donc de retour avec ta société !

Philippe Pelmelle : A un certain moment il faut une structure commerciale pour développer une marque dans un pays et ma connaissance de l’audio et de Coda Audio en particulier ont fait de moi le bon candidat pour reprendre le flambeau.

SLU : On parle d’une filiale ou d’un distributeur ?

Philippe Pelmelle : Une filiale en nom propre. Coda Audio ne détient pas de parts dans ma société et n’a pas investi d’argent, mais cette dernière exploite le nom commercial de Coda Audio France.

SLU : Tu n’es pas non plus un salarié de Coda Audio…

Philippe Pelmelle : Du tout…

SLU : Entre tes deux périodes Coda Audio, tu n’as pas quitté le marché français et l’audio…

Philippe Pelmelle : J’ai travaillé à l’international mais aussi beaucoup en France où je dispose de nombreux contacts.

SLU : C’est ta première société, rien qu’à toi ?

Philippe Pelmelle : Oui, pour moi c’était une suite logique de devenir entrepreneur et de monter la filiale française d’un fabricant d’audio.

Philippe dans ce qui est devenu sa salle de démo à Tremblay, près de ses bureaux. Il est possible d’y écouter la gamme G et notamment la G515 en 15 pouces et moteur sur laquelle il s’appuie et les deux subs de la gamme, les G18 et G15

Philippe dans ce qui est devenu sa salle de démo à Tremblay, près de ses bureaux. Il est possible d’y écouter la gamme G et notamment la G515 en 15 pouces et moteur 1 pouce sur laquelle il s’appuie et les deux subs de la gamme, les G18 et G15

SLU : Quelle est ta vision de notre marché et par quel type de produit penses-tu parvenir à t’y faire une place ?

Philippe Pelmelle : Il y a deux portes d’entrées, la vente / intégration, et la prestation. Je ne vais négliger aucune des deux.
L’un des marchés est lié à la prescription faite par les Ingés Son et les prestataires à qui il va falloir faire découvrir la marque et les produits. Le second marché est régi par les scénographes et les architectes qu’il faudra bien évidemment visiter.
Pour tout ce qui est technique, études acoustiques et design, je vais travailler avec des personnes qui vont m’apporter les compétences que je n’ai pas moi-même. Je dispose d’une salle de démo où je vais faire découvrir un certain nombre de produits.
Pour cela, je vais m’entourer de professionnels qui sauront m’accompagner pour réussir d’un point de vue acoustique ces démos. Elles pourront avoir lieu dans mes locaux ou chez les clients et prospects.


SLU : Sais-tu déjà qui va être ton alter écho…écho…écho…?

Philippe Pelmelle : Je pense à Nicolas Savet, un free-lance qui travaille déjà avec Coda Audio via un prestataire. Il va partir en formation chez le fabricant à Hanovre afin d’acquérir l’ensemble des connaissances électro-acoustiques sur les enceintes et systèmes.
Coda Audio développe, fabrique et commercialise ses propres électroniques. Nicolas en profitera pour approfondir ses connaissances dans ce domaine.
Pour ma part, je vais me concentrer sur le relationnel et la stratégie commerciale. Si plus tard le besoin s’en fait sentir, j’étofferai l’équipe par des permanents. Après je m’appuierai sur les prestataires à qui je vais vendre de gros systèmes pour pouvoir effectuer des démos plus conséquentes.

Accrochés à l’ISE, 6 ViRAY, les têtes line array moyenne puissance de Coda, embarquant deux 8” avec des membranes en fibre de carbone, des aimants au néodyme et triple anneau de démodulation, et pour le médium et l’aigu, un coaxial composé de deux diaphragmes annulaires dont le plus gros en charge des fréquences allant de 600 à 6500 Hz atteint 8”.

Accrochés à l’ISE, 6 ViRAY, les têtes line array moyenne puissance de Coda, embarquant deux 8” avec des membranes en fibre de carbone, des aimants au néodyme et triple anneau de démodulation, et pour le médium et l’aigu, un coaxial composé de deux diaphragmes annulaires dont le plus gros en charge des fréquences allant de 600 à 6500 Hz atteint 8”.

