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Interference à Toulouse. Des jeunes, des idées, plein de courage et une bonne rasade de talent

Texte : Ludovic Monchat - Photos : SLU, Interference

« Salut Ludo, c’est Axel Vivini (un cador des monitors NDR) Je suis désormais DirTch d’une nouvelle salle toulousaine, ça te dirait de venir nous rendre visite ? » Ma réponse fuse : « avec plaisir ! » Quelques jours plus tard on se gare devant Interference, sans accents et sans s. On saura plus tard le pourquoi de ce nom.

Nos premiers pas dans les lieux sont lumineux. Il y en a partout et pas du photon inutile, ça bouge, ça change de couleur, ça affiche des choses utiles et la vidéo est omniprésente. Quelques mots avec Jonathan Trogant, un des fondateurs associés de Interference, clarifient bien la chose.

L’entrée, les caisses et une partie des sanitaires avec, de part et d’autre, les deux larges couloirs d’accès à la salle illuminés.

Jonathan ‘‘John’’ Trogant : Je viens de la R&D avec un spectre assez large qui va de la voiture au char d’assaut. Pour gérer l’éclairage scénique et l’affichage dynamique de notre salle, son bar, l’accueil, les loges, bref partout, au lieu d’acheter une solution toute faite qui ne correspond jamais tout à fait à ce que l’on veut, on a décidé de la développer.
Le gros avantage c’est d’avoir la main sur l’ensemble de l’éclairage et la vidéo et, par exemple, de pouvoir commander le kit architectural Anolis de Aura, notre salle, ou bien de by-passer la tablette de commande et déléguer la commande en ArtNet au pupitre lumière accueilli. Il suffit dans le menu de contrôle d’active le menu ArtNet from Desk et le tour est joué. Du coup des luminaires par définition blancs et statiques deviennent en de bonnes mains, des projecteurs d’effet et cela prend une minute.

Deux générations du même processeur, le plus gros des deux datant de la sombre période du Covid.

Fini la grosse télécommande moche de nombreuses salles. J’ajoute que cet éclairage créatif est aussi celui de sécurité ce qui fait qu’il dispose d’une double alimentation 48 V primaire et batteries, et qu’en cas de déclenchement feu, le système prend la main et bascule les Anolis en plein feu blanc. Avec le meilleur IRC du marché (rires) !

SLU : C’est donc toi qui as conçu et fabriqué les processeurs en réseau px4i et écrit le logiciel de commande de ce système de LED adressables de lumière architecturale ?

John : Oui, depuis deux ans je m’y suis mis à plein temps et pour ça, nous avons créé la société Kinora qui a fourni à Interference son infrastructure, mais aussi des nodes à KRD, notre société de technique événementielle et d’intégration basée à Toulouse.

Un rack de démo avec en haut à gauche le node px4i avec à sa droite son alimentation et dessous 4 circuits récupérant le signal symétrique issu du processeur pour le restituer « digeste » pour les LED, une façon habile de tirer de grandes longueurs de câble.

SLU : Combien de leds peuvent être adressées par un node px4i

John : Environ 24 mètres de leds à raison de 60 pixels par mètre. J’ai calculé le bon ratio entre le nombre de leds et la fréquence de rafraichissement et surtout le nombre de sorties. On a des petits projets et c’est plus pratique d’ajouter des nodes.
Pour la partie intégration le px4i existe en boîtier et il dispose de la puce pour faire le switching de l’ArtNet. Enfin il est manageable par le microcontrôleur ce qui permet de créer un VLan par univers ArtNet, typiquement le genre de fonctionnalités qui n’existent pas sur les autres produits.


Une image du soft de commande des processeurs px4i & plus siaffinités. A gauche les quatre touches qui rappellent les pages dédiées au Hall, au Bar, à Aura, le nom de la salle de spectacle, et à la vidéo. En haut à droite un message signale que le Art-Net est off, donc la salle est réglable par l’écran tactile via les 10 sliders verticaux.

Autre avantage, la led adressable c’est un signal sur un fil qui peut être parasité. J’ai donc choisi de l’encapsuler dans du RS485 ce qui autorise des longueurs de 100 à 150 mètres et au bout, il suffit de placer des petits circuits qui agissent comme des sortes de DI pour led adressables. Ils prennent un signal symétrique pour le sortir en asymétrique tout propre. Tu les alimentes avec l’alim des leds et le tour est joué.

