PittOcha large comme ça, avec Damien Pichat & L-ISA

L’immersif en mix objet devient une mode et continue de pousser vers la sortie le gauche/droite. Vous dire que c’est toujours justifié et qu’un système classique n’aurait pas fait aussi bien pour moins cher et plus rapide à mettre en l’air, parfois ça nous titille. Mais cette fois-ci, on aurait vraiment eu tort.
Ne connaissant pas Les Ogres de Barback, et ayant gardé un souvenir plus que mitigé des concerts sous chapiteau, on est arrivé sur la pointe des pieds dans l’aire réservée aux circassiens à Bordeaux.


Le chapiteau des Ogres, aussi accueillant qu’une salle de spectacle en dur.

Merci au passage aux services techniques de la ville qui ont benné quelques tonnes de copeaux de résineux pour couvrir et assécher la gadoue d’un décembre très arrosé. Le teauchapi ou le chapitto de PittOcha tout de rouge vêtu et d’une jauge de 600 spectateurs est bien sec, chauffé et accueillant.

Coupé en un tiers et deux tiers dans le sens de la largeur, il reçoit le public avec un bar et le merch du petit côté et le laisse atteindre l’autre grande moitié où il peut s’assoir sur le gradin, rester debout devant la scène et même assoir les plus petits sur une galerie tapissée de coussins face au plateau peu profond mais très long avec deux côtés plus spacieux, le tout ouvrant à environ 150°.


Sol comme plateau, tout est en bois ce qui notamment évite de patauger dans la terre. Le tulle noir en haut des gradins sépare la salle du Bar et du Merch. La passerelle recouverte d’un coussin rouge s’appelle « le poulailler » et accueille 80 enfants au plus près des artistes, l’orchestre 300 personnes et le gradin 220.

Dans leur régie adossée aux gradins, deux techniciens s’affairent, Damien Pichat au son et Alix Veillon aux lumières. Cela fait un bail que le show n’a pas été donné et tout le monde souhaite peaufiner qui un titre, qui un calage d’automatiques.

Cela nous donne l’occasion de découvrir la nature du spectacle reposant sur le talent et le travail d’orfèvre des Ogres de Barback, une fratrie pour le moins étonnante, cinq frères et sœurs, tous multi-instrumentistes et capables de vous sortir du Vivaldi au violon, au piano, au violoncelle pour se dégourdir les doigts et de s’échanger des instruments en plein morceau, y compris des cuivres; pour rire et faire rire.


De haut en bas et de gauche à droite : Jérôme Chabert (Backline et plateau), Matthieu Yakovleff (Lumière et machinerie), Benoît Hardy (Régisseur technique, plateau et HF), Damien Pichat (Mix face et matriçage L-ISA), Alix Veillon (Régisseuse lumière et Chef Road), Zoé Pizette (Plateau son et technicienne lumière) et Mathieu Picot (Régisseur retour et System tech).


Le son vient de partout et de n’importe quoi. Des instruments parfois improbables sortent de nulle part, descendent avec des filins, arrivent dans les bras des musiciens et le son jaillit pile là où il faut. Donnons la parole à Damien Pichat, l’homme qui tient le son et qui va tout nous expliquer par le menu.


Quand un sondier rencontre un autre sondier, ils se racontent quoi ? A gauche Jean-Charles Schmid, ingé application Touring et à droite Damien Pichat, mixeur et jongleur d’objets des Ogres. (réponse : du son, du son et encore du son).

SLU : PittOcha et Pichat, vous étiez fait pour bosser ensemble…

Damien Pichat : C’est un pur hasard. On se connait depuis longtemps avec les Burguière, alias les Ogres, parce que j’ai toujours navigué parmi les groupes indé, mais on ne travaille ensemble que depuis 2019 suite au départ de la personne qui a tenu leur son pendant des années. J’ai commencé avec une tournée en salle des Ogres de Barback; appelons cela de la musique pour adultes.