SLU : On a déjà en tête le nom d’une société qui est proche de la tienne, ne serait-ce que géographiquement…

Philippe Pelmelle : RégieTeK en effet, qui a aussi très bien assuré la présence commerciale de la marque les années passées. Ils disposent d’enceintes en 8, 12 et 15 pouces avec une série de subs et un kit line array moyen format, le ViRAY qui sort régulièrement et donne toute satisfaction.
Il y a aussi un certain nombre de salles équipées dans le nord de la France, mais aussi à Marseille, le Cabaret Aléatoire équipé en Airline LA8 et La Luciole à Alençon qui va prochainement recevoir son système en Coda Audio. Cette marque est déjà présente sur le marché, je ne vais qu’accélérer son déploiement via les prestataires, les intégrateurs et les bureaux d’études que j’ai la chance de connaître.

SLU : Tu disposes du catalogue nécessaire pour aborder les deux marchés install et presta ?

La G515 posée en mode wedge et débarrassée de sa face avant…juste pour la photo !

La G515 posée en mode wedge et débarrassée de sa face avant…juste pour la photo !

Philippe Pelmelle : Oui complètement. J’ai des enceintes passives de petite, moyenne et grande taille avec les subs qui les complètent, trois formats de line-array et trois wedges différents, les Cue 1, 2 et 4, plus l’électronique pour driver et amplifier l’ensemble.

Coda Audio fabrique tout et a lourdement investi pour offrir d’excellents produits à des prix très compétitifs.
Les haut-parleurs qui équipent les enceintes sont développés et fabriqués sur cahier des charges spécifiques par BMS qui fait partie du groupe, un autre gage de qualité.

SLU : Comment sens-tu l’activité économique française dans nos métiers, plus propice cette année ou encore un peu atone…

Philippe Pelmelle : Ca fait un moment que nous vivons cette situation et les attentats n’ont rien arrangé. Je suis convaincu que ceux qui se renferment sur eux-mêmes dans ces périodes difficiles vont stagner, là où les sociétés qui auront anticipé le retour de l’activité en investissant dès maintenant, seront mieux armées pour tirer les fruits du retour de la croissance.
C’est aussi vrai que le marché français est trusté par les grandes marques au point qu’il m’arrive d’entendre certains clients souhaiter de la nouveauté, quelque chose de différent. Il y a de la place pour un nouvel entrant, d’autant que nous disposons d’une aura internationale par le biais de tournées d’importance sonorisées en Coda Audio, je pense par exemple à Placebo en Angleterre. Il va falloir convaincre et travailler sans relâche la prescription jusqu’à être sur les fiches techniques.

SLU : Es-tu d’accord avec le consensus qui dit qu’il n’y a plus de mauvais nouveaux systèmes, juste des systèmes éventuellement mal exploités ?

L’AiRAY, le gros line array en 2x12” et deux DDP de Coda, gros par les performances mais pas par la taille, identique en largeur au ViRAY. En tête de ligne on aperçoit la SC2F, l’unité d’extension de grave prévue pour le ViRAY et disposant de deux 15” à très longue excursion dans un montage reflex pour disposer de punch. Un senseur détecte le mouvement des membranes afin de piloter l’ampli et corriger en temps réel ses performances.

L’AiRAY, le gros line array en 2×12” et deux DDP de Coda, gros par les performances mais pas par la taille, identique en largeur au ViRAY. En tête de ligne on aperçoit la SC2F, l’unité d’extension de grave prévue pour le ViRAY et disposant de deux 15” à très longue excursion dans un montage reflex pour disposer de punch. Un senseur détecte le mouvement des membranes afin de piloter l’ampli et corriger en temps réel ses performances.

