Les nouveautés Adamson à PL+S 2019

Didier Dal Fitto et Guy Vignet sur le stand Adamson.

Quand on ne voit rien venir cela ne veut pas dire que ça ne travaille pas, juste que les secrets sont bien gardés. Adamson ouvre les vannes et au PL+S 2019 nous avons eu droit à de nombreuses nouveautés. Enfin ça bouge aussi dans l’audio pro et pas que dans les lights !

Et, habitude plus que revendiquée ainsi que  génératrice de bonnes infos, nous avons été une fois de plus à la rencontre de Didier Dal Fitto et de Guy Vignet (en ordre alphabétique) pour tout savoir sur la marque fétiche de DV2. Un vrai SLU Press Call toujours aussi intéressant !

SLU : Ca bouge beaucoup dans les petits modèles, amplifiés ou pas ainsi que dans les point sources…

Didier Dal Fitto (Directeur associé DV2 et brutasse technique) : Le S7 est officiellement sorti. Nous l’avons en point pilote à DV2 depuis septembre 2018 et ce modèle a suivi de près la version d’installation IS7 (que nous avons écouté et apprécié. lien ici).

La S7, 138 dB SPL avec un facteur de crête de 12 dB, autant dire que qui s’y frotte…

Adamson commence aussi à introduire des produits amplifiés, une technologie sur laquelle ils travaillent depuis plusieurs années, en leur donnant le suffixe CS, le C étant l’abréviation de Connected.
Pour s’y retrouver dans les sigles, il y a la S qui est la version Touring, la IS qui est dédiée à l’installation et la CS qui est amplifiée. On connaît la CS7P, une point source, son pendant plus gros la CS10P arrivera bientôt et préfigurera le passage de toute la série S en CS dans les mois qui viennent.

Le futur d’Adamson vu sous la forme du module ampli de la CS7P tel que présenté à l’ISE 2019.

SLU : On a une idée des modèles ?

Didier Dal Fitto : La 7, la 10, la 10 Narrow , le sub…

SLU : Y’aura-t-il une 7 Narrow ? Y’en a-t-il besoin ?

Didier Dal Fitto : Non, Il n’y a pas de besoin connu pour cette petite boîte en version à longue portée.

SLU : Adamson va donc inaugurer le line-array en réseau… Certains disent qu’ils n’ont pas confiance pour alimenter de manière synchrone une ligne.

Didier Dal Fitto : C’est faux. Il est vrai que grâce à Lab.gruppen et au Dante, nous avons pu depuis une dizaine d’années, bien comprendre la transmission du son en réseau. Pour simplifier, les données transitent toujours par des switchs et chaque boîte en dispose aussi entre entrée et sortie.
Tout ça entraine une latence qui s’additionne et qui peut être différente d’un côté sur l’autre, mais dans un réseau audionumérique, chaque échantillon voyage accompagné par son adresse de reproduction donc il n’y aura jamais de décalage. L’essence même de ce type de transport est de tenir compte de ces phénomènes.

La liaison la plus facile qui soit, une entrée réseau et une pour le secteur. On adresse un flux et le tour est joué.

SLU : Adamson spécifiera un certain nombre de boîtes par brin ?

Didier Dal Fitto : Oui, et comme depuis toujours nous travaillons par 4, nos enceintes se couplent par 4 sur un seul câble, on a des chariots par 4, on va garder une logique très pragmatique et on spécifiera une liaison réseau pour 4 enceintes à la fois, ce qui offrira en plus un peu de redondance et de sécurité. Un seul câble peut se révéler plus risqué.

SLU : Il y a une entrée analogique sur la CS7P ?

Didier Dal Fitto : Bien sûr, analogique entrée/sortie et réseau 1 et 2. Il y a quatre prise encapuchonnées, plus deux prises secteur. Ceci dit, il y a un moyen très simple de sécuriser un réseau audionumérique, tu attaques la première boîte avec un câble, tu en pontes trois autres et tu reviens de la quatrième avec un second câble vers ton switch. Où que se trouve la coupure, les boîtes seront toujours alimentées.
Autre sécurité chez Adamson, dans une prise réseau de type AVB, on est déjà redondant. En 100 Mbit/s on n’utilise que 4 fils sur les 8 disponibles, donc on peut doubler le signal montant vers les boîtes.

SLU : Vous ne véhiculez pas du Megabit…

Didier Dal Fitto : Oui, mais au pied du système on a une distro qui repasse les lignes montantes en deux fois 100 Mbit/s par brin.

Elle est discrète et pourtant brille en bleu à droite du logo Adamson, la LED signifiant qu’il s’agit d’une CS7P !

SLU : Elle existe cette distribution ?

Didier Dal Fitto : Oui , nous l’avons déjà vue, un Power Distribution System où réseau et secteur montent séparément. On a donc une première sécurité par le double signal par câble et on peut encore bétonner en bouclant « dessus-dessous » par 4 boîtes.

SLU : Mais vous allez au départ spécifier une sécu en analogique ?