Le node peut sortir aussi un univers DMX physique pour attaquer des dimmers standard pour les leds de notre bar. Du coup on prend ces dernières aussi en télécommande à distance. Il y a encore des tas de fonctions…


Un peu d’histoire

SLU : Il y a donc 3 associés qui ont monté Interference mais aussi KRD ?

John : Les trois associés sont Martin Montillet, Adrien Winkel et moi-même Jonathan Trogant. Martin est président de KRD le prestataire et de Interference. Adrien est moi-même sommes les PDG de KRD et Interference. Une troisième boîte, Kinora, dont je suis le président, est une filiale dédiée à la programmation informatique (et bien plus NDR) Elle va évoluer et sortir de la simple fourniture de codes et appareils à l’usage de nos deux sociétés, pour fournir nos clients.

Une grande partie de l’équipe avec, de gauche à droite : Axel Vivini, DT de la salle, Pauline Guiraud, Responsable de Production, Adrien Winkel, Fondateur et PDG de Interference et KRD, John Trogant, Fondateur et PDG de Interference et KRD, Président et responsable de la R&D de Kinora, Maxime Menelec de Audisia, Concepteur, Ingé système et Dir Tech audio, Martin Montillet, Président de Interference et KRD, Bertrand Maniquaire, Ingé système, Laurence Favaro, Responsable de l’événementiel et enfin Robin Bellon, Responsable du bar. Tu nous sers un coup ?

SLU : Martin, comment est née l’idée de monter Interference ?

Martin Montillet : C’est une idée que l’on a eue il y a 8 ans en 2017 et depuis on bosse dessus. Dans l’ordre on a commencé par notre boîte de presta KRD, puis Kinora et enfin en 2021 une partie de la maçonnerie de Interference a débuté. Cela a pris du temps car il fallait trouver des investisseurs qui sont au nombre de 40, mais aussi travailler au projet lui-même avec des architectes.

Le plan du bâtiment avec la grande salle appelée Espace Aura, équipée avec la scène Sixty82 entièrement assemblée, 20 x 10 mètres. A droite au-dessus de l’aire de livraison 1, les loges et les salles réservées à la prod ou à la lingerie et en dessous, l’Espace Bliss est aussi le catering.

En 2021 on a donc lancé les travaux en sachant que c’était une rénovation puisqu’un bâtiment existait. On l’a rasé en ne gardant que la dalle, dont on a refait les fondations, et le quai de déchargement. Comme cela arrive parfois, notre contractant général a été liquidé et a abandonné le chantier ce qui a causé des pertes financières et beaucoup de retard.
Nous avons alors décidé de prendre le tout en main avec Gérald de Favari, notre nouvel architecte qui a joué le jeu et nous a toujours suivis dans nos demandes assurant de son côté la règlementation et le design.

C’est aussi le moment, en février 2022, où nous avons été rejoints par Axel (Vivini ndr) qui, en tant que Directeur Technique, a pu superviser la construction de Interference et comme nous, en connait désormais le moindre mètre cube de béton.
On est reparti des simples murs extérieurs et une charpente acier, On n’était absolument pas hors eau, il ne fallait pas trainer et pourtant il a fallu redéposer tous les permis de construire, sélectionner les entreprises et négocier avec elles en plein boom du prix de matériaux.

SLU : Votre projet a changé durant cette période difficile de deux ans ?

Martin Montillet : Bien sûr. On a profité de la vision d’Axel et de nos innombrables réunions pour améliorer et faire évoluer certains choix et de février 2024 à début 2025 on a définitivement sorti le projet de terre. Cela a été une petite année particulièrement intense. N’oublions pas enfin que Interference est un espace financé par le privé uniquement, il a donc fallu refaire une levée de fonds.

John : Si chacun d’entre nous s’investit autant sur ce projet c’est qu’il est financé sur fonds propres mais aussi parce qu’il est la preuve la plus visible du savoir-faire de nos sociétés de recherche et de prestation & intégration. Par exemple le ratio fonctionnalités versus investissement dans la partie lumière et automatismes est inédit, sans parler du potentiel de vente de nos produits. Si on avait dû acheter la création et le développement des outils de Kinora, même si cela m’a personnellement pris beaucoup de temps, on n’aurait pas pu se l’offrir !

