Après Sixty82, Portman et Frenetik, la French Team s’associe à l’équipe de FrenchFlair Audio, pour accompagner le développement de ce fabricant d’objets sonores professionnels, nouvelle coqueluche des architectes et installateurs de lieux de prestige.
Guillaume Boda, et son équipe ont développé une gamme d’enceintes acoustiques d’installation, très spécialisée, pour des lieux où l’aspect esthétique de tout élément intégré doit répondre aux désirs de l’architecte. Ainsi se définissent les 3 têtes de la série AS.
Elles sont de forme fluide, élégantes et livrables aux couleurs d’un nuancier RAL de 200 références. C’est le matériau utilisé pour le châssis, l’aluminium moulé, qui autorise la forme quasi conique des têtes. Alors au choix, on les expose en optant pour une couleur de contraste ou on les fait jouer caméléon.
Dans les deux cas, leur rendu acoustique est de qualité et leur SPL Max à même de sonoriser, un restaurant club ou un bar lounge : FrenchFlair Audio vise l’hôtellerie haut de gamme avec aussi toute une collection de suspensions, perchoirs, et lyres qui s’intègrent au design final avec une rare discrétion ou une fantaisie recherchée.
Depuis sa création en 2013, la société est basée à Lyon, ou une équipe de 3 personnes veille à son fonctionnement :
R&D, assemblage et commercialisation. Toutes les pièces sont fabriquées en France et les haut-parleurs d’origine européenne.
Pour comprendre les motivations de FrenchFlair Audio et de La French Team à envisager l’avenir ensemble, nous en avons rencontré les antagonistes : Guillaume Boda, acousticien, fondateur de FrenchFlair Audio, Jérôme Bréhard, Christophe Carles, Xavier Drouet et Alain Hercman pour la French Team.
SLU : Guillaume, quelle est l’histoire de FrenchFlair Audio et votre cursus ?
Guillaume Boda : Je viens de la sonorisation pro. Après une licence professionnelle en acoustique au laboratoire d’acoustique du Mans, j’ai fait mes armes à la R&D de Nexo pendant 4 ans. Ensuite j’ai travaillé en Australie pour un fabricant audio, Quest Engineering où j’ai pris en charge le développement des produits électroacoustiques, l’intégration de technologie occidentale et le développement industriel.
L’idée de créer une enceinte acoustique comme un objet dans l’espace, à l’instar de ce qui se fait en luminaire, a germé en 2012 en association avec un ancien copain de Fac. Il travaillait dans l’acoustique du bâtiment en lien avec des architectes. L’offre en 2012 paraissait très conventionnelle et l’on s’est dit qu’il y avait de la place pour un imaginaire un peu supérieur sur le produit même qu’est l’enceinte de sonorisation.
La démarche de créer un objet avec une esthétique différenciante nous rapprochait des architectes avec lesquels mon associé à l’époque avait pas mal de projets. Il a ramené un mode de travail sur des projets architecturaux et moi je portais le développement de produits et l’industrialisation que j’avais appris en Australie. Le nom FrenchFlair identifiait le savoir-faire électroacoustique français qui est reconnu à l’étranger. Je suis revenu d’Australie pour m’installer à Lyon et nous avons monté le projet pendant 1 an avant la création effective de la boîte en 2013.
SLU : Quelle sorte de collaboration avez-vous définie ensemble ?
Xavier Drouet : C’est une prise de participation de la French Team (les dirigeants d’Axente et de Frenetik. NDLR) qui intègre le contrôle de l’entreprise dont je deviens gérant. Le siège social passe au Parc de l’Evénement à Longjumeau. Guillaume Boda, fondateur de FrenchFlair Audio est notre associé et se concentre sur la R&D et la fabrication toujours à Lyon. Nous prenons en charge la commercialisation (Via Axente pour la France), l’objectif étant le développement international de la marque.
SLU : Pourquoi prenez-vous une participation dans cette entreprise ?
Jérôme Bréhard : C’est une volonté de développer l’audio et des marques dans la continuité de ce qui a été initié avec Frenetik. C’est aussi la rencontre de Guillaume qui a été extrêmement motivante. C’est nous qui sommes venus à lui. Ce n’était pas son projet mais nous avons vu en lui un créateur, un inventeur. Et l’idée nous est venue que nous pouvions ensemble aller encore plus loin dans la réalisation de ses projets en lui apportant des moyens financiers et le support d’une équipe (commerce, marketing, communication, etc…).