Philippe Pelmelle : Oui absolument. Chaque système a ses spécificités et ses limites. Si on le met en œuvre en connaissance de cause, cela fonctionne. La différence se fait sur la formation des opérateurs et le service qu’offrent les marques.
Un ampli incluant des ressources DSP peut, dans certaines circonstances, être complexe à mettre en œuvre. Aujourd’hui, Il est impératif qu’un service technique compétent et réactif réponde à toutes les questions de nos clients. Ce point renforce la fidélité, la confiance et les décisions d’achats de nos clients.

SLU : Prenons un cas d’école, la vente d’un système line-array en 12’, chez toi on appelle ça le AiRAY je crois. Quel sera ton chemin d’entrée dans le marché, ton argument principal ?

Philippe Pelmelle : D’abord je vais exploiter mon réseau. Ensuite je vais mettre en avant la spécificité de Coda Audio qui est de maîtriser entièrement la chaîne de fabrication de ses produits : haut-parleurs, ébénisteries, accroche, électronique, accessoires comme les housses ou les flight cases, ce qui garantit la qualité et la régularité dans l’approvisionnement.
Enfin je vais offrir des prix compétitifs grâce à cette intégration de l’ensemble des étapes de fabrication des composants. Cela me permettra également de me positionner sur le créneau haut de gamme / très haut de gamme car Coda Audio le mérite amplement. Cela se passe comme ça sur les autres marchés où la marque est vendue. Quand on voit la croissance depuis quelques années, c’est évident que les -plus produits- de Coda Audio font référence.

SLU : Acoustiquement ?

Philippe Pelmelle : Bien sûr. Les performances acoustiques des line-array Coda Audio sont remarquables. Nous n’avons pas de couleur sonore spécifique rock, club ou classique, nous nous adressons à tous les marchés, sans exception. Des nouveaux produits vont d’ailleurs être présentés.

Svetly Alexandrov

Svetly Alexandrov

SLU : Cette marque repose sur son créateur…

Philippe Pelmelle : Oui, Svetley Alexandrov, un homme que j’admire et qui est vraiment une personnalité à part dans l’audio avec des idées à revendre, une vision et une énergie de tous les instants.
Coda Audio dispose aussi d’un bureau d’étude et d’ingénierie brillant, on ne sort pas de tels produits en un laps de temps aussi court sans un très grand savoir-faire.

SLU : Outre l’ISE où tu étais présent, tu te déplaceras aussi à Francfort pour le Prolight+Sound..

Philippe Pelmelle : J’y serai et j’espère accueillir sur le stand Coda Audio des visiteurs français afin de pouvoir initier un certain nombre de choses avant la saison.
Je souhaite aussi emmener de potentiels clients à Hanovre dans la salle de démo qui est fantastique et aussi leur faire visiter l’usine afin qu’ils perçoivent le sérieux et la taille de l’entreprise.
La salle est assez grande pour pouvoir écouter le petit line-array avec tout type de sub !
Pour des démos de gros systèmes, et dans l’attente de disposer de prestataires équipés, je pourrai faire venir du matériel d’Allemagne.

Ci-après, Côte à côte les deux subs de la gamme G, un 15 et un 18 pouces.

Le G15, comme son nom l’indique, le modèle 15 pouces de la gamme G, présenté ici sans son cache, ce qui dévoile la nature des évents ramenant l’onde arrière.

Le G15, comme son nom l’indique, le modèle 15 pouces de la gamme G, présenté ici sans son cache, ce qui dévoile la nature des évents ramenant l’onde arrière.

Le G18 que l’on reconnaît sans son cache grâce aux corrugation qui renforcent sa membrane, une solution indispensable quand on connait les élongations auxquelles ces équipages mobiles sont soumis

Le G18 que l’on reconnaît sans son cache grâce aux corrugation qui renforcent sa membrane, une solution indispensable quand on connait les élongations auxquelles ces équipages mobiles sont soumis

SLU : Tu t’attelles tout seul à un sacré challenge tout de même.