La suite logique du plan précédent, le Rooftop Gama n’est autre que le toit plat des loges, du catering et la zone de livraison et de stockage du matériel. Recouvert en bois et disposant d’une série de liaisons vers le nodal et de courant en quantité, il offre un espace privilégié à 500 personnes.

Martin Montillet : Et il en va de même sur la partie son. Étant intégrateur L-Acoustics, on a mathématiquement et pratiquement eu plus de facilité à installer nous-même un système comme L-ISA avec en plus, un ratio économique intéressant.

SLU : Alors, pourquoi le nom Interference ?

John : Simplement à cause de l’effet bien connu dans l’univers de l’acoustique. Pour aller un peu plus loin, parce que l’interférence, c’est nous ! (sourire) On a monté une boîte de presta à 18 ans en étant au lycée. On a bossé comme des acharnés et à 27 piges on sort ce projet… Non, pas d’accent aigu. C’est un nom propre et puis c’est plus simple à écrire (rires)

Interference, mais pas dans la salle

SLU : L’acoustique très saine a été pensée par un acousticien ?

Martin Montillet : Deux. Christian Malcurt est intervenu juste avant de prendre sa retraite et sa mission s’est arrêtée à la fin del’APS. Cela a été du sport pour ne pas trop perdre en capacité avec ses murs très, mais…très épais (rires) et il a imaginé le traitement des murs, du bar et des colonnes en bois qui sont jolies et efficaces. Leur intégration dans la salle est aussi due au talent de notre architecte, de notre autre acousticien Olivier Letourneur pour LASA et à quelques idées de notre part quant aux lumières qui les mettent en valeur.

On a terminé les tablettes au pied desdites colonnes il y a quelques jours en choisissant de leur donner une pente assez prononcée, cela s’habille encore mieux avec lights et surtout les verres ne tiennent pas dessus (rires) Pour revenir à Olivier, il a ajusté le traitement de la salle et l’a adapté aux contraintes budgétaires et à celle d’un chantier difficile, sans oublier le suivi des émergences et du chantier en général.

Les Colonnes de Malcurt ! Du bois cintré bourré de laine de roche et les triangles du tissu tendu, le résultat est un diffracteur entre deux absorbeurs, ou l’inverse. Efficace, joli et accueillant. Au sol sous les colonnes, des bass-traps jouent les nettoyeurs du bas.

Axel Vivini : Le cahier des charges stipulait une salle capable d’accueillir des tournées mais aussi d’être exploitée pour de l’événementiel donc assez vivante et pas trop « gros studio absorbant ». C’est aussi pour ça que les murs latéraux ne sont pas noirs et que le sol est assez clair, cela permet d’y passer du temps sans être amorti acoustiquement et visuellement.

SLU : Vous avez fait le choix de pré-équiper la salle d’un point de vue du son. Qu’en est-il pour l’éclairage scénique ?

Martin Montillet : Ce sont des produits qui changent beaucoup. On a passé énormément de temps à essayer de déterminer nos besoins, or comme ces derniers dépendent aussi de ceux des artistes accueillis, on a fait le choix de ne pas choisir et de nous adresser à S-Group avec lesquels on a de bonnes relations, pour nous accompagner sur la partie éclairage. Ça nous permet d’avoir un kit évolutif, de tester des produits et de vérifier si nos prévisions et nos choix sont justifiés artistiquement et numériquement. Bien entendu il y a aussi des questions de budget !

La salle en plein montage. Remarquez le nombre de poutres d’accroches et de chariots. Au sol, les ponts avec l’éclairage de chez S-Group.

John : De budget et d’obsolescence. Entre le jour où on a commencé à travailler au projet Interference et aujourd’hui, 8 ans ont passé. Comme on est assez tech, on n’a jamais cessé de regarder. Si on avait investi dès le départ, on serait aujourd’hui à la tête d’un parc assez âgé.

Sous le béton, la vie !

SLU : Pour l’accroche, les points élec, réseau et tutti quanti ?