On sait que c’est difficile parfois pour une petite société de se développer, on peut très vite être amené à se créer des barrières. C’est donc la volonté de passer FrenchFlair Audio de start-up à scale-up, donc de passer à la vitesse supérieure en termes de développement de l’entreprise.
Guillaume Boda : je n’étais pas en recherche mais j’étais plutôt ouvert. Avec mon associé de départ, on a fait face à quelques années un peu compliquées suite à la création de la société. C’était notre première entreprise. La sauce a pris, notre démarche sur le marché a été plutôt bien accueillie. Nous avons commencé à travailler avec pas mal d’intégrateurs influents en France. Puis je me suis séparé de mon associé. L’entreprise a commencé à mieux fonctionner et s’est posé le problème de faire face à la croissance. Il y a deux façons de faire, soit on continue à travailler un petit peu dans son coin et on compte sur la croissance organique pour faire grossir la boîte, soit effectivement on trouve un appui.
Quand on a commencé à discuter avec Axente via Alain Hercman, il s’est trouvé que les envies étaient communes, pour eux d’intégrer des compétences en acoustique et en développement de produit audio, et moi j’étais intéressé à m’associer à des gens qui pouvaient appuyer un développement industriel et commercial. Ce n’était pas un besoin immédiat mais j’allais devoir y faire face. Je ne me serais pas précipité vers des gens qui auraient pu apporter uniquement des finances, j’avais envie d’une relation humaine, de confiance et je suis content d’avoir trouvé des partenaires qui évoluent dans l’audio.
Jérôme Bréhard : On aime aussi la complémentarité des âges, des générations. Aussi bien les fondateurs de Portman que Guillaume sont jeunes. Ils ont une vision du monde différente de la nôtre, une vision du business beaucoup plus moderne : c’est hyper nourrissant.
SLU : Pour la French Team ça participe à une démarche de croissance externe ?
Xavier Drouet : Non, certainement pas. Si on voulait faire de la croissance externe à tout prix on achèterait des grosses boîtes. On en a les moyens. On veut développer FrenchFlair Audio à l’échelle humaine et la faire grandir à notre image. C’est pareil pour Portman, et nous avons démarré Sixty82 à zéro et Frenetik à zéro également. C’est un moyen d’avoir une bonne vision du marché de la lumière, de la structure et de l’audio, qui sont nos terrains de jeu.
SLU : Quel est le chiffre d’affaires de FrenchFlair Audio
Xavier Drouet : Pour 2019 on attend 600 000 €, l’objectif étant de développer l’export qui représente très peu aujourd’hui avec seulement trois distributeurs.
SLU : Quels sont les effets immédiats de cette union ?
Jérôme Bréhard : FrenchFlair Audio a déménagé immédiatement (en août NDLR) dans des locaux beaucoup plus grands, et nous avons lancé des recrutements. On apporte une capacité de développement une capacité d’industrialisation, parce que nous croyons fort dans le design et dans les performances des produits.
Xavier Drouet : Et La French team apporte la marque Frenetik dans la société FrenchFlair qui a maintenant en charge la R&D, la production et la commercialisation des deux marques à l’export, Axente se concentrant sur la France.
SLU : FrenchFlair Audio fait appel à des sous-traitants ? Si oui, avez-vous prévu de l’équiper d’outils de production ?
Xavier Drouet : Oui, aujourd’hui ils assemblent des produits dont les composants sont sous-traités. La région lyonnaise est un bassin de compétence industrielle et Guillaume sous-traite pas mal de choses. Avec les moyens financiers que l’on apporte, on va pouvoir organiser la production différemment et réaliser plus de choses en interne comme la soudure aluminium et une partie de l’usinage, pour accroître la réactivité et la maîtrise du produit.
SLU : Frenetik et FrenchFlair Audio sont deux marques destinées au marché de l’intégration. Resteront-elles à terme dissociées ?
Alain Hercman : Ce qui est commun aux deux marques c’est leur ADN de spécialiste très pointu, mais sur des marchés très différents et totalement complémentaires.
Le marché de FrenchFlair Audio c’est l’architectural personnalisé en petites ou grandes séries, Frenetik est centrée sur les solutions techniques en réseau Dante, PoE.
Christophe Carles : Si on raisonne purement audio, en excluant l’esthétique et le Dante, de par la limitation du PoE+ aujourd’hui, et même si on passe au PoE++ demain, Frenetik restera une marque d’enceintes de petite puissance, alors que les FrenchFlair sont des enceintes de puissance.
Elles commencent là ou Frenetik s’arrête en termes de performances. FrenchFlair Audio peut faire du bar lounge, et produire des niveaux festifs, alors que Frenetik s’arrête à un niveau d’annonce et de musique d’ambiance.
