Le festival MoZ’aïque au Havre fait son chemin avec APG

Nous avons laissé la marque française en plein effort de redressement. C’est désormais chose faite et bien faite. Nous la retrouvons donc aux Jardins Suspendus du Havre pour un festival qui prend de l’importance et offre dans son écrin botanique, un superbe plateau artistique. Ou plutôt deux, et en Uniline Compact.

Une vue dégagée du site avec ses fameuses serres, la scène N°1 en premier plan et la N°2 tout au fond. Le public peut prendre place assis entre le dais de la régie technique et la scène, mais aussi déborder sur les côtés, voire s’assoir dans le gazon.

Rien que l’arrivée dans l’ancien fort de Sainte-Adresse dont les 17 hectares ont été reconvertis en jardins botaniques par la ville du Havre en 2008 est un bonheur. On frémit à l’idée que le temps ne soit pas de la partie mais on a de la chance, les nuages vont nous snober.
Grégory Dapsance directeur commercial et marketing d’APG et Laura Martinez qui l’assiste nous accompagnent pour cette après-midi et soirée sur place où nous allons découvrir l’Uniline Compact déployé de deux façons différentes sur les deux scènes se faisant face et jouant en alternance. Le prestataire est Visuel.

Artistiquement Kimberose avec sa superbe voix d’un côté et Popa Chubby et sa gratte à tout crin de l’autre, nous donnent un parfait aperçu de ce que ce système compact peut faire comme son et qui est tout, sauf compact.

Greg Dapsance et Laura Martinez, la nouvelle coordinatrice markéting et commercial d’APG. Aux dires de ce dernier, c’est la potentielle future tour de contrôle de la société. Passionnée et à la fois humble et avec la petite lumière dans le regard qui change tout.

Mais avant cela, nous nous sommes installés dans le gazon pour faire le point sur APG avec Greg.

SLU : Où en est-on de la procédure de sauvegarde ?

Grégory Dapsance : Elle s’est finie le 15 juin. Le plan mis en place par Régis Cazin (PDG d’Active Audio et d’APG) a été un succès et les chiffres du premier semestre sont spectaculaires.
Si 2018 continue aussi bien, on retrouvera notre CA de 2013 et dès à présent notre activité est rentable. On doit maintenant veiller à absorber cette montée de la demande afin de garder notre réactivité.

SLU : Vous êtes maintenant chez vous à Nantes chez Active…

Grégory Dapsance : Oui absolument. Le déménagement et la mise en route de la nouvelle ligne en parallèle de celle d’Active ont été une grande étape mais tout roule et les synergies sont réelles entre les deux sociétés, je pense au service qualité ou à une partie de la logistique, même si chacune garde ses équipes et sa structure administrative.

Les électroniciens et les électro acousticiens d’Active Audio collaborent avec ceux d’APG. Les équipes d’APG ont d’ailleurs développé un nouveau sub pour Active et des plateformes électroniques verront le jour avec des parties communes aux deux sociétés. On vient d’embaucher quelqu’un pour s’occuper de la partie mécanique de nos produits. On a été merveilleusement accueilli malgré notre stock de produits qui en plus, prend beaucoup de place.

La scène N°1 démarre tranquillement avec du bon jazz, parfait pour écouter la justesse d’un système.

SLU : Les commerciaux sont toujours à Tremblay…

Grégory Dapsance : Oui nous sommes 5 et l’avantage est que nous n’avons ni stock, ni ateliers. Les économies avec le modèle précédent sont appréciables et nous ont fait du bien.

SLU : Mais commercialement, des ponts existent entre Active et APG ?

Grégory Dapsance : Bien sûr et ce sont nos distributeurs qui nous poussent à les bâtir en s’intéressant de près à nos deux marques et plus qu’à une seule. La possibilité qui leur est donnée de disposer des outils de qualité pour servir deux marchés différents est un vrai plus.

SLU : Et c’est toi qui gères le marketing d’APG.

Grégory Dapsance : Oui. Je suis chargé du plan produit et de l’évolution de la gamme en intégrant toutes les remontées terrain de nos commerciaux qui sont pour la plupart des techniciens de carrière très proches de leurs clients et donc en connaissent les besoins et les envies futures. Sur les 4 commerciaux, on est 3 avoir travaillé à la R&D et le quatrième a été ingé son et système de tournée. On sait de quoi on parle.

SLU : Vous progressez surtout sur quel marché ?

Grégory Dapsance : L’installation. Historiquement APG était à 70% dans le live et 30% dans l’installation, aujourd’hui ces chiffres se sont presque équilibrés. On a beaucoup progressé sur l’installation fixe des jauges allant de 500 à 2000 places et aussi dans le monde de la nuit, les discothèques, les bars à thèmes et le lounge.

