Cerise sur le gâteau, disons même cerisier, Christian Heil nous a accordé une interview. Nous avons passé en revue l’essence même du projet L-ISA, les outils informatiques nécessaires à sa mise en œuvre et enfin sa vision du son amplifié moderne.
Plus que passionnant. Indispensable.
SLU : Une légende tenace raconte que vous avez imaginé L-ISA un jour où, après un concert où comme 90 % des spectateurs, vous étiez mal placé.
Christian Heil (Président L-Acoustics & bien plus encore…) : Ce n’est pas arrivé un jour, c’est depuis très longtemps que ce problème existe. Quand j’ai fondé ma société il y a 30 ans, je ne savais pas ce qu’étaient la sonorisation et le spectacle, je ne m’intéressais qu’à la technologie que nous avons contribué à faire avancer et cela nous a satisfaits durant de longues années.
Petit à petit, j’ai intégré des équipes d’ingénieurs du son et d’ingénieurs application. J’ai travaillé en proximité d’amis dans le spectacle et j’ai remarqué qu’ils étaient souvent contents du travail qu’ils faisaient, grâce au fait qu’ils occupent une place privilégiée en salle, mais les spectateurs n’avaient pas le même niveau de satisfaction. Je me suis donc mis dans la peau d’un spectateur, ce qui m’a permis de constater que je m’ennuyais. J’étais obligé de faire un travail cérébral qui consistait à recoller le son avec ce que mes yeux voyaient, un processus qui gâche l’expérience artistique d’un show.
Contrairement à un technicien, un spectateur recherche du plaisir, du naturel, de la sensation et du réalisme. Il ne cherche pas à savoir si l’aigu est propre ou la phase bien droite, et c’est ce qui m’a fait petit à petit penser à recentrer son et image, à les faire fusionner. Un autre facteur est l’élargissement des cadres de scène pour donner de la place à la scénographie, ce qui repousse le son vers l’extérieur et décorrèle son et image.
SLU : Dérive contre laquelle on lutte à l’aide de petits renforts centraux…