En parallèle les Ogres ont aussi fait de la musique pour les enfants et ils en sont à leur 4è album autour du personnage qui porte le nom de PittOcha. Ils ont décidé de partir en tournée pour la jeunesse mais à leur façon, aussi libres que d’habitude, d’où le retour du chapiteau qu’ils avaient déjà utilisé à leurs débuts.

SLU : Il y a beaucoup d’instruments et de HF, c’est sportif derrière ou il y a assez de packs pour tout le monde ?

Damien Pichat : Il y en a, mais ça crosspatche et ça valse un peu pour que personne ne soit oublié. On a beaucoup de repiquages en proximité mais aussi quelques filaires sur pied qui entrent et sortent au bon moment. C’est assez rodé et ça passe par des mutes et des fermetures et ouvertures à la face, une problématique assez classique.

SLU : Le patch est de combien ?

Damien Pichat : Au plateau on est à un peu plus de 80 lignes et la matrice L-ISA et ses 96 entrées est au complet car il y a quelques effets et séquences que je lance depuis la régie. On a 16 départs qui sont aussi au complet : 9 clusters à la face, 2 groupes de deux subs sous la scène et les 5 derniers alimentent deux renforts latéraux, deux surrounds arrière et trois douches au-dessus du public debout.


La SSL Live 350 de Damien Pichat avec sa vue imprenable sur la scène éclairée par Alix Veillon. A gauche l’analyseur et le player de quelques sons additionnel et à droite, le L-ISA Controller.

SLU : Quelles sont les références du bois ?

Damien Pichat : La face ce sont neuf clusters de deux A10 Focus, les subs sont des KS21 et les compléments en douche, en side et arrière sont des X8. Avec cet ensemble on a une couverture de 100% y compris au bas des gradins, et on est à 75% pour la zone de partage. (cf le mélange harmonieux des 9 points de diffusion frontaux). C’est un très bon résultat vu la largeur de la scène, la proximité du public et le choix des A10 Focus pour laisser un peu de latitude de mouvement aux artistes et passant au-dessus d’eux avec la boîte du bas.

Six des 18 enceintes deux voies A10, avec 9 clusters en tout.

SLU : Elle ouvre à combien la A10 Focus ?

Damien Pichat : Verticalement 10° et horizontalement 70, 90 ou 110°. C’est évidemment ce dernier choix qui est le nôtre. C’est une boîte passive qui embarque un 10” et un moteur 2,5”. Pour les premiers rangs on est un peu juste mais ce design génial n’est fait que de compromis et marche quand même très bien.


Max Menelec

C’est Maxime Ménélec (la bise si tu nous écoutes Max ndr) qui l’a conçu. On lui a parlé du projet et il nous a trouvé ce design.
La hauteur des potences conçues sur mesure dans les ateliers de S-Group par Philippe Monlong est calculée au centimètre près. Bien sûr ce serait chouette de mélanger une Focus et une Wide en remontant un peu les clusters mais on est à la limite de la toile.

Philippe Monlong dit FiFi, le DirTech de S-Group.

Pour revenir à Fifi (Philippe Monlong ndr.) c’est un homme qui sait tout faire !

SLU : T’as pas une marge énorme, sur certains tableaux ça tourne gentiment…

Damien Pichat : C’est vrai, j’aimerais bien sur quelques situations, avoir un dB ou deux de plus mais c’est difficile, on a ajouté des statiques et le recul n’est pas immense. Notre marge de manœuvre est assez contrainte. On a aussi quelques instruments qui ne sont pas très sonores comme la scie musicale et qui ont tendance à partir plus vite. Mais on a aussi des instruments qui sont assez sonores et comme la salle est petite, on peut jouer doucement.


On aura beau dire, un chapiteau n’est pas l’idéal d’un point de vue acoustique, raison pour laquelle un triple lé de tissu vient absorber et éviter les retours vers la régie placée en dessous.

SLU : C’est quoi le drap qui pend du haut du chapiteau ?

Damien Pichat : C’est un plafond acoustique maison qui nous tient autant le public que le son de la scène. On s’est rendu compte de son efficacité durant une répé où on ne l’avait pas. Ça tient bien le son et ça évite les réflexions hyper désagréables propres à la toile.