Didier Dal Fitto : …Si les gens veulent… Cela a fait l’objet d’un long débat. Pour faire une analogie, avec les PLM (Lab.gruppen) au début tout le monde a tiré de l’analogique en sécu (on l’interrompt)

SLU : C’est toujours le cas !

Didier Dal Fitto : Pas systématiquement. Nous avons des installations fixes où il n’y a plus d’analogique, juste du réseau redondant et même un prestataire connu qui ne le fait pas toujours en festival. Ils ont confiance dans le réseau.

SLU : Revenons à nos belles boîtes amplifiées à venir, sont-elles déjà en production ?

Didier Dal Fitto : Oui, c’est en production, CS7P et CS10P. Tout est fini, preset y compris.

Guy Vignet (Directeur associé DV2 et brutasse commerciale) : On peut passer commande dès maintenant de ces deux modèles et les livraisons interviendront après les vacances d’été, en septembre.

SLU : Quel est l’usage auquel seront destinées ces deux boîtes ?

Didier Dal Fitto : Front et side fill, les théâtres qui veulent des kits mobiles, des systèmes distribués en club ou ailleurs grâce à la facilité de câblage…partout en fait. La CS7P est aussi une excellente enceinte de monitoring de proximité pour des mixeurs en tournée. Elle est remarquable, presque (sourire)…ésotérique (rires!).

La S10P, une S10 en version deux voies et point source avec un guide d’onde 70×40 qui accepte d’être tourné de 90° pour s’adapter à tous les usages.

SLU : On imagine les américains contents par des enceintes amplifiées, mais les prestataires et intégrateurs français ?

Guy Vignet : Sur 5 gros prestataires, il y en a 4 qui ont dit : « ah oui, c’est super ! »
C’est nouveau, mais on part avec un capital sympathie, une renommée de la marque et une commodité de mise en œuvre que tout le monde salue.

SLU : OK pour les modèles point source, quid des line source donc les CS7 et CS10 ?

Didier Dal Fitto : Il faudra attendre la fin de l’année 2019. La production des modules ampli démarre tout juste, mais il reste encore du travail sur le soft assez complexe qui accompagnera ces nouveaux systèmes.
C’est un logiciel complètement intégré qui incorpore dans Blueprint et sous la forme d’extensions, le contrôle, le patch, l’égalisation, la mesure, le diagnostic par boîte et j’en passe.
Ce « Super » Blueprint existe déjà et fonctionne, mais doit être totalement débuggé avant d’être mis entre toutes les mains.

Benoit Cabot, le directeur de R&D et Morten Lave, le responsable réseau d’Adamson, nous rappellent le pourquoi du choix de l’AVB et de la couche application du réseau Milan, indispensable pour l’interopérabilité (avec le lien ici)

SLU : Donc récapitulons. On a par exemple une console qui sort en AES…

Didier Dal Fitto : Tu rentres dans le gateway, une matrice AVB à 16 entrées et 16 sorties qui va être le cœur du système afin de synchroniser et d’exploiter ce flux. Le signal part ensuite en AVB vers les PDS (les Power Distribution Systems) à jardin et à cour en Gigabit. De là il est redondé et monte en 100 mega vers les boîtes et le tout est fait sous le contrôle du futur Blueprint. C’est un tout nouveau système.

SLU : Grosse configuration informatique…

Guy Vignet : On a vu au Canada que le système se pilotera au travers de deux grands écrans tactiles. Il faut du confort. Il y a aussi une « douceur » de prévue.

SLU : Une gestion de l’hygrométrie, de la température ?

Didier Dal Fitto : Non, mieux que ça (sourire) Au Canada on appelle ça une Optimisation mais d’autres préfèrent le terme de Array Control. On l’a entendu aussi et cela arrivera sous la forme d’un plug au sein de Blueprint (définitivement Super Blueprint !).
Cet algorithme d’optimisation commande chaque boîte et c’est là aussi que tout prend du sens puisque chaque enceinte étant amplifiée séparément et disposant de son DSP, il est très facile d’offrir ce type de fonction qui ne marche pas quand les boîtes sont pontées par deux ou plus.

Il va falloir songer à agrandir le stand ! On a toujours autant de mal à trouver une place assise ;0)

SLU : Comme on vient de nous le souffler, « pendant la création, la vente continue » chez DV2 ? (rires)

Guy Vignet : Mais vous voyez deux personnes détendues ! Adamson a des idées très claires sur l’avenir, un outil de production et des équipes de R&D de tout premier plan et les prochaines années s’annoncent passionnantes pour la marque, pour DV2, comme pour nos clients. C’est très bien qu’Adamson commence cette transition par un petit produit pour que les utilisateurs de la marque découvrent et s’habituent à cette nouvelle technologie progressivement. Il existe un parc important et il ne s’agit pas de tout chambouler.

Pour plus d’infos sur le site Adamson et sur le site DV2

Crédits - Texte Ludovic Monchat - Photos Ludovic Monchat et Adamson

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