Axel Vivini : On a bétonné. Sur les murs, au plafond et enfin dans la dalle via trois trappes, on a des arrivées en tetra son et éclairage séparées, du réseau, de la fibre, du SDI et de l’AES avec encore plus de puissance à l’emplacement privilégié de la scène. Tous les points réseau, fibre SDI et EAS aboutissent à notre nodal où tout peut être brassé.


Les ponts tous sur moteurs 500 kg. La zone public dispose elle aussi de points d’accroche 500 kg.

Les points d’accroche sont aussi très nombreux et sur chariot. La dernière poutre d’accroche est à 19,80 mètres dans une salle qui en fait 40. On a donc du recul et une moitié de salle en charpente. 11 tonnes sur scène et 6 tonnes en salle. Deux tonnes par travée et trois tonnes pour la dernière pour pouvoir accrocher un écran.
On a prévu beaucoup de cas de figure depuis le tournage jusqu’à l’événementiel où il faut faire preuve de flexibilité pour les décors bien au-delà de la scène. On a pensé aussi aux résidences type Zénith où tu joues au sol pour avoir une surface similaire et tu accroches ton kit sans risque.

Martin Montillet : Les valeurs dont on parle sont validées, on dispose en plus de la possibilité d’aller au-delà en consultant notre BET avec lequel on a de bonnes relations. On leur envoie une config complexe et après étude, ils nous renvoyer un plan d’accroche spécifique avec un accroissement de charge ponctuel.
Notre charpente repose sur les murs intérieurs désolidarisés des extérieurs par le biais de pieux spécifiques. Pour l’isolation phonique, entre les deux murs béton il y a des vides d’air, des plaques de placo et de la laine de roche. Pour simplifier, les murs externes portent la charpente du toit et une seconde charpente qui porte le plafond de la salle. Les murs intérieurs portent les poutres d’accroche.

John devant l’une des sorties de secours latérales avec un sas très efficace en termes d’icolation.

SLU : Avez-vous effectué des mesures d’émergence ? On n’a pas vu d’habitations à proximité immédiate de la salle cela dit.

Axel Vivini : On prend ce problème très au sérieux et les premières mesures sont excellentes puisqu’on a demandé d’être en règle derrière notre porte au lieu de l’être en limite de propriété. On s’est donc singulièrement compliqué la vie. Les murs en boîte dans la boîte, la climatisation et le renouvellement d’air piégés tout comme les sorties de secours en double sas, nous permettent d’y parvenir.

Pour répondre à ta question, nous mesurons de 30 Hz à 20 kHz mais la règlementation démarre à 125 Hz. Pour être certains, on teste en mode exploitation en jouant un programme musical au bord des limiteurs et en mesurant le micro à 1 mètre des sorties de secours, un habituel point faible de l’isolation. Ce soir (jour de notre reportage) Olivier Letourneur va venir effectuer de nouvelles mesures d’émergence. Les premiers chiffres ont donné le 60 Hz à 3 dB.

Axel Vivini : Pour la scène on a rentré des éléments d’Arena Frame de Sixty82 ce qui apporte flexibilité, rapidité et une extrême manœuvrabilité. Notre nacelle actuelle ne va pas être gardée, on va prendre une plus petite et droite puisque notre scène roulant très facilement, il y a toujours possibilité de passer pour les rares fois où l’on accroche de la découpe ou des éléments de scéno/enceintes ou autres qui doivent être réglés en l’air.

Quelques éléments d’Arena Frame montés dans la salle, une structure pliable, roulable et télescopique.

SLU : Votre équipe est assez ramassée pour le moment. Techniquement aussi ?

Axel Vivini : On démarre à peine donc pour le moment c’est tout le monde sur le pont et je remercie l’ensemble de notre équipe Comm, Événementiel et Prod pour les coups de main. Sinon nous sommes neuf en tout, fondateurs compris. Côté technique je suis effectivement seul, on embauche des régisseurs comme des techniciens pour les exploitations.

Un féru d’éclairage s’est immiscé parmi ce groupe de sondiers. Saurez-vous le retrouver ?

