Prolight+Sound 2017

Les 14 nouveautés RCF et l’écoute du système HDL30-A

Comme depuis plusieurs années maintenant lors de Prolight+Sound, RCF a présenté de nombreuses nouveautés sur son habituel grand stand jouxtant l’entrée du Hall 3.1 (Audio+Sound).

Hormis le nouveau système Line array HDL30-A, en démo sur le parvis Live Sound Arena (voir écoute plus bas), avec un nouveau sub d’accompagnement, le 9004-AS, la firme transalpine introduit des adjonctions à la série TT+ avec cinq nouvelles références, à la série NX avec les NX 32-A et NX 45-A, et à la série C Max avec les 4110 (10 pouces) et 4112 (12 pouces).
Et enfin des améliorations à la série d’enceintes moulées ART (3 et 7) dotées du nouveau procédé FIRPHASE, présent également sur le HDL30-A, et qui sera progressivement implanté sur l’ensemble de la production. Sans oublier des produits qu’on attend moins de la part de RCF comme la matrice audio numérique 8/6 MZ8060 ou les amplificateurs et contrôleurs amplifiés DPS et XPS 9700 en 2U (4 x 2,5 kW sous 2 ohms, classe TD).

Le système HDL30-A vu de face…

Le système HDL30-A, 2 voies avec amplification (2,2 kW) et traitement de signal intégrés, vient compléter la série HDL pour se positionner entre le HDL20-A et le puissant HDL50-A (introduit l’an dernier) et satisfaire les besoins de diffusion pour des jauges moyennes à fortes.
Son ébénisterie en composite (polypropylène) renforcé par des panneaux en multipli et l’emploi de transducteurs à moteur Néodyme dans la structure adoptée lui confèrent légèreté (55 kg par boîte) et taille réduite (294 x 705 x 405 mm, H x L x P), eu égard au niveau SPL max délivré de 137 dB.

… et de dos

L’emploi d’une compression à diaphragme et bobine 4 pouces montée sur un nouveau guide (qui a demandé trois ans d’études) permet d’opérer un raccord avec les deux 10” placés en symétrie aussi bas que 720 Hz et garantir une directivité horizontale constante de 100°.
Le traitement de signal embarqué (le contrôle s’effectue via RDNet) met en œuvre la nouvelle technologie de correction de réponse en phase FIRPHASE RCF.

Le sub 9004 AS, du coffre pour un mono 18”.

Le nouveau sub 9004-AS en mono 18” est conçu pour compléter des petites lignes posées de 4 HDL30-A ou 4 HDL10-A selon son positionnement au sol en horizontal ou en vertical. Doté d’un nouveau module d’amplification de 2800 W à réponse étendue dans le grave, il permet de délivrer un niveau de 136 dB SPL max à partir de 30 Hz grâce à son transducteur Néodyme « hyper ventilé » à bobine 4” et haut facteur de force.
Il peut être configuré en local ou via RDNet et dispose bien entendu de réglages de polarité, de retard, de filtrage de raccordement aussi bien que de limiteurs dynamiques.

Les NX32-A et 45-A sont des enceintes polyvalentes (renfort, petite diffusion ou retours) 2 voies en 12” (bobine 3”) et 15” (bobine 3,5”) pour le registre grave-bas médium. Là encore le raccord est effectué assez bas (700 Hz pour la NX45-A) avec la compression à diaphragme Titane de 3,5” ou 4” (NX45-A) pour couvrir au mieux la bande vocale.
L’amplification est confiée à un module classe D 2 canaux de 1400 W dans les deux cas qui permet d’obtenir un niveau SPL max de respectivement 131 et 133 dB. La réponse s’étend bien dans le grave, respectivement 50 Hz – 20 kHz et 45 Hz – 20 kHz, et le pavillon à directivité constante offre une dispersion de 90° x 60° ou 90° x 50° (45-A). Les deux modèles exploitent la technologie FIRPHASE.