SLU : Vous êtes sur groupe électro ?

Damien Pichat : Ici non ; on a demandé l’énergie en on est sur le réseau EDF, mais cela arrive que l’on travaille sur un groupe électrogène ce qui n’est pas très pratique car on ne le laisse pas tourner toute la nuit et, en fonction du climat, on aime laisser certains appareils sous tension pour éviter la condensation.
Au son on ne tire pas grand-chose et même l’éclairage tout en LED n’est pas très gourmand. Et je me demande si nos quartiers, cuisine, couchettes et salle de bain ne consomment pas plus (rires). On progresse dans l’univers du spectacle, en poids en taille et surtout en conso !


On se croirait en pleine campagne et pourtant le chapiteau des Ogres est sur les quais à Bordeaux. On aperçoit le chauffage qui aide à assécher l’air mais qui est éteint la nuit. Remarquez aussi l’arche conçue spécialement pour remplacer l’autre paire de mats carrés qui seraient tombés pile devant la scène.

SLU : Qui a les préamplis ?

Damien Pichat : C’est moi. On a trois ML 32.32 SSL dont je pilote les gains depuis ma Live 350 et je renvoie des flux MADI à la DiGiCo SD12 des retours en Blacklight. Les deux consoles parlent couramment le MADI, ça fonctionne très bien. De mon côté j’utilise deux autres ports MADI pour le Soundcheck et le port Dante en natif de la table pour ajouter une dizaine de pistes d’effets sur un petit séquenceur.
On a enfin un petit ordi qui reçoit aussi les flux MADI direct out pré tout et qui permet à Ben (Benoît Hardy en charge des retours des HF et du plateau NDR) d’écouter chaque micro et même d’enregistrer chaque show pour pouvoir remonter à la panne ou au buzz et mieux le traiter.

Une vue en détail du positionnement des objets. Le spectacle oblige Damien à intervenir pour gérer certains mouvements.

SLU : Il fallait une console retours ?

Damien Pichat : Dans le projet de départ il n’y en avait pas et je m’en occupais depuis la face comme lors de la tournée d’été des Ogres. C’est lors de la résidence où l’on s’est rendu compte que la charge de travail avec l’immersif était trop grande pour gérer efficacement les retours et Mathieu fait ça très bien tout en continuant à suivre les signaux et le plateau. Il donne même des tops à ceux qui font vivre la scéno.

SLU : Comment travailles-tu à la console entre mix et objets ?

Damien Pichat : J’ai un snap par titre où je fais les ouvertures et fermetures à la main et parfois un snap en plus mais cette fois-ci dans le L-ISA Controller pour certains effets spéciaux ou mouvements sur scène. La passerelle entre la SSL et le Controller est le DeskLink à même la surface.


Regardez bien l’écran de gauche de la L350, L-ISA est à portée de doigt.

SLU : Et tu peux prendre la main en direct sur les objets ?

Damien Pichat : Pas autant que je le voudrais. J’aimerais bien par exemple pouvoir ajouter un contrôleur externe et lui attribuer des groupes d’objets, mais pour le moment c’est impossible car un objet ne peut pas être piloté par le Controller et par des commandes externes en même temps. On ne peut pas cumuler snapshot et OSC.
Plus précisément DeskLink et les snapshots cohabitent car c’est une configuration validée et débuggée par L-Acoustics, mais je suis un ancien et j’aimerais travailler sans écran tactile. Je peux prendre la main sur des groupes via l’OSC, mais je ne peux pas l’enregistrer dans un snapshot.

SLU : Et ça ne te va pas (rires)

Damien Pichat : J’en parle depuis un certain temps à Stéphane Pelletier chez L (Steph, si tu nous écoutes !)

Située dans la régie à la face, la matrice L-ISA avec un P1.

