L’Opéra Garnier équipé de pupitres ETC EOS

Quand l’Opéra Garnier renouvelle les pupitres de sa régie lumière en 2017, c’est le système EOS qui est sélectionné à l’unanimité par Jacques Giovanangeli, chef du service lumière, et son équipe. Retour sur une migration réussie.
Bien conscients que leurs précédents pupitres arrivaient en bout de course, Jacques et son équipe ont préparé ce nouvel investissement bien en amont par une veille technologique pour détecter le jeu d’orgue le plus adapté à leur utilisation.

François Wintz (technicien console), Jérôme Denime (chef d’équipe) et Jacques Giovanangeli (chef du service Lumière)

Après avoir fait plusieurs fois le tour des fabricants, l’équipe a arrêté une liste de 3 modèles. Les démonstrations ont alors débuté pour comparer les différentes interfaces en apportant une attention particulière à l’ergonomie dans la conduite d’un spectacle, à la gestion des projecteurs asservis et aux possibilités de réglages colorimétriques. C’est le système Eos ETC qui a été élu.

La mythique salle de l’Opéra Garnier avec la régie lumière située au 3e balcon.

« Le choix était motivé par la qualité du produit mais pas uniquement, précise Jacques. Je voyage beaucoup dans les opéras et théâtres en France et à l’international et je retrouvais les pupitres Eos dans de très nombreux lieux, comme le Bolchoï à Moscou, le Teatro Real de Madrid, le Staatsoper à Vienne et beaucoup d’autres grands lieux prestigieux comme le Covent Garden à Londres et le MET à New York.

C’est la convergence entre la validation technique de mon équipe et le constat que je faisais à chaque déplacement qui a motivé le choix de l’Eos. Car les coproductions se développent entre les grandes maisons d’Opéra et nous retrouvons bon nombre d’éclairagistes qui travaillent essentiellement sur des consoles Eos. Cela nous permet d’anticiper en échangeant de nos fichiers. »

Au total, 4 pupitres de la gamme Eos ont rejoint le Palais Garnier avec 3 Eos Ti (Titanium, la version la plus complète de la gamme) dont deux sont placées en régie et une à l’atelier et une Gio @5 pour le plateau au cas où un éclairagiste voudrait intervenir sur le plan de feu depuis la scène. Pour compléter l’installation, 2 RVI (Remote Video Interface) sont également disponibles depuis le plateau. Le tout communique en ETCNet3 (ACN) et la console principale adresse l’ensemble des projecteurs en sACN.

Ce système RVI rackable permet des fonctions de déport de moniteurs vidéo et de programmation locale du système Eos. L’opéra offre ainsi au responsable de production un outil de visualisation de la conduite lumière depuis le plateau pour faciliter les interactions avec les éclairagistes. Mais ici, les fonctionnalités de programmation ont été verrouillées pour se prémunir des erreurs.

L’Eos Ti, pupitre principal de la régie lumière

Quand l’investissement a été validé, il a fallu attendre la pause estivale pour intégrer les consoles dans le lieu. Avec la rénovation de la régie qui se déroulait également fin août – début septembre, ce délai d’intégration a été réduit au maximum.
« Je félicite l’ensemble des techniciens de la régie lumière, poursuit Jacques, car le changement de console s’est fait dans un temps record et ils ont réussi à sortir le 1er spectacle sans la moindre embûche. Pourtant, il s’agissait d’une grosse production ! »

« Nous avons dû nous former à ce nouvel environnement de travail et prendre de nouvelles habitudes, précise Jérôme Denime, l’un des deux chefs d’équipe de l’opéra. Par exemple, nous devions auparavant définir tous les paramètres des projecteurs à chaque Cue.

Jacques Giovanangeli (chef du service Lumière) au centre, Jérôme Denime (chef d’équipe) à gauche et François Wintz (technicien lumière) à droite.

Maintenant, comme l’Eos fonctionne dans une logique de “tracking”, les paramètres suivent d’une Cue à l’autre, plus besoin de les éditer intégralement puisqu’ils sont hérités de la position précédente.
C’est beaucoup plus simple mais il fallait prendre l’habitude de vérifier les états pour ne pas commettre d’erreur. Heureusement, il y a une Tracklist dans l’interface qui est très utile pour suivre l’état des projecteurs à chaque instant.
C’est une gymnastique au début mais aussi et surtout un véritable gain de temps. Maintenant on est complètement à l’aise avec le système et on découvre encore de nouvelles fonctions, notamment grâce aux mises à jour. »

L’équipe a bien évidemment été accompagnée par un programme de formation. Les éclairagistes et techniciens console de l’Opéra se sont familiarisés en amont avec la nouvelle interface avant de monter le premier spectacle et s’attaquer aux quelque 860 gradateurs du lieu, avec plus de 100 projecteurs asservis installés.

Un nouveau programme de formation mis en place en 2019 par ETC France implique d’ailleurs un déploiement renforcé des stages à travers son réseau de partenaires, pour encore mieux accompagner les utilisateurs car le système EOS gagne du terrain comme à l’Opéra de Bordeaux où Dushow a récemment réalisé l’installation ou encore à l’Opéra de Versailles.

Et plus d’infos sur le site ETC France

 

Crédits -

Texte : ETC France – Photos : Jonathan Grimaux

Laisser un commentaire