Philippe Pelmelle : Mais je suis un homme de challenges et même si Coda Audio peut paraître ou est quelque part un challenge, j’ai l’envie et l’énergie de réussir ce virage dans ma vie. J’ai un an pour lancer la machine, le capital de la société le permet, j’ai une chouette marque et mon business plan est très carré. Je pourrai par la suite ajouter d’autres types de produits à mon portefeuille.
J’ai le nom commercial Coda Audio France mais ma société s’appelle LTS Solutions et je peux vendre par son biais de la lumière, du truss ou d’autres équipements sonores. Bien entendu, aujourd’hui, je vais me focaliser sur Coda Audio le temps qu’il faudra pour bien pénétrer le marché. Si plus tard une opportunité son ou éclairage allant dans le sens de ce que souhaitent les acteurs de la prestation et de l’installation se présente, je l’étudierai attentivement.

SLU : LTS c’est Les Techniques du Spectacle ?

Philippe Pelmelle : (rires) C’est pas mal mais non, cela vient de Light, Truss & Sound.

SLU : Disposant du label Coda Audio France, on imagine que tu es distributeur exclusif pour notre territoire, si cela signifie encore vraiment quelque chose aujourd’hui.

Philippe Pelmelle : Je le suis à 100%. Je suis en charge de représenter la marque en France et Coda Audio me garantit que je serai le seul à le faire. Réciproquement, je n’ai pas le droit d’aller vendre dans d’autres pays. Je suis confiant et protégé par un contrat de distribution très bien ficelé. J’ai en revanche pris contact avec le distributeur belge pour créer des synergies entre clients transfrontaliers et faciliter, quand nécessaire, les compléments de parcs.

SLU : Tu nous dis quelques mots sur tes amplis maison, la nouvelle gamme avec DSP vient de sortir…

Philippe Pelmelle : Oui l’année dernière. Il était indispensable d’offrir le standard que réclame le marché à savoir les amplis modernes, à quatre canaux, légers, puissants et embarquant les DSP. Il s’agit des Linus.

Linus 10, Le gros ampli de Coda, 10 kW en deux canaux, senseur pour mieux piloter les membranes des 15” et 18”, DSP et bien entendu, prise de commande à distance

Linus 10, Le gros ampli de Coda, 10 kW en deux canaux, senseur pour mieux piloter les membranes des 15” et 18”, DSP et bien entendu, prise de commande à distance

Ils ont une plateforme Shark en 96kHz, 32 bits à virgule flottante avec des filtres IIR et FIR. Ils offrent des entrées analogiques et numériques et sont déclinés en 10C à quatre fois 2200 Wsous 4 ohms et 5C en quatre fois 700 W. Le plus puissant s’appelle le Linus 10 et développe deux fois 5000 W. Il intègre des sensors qui asservissent les haut-parleurs des subs. Tous ces modèles sont commandés par le Linus Live, le soft de contrôle à distance sur PC et MAC.

Le même Linusrack vu de dos avec de quoi lui donner du jus et le faire respirer. De la belle ouvrage.

Le même Linusrack vu de dos avec de quoi lui donner du jus et le faire respirer. De la belle ouvrage.

Quatre Linus 10, 8 canaux de 5kW et un paquet de DSP dans 11U où tout est prévu, entrées comme sorties, signal comme réseau, sans oublier le secteur. Le flight dispose d’accroches pour accompagner au plus près les enceintes.

Quatre Linus 10, 8 canaux de 5kW et un paquet de DSP dans 11U où tout est prévu, entrées comme sorties, signal comme réseau, sans oublier le secteur. Le flight dispose d’accroches pour accompagner au plus près les enceintes.


Conclusion

Gonflé à bloc et confiant dans la qualité de ses produits, Philippe Pelmelle s’apprête à débuter la tournée des prescripteurs pour transformer l’essai et améliorer encore le travail entamé par lui-même et prolongé par RégieTeck.
Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des nouveautés à venir au catalogue Coda Audio et surtout nous allons aller écouter au plus vite ces produits et surtout ceux embarquant le coaxial DDP, présent sur les line-array, sur les wedges et aussi sur le haut de gamme de la série G. Bon vent Philippe et que la pêche soit bonne !

Pour contacter Philippe Pelmelle Coda Audio France LTS :

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