Nous aurions aimé disposer d’un peu de temps pour former des régisseurs et techs à notre outil, de même que l’ensemble des sous-traitants allant de la protection aux barmen, mais les retards du chantier nous ont accaparré. On le fera certainement les prochaines semaines.
Nous avons malgré tout un noyau d’équipe opérationnel car il a participé à l’intégration qui a eu lieu par des petits bouts successifs. On retrouve des gens de KRD ou par exemple Max (Menelec) qui est un peu le local de l’étape et a participé à l’intégration de l’audio et à son calage. Mais je le redis une fois encore, les trois fondateurs sont très présents et le resteront car c’est leur bébé ici et c’est un super outil.

Le Nodal

Un passage par le nodal de Interference avec Jonathan prouve une fois de plus la volonté d’offrir la plus grande flexibilité aux événements accueillis. Rien ne manque, pas même un gros transformateur d’isolement pour le secteur dédié à l’audio, un vrai radiateur pas très écolo quand on pense aux calories générées pour rien. « On me l’a demandé, je l’ai fait installer ce qui n’a pas été évident puisqu’il a fallu un piquet de terre séparé. Notre électricien a aussi fait la tête quand on lui a demandé d’avoir des différentiels réglables au nodal, en partant du principe que les 63 ou 125 Tétra en salle seront toujours raccordées à des coffrets muni de différentiels 30 mA . »

Le rack de LA7.16i avec le choix de L-Acoustics de borniers de sortie pour du fil en 1.5. En intégration les longueurs de câble peuvent être…longues et une section plus grosse et standard comme du 4 aurait peut-être été un plus. Tout en bas le LA12X des KS28.
La partie Luminex en Luminode et Lumisplit car TOUT est possible ou doit l’être avec Jonathan. En dessous de quoi se rendre la vie facile pour la Heritage-D d’accueil dont le stage DL251 (48 in 16 out) est aussi placé dans le nodal et accompagné par un pont DN9650, un combineur expandeur DN9680 et d’un convertisseur double AS80 pour en transporter les flux.
La baie informatique avec les serveurs de Interference car tout est fait maison par John et tous les nombreux écrans sont attaqués avec toute sorte de contenu.

Une anecdote explique bien le niveau technique de John. On trouve que les pastilles circulaires et lumineuses placées sur les pompes à bières côté client sont trop lumineuses dans la salle et pourraient gêner. Axel me répond d’un œil rigolard : « John est dessus, il va prendre la main sur chaque lampe avec ses nodes pour pouvoir baisser l’intensité lumineuse des 5 pompes.
Il a aussi en projet de remplacer ces pastilles rondes par des petites matrices LED de la même taille pour les attaquer avec de la vidéo » Et comme si ça ne suffisait pas, au moment où on quitte la salle, le même John finit de modifier le soft et le hardware des pompes à bières en libre-service via une carte prépayée. Elle avaient des ratés. Il paraît qu’il faut savoir tout faire dans le showbizz, ça tombe bien, Toulouse a son Tournesol !

Le bar avec en bas à droite, une des cinq sextuples pompes dont on devine les pastilles blanc percé éclairant la salle droit devant. Remarquez aussi les très nombreux écrans tous particulièrement dynamiques.

L’écoute avec Max

Max étant dans la place et une belle configuration L-ISA en l’air, nous avons écouté quelques extraits sonores.

La passerelle surplombant le bar et face à la scène. Elle dispose d’une trappe disposant de tout le nécessaire pour mixer ou pupitrer les lights, mais aussi accueillir des VIP.

C’est un sans-faute. On est bien dans une vraie salle de spectacle très saine, avec une impression d’air bien au-delà du métrage réel. La surface au sol de 800 m² permet d’accueillir 2 000 spectateurs en tout debout dans d’excellentes conditions acoustiques, 1 000 en tout assis et un maximum de 2500 en mode Club.
Kara qu’on connaît bien, s’exprime sans dureté et le raccord avec les deux KS 21 et 28 est fluide et construit un joli bas du spectre. Tout type de musique pourra y être joué dont du classique, quitte à humecter un peu la pièce avec le moteur de réverbération du processeur L-ISA et en accrochant quelques enceintes en latéral et en arrière. L’outil est là, les idées ne peuvent que fuser.