SLU : Tu as la nouvelle matrice

Damien Pichat : Oui, normalement j’aurais dû partir avec la 16 sorties de S-Group mais comme elle devait repartir se faire faire une beauté chez L-Acoustics, on a eu une chouette 32 sorties en prêt, mais dont je ne me sers que de 16 puisque ma config est ainsi faite. J’ai aussi préféré rester avec la vieille V2 car je ne me voyais pas passer en V3 une fois la tournée lancée, malgré des évolutions qui semblent intéressantes.

SLU : Tu te sers du générateur de réverbération de la matrice

Damien Pichat : Tout à fait et même pratiquement que de ça à part quelques effets spéciaux. J’aime la logique de précédence et localisation de cet effet, le son qui est excellent et la puissance de traitement offerte. S’il fallait que j’utilise des effets externes avec 16 sorties et 96 objets, ce serait ingérable.

SLU : Tu te sers très bien de la localisation des sources dans l’espace. Quand un son vient de la droite, on regarde et on tombe pile sur la source dudit son…

Damien Pichat : Oui, on a été à fond dans le côté hyperréaliste avec des jeux où des objets virtuels sont envoyés d’un côté à l’autre de la scène, et ça marche parfaitement bien (on confirme NDR). Lors d’une résidence avec Max, on a observé des petits entre 4 et 6 ans et lorsqu’une contrebasse à joué à jardin et que le son est arrivé complètement de la gauche, on a vu 25 petites têtes tourner comme un seul homme dans la bonne direction. Il y a un gros potentiel avec cet aspect de localisation et de mouvement et il se pourrait que le spectacle évolue encore dans ce sens.


Alice à la contrebasse et Sam Burguière au violon et croyez-moi, ça joue vraiment, vraiment bien. Pour une fois assez proches, ils sont aimablement ventilés par Damien et respirent un peu plus large. Ça change tellement du gauche/droite. Et quand on vous dit que les lumières d’Alix sont belles…

SLU : Damien, tu nous tends la perche. Comment L-ISA est arrivé chez les Ogres ?

Damien Pichat : Les Ogres via Sébastien Hardy qui est au bas mot leur Régisseur général, manager et sans doute plus que ça, ont présenté à Leon Van Empel PDG de S-Group, le projet de PittoCha.

Leon Van Empel, PDG de S-Group

Ce dernier a immédiatement proposé une démo de L-ISA. Dans la foulée on a fait une résidence un peu « labo » avec Max et les musiciens en testant les positionnements complètement à cour et jardin pour voir comment les artistes allaient appréhender la distance.

On a aussi enregistré les sorties de la matrice pour pouvoir leur faire écouter PittoCha en mode hyperréaliste. Ils ont tout de suite demandé : « ça peut venir de partout ? » et moi : « disposez-vous partout et ça va marcher » et c’était le cas. A la réécoute ils ont donné leur aval, je dirais même plus, ils ont intégré ce dispositif dans la mise en son de leur spectacle.


SLU : Mais on est bien d’accord que la cohérence de groupe est donnée par les ears…

Damien Pichat : Bien sûr, il n’y a pas de wedges ou de side et lorsqu’ils ont commencé en ne portant qu’une oreille, ils ont vite compris. Chacun baigne dans son propre son qui couvre le peu de direct qui provient des instruments placés assez loin et qui, eux aussi, reçoivent dans leur dos leur propre son.

SLU : Oui, ce côté exclusif, presque égoïste de ce que chacun entend, demande des retours qui en plus mettent tout le monde au même temps

Damien Pichat : C’est ça. Léon a bien compris aussi l’importance du son dans les albums PittoCha où ce personnage joue et jongle avec les sons et donc le besoin de donner au groupe un outil qui offre encore plus de possibilités créatives.

Manon Rivière, la « pièce rapportée » dans la famille Burguière, un talent, une gouache et une polyvalence rare. Les deux A10 Focus sont vraiment aussi près d’elle et légèrement derrière, autant dire qu’il est risqué de faire le malin à la console.

SLU : T’as imaginé de faire ça en gauche/droite ?