Le TT20-CXA

Dans la série TT+ apparaissent les modèles TT08-A II et TT10-A (8” et 10”), deux nouveaux subs, TTS18-A II et TTS15-A, ainsi qu’un wedge, le TT20-CXA, offrant une couverture de 60° x 90° (V) et doté de deux 8” en configuration symétrique avec une compression à bobine 2,5” sur guide à directivité constante. Chaque transducteur est attaqué (trois voies) par un module d’amplification de 600 W LF + 300 W HF avec un processing intégrant le procédé FIRPHASE ainsi que des EQ spécifiques et une correction HF fonction de la distance, entre autres. Les presets peuvent être entrés en local ou par RDNet.

Les CMAX (ici la 4112), parfaites pour l’installation et les applis en champ proche.

Les enceintes CMAX 4110 (10”) et 4112 (12”), passives, sont plus particulièrement destinées aux clubs ou aux applications AV en installation, au karaoké, pour le champ proche. Avec une tenue en puissance de 350 et 400 W AES, elles peuvent délivrer un niveau élevé dans un volume compact de 128 et 130 dB SPL max avec leur charge bass reflex à évent arrière et disposent d’une égalisation spécifique entre 2 et 4 kHz adaptée aux applications en champ proche.

Enfin la firme transalpine propose deux nouveaux modèles d’amplificateurs 4 canaux d’une puissance totale de 10 kW RMS sous 2 ohms en 2U. Un sans processing, le DPS 9700 et l’autre avec, le XPS 9700, avec la même plate-forme d’amplification en classe TD.
Le modèle XPS (contrôle en RDNet, notamment monitoring d’impédance) accepte aussi bien 4 canaux Dante que quatre entrées AES avec renvoi actif (pour le chaînage) ou encore quatre entrées analogiques symétriques avec panachage via la matrice d’entrée. Le paramétrage peut s’effectuer en local avec l’écran tactile couleur 4,3 » ou par réseau.

DPS 9700

XPS 9700


Laissons maintenant la plume à notre camarade Ludo pour vous relater ses impressions d’écoute du système HDL30-A.

HDL30-A, l’écoute

Chaque année Francfort nous réserve de belles surprises lors des écoutes des systèmes en plein air. Opérant plusieurs fois par jour durant des plages de 10 minutes strictement limités à 95 dB(A) en Leq, les systèmes sont accrochés sous deux chapiteaux mobiles et les subs stackés au sol dans des configurations centrales, musclées et cardioïdes. On y reviendra. RCF et dBTechnologies ont cette année encore fait bande à part, réunissant leurs produits autour d’un écran géant sur le côté du dispositif commun. RCF a choisi de mettre en avant les HDL30-A d’abord sans et puis avec les gros subs de la gamme HDL, les SUB 9006-AS.

L’esplanade du Messe de Francfort située juste en face du bâtiment où a lieu le Prolight+Sound. A gauche les deux podiums mobiles abritant les marques ayant choisi de faire jouer leur système de façon plus anonyme et sans doute économique. A droite et entourant un écran plein jour, le coin de RCF et dBTechnologies dont la première est en pleine démo.

Chacun des 4 jours du salon ont eu lieu 4 sessions d’écoute avec un programme identique et tirant parti du grand écran pour rappeler les points essentiels de cette nouvelle tête, il faut le reconnaître d’emblée, très bien née. 8 boîtes ont été accrochées par côté, la moitié du maximum autorisé pour la HDL30-A, et au sol dans un déploiement central et cardioïde, 8 subs 9006-AS ont pris place. RCF aime un peu le risque car, malgré la limite à 95 dB(A), on est en plein air et la distance à couvrir atteint largement les 50 mètres, ce qui pour des têtes avec un seul moteur commence à faire juste.

8 HDL30-A sobrement repérées par un petit calicot noir juste à côté de leurs cousines de chez dbTechnologies.

Comme l’année dernière où avaient été présentées les HDL50-A, l’accent a été mis sur la pédagogie et chaque extrait musical est précédé ou suivi d’une explication, et comme l’année dernière, on ne peut qu’applaudir le travail effectué par les techniciens transalpins sous la baguette d’Alessandro Manini, le boss de la R&D de RCF.
Le son est fluide, précis, mordant, sec, trop brillant (ahh ce calage à l’allemande NDR) mais jamais criard ou agressif, même durant des passages où les limiteurs sont mis à contribution. Un grand bravo tout d’abord pour la remarquable polaire de l’HDL30-A.
L’habituelle balade latérale ne trahit aucune bosse ou creux, juste une atténuation régulière et douce une fois atteinte l’ouverture nominale qui est d’ailleurs largement dépassée.