Environ 700 places assises et potentiellement un millier en ajoutant les côtés, une jauge parfaitement dans les cordes de ce système compact.

SLU : Et vous travaillez sur des nouvelles enceintes pour l’installation.

Grégory Dapsance : Oui, des nouveaux produits allant du 5 au 15 pouces en puisant des idées éprouvées qui ont été des succès chez APG, mais aussi certains de nos anciens concepts avant-gardistes qui aujourd’hui pourraient être d’autant plus pertinents que les transducteurs et le processing ont beaucoup évolué.
Ces nouvelles enceintes vont répondre encore mieux au segment du complément aux line-arrays en lieu et place de nos deux best-sellers, les DX12 et 15, qui peuvent se révéler trop chers dans ce cas de figure. On veut être plus compétitif et intégrable tout en répondant aux besoins des architectes, acousticiens et intégrateurs, ne serait-ce que par l’adaptabilité et la personnalisation qui ont toujours été les points forts d’APG.

SLU : Les nouveautés seront donc des enceintes d’installation et…

Grégory Dapsance : On a envie d’enrichir la gamme électronique en accompagnement de notre projet de devenir indépendants sur le contrôle de la diffusion. La simulation restera chez Ease Focus qui est un très bon outil qui évolue bien et donne, de notre point de vue, un surplus d’objectivité. On veut pouvoir offrir plus de choix et de puissances pour que les intégrateurs puissent répondre précisément aux demandes des clients au plus juste prix, sans que la partie électronique ne déséquilibre les devis.

Polyvalent et attaché viscéralement à sa marque, Grégory Dapsance en pleine explication.

On est en train de développer les presets pour les plateformes DSP Powersoft en sachant que cette marque dispose d’un ensemble d’amplis abordables couvrant la totalité des puissances, et que surtout on considère cette marque comme le leader technologique mondial.
Je regrette simplement qu’entre l’entrée de gamme, le milieu et le haut de gamme, les plateformes DSP ne soient pas identiques. Pour APG développer et entretenir 3 banques des presets, c’est compliqué.

SLU : Et pour des projets à plus long terme ?

Grégory Dapsance : Pour le moyen et long terme, on a des idées très originales. On va s’autoriser à continuer de jouer la différence. On a déjà travaillé sur le contrôle de directivité, acoustique, électronique ou électro-acoustique, mais cela reste un thème qui nous intéresse beaucoup pour les line-array, les pseudo line-array ou même les point source dans des systèmes à pavillon. On a pas mal d’idées sur le sujet d’autant plus que le rapprochement avec Active Audio nous permet d’intégrer d’autres techniques.

SLU : Tout va bien chez APG en somme, le président est content (sourire)…

Grégory Dapsance : Oui, il l’est. Les choix de Régis et ses plans sont efficaces. C’est un bon manager qui donne le cap et laisse ensuite de la liberté aux équipes. L’exercice 2018 montre aussi un bon retour de l’export avec presque 50% de nos ventes et des perspectives de nouveaux marchés notamment au Moyen Orient via un distributeur très influent dans cette région du monde. Pareil avec l’Asie du Nord-Est où nos produits séduisent et marchent bien.
La prochaine grosse étape pour APG sera, si la croissance reste au niveau actuel, de réindustrialiser en profondeur notre outil de production, des prévisions de vente à celles d’achat, de l’appro à la gestion des stocks, de l’assemblage au test et à l’expédition, le tout avec une trésorerie suffisante. On a passé le creux de la vague, à nous de gérer la croissance.

SLU : Qu’est-ce qui résume le mieux APG ?

Grégory Dapsance : A tous les niveaux, interne comme externe, au niveau de la gamme comme de la manière avec laquelle on travaille avec nos clients ou encore la façon avec laquelle est perçue la société, le mot qui nous résume le mieux c’est -flexibilité-.
C’est aussi la raison pour laquelle nous laissons le choix de l’amplification à nos clients en se faisant fort de fournir deux marques validées, Powersoft et Linea Research, mais aussi des processeurs externes ou bien des presets sur mesure pour faire fonctionner toutes les autres. On ne veut pas n’avoir que quelques amplis à tout faire.
Cette liberté et flexibilité est notre force et nous attire beaucoup de sympathie et de ventes. On peut avoir une grosse diffusion répartie avec un unique processeur et plein d’amplis. Pourquoi contraindre le client à payer du DSP dans chaque ampli quand cela n’est pas nécessaire !

Place à MoZ’aïque !

