Une nouvelle fois aux faders pour l’édition 2012 de la tournée de Tryo, l’éclairagiste Laurent Chapot investit la scène de l’Olympia avec un kit modeste, selon ses dires, mais parfaitement exploité. Toujours dans une optique de réduction de la consommation énergétique, c’est avec une majorité de sources à Led et lampe 700 W qu’il continue de redéfinir la lumière de spectacle, en évitant les courses aux puissances, en privilégiant un travail précis de la fumée et en optant pour un choix très hétérogène de projecteurs. Dans un décor intimiste qui met en scène les toits de Paris, réalisé conjointement avec Nitro Deco, le designer signe encore un fois une création lumière incroyable où les idées et les faisceaux fusent !
Et c’est, comme souvent avec les équipes de Laurent, dans la bonne humeur et la passion, que nous sommes accueillies quelques heures avant le concert du groupe, tout dévoué à son public et très attentif aux aspects techniques du spectacle.

Se comprendre (presque) sans se parler
Laurent Chapot, qui a l’habitude d’être fidèle sur la durée aux artistes qu’il éclaire, a donc naturellement rempilé pour signer les lumières de cette tournée, débutée en octobre 2012, et prenant fin en avril 2013 après un grand périple dans les Zénith de l’hexagone.
C’est pendant sa phase de préparation, relativement courte, que toute la complicité et la confiance nouée pendant des années à travailler avec les mêmes équipes et au service des mêmes artistes, prend tout son sens. En évoluant en partenariat constant avec Philippe Ducouret (Nitro Deco) et son pupitreur GrandMA Laurent Garnier, le designer a dû partir d’un simple dessin imaginé par Christophe Mali et Sébastien ”Bibou” Pujol de Tryo pour travailler la scénographie du spectacle et y accorder un kit de projecteurs.
SLU : Laurent, quelles ont été les demandes de Tryo concernant le design lumière ?
Laurent Chapot : ”En fait tout est parti d’un petit croquis sur un carnet envoyé par MMS puis développé au cours d’une unique réunion entre les artistes et moi-même. Après, il a fallu composer ! On s’est donc mis au travail pour imaginer les éléments scéniques afin que, par la suite, je puisse penser aux éclairages pouvant s’y adapter ou les mettre en valeur. Christophe Mali aidé de Bénédicte Lelay, ayant avancé entre temps l’écriture de la mise en scène, ont suivi quelques dessins proposés par «l’Écureuil» (aka Philippe Ducouret) tenant compte des contraintes techniques, logistiques et financières. Certains éléments ont été conservés, comme l’échafaudage central, dont nous n’étions pas fan, mais auquel les artistes tenaient, et d’autres vraiment privilégiés, comme le toit avec chien-assis ou les murets en pierre que nous avons conçus nous-mêmes.
Je ne me suis attelé au plan lumière qu’une fois cette partie validée et il est resté très simple et pragmatique.
SLU : Chaque élément scénique semble avoir une fonction et une utilité propre, ce n’est pas que de la déco ?