Damien Pichat : Je ne vois pas comment je pourrais… Ce qu’il y a de bien justement c’est qu’avec 9 points de diffusion avant, le son disparaît. Il est tellement raccord avec l’image qu’il donne l’impression de provenir de l’instrument lui-même.

J’ai des collègues qui m’ont dit qu’ils en sont déstabilisés tant le son est ponctuel et colle à la scénographie et c’est vrai que j’ai un peu ‘élargi’ sur certaines sources pour gagner en SPL en réduisant le niveau du stack à l’aplomb du statique, ou bien sur certaines autres sources où on triche un peu pour leur donner plus de taille. Vers la fin du show, cela se passe entièrement à gauche.

J’ai évité le plan « Beatles au casque » en étalant presque jusqu’au centre de la diff sans trop perdre en localisation. Jamais je n’aurais pu faire ça avec un mix stéréo, cela dit je suis encore en train d’apprendre et de fignoler à chaque date.

SLU : C’est ton premier show par objets ?

Damien Pichat : Oui. J’ai découvert L-ISA avec cette tournée. Comme je suis lyonnais, j’ai fait un saut chez Fa avec qui je travaille depuis une trentaine d’années…oui tu as raison, Novelty Auvergne Rhône-Alpes (rires) …car il y a des jeunes là-bas qui sont à fond dans l’immersif et j’ai ainsi pu mettre les mains dedans.

SLU : En plus de leur taille, les A10 font bien le job

Damien Pichat : Oui et pourtant je suis piquouzé à une autre marque. J’ai découvert cette enceinte l’été dernier et j’ai été très agréablement surpris par sa couleur. Ils l’ont bien réussie et j’ai plein de nouveaux potes maintenant à Marcoussis (gros rire) et ils ont notamment validé le fait de remonter le point central de 20 centimètres pour mieux laisser passer la scéno. On est tellement proche que j‘aurais aimé que A10 ouvre un peu plus que 110°, une sorte de bébé L2 qui en bas est une 140°. Peut-être L-Acoustics créera une petite L3 pour étendre la zone de mélange en L-ISA, qui sait… (sourire)


Eclairés par autant de lyres, les 9 petits clusters de deux A10 Focus.

SLU : Comment tu gères les signaux de la matrice ?

Damien Pichat : Je rentre en MADI et je sors en AVB vers une paire de LA7.16i. On a des versions d’installation car lorsque nous sommes partis il n’y avait pas encore la version touring. Chaque A10 a sa patte d’ampli, de même que chaque KS21 et X8. On utilise 31 voies en tout.


Fred Burguière : “Ma voix est dans un objet qui sort de là-haut » ;0)

SLU : Les quatre subs sont par deux sur chacun des 7.16i ?

Damien Pichat : Non sur le même, et je suis d’accord que théoriquement on aurait dû les ventiler sur chacun des deux, mais je ne joue vraiment pas fort. On a vérifié l’état des ressources des deux amplis et on est loin de les prendre à défaut.
Autre gros avantage de cet ampli, avec 4U on peut animer 32 boîtes avec en plus des entrées numériques. C’est assez fou et surtout ce genre d’économie de place et de poids nous permet de faire tenir toute la technique, backline, son et lumière, dans une semie « chargée à l’ancienne ».

SLU : Comment fonctionne la tournée en termes d’organisation logistique et technique ?

Damien Pichat : On a deux équipes. Une de 6 est chargée du chapiteau. Lorsque nous arrivons à 7 personnes sur site vers midi à J-1, il est monté ainsi que gradin et plateau. Après déjeuner et jusqu’au soir on monte toute la technique son et lumières ce qui nous prend en moyenne six heures. Le lendemain on est ainsi prêt pour toute répétition, raccord ou filage dès le matin et ça joue le soir même. Comme dans toute équipe et encore plus dans cet environnement circassien, nous nous aidons dès que c’est nécessaire et chaque tech est polyvalent.


De gauche à droite Manon Andersen puis Fred Burguière, Alice Burguière, Leo Burguière, Mathilde Burguière et Sam Burguière.