Jérôme Bréhard : Nous avons des marques de spécialistes. On ne veut surtout pas développer des marques qui coifferaient tous les besoins du marché.
SLU : Est-ce que vous apporterez à Guillaume votre expérience en sourcing ?
Jérôme Bréhard : Guillaume restera libre de ses choix, suivant notre démarche de respect du designer et du créateur. Parfois ce n’est pas toujours facile de travailler avec des artistes, on en a l’expérience, mais c’est la clé du succès et je sais que l’équipe attache beaucoup d’importance à conserver cette liberté de création. Alors oui, on espère apporter des choses positives mais surtout on ne va rien imposer.
Xavier Drouet : Chacun porte sa pierre à l’édifice dans un esprit collégial. Christophe Carles pour la partie technique – ils sont très complémentaires Guillaume et lui – Alain Hercman et Jérôme Bréhard procurent leur compétence commerciale et un retour de terrain. Bien sûr on maîtrise des solutions industrielles pour avoir déjà investi dans une production de structure, une production d’éclairage et aujourd’hui une production audio, toutes intégrées aux entreprises, ce qui n’était pas le cas précédemment avec Ayrton où l’on sous-traitait toute la fabrication.
C’est le dénominateur commun de nos investissements d’intégrer la production et de ne pas dépendre d’un fabricant extérieur. C’est aussi ce qui nous a séduits dans cette nouvelle coopération : un produit français, fabriqué en France avec un nom très français (Rire)
SLU : Parlons de la gamme et de ses caractéristiques spécifiques. Pourquoi avez-vous choisi l’aluminium moulé pour réaliser le corps des enceintes ?
Guillaume Boda : On a validé acoustiquement l’utilisation de l’aluminium qui apporte davantage de bénéfices que de contraintes. Dans le secteur audio pro, les fabricants audio classiques font appel à l’industrie du bois, mais le bois limite énormément la forme même de l’objet. Il y a des marques de monitoring de studio qui utilisent l’aluminium, on pense à Genelec ; on pense à Klein Hummel.
On avait l’intuition que l’aluminium était un matériau déjà accepté sur ce marché, et il est particulièrement apprécié dans le domaine architectural. Les architectes adorent l’alu, en structure, visserie, interrupteurs, luminaires… Ce matériau nous a permis d’aller plus loin dans les formes. Il offre cette rigidité, et il est beaucoup plus léger que d’autres métaux.
SLU : Comment s’organise la gamme ?
Guillaume Boda : La série AS est constituée de trois modèles de tête et deux subs. L’AS3 utilise un haut-parleur 3 pouces large bande, L’AS5 est montée avec un coaxial de 5 pouces / moteur 1” et l’AS8, un coaxial de 8”/moteur 1,5”. Le sub AS-S10 est un 10”, et le AS-S24 utilise un double 12”.
Jérôme Bréhard : Il y a une sélection de 200 RAL pour les corps et une sélection de couleurs pour le tissu acoustique en face avant. De même pour les systèmes d’accroche et la gaine des câbles, on peut assembler les couleurs en fonction des besoins.
C’est ce qui séduit beaucoup les architectes et décorateurs parce que l’objet est élégant et qu’ils peuvent en plus le rentrer dans des codes couleur.
SLU : D’où viennent les haut-parleurs utilisés ?
Guillaume Boda : Ce sont principalement des haut-parleurs de marque européenne et fabriqués en Europe. Je connais assez bien les fabricants de haut-parleur du fait de mon expérience.
SLU : Est-ce que vous préconisez des systèmes d’amplification particuliers
Guillaume Boda : Non, il y a des presets recommandés pour le filtrage des têtes et des subs, mais il n’y a pas de marque recommandée. Le client est libre de ses choix.
SLU : Quelle est la limite en quantité d’une série sur-mesure et le délai de fabrication ?
Jérôme Bréhard : Il n’y a pas de limite inférieure, c’est de la personnalisation, pas de la transformation, et le délai est raisonnable, entre 3 à 4 semaines.
Alain Hercman : l’intérêt du concept c’est d’avoir des enceintes qui se placent sur des rails comme des spots lumière et qui vont se positionner à l’endroit où ça va fonctionner. On ne va pas mettre une enceinte dans un angle parce que c’est là qu’elle sera la plus discrète.
On peut placer dans l’espace ces objets sonores qui sont beaux, sans faire de compromis sur la qualité audio grâce aux possibilités d’accroche sur des rails, des perchoirs, des suspensions, des lyres… Des systèmes assez sophistiqués.