La scène 1 avec Guillaume entre deux colonnes de UL118B

Après Grégory, déplaçons-nous vers la régie de la scène N°1 où se produira Kimberose pour y retrouver Guillaume Lecreux, un technicien ayant travaillé pour Visuel et Dushow et qui a depuis créé son bureau d’études acoustiques. Il écrit aussi pour la presse technique.
Il a eu la responsabilité du design des systèmes APG pour MoZ’aïque et mixe aussi quelques groupes. Visuel disposant d’un parc Meyer en plus de celui APG, à côté d’une très consensuelle CL5 Yamaha, trône en matrice d’accueil un Galileo 616 !

La visite de la scène commence par les amplis placés sous le plateau, preuve vivante de la flexibilité offerte par la marque nouvellement nantaise. Deux marques siglées APG cohabitent, Powersoft et Linea Research.

La première stéréo en SA30:2 nécessite un processing externe via des DMS48, là où l’anglais Linea Research et ses DA50:4 en 4 canaux, dispose directement de ressources DSP avec des presets APG. Les temps de traitement entre les deux types de processing sont les mêmes.

La salle des machines de la scène N°1 avec des amplis SA30:2 et des DA50:4 hélas vus de dos. Deux processeurs DMS48 effectuent le travail de mise en forme du signal pour les Powersoft K siglés APG. Le tout est alimenté par une 32 A.

Deux DA50:4 Linea Research de la scène N°2, des amplis anglais disposant du même DSP que celui équipant le processeur DMS48 et capables de délivrer en crête 20 kW sur deux sorties bridgées, ou plus classiquement 4 fois 3 kW sous 4 ohms. Quand on parle de pluie, les bâches sont prêtes.

Guillaume exploite les deux enceintes de grave sur les plateformes Powersoft et les têtes Uniline Compact sur les Linea Research à raison de 4 têtes 16 ohms par patte d’ampli, ce qui du fait de la bi-amplification, donne un ratio d’un ampli DA50:4 et demi par côté avec une charge de 4 ohms.

SLU : Quel est le cahier des charges pour la couverture ?

Guillaume Lecreux : Une quarantaine de mètres. Le nez de la régie est à 34 mètres. En fonction des artistes, on peut avoir des gens en dehors de cette zone en largeur comme en longueur. Le site peut accueillir en tout 4000 personnes.


SLU : Parlons système.

L’ensemble du système avec les 8 subs UL118B en montage endfire, trois UC206W sur pied en guise de infill et accrochés au-dessus 12 UC206 et 3 UC115B.

Guillaume Lecreux : Nous avons une grappe de 12 Uniline Compact, et à côté trois renforts de grave en 15’’, des UC115B. Le raccordement entre les deux se fait à 110 Hz et ils couvrent l’octave jusqu’à 60 Hz.
J’ai fait le choix de couper assez haut les têtes car 80 Hz c’est un peu trop bas, on n’a pas assez de punch et c’est dommage de ne pas exploiter le haut du grave des trois renforts accrochés et qui projettent bien.
En dessous nous avons huit 18’’ au sol, des UL118B coupés à 80Hz. Dans ce cas j’ai fait le choix d’avoir ce recouvrement entre les deux types d’enceintes de grave. Ce sont les subs standard de l’Uniline et leur charge s’apparente à du passe-bande.
Le montage endfire en deux fois 4 UL118B séparés d’un mètre et demi, apporte une annulation arrière à environ 55 Hz ce qui est appréciable pour les personnes des retours qui sont pile derrière le stack à cour. Ce montage m’apporte aussi un meilleur couplage et une meilleure réponse impulsionnelle.

Pour déboucher devant on a deux fois 3 Uniline Compact Wide sur pied dont l’ouverture est de 105° contrairement à ceux accrochés et qui ouvrent à 70°. Le fait qu’elles soient piquées vers le bas, évite qu’elles aillent trop taper dans les serres.

SLU : Il faut cette quantité de bas du spectre pour remplir les Uniline Compact en extérieur?

Une vue indiscrète des deux modèles d’Uniline Compact. A gauche la version 70° et à droite celle 105° ou Wide. Comme le coaxial 5’’+ 0,5’’ chargé par le guide Isotop touche le fond de l’enceinte, pour faire varier la directivité, c’est la profondeur même de l’ébénisterie qui a changé, ce qui donne un peu plus de volume aux deux 6,5’’.

Guillaume Lecreux : C’est au choix des utilisateurs, mais le ratio déployé convient bien, et après essais, l’ensemble de la diffusion limite sensiblement au même niveau.
On est en bruit rose entre 103 et 105 dBA à la régie ce qui pour MoZ’aïque est largement suffisant, et j’accueille les mixeurs en leur demandant de déjà respecter les nouvelles normes de 102 dBA.