Une vue en couleurs de l’HDL30-A montrant son montage très classique et permettant de gagner de la place tout en resserrant le centre acoustique des 3 transducteurs.

Le bas médium s’éteint aussi sans faire d’histoires, ce qui facilite le mélange des deux lignes sans accidents notables y compris sur le côté, et élargit la zone où les spectateurs ressentent une stéréo acceptable.
Très bonne portée aussi avec une belle discrimination des phonèmes sur une voix parlée à 50 mètres. La dynamique et l’impression de puissance sont bons même si sur certains passages savamment programmés et calés, ce sont les subs qui y contribuent le plus. A ce propos on ne peut que constater l’habileté de tous les exposants à mettre en valeur leurs produits sans jamais les faire naviguer dans des eaux troubles

Posés à même la remorque qui porte l’écran plein jour, 4 HDL30-A et deux SUB 9006-AS en démo statique.

Compliments encore à RCF pour les capacités dans le grave des deux 10’’ qui s’acquittent fort bien de cette tâche et grimpent proprement jusqu’au raccord avec le moteur. Sans les qualifier de full range, les HDL30-A se suffisent à elles-mêmes dès lors qu’on peut se passer de dimension physique entre 30 et 60 Hz.
Le passage des Fairfield Four et leur titre These Bones en est la meilleure preuve avec sa voix basse mixée, il est vrai, très en avant, mais éclatante de profondeur, de dynamique et de définition à une bonne trentaine de mètres et en extérieur !

Les spectateurs, techniciens, prospects et autres curieux s’étant fait malaxer le bide et venant toucher la source de cette avoinée, les huit SUB 9006-AS en montage cardioïde.

OK le sub n’aurait pas apporté grand-chose sur ce titre, mais la pression et la densité du rendu sont vraiment très plaisants. L’extrait suivant, un groupe italien de métal enregistré et filmé en studio, permet à têtes et sub de donner la pleine mesure de leurs capacités en mode « on se sent bien adossés à ce limiteur » sans savoir si c’est celui des boites ou bien celui de la bande son elle-même. On retrouve un peu la limite de ce type d’écoutes ultra optimisées par les fabricants.
Les dix minutes de patate italienne se terminent par le moment de bravoure qui culmine à 95 dB(A) pour les têtes mais beaucoup, beaucoup plus en C, avec l’extrait EDM essentiellement percussif dans le haut, et gonflé à l’hélium dans le bas. Il est accueilli avec plaisir par les 200 et plus personnes massées dans le lobe du stack des subs qui arrosent volontairement droit devant et pas trop sur les côtés (comme tous les autres exposants NDR). Ça tape bien sans trop faire chauffer les amplis embarqués dans les 9006. Les moteurs 4’’ des têtes en revanche, doivent trouver le temps long ;0)

Le moins que l’on puisse dire est que RCF a fait le plein à chaque écoute et encore, contrairement aux HDL30-A, notre objectif n’est pas un grand angle et oublie pas mal de monde sur les côtés !

L’ensemble démontre le savoir-faire de RCF bien au-delà de la fabrication des transducteurs et des modules d’ampli mais aussi et surtout dans la création et l’assemblage d’un produit puissant, professionnel et d’un prix sans commune mesure avec celui des autres grandes marques.
On pourra objecter que son aigu très efficace donne à l’HDL30-A une couleur moins musicale que d’autres modèles, mais il n’en est rien, c’est juste carré et convaincant, efficace et précis, déjà pas mal pour une enceinte de sonorisation qui, rappelons-le, est tirée de la gamme pro mais au-dessus de laquelle le fabricant transalpin est en train de peaufiner les futurs TT, le top de chez RCF. Vus ce qu’ils parviennent à faire en HDL, on en salive déjà !

D’autres informations sur le site RCF

Crédits - Texte et Photos : Claude Ducros et Ludovic Monchat

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