Lyre Spot motorisée à lampe HTI 1000 W

Martin Mac Viper Profile. Le retour du Roi

Martin Mac Viper Profile

C'est la nouvelle émeute de la rentrée, une lyre Martin, un vrai spot, avec une sacré lampe à décharge de 1000W, des gobos, de la trichromie, du zoom et des fonctions comme avant, de cette race de projecteurs que l’on croyait éteinte. C'est un nom de Rock Star, un gabarit de cogneuse, une vipère assassine, une légion de 5000 déjà sorties des usines. C'est tout ça et c'est surtout une résurrection.

Mac. Trois lettres, emblème d’une industrie du spectacle si jeune, si pressée qu’elle renie ses modèles à chaque évolution. Combien de ces lyres a pu fabriquer la compagnie Martin, encensées à leurs sorties, dénigrées depuis lors face aux coups de boutoirs d’une concurrence acharnée par un marché finalement si ténu, si volatile. Et pourtant, les Mac600, Mac2000, Mac700 et autres MacIII restent à leur manière des symboles universels. Symbole de démocratisation, rêve d’accessibilité pour des générations d’éclairagistes, malgré leurs défauts. La technologie ne s’attarde pas toujours sur la pureté d’un faisceau, c’est dommage. Et puis un matin ses ingénieurs ont repensé à la lumière d’un spectacle, la justesse nécessaire pour éclairer les comédiens, costumes et décors, à la finesse d’un faisceau se posant sur une danseuse, à la pureté des couleurs jouant avec un groupe, à la puissance d’une explosion de lumière en bouquet final. Alors le projet Viper a vu le jour. Malgré son nom tapageur, ce spot est sûrement la meilleure réalisation de Martin à ce jour. Et Viper deviendra sans doute aussi un nouveau symbole, mérité celui là.

Prise en main et ergonomie

Elle est posée fièrement sur son socle, moi aussi, car la transporter depuis la voiture de Jérôme Garnier, directeur technique de Martin France (je le remercie au passage pour sa disponibilité), ce jour pluvieux réveilla quelques vieilles douleurs. Elle pèse. 37,2 kg précisément. Certes c’est 15 de moins que son grand frère le Mac III, auquel elle emprunte certains traits caractéristiques, dont la seconde paire de poignées, située au dessus des bras de la lyre, si utile pour la porter. Cependant l’ère des grosses costaudes semble toucher à sa fin, tant la concurrence déploie des machines de flux équivalent dans des gabarits très réduits et des matériaux très légers. Je n’en voudrai pas à Martin de privilégier une construction robuste et durable, mais je n’irai pas l’accrocher tout seul à un pont celle-là.

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Robert Juliat


De chaque côté de la tête, un évent associé à un filtre à air.

Les énormes évents de la tête nécessitent un remplacement des filtres à air, la membrane en mousse derrière les grilles, en cas d’encrassement trop important.

Je l’observe. Base trapue, bras anguleux et une énorme tête affutée comme un missile. La division marketing l’a affublé d’un titre de film d’action, les designers lui ont carrément façonné une armure high-tech. D’énormes évents lui balafre les joues, la peinture noire mat, un peu granuleuse, lui fait une peau de granit. Elle impressionne autant qu’elle inquiète. Comme une voiture customisée, elle donne l’air de jouer la surenchère.

Je regarde encore. La lentille de l’optique est remarquable : un gros diamant délicatement poli. Ça peut faire un faisceau superbe en sortie.

La construction est solide, la réalisation très aboutie, le poids gage de qualité. Les poignées, sans être des modèles de confort, permettent une manutention aisée en toutes circonstances, à quatre bras toujours. Un seul blocage, sur le tilt, facilite les opérations d’entretien et le conditionnement en flight.

Le blocage du pan a enfin été abandonné, dispositif inutile et facteur d’énervement quand ce satané loquet refuse de bouger.
Sous la base, huit embases oméga quart de tour sont disposées en hexagone. Droits, perpendiculaires, à 45°, on a l’embarras du choix pour positionner les crochets : tout va bien. Une petite flèche désigne le « front » de l’appareil, bizarrement situé du côté des câbles. Entre respect du sens d’accroche et discrétion du câblage il va falloir choisir.

La fixation de l’élingue de sécurité s’effectue aussi par dessous, dans une trop petite cavité dédiée : moins bien. Surtout que les patins très fin plaqueront la Viper au plancher si vous la mettez au sol, vous obligeant à décrocher l’élingue pour ne pas la rendre bancale.

 

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