SLU : Les Ogres sont toujours indépendants

Damien Pichat : Complètement. Ils ont leur maison d’édition, gèrent leurs enregistrements comme leur carrière, produisent leurs tournées et on va dire que tout est à eux et fait par eux, sauf le matériel de la tournée qui est loué chez S-Group. Il y a avec Leon (Van Empel PDG de S-Group) une vraie complicité humaine et partenariat technique.

SLU : Quelques remerciements ?

Damien Pichat : Bien sûr. Aux 5 frères et sœurs du groupe plus Manon et tout le staff des Ogres. C’est une vraie aventure humaine qui dure depuis 30 ans et en faire partie depuis quelques années, est un plaisir. À S-Group aussi qui nous accompagne vraiment bien, je pense à FiFi mais aussi Nicolas Cantier, Raphaël Goldbach et toute l’équipe du dépôt. Ils sont tous à l’écoute et je me régale.


Clap de fin

On vous le dit souvent, mais une fois encore nous avons été accueillis comme des amis, avec des poignées de mains et des sourires désarmants de gentillesse. Peut-on critiquer quelque chose…même pas, tout était bon, du spectacle au son, des lumières au catering et ce n’était qu’un show de reprise après un long break, c’est dire la qualité de l’équipe d’artistes et de techniciens qui est sur la route.


La scène bien occupée par les artistes et tout aussi bien représentée par le système son et ses 9 points frontaux.

Quand j’ai passé la tête sous le chapiteau, je ne savais pas où j’allais, mais je sais désormais pourquoi j’y retournerai. Les Ogres de Barback et qui plus est en immersif, c’est un bain de sons, de musique, de trouvailles, le tout magnifié par une diffusion très proche des instruments et qui localise à la perfection chaque seconde du show.


Les enfants captivés par les étranges instruments des Ogres où, non seulement il faut savoir jouer d’un clavier, mais aussi taper sur la grosse caisse intégrée, le tout étant parfaitement repiqué.

C’est même la première fois qu’une multidiffusion par objets avec sa réverbération interne, crée aussi bien son espace et sert à ce point de moteur au talent et aux idées d’un groupe. Le plus drôle c’est qu’on a carrément envie de fermer les yeux pour se laisser guider par les ondes sonores et l’usage créatif et récréatif qu’en font les Ogres.

Damien à la face tient bien les niveaux et rend presque inutiles les casques anti bruit que certains parents ont prévus pour leurs enfants, très jeunes pour la plupart. Bravo à lui aussi d’avoir fait un chouette son à une batterie…pas.. comment dire, énorme. Les lumières sont belles et les quelques photos du show en sont le meilleur témoignage. Un dernier mot à l’équipe qu’on ne voit jamais mais qui bosse fort et bien derrière. C’est aussi beau que devant. Et aussi bon aussi !

Pour plus d’infos sur :

– La série A
– L-ISA
– S-Group
– Les Ogres et PittOcha


S-Group
Leon Van Empel
Philippe Monlong
Nicolas Cantier
Raphaël Goldbach et toute l’équipe du dépôt

L-ISA
Maxime Menelec Design et Lancement du Projet
Jaï Louvet Calibrage du Système

Equipe Technique Tournée
Matthieu Yakovleff Lumière et Machinerie
Jérôme Chabert Backline et Plateau
Zoé Pizette Plateau Son et Technicienne Lumière
Benoît Hardy Régisseur Technique, Plateau et RF
Mathieu Picot Régisseur retours et Système Tech
Alix Veillon Régisseuse Lumière et Chef Road
Damien Pichat Régisseur FOH

Régie Générale
Sébastien Hardy
Titi Herain

Equipe Site et Chapiteau
Xavier Lefur
Noé Perochon
Arnaud Joly
Guillaume Freix
Jillian Leplay
Soizic Lambin
Victor Nigil
Mathieu Valignat
Leo Douet Guerin

Cuisine
Morgan Croze

Equipe Bureau
Yannick Legrain
Julien Gourlay
Magali Puddu

 

Crédits - Texte : Ludovic Monchat - Photos : SLU

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