Fanny Dussart anime la demi-heure intermittente sur Instagram

Fanny Dussart est originaire du nord et dans la prod depuis une quinzaine d’années. Pendant le confinement elle a décidé de réaliser des interviews pour mettre en valeurs différentes personnalités et métiers passion de la profession.

Vous pouvez voir “Les interviews de la demi-heure intermittente” tous les jours de la semaine à 18 heures sur le réseau social Instagram @fanny_dussart et les revoir sur la chaîne Youtube “La demi-heure intermittente”.

SLU : Que fais-tu dans ce métier pour être autant en contact avec tout le monde ?

Fanny Dussart : Je suis dans la prod depuis une quinzaine d’années et j’ai fait un peu tous les métiers qui tournent autour de l’administration de tournée, de la direction de prod, du tour management et de la régie générale. Du coup je suis un peu au cœur du système et c’est pour ça que je connais aussi bien les artistes que les techniciens. En plus je suis Chti et donc sympa (rire).
J’ai travaillé sur de très grosses tournées pendant pas mal de temps et j’ai un parcours atypique car j’ai été 3 ans chargé de mission musique-danse-théâtre dans un conseil général puis cinq ans à l’opéra de Massy comme directrice de prod de l’Opéra symphonique.
J’ai rencontré un artiste qui s’appelle Stanislas. Il y est chef d’orchestre et était signé en édition dans la boîte de Pascal Obispo. Il faisait beaucoup d’arrangements pour différents chanteurs et on a décidé de collaborer. On a créé une formation, le Paris Pop Orchestra. Depuis 3 ans, je travaille sur de petits projets théâtre, à Tournai où je suis administratrice. Je n’ai pas envie d’arrêter la musique mais j’aime bien le changement.

SLU : La démarche d’échanger comme ça pendant une demi-heure avec ce que tu appelles un intermittent, bien que tu n’aies pas interviewé que des intermittents, elle t’est venue comment ?

Fanny Dussart : Je n’interviewe pas que des intermittents mais beaucoup quand même. L’idée m’est venue après la deuxième allocution de Macron où je me suis dit que ça n’allait pas être facile. Je pense que les spectateurs, n’ont pas conscience de tout le travail technique réalisé par des équipes peu ou pas connues. Donc c’était le moment de leur donner la parole de manière positive et pourquoi pas, de parler d’eux, de leur parcours, et les mettre un peu dans la lumière, vu qu’ils sont souvent dans l’ombre.

Une amie maquilleuse pour Voulzy ou Souchon qui s’appelle Malka Braun a été la première interviewée avec Loïc Pontieux. Puis j’ai eu du mal à trouver des candidats car les techniciens ont du mal à parler d’eux, peu habitués à être mis en avant. Ils disent souvent qu’ils n’ont rien à raconter mais en fait c’est faux. Hier, j’ai enregistré Hervé Beauville qui est habilleur et fait plein d’autres choses. Il était hypertendu. Il fallait aller le chercher pour qu’il parle. Ils doivent penser que ce qu’ils font n’est pas très intéressant alors que ce sont des métiers passionnants.

SLU : Et tu fais ça purement par plaisir, par envie, pour rendre service, ou tu ne sais pas pourquoi ?

Fanny Dussart : J’avais envie de faire quelque chose pour qu’on n’oublie pas les intermittents du spectacle.je voudrais interviewer un chauffeur, un cuistot, un road. Il y a tellement de gens. J’ai envie de considérer tous les métiers. J’y suis allée sans réfléchir et je me suis prise au jeu. Au total je vais atteindre 24 modules et je ne sais pas si je vais arrêter le 8 mai parce qu’on m’a demandé de continuer.
J’ai eu Julie De Bona qui a cartonné sur TF1 dans le Bazar de la Charité, Légitimus m’a dit oui et Bruno Solo est passé le 7 mai. Gérard Darmon est partant pour le 10 mai, la dernière. Il m’a dit : Moi, je n’en ai rien à foutre de l’audience, c’est pour la bonne cause, pour qu’on parle des intermittents du spectacle ! »

SLU : Et alors toi, comment tu vois le futur par rapport à cette crise ?

Fanny Dussart : J’essaie de voir les choses au jour le jour parce qu’on n’a pas trop le choix. Ce qui est horrible à vivre c’est l’inconnu. Ne pas avoir de date et ne pas pouvoir se dire “On va pouvoir recommencer à tel moment”. J’espère de tout cœur que l’activité reprendra en septembre ou au moins au 1er octobre. Personnellement j’ai déjà une tournée entière de prévue donc je bosse pas mal.

Enfin il y a aussi le public qui, à mon avis subit un vrai traumatisme. Du coup tous les directeurs de théâtre flippent d’avoir des salles vides et commencent à annuler, voire vont fermer leur théâtre jusqu’en décembre. Il se passe quelque chose et ça me donne envie de continuer.

“Les interviews de la demi-heure intermittente” tous les jours de la semaine à 18 heures

– Sur Instagram @fanny_dussart.
– Et les revoir sur la chaîne Youtube “La demi-heure intermittente”.

Crédits - Texte par Ludovic Monchat - Allison Cussigh

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