On aperçoit distinctement les deux boîtes Wide en bas de ligne sur la scène N°2.

Grégory Dapsance : Le système permet différentes approches. L’année dernière nous avions posé l’ensemble du grave et uniquement accroché les têtes.
Cette année on a eu la possibilité d’accrocher aussi les 15’’ dont on adore la couleur et le rendu. Cela dit, il est aussi possible de couper l’Uniline Compact à 80 Hz.

Guillaume Lecreux : Sur la seconde scène, on a utilisé palans pour gagner un peu de poids. Notre chance c’est que pour une fois, la lumière est assez légère ! (rires)

SLU : Et les retours ?

Guillaume Lecreux :
Un panachage entre SMX15 actif, gros niveau, gros grave, super wedges et DX15 et DX12 passif.

L’ébénisterie d’un wedge DX15 utilisé sur la scène N°2 en tant que infill. Il a été retourné afin de montrer l’ébénisterie facilitant le câblage et l’accroche invisible.

SLU : Comment gères-tu le matriçage et le calage de tes points de diffusion. Tu as le principal, les subs, les infills et deux DX8 en lip.

Guillaume Lecreux : L’année dernière j’avais utilisé le Galileo et ses 16 sorties. Cette année nous avons fait le choix de ne nous servir que des amplis. Un gauche / droite alimente la scène et avec l’APG Live Manager j’ai la main sur les Linea Research et les processeurs DMS48. Les deux sont reconnus et offrent les mêmes fonctions.

Une vue de l’APG Live Manager.

Une visite à la scène N°2 montre la différence de traitement lié à son côté un peu plus intimiste. L’espace de part et d’autre de la scène étant par ailleurs moindre, les 6 subs UL118B sont stackés face à elle en gauche/droite et empilés par deux en montage cardioïde, deux par côté étant placés à 180°. Les deux lignes sont constituées de 10 têtes dont deux Wide en bas de ligne. Les infill enfin sont dévolus à deux DX15.

Les 6 subs sur palette en cas d’intempéries avec un DX15 pour remettre un peu de haut devant la soufflante

La présence des deux Wide répond à l’expérience de l’édition 2017 du festival qui a accueilli sur cette même scène Ben l’Oncle Soul ce qui a aimanté du public très largement autour du plateau par manque de place. A cet effet, cette année la couverture a été élargie.

On profite aussi d’être sur place pour interroger Sébastien Mercier, le PDG de Visuel.

SLU : Quel est le marché de Visuel et quand avez-vous commencé avec APG ?

Sébastien Mercier : Visuel intervient sur des festivals à taille humaine de moyenne jauge et travaille beaucoup sur des marchés publics régionaux en rayonnant jusqu’à Paris. APG est arrivé dans la boîte par le biais des wedges. Il y a 5 ans on en cherchait et ce que proposait Meyer ne nous convenait pas.

Guillaume Lecreux et à droite Sébastien Mercier

Guillaume (Lecreux NDR) nous a conseillé d’écouter le SMX15. Après avoir demandé son avis à Marco (de Fouquières DirTech de Dushow NDR), un avis très positif, nous en avons essayé une paire, pris notre claque et depuis ces wedges sortent sans n’avoir jamais essuyé un refus.
Je me souviens de la première presta avec les SMX15 pour un concert de Little Bob, l’icône locale et surtout un artiste qui a à peu près entendu tout ce qui se pose sur un plateau.

Il a simplement dit au bout du premier titre des balances : -mais qu’est-ce que c’est ce retour de folie…- De fil en XLR on a rentré des DX15, 12 et 8 puis, confrontés au besoin d’un line-array plus polyvalent, léger et modulaire que ce dont on disposait, on a essayé l’Uniline Compact et une fois encore on a été assez bluffé. Au départ on a utilisé des configurations de trois boîtes sur pied avec des subs Meyer (!!) sur des petites opérations jusqu’au jour où on l’a essayé à MoZ’aïque en 2017.

SLU : Quel est le cahier des charges ici ?

Sébastien Mercier : Très simple. La nature même de ce festival, son public familial, la petite taille des scènes, l’impossibilité d’accrocher lourd, les serres qu’il faut éviter le plus possible et la qualité demandée par le directeur du festival qui a une vraie bonne oreille, font que ce produit correspondait exactement à ses besoins.
Le succès a été au rendez-vous et tout le monde, ingés son comme direction a été ravi, d’où son déploiement à nouveau cette année. Pour nous c’est un système efficace, qui sonne bien et qui a un très bon rapport performances / prix. Il permet à Visuel de répondre à 90% de ses demandes, du coup le parc est en train d’évoluer vers APG.