C’est beau et ça sonne
Nous avons écouté deux produits emblématiques de la nouvelle carte FrenchFlair Audio d’Axente, les têtes AS-5 et le sub AS-S10 grâce à la complicité de Christophe Carles, son Directeur technique audio et d’Alain « Simon Phillips » Hercman, le Directeur du département audio. Cette écoute a eu lieu durant les Ateliers d’Axente.
Les AS-5 sont des têtes passives articulées autour d’un 5” et d’un moteur coaxial d’un pouce, les deux à aimant ferrite et d’origine italienne, le tout étant enfermé dans un corps en alu avec une charge bass-reflex.
La directivité conique est large pour le 5” qui monte jusqu’à 2 kHz environ à 90°, mais plus pincée pour le moteur qui prend le relai avec 70°, un choix qui se justifie dès lors que l’on souhaite cantonner la présence sur une surface plus réduite.
Rappelons que ces enceintes sont conçues pour être accrochées en hauteur ce qui élargit d’autant la zone couverte.
Seules, les AS-5 délivrent un rendu plus que correct et suffisant dans bon nombre de situations où le programme musical, la pression requise ou l’absence de cran « danse » dans l’exploitation, ne demandent pas l’octave inférieure et un SPL de course.
On note une assez nette préaccentuation du haut du spectre entre 4 et 18 kHz ce qui est normal compte tenu de la projection requise et d’un emploi dans une atmosphère généralement bruyante. L’ensemble est agréable, piqué, sans aucune agressivité et d’une qualité de rendu très nettement supérieure à l’offre habituelle.
Le sub AS-S10 est équipé d’un 10” aussi italien, à longue excursion, aimant néodyme et chargé en bass-reflex. Il offre une sensibilité de 96 dB SPL pour une puissance admissible AES de 400 W soit 126 dB SPL Max avec un facteur de crête de 6 dB.
Il complète parfaitement l’AS-5 en lui apportant l’octave en dessous des 110 Hz qui sont conseillés comme fréquence de coupure à 24dB/oct et passe même 42 Hz à -6dB. Son rendu est assez sec et précis avec tout de même une rondeur agréable et peut être adapté à la nature de couleur souhaitée.
Le rendu tête/sub est parfaitement dans la cible visée avec, sans autre correction qu’une mise en phase, un filtrage entre les deux et un réglage du niveau du sub, un son moderne, vif, rond et défini, sans dureté dans le spectre vocal. A bas niveau il reste une belle impression de grave et un doux aigu, parfait pour ne pas faire élever le niveau de parole et auto alimenter l’escalade sonore.
Axente dispose depuis peu de LEA, une nouvelle gamme américaine d’amplis d’installation due au talent et à l’expérience d’une grande partie de l’équipe de Crown dont la réputation n’est plus à faire.
Ces amplis extra plats disposant de la puissance, connectivité et processing nécessaires au déploiement et calage des produits FrenchFlair qui appellent de leurs vœux une adaptation soignée, surtout s’ils sont appelés à « chauffer » une clientèle qui poursuivra sa soirée en boîte, tâche très largement dans leurs cordes dès lors qu’on insère des limiteurs pour préserver les gamelles. LEA offrira à ce propos la capacité d’être administré à distance sur la gamme Network Connect IoT. Le bonheur de l’intégrateur et le futur de nos professions.
Les références sont parlantes, Pavillon Élysée, Fondation Louis Vuitton à Paris, Byblos Beach à Ramatuelle, Noto Salle Pleyel, Restaurant Le Ponton à La Baule, Hôtel Coeur de Megève, FrenchFlair Audio s’intègre clairement dans le domaine de l’architecture hôtelière design et de la muséographie.
Axente est en cours d’aménagement d’un auditorium dans son bâtiment où toute la gamme sera en démo (les enceintes Frenetik et autres gammes audio aussi). Vous pourrez ainsi juger de la qualité acoustique des produits.
Détails des références
Pavillon Élysée – Intégrateur : Vidéosonic
Fondation Louis Vuitton à Paris – Scénographie : Labeyrie – Intégrateur : ETC Audiovisuel
Byblos Beach à Ramatuelle – Intégrateur : Colorsonic
Noto Salle Pleyel – Architecte d’intérieur : Laura Gonzales – Intégrateur : Colorsonic
Restaurant Le Ponton à La Baule – Architecte : Atelier Cos – BE : RMS – Intégrateur : TLS
Hôtel Cœur de Megève – BE : LM Ingénierie – Intégrateur : Axians
Plus d’infos sur le site Axente et sur le site FrenchFlair Audio