La La Land en Concert avec DiGiCo

Troy Choi, l’ingénieur du son principal de cette tournée, a choisi les consoles SD7 et SD10 pour mixer en live l’orchestre, le groupe de jazz et les chœurs qui accompagnement le parcours mondial des projections du film. L’histoire du film La La Land est si improbable qu’on la croirait sortir du dortoir d’une université.
En effet, Damien Chazelle et Justin Hurwitz étaient pensionnaires à Harvard quand ils ont commencé à travailler sur une idée de comédie musicale jazz dont les sujets étaient un musicien en difficulté et une actrice en herbe, et il a fallu des années pour convaincre quelqu’un de la financer.
Remportant un succès inattendu en 2016, elle a raflé les les Golden Globe, remporté six Oscars et réalisé un bénéfice net d’environ 65 millions de dollars. À partir de 2017 et poursuivant en 2018, le film est sorti des salles de cinéma et a pris la route pour une série d’événements appelés La La Land en concert, constituée de projections du film avec un orchestre, un groupe de jazz et une chorale. Les 29 et 30 décembre, le film sera joué à la Seine Musicale à Paris.

Troy Choi, l’ingénieur du son principal de cette tournée

Troy Choi, l’ingénieur de mixage principal de la tournée, est aux manettes 90% du temps. Les spectacles qui se déroulent sur tous les continents, font appel à des orchestres et des choeurs locaux et, dans la plupart des cas, à des musiciens du cru pour le groupe de jazz, qui est essentiel pour le son et le scénario du film. Pour cette tournée, il a spécifié la SD7 ou SD10 DiGiCo.

« A la base, on passe le film depuis le début, exactement le même que dans une projection de cinéma normale », dit Troy Choi. « Mais toute la musique du film est jouée 100% live. Parfois nous voyageons avec Randy Kerber, le pianiste qui a enregistré la bande-son, il est génial ! La partie jazz de ce film n’est pas facile et c’est toujours bien d’avoir les musiciens d’origine.

En fait, nous avons eu tout l’ensemble qui est à l’origine de la bande son du film : Peter Erskine à la batterie, Kevin Axt à la basse, Paul Jackson Jr. à la guitare, Wayne Bergeron à la trompette, Bob Sheppard au saxophone et Andy Martin au trombone. Mais pour de nombreuses raisons, principalement liées au budget, cela n’a pas pu se faire à chaque fois ». Avec les musiciens locaux, il est essentiel d’être capable de faire marcher les choses et de les faire sonner très rapidement. Et Choi s’appuie sur la qualité audio des consoles DiGiCo de la gamme SD pour mieux y parvenir.

« La plupart du temps, j’ai un micro sur chacun des musiciens. Mon patch est donc facilement compris entre 90 et 100 voies. Et souvent, je n’ai pas le temps de vérifier et fignoler chaqu’une d’entre elles. Il est donc important d’avoir une table de mixage qui sonne toujours bien dès le départ ».
J’utilise des SD7 et des SD10, et avec ces deux consoles je monte le gain, fader à 0 et ça sonne bien avec un minimum de traitement. Le son est à la fois gras, doux et jamais agressif. Un grand nombre de canaux est ouvert sans aucune correction si ce n’est un simple passe-haut. Cela a beaucoup contribué au succès de cette tournée. »

Troy Choi mixe sur une paire de SD7 pour la représentation de La La Land en concert au stade olympique de Jamsil à Séoul, en Corée du Sud, durant le festival « Slow Life Slow Live » (à côté, une troisième SD7 pour la prestation de Hans Zimmer en deuxième partie de spectacle).

Comme on l’a déjà dit, toute la musique est en direct. Les seuls enregistrements sont des fichiers originaux pour les dialogues, des pistes des voix chantées pour Ryan Gosling et Emma Stone, quelques chœurs qui sont mixés avec le chœur en direct, les bruitages et une piste de tops pour synchroniser tout le monde. L’une des fonctions sur lesquelles Choi s’appuie pour gérer toutes ces entrées est le Control Groups. Il en utilise 24 au total.
« Les Control Groups combinés avec la possibilité de personnaliser les couches de faders sont indispensables pour s’en sortir avec toutes ces entrées. Je suis un peu maniaque dans ma manière de travailler », dit Choi. « Il me faut un niveau de contrôle assez important sur le flux de travail. Les faders au centre de la SD7 me permettent de mettre en place une methode de travail qui rend très facile le contrôle de tous les Control Groups ».

Cette fois c’est une SD10 qui a été utilisée à l’Opéra de Sydney lors des shows en Australie.

Même si les orchestres locaux sont parmi les meilleurs, comme le symphonique de Sydney et le philharmonique de Tokyo, chaque orchestre et chef d’orchestre a une approche personnelle capable de changer la personnalité des signaux avec lesquelles Choi travaille. La présence du groupe de jazz complique encore la tâche.

« Jusqu’ici, heureusement, j’ai pu travailler avec orchestre de qualité dans chaque ville. Cela a été plus difficile de trouver le bon groupe de jazz. Tous les musiciens engagés dans ce spectacle ont dit que les parties de jazz de la partition sont très difficiles. J’ai déjà entendu Randy Kerber et Wayne Bergeron dire : « Est-ce que c’est vraiment ça qu’on a joué ? C’est pas évident », plaisante-t-il.

Les problèmes dépassent largement la musique seule et la personnalité de la partie musicale, et les décisions prises par Choi au niveau du mixage peuvent évoluer en fonction d’une multitude de facteurs. « Par exemple, quand nous avons joué en Corée du Sud avec tout le groupe à l’origine de la bande-son, j’ai du pousser les niveaux de la musique parce que les gens qui sont venus, l’ont fait pour voir et écouter les orchestres », explique-t-il.

En dehors des États-Unis, le film est sous-titré, du coup les gens veulent entendre plus d’orchestre, alors que dans le monde anglophone, le public souhait mieux entendre les dialogues. Choi, qui est un ancien batteur et lit la musique, a fait les premiers concerts de la tournée avec une copie de la partition à côté de lui pour mieux se repérer.
« La partition a tellement de parties musicales qui se mélangent au dialogue », dit-il, qu’il a fini par l’apprendre par coeur. « Pour le premier concert, j’avais la partition ouverte devant la console. Mais, arrivé au vingt deuxième show, je la connaissais par cœur ».

Choi indique que les consoles de la gamme SD ont participé au succès du spectacle. « Toutes les entrées sonnent bien sans beaucoup de réglages. Cela me permet de concentrer l’essentiel de mon énergie sur l’équilibre entre l’orchestre, le groupe et les dialogues. De plus, l’organisation de la table elle-même et la manière dont je peux la personnaliser me permettent d’être l’ingénieur très soigneux que j’aime être. Et globalement, cela me rend plus réactif ».
« De plus, j’aime les compresseurs multi-bandes. Je peux les utiliser littéralement sur toutes les entrées sans plug-ins externes, et ils apportent une aide considérable. Il arrive, par exemple, qu’un violon, même un violon très bien joué, puisse paraître un peu acide dans certaines parties de son registre. Avec les trois compresseurs multibandes de la SD, je peux maîtriser ces hautes fréquences difficiles sans perdre la chaleur ou les détails dans le reste de la gamme de l’instrument. De plus, chaque canal a un égaliseur dynamique, j’adore ! »

D’autres informations sur le site Digico et sur le site DV2

Crédits - Texte et Photos Digico - Traduction JP Landragin

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