Prix de l'innovation SLU

Naostage, l’intelligence artificielle au service du tracking audiovisuel

Pour la deuxième fois cette année, SLU tient à saluer les avancées techniques dont font preuve les constructeurs et leurs ingénieurs en attribuant un Prix de l’Innovation aux produits novateurs dans leurs technologies ou leurs fonctionnalités, prix qui est attribué ici à l’ensemble du K System.

Naostage c’est d’abord l’histoire de trois étudiants en école d’ingénieurs, Nathan, Olivier et Paul. Passionnés d’audiovisuel, ils ont déjà un pied dans le milieu du live en travaillant avec divers prestataires techniques ou pour des festivals. Ils se rendent alors compte du besoin grandissant de solutions d’interactivité et de synchro lumière, audio et vidéo et décident de créer leur société, commençant à développer leur propre solution de tracking automatisé.


De gauche à droite, Alexis Reymond, Paul Cales et Nathan Van De Hel, sur le stand Naostage de l’ISE 2023.

Se rendant compte que les systèmes disponibles sur le marché utilisent tous des capteurs ou des tags intégrés aux artistes, ils choisissent de s’orienter vers une solution offrant plus de liberté aux performers et sans revêtir d’équipement particulier. Après plus de trois ans de recherche et développement naît une solution technique novatrice et inédite jusqu’alors, K System, la voici présentée plus en détail.

Ce système de tracking automatisé est composé de trois éléments distincts, en premier lieu, le Kapta, l’œil de la structure. Il s’agit d’un capteur présenté sous la forme d’une barre d’environ 1,5 m de long renfermant un ensemble de caméras qui vont scanner l’espace sous divers spectres : thermique infrarouge, infrarouge proche et spectre visible.

Le capteur Kapta dont on distingue les multiples caméras.

Ces caméras sont également utilisées pour réaliser en temps réel les mesures stéréoscopiques de la zone afin d’obtenir une retranscription de l’espace en 3D. Le Kapta est disponible en deux modèles selon les dimensions à couvrir et plusieurs capteurs peuvent être utilisés pour décupler la puissance du système.

L’unité centrale Kore au format rack, le cerveau du K System.

Le capteur est relié à l’unité Kore, le cerveau du K System, qui va décoder les informations entrantes. Ce serveur est doté d’une intelligence artificielle adaptée aux besoins scéniques et entraînée par deep learning depuis plus de trois ans maintenant.

Elle va ainsi pouvoir détecter les personnes présentes dans la zone balayée par les capteurs et retranscrire les données acquises. Une unité Kore peut traiter les infos transmises par deux capteurs Kapta.

Enfin, l’interface utilisateur se présente sous la forme d’un logiciel baptisé Kratos. Il permet au technicien de configurer l’espace de tracking (et ce en quelques dizaines de secondes seulement) ; il est aussi utilisé pour calibrer les barres Kapta et plus généralement gérer le système. L’utilisateur pourra ainsi dessiner une scène, créer des zones, assigner des performers, créer des scénarios, des interactions ou enregistrer des mémoires.

L’interface utilisateur Kratos qui se veut de prise en main facile et intuitive.

C’est aussi grâce à ce logiciel que les données pourront être communiquées via différents protocoles aux systèmes tiers (son spatialisé, pupitres lumière, média serveurs …).

Le soft pourra par exemple communiquer en ArtNet, OSC, sACN, Telnet, TCP, UDP, PSN… Aujourd’hui, seul un technicien est requis lors de l’exploitation du K System.

Car si l’intelligence artificielle continue à être entraînée pour rendre l’ensemble encore plus autonome, à l’heure actuelle une action est nécessaire pour assigner un identifiant à une personne qui entre ou réentre en zone de détection. Le K System nécessite au moins un Kapta, un serveur Kore et un logiciel Kratos pour être opérationnel.

Cette nouvelle solution de tracking plus que prometteuse a déjà pu faire ses premiers scannings sur scène en conditions aux côtés d’Orelsan, Maxime Gasteuil ou encore Pietragalla.
Il a pu s’exercer au festival des Vieilles Charrues ou encore roder ses caméras thermiques du côté du Hellfest. Nous pourrons également le retrouver sur la tournée So Floyd jusqu’à la fin de l’année et à partir du mois d’avril au Puy du Fou.

Pour plus d’informations, sur le site Naostage

 

Crédits - Texte & photos : Jérôme Boutié

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