Kimberose en plein show. De la grâce, des bonnes compos, des super musiciens et une remarquable voix.

Du son et que ça saute !

Un premier groupe de Jazz se produisant sur la scène N°1, celle principale, attire notre attention et nos oreilles. En s’approchant du public, on rentre dans la première boîte et on apprécie la balance tonale et le très joli rendu des voix, tout comme la dynamique, la clarté et la propreté du rendu. On note malgré tout un manque de corps à 40 mètres qui semble être de toute manière la butée en plein air pour ce système compact dont il faut rappeler qu’il est équipé de deux transducteurs de 6,5’’ et d’un coaxial pavillonné composé d’un 5’’ et d’un moteur de 1’’ à gorge 0,5’’ pour l’aigu.
Les antennes de subs fonctionnent bien en remplissant la première octave, en revanche la suivante, la 60-120 Hz est un peu en retrait et manque d’énergie. Peut-être que le choix de la fréquence de coupure assez haute des têtes ne permet pas à ces dernières de s’exprimer pleinement et apporter leur écot de bas du spectre.

Gregory Dapsance nous donne son avis.

Grégory Dapsance : 6,5’’ ce n’est pas très gros, certes, mais ces transducteurs ne sont là que pour reproduire le grave jusqu’à 500 Hz où le montage Isotop commence à prendre le relai jusqu’à 5 kHz. Il s’agit donc bien de modèles de HP conçus pour générer du grave jusqu’à 80 Hz et non pour être large bande et aller chercher un moteur au-delà de 1kHz. Ce sont des modèles à grand débattement. C’est tout l’avantage d’être en 3 voies. Enfin, les trois rentrent dans les limiteurs à peu près au même moment. Peut-être qu’il aurait fallu laisser le système descendre à 80 Hz.

Une lumière simple mais efficace une fois la nuit tombée et surtout…légère !

En se rapprochant de la scène, entre le premier rang de chaises jusqu’à 20 mètres, la balance tonale s’équilibre et le rendu devient excellent, dense, précis et très dynamique. La snare notamment est impressionnante tout comme la voix de Kimberose dont chaque inflexion est reproduite avec une grande fidélité. Ça joue malgré tout un peu trop fort. Nous mesurons des pointes à 120,3 dBC à quelques mètres du système et ce n’est pas que du grave. Le moins que l’on puisse dire c’est que ces petites têtes savent se faire respecter.

Quelques minutes plus tard, Popa Chubby attaque fort sur la scène N°2, celle que nous avons appelée intimiste, et fait mentir une fois encore ce qualificatif. Le son est gras, gros et…ressemble à l’artiste qu’y s’y produit. En fermant les yeux on n’a pas l’impression d’écouter un petit système et le couplage du grave est meilleur à plus grande distance malgré l’absence par côté de deux têtes et deux subs.
Le choix de laisser les UC206 descendre à 80 Hz semble payant, d’ailleurs le lendemain de notre passage au Havre, le calage de la scène 1 a été modifié dans le même sens avec la fréquence de coupure ramenée à 80 Hz et les trois caissons de basse UC115B atténués de quelques dB avec un gain appréciable dans le grave, dans son homogénéité et dans sa portée.

Gaëtan Besson , mixeur de Kimberose et technicien manifestement heureux.

En guise de conclusion, nous avons interrogé Gaëtan Besson, l’ingé son de Kimberose à la fin de son très bon concert. Gros son et grosse performance artistique.

SLU : Comment as-tu trouvé le son ce soir ?

Gaëtan Besson : Super. J’ai très bien été accueilli et je me suis régalé. Quelques spectateurs plus âgés m’ont dit que je jouais un peu fort. Peut-être qu’on aurait dû baisser légèrement les infills. C’est un super système. Je connais déjà la marque et j’ai pris beaucoup de plaisir. J’ai trouvé le grave un peu retenu et sec. Peut-être un peu plus de bas aurait été encore mieux, ceci dit je le préfère comme ça, bien précis, que quand ça dégueule.

SLU : Tu n’avais pas d’effets en plus que ce qu‘offre la CL5…

Gaëtan Besson : Non, j’ai tout fait avec. En général je me trimbale une Apollo et quelques effets en plus, mais en train ce n’est pas très pratique et dans la Yamaha il y a ce qu’il faut.

D’autres informations sur le site du Prestataire Visuel et sur le site d’APG

 

Crédits -

Texte Ludovic Monchat - Photos Ludovic Monchat et APG

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