La salle depuis le balcon avec la régie et son Heritage-D en place à hauteur de la trappe « concert »

SLU : Comment trouves-tu le système L-ISA résident de Interference ?

Maxime Menelec : Le kit est efficace, il va simplement falloir le vendre aux groupes qui viendront. Le déploiement est un Wide Hyperéel. Si tu mixes correctement et tu places bien tes sources dans l’espace avant de commencer à égaliser et à traiter leur dynamique, il y a largement assez de headroom et même pour de l’Electro, ça va rouster.
En gauche/droite c’est intéressant puisque chaque Kara est en direct sur deux pattes d’ampli du LA7.16 et donc chaque enceinte dispose de son DSP en FIR. On peut être aussi homogène et flat qu’avec du L2. L’Autofilter existe désormais aussi en grave, on ne le voit pas sur le soft mais il agit, et bien sûr dans l’aigu où le lissage fréquentiel est très efficace. Quand tu te balades en salle, sur le plan vertical, c’est hyper stable.

La salle en mode gauche/droite.

SLU : Ton gauche/droite comporte combien de boîtes ?

Maxime Menelec : Trois KS21 en cardioïde et 9 Kara par côté. Pour les subs KS28, plusieurs options sont possibles en fonction des demandes. Sous les gauche/droite par deux, en point central en inversant un des 4 subs… Le système ouvrant à 14 mètres, on a une douche centrale en A10 Focus et A10 Wide et tout le panachage de A10 en infill et six X8 en lip. A vrai dire tout est possible.

Le montage joli à voir et très fluide du système L-ISA de Interference, un choix souhaité par Max qui n’est pas fan de placer systématiquement les graves, ici des KS21, derrière la ligne centrale. « Quand ils sont coupés à 100 Hz c’est mieux. Quand on regarde ce qui se passe avec K1 et KS28 placé derrière, on voit bien à la mesure une obstruction dans la partie supérieure de ce que génère le sub. »

Axel Vivini : Nous avons aussi des X12 et X15HiQ pour les retours plus deux KS21 pour monter des side ou chauffer le dos des batteurs.
Cette partie de boîtes qu’on appellera « scène » est amplifiée par un rack mobile pour simplifier et raccourcir le câblage.
Pour la captation, comme le stage Midas est dans le nodal, nous avons 3 boîtes de 18 entrées, à jardin, centre et cour.

Dulcis in Fundo

19h00, Olivier Letourneur déballe son micro de mesure et le place devant une des issues de secours latérales. Un appel à Max et ce dernier démarre en boucle un morceau de reggae bien gras et chargé. 102 dBA dans la salle. Dedans c’est intenable. A l’extérieur on perçoit une fuite très légère par la porte intérieure de l’un des sas. Ce qui arrive à passer la seconde porte est difficilement perceptible à 1 mètre et la première habitation est à 100 mètres. Tout ceci pour dire le sérieux de Interference qui entre temps a fait rectifier ladite porte.

On est arrivé dans la ville rose avec des questions, on en est reparti avec des certitudes. Le format de salle équipée ultra polyvalente de jauge 2 500 a un avenir devant elle et vient combler le vide entre les SMAC et les Zénith pendrillonnés, avec son offre intermédiaire originale, bien équipée et saine acoustiquement, portée par une équipe complémentaire, compétente et créative.
Le résultat ne s’est pas fait attendre. La scène Electro et l’événementiel ont dégainé les premiers, les tourneurs vont suivre car s’y prenant longtemps à l’avance, et des pépites telles que Tygran Hamasyan, Kery James ou André Manoukian ont décidé d’y illuminer la rentrée 2025 toulousaine.

Rien n’est interférent ici, sauf le nom !

D’autres informations sur le site www.interference-toulouse.fr


L’équipe Interference

Jonathan Trogant, Fondateur et Directeur du R&D
Adrien Winkel, Fondateur et Directeur général
Martin Montillet, Fondateur et Président
Justine Miozzo, Responsable communication
Emma Moreau, Chargée de communication
Florian Saint-Macary, Programmateur
Robin Bellon, Responsable bar
Laurence Favaro, Responsable événementiel
Pauline Guiraud, Responsable de production
Axel Vivini, Directeur technique

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