Projecteurs de découpe à leds

ETC Source Four LED, une famille de 4 matrices

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Avec ses nouveaux projecteurs à leds voués à remplacer l’éclairage traditionnel, ETC souffle le chaud et le froid sur la lumière.
Le fabricant américain a pris tout son temps pour développer ses nouveaux produits en se fixant le cahier des charges très ambitieux de répondre aux moindres exigences des éclairagistes avec une famille de 4 modules de leds : Tungsten 3000K, Daylight 5600K, Studio HD de 2700 à 5600K avec 5 couleurs et Series 2 Lustr avec sa matrice de 7 couleurs de leds.

ETC Source Four LED

Un panel complet

Le principe de la découpe Source Four, sortie en 1992, était de pouvoir adapter différentes optiques sur une même boîte à lumière. Cette idée a été conservée pour toute la nouvelle gamme et a été poussée jusqu’à conserver la compatibilité avec toutes les optiques de la gamme précédente. Il est ainsi possible de commander les nouvelles boîtes à lumière tout en continuant à utiliser les “nez“ des Source Four à lampe. Autre point important du cahier des charges, cette nouvelle source devait pouvoir s’adapter au marché le plus large, du ballet à la scène rock, en passant par le théâtre ou l’architectural.

ETC a dû développer plusieurs matrices de leds pour obtenir une qualité optimum sur un panel de colorimétrie très étendu. La gamme Source Four led se compose donc de cinq modèles et nous allons aujourd’hui en tester quatre. Ils comportent tous une matrice de soixante leds Luxeon Rebel 2,5 W. 

Les leds de la Source Four CE LED Tungsten ont toutes une température de couleur de 3000K et celles de la Source Four CE LED Daylight sont étalonnées à 5600K. Les deux autres modèles testés comportent plusieurs couleurs de leds. La Source Four CE LED Studio HD a été développée pour délivrer une gamme de blancs allant de 2700K à 6500K et peut également, même si ce n’est pas sa fonction première,  être utilisée pour créer des ambiances de couleurs avec ses cinq teintes de leds (rouge, rouge orangé, menthe, bleu et indigo).

Le dernier modèle, nommé Source Four LED Series 2 Lustr, comporte sept couleurs (rouge, citron vert, ambre, vert, cyan, bleu et indigo). Elle se différencie du modèle précédent (Lustr Serie 1) par le fait que les leds blanches ont été remplacées par des leds citron vert et que le rouge a été renforcé pour obtenir plus de flux avec les couleurs les plus utilisées.

La boite a lumière développée par ETC

La boite a lumière développée par ETC



Toutes les optiques de la gamme à lampe sont compatibles avec la gamme Leds.

Toutes les optiques de la gamme à lampe sont compatibles avec la gamme Leds.


Cruciforme et BTR

Sans avoir à démonter quoi que ce soit, on découvre un condenseur dans la boîte à lumière ! C’est la première fois que le fabricant américain a recours à ce type d’optique. Avec l’utilisation d’une source de lumière composée de soixante leds, cette solution était incontournable pour diffuser une lumière homogène.

Une des nouveautés majeures chez ETC, le condenseur !

Une des nouveautés majeures chez ETC, le condenseur !

La connectique se compose de deux prises XLR 5 points permettant la distribution du signal DMX ainsi que du RDM. Pour alimenter le projecteur, on dispose de deux PowerCON.

Deux vis et on accède au principal.

Deux vis et on accède au principal.

Un des avantages de la faible consommation des sources à leds est que l’on peut alimenter plus de projecteurs avec la même ligne. Cela devrait, à terme, permettre de faire des économies non négligeables, sur le câblage électrique.

La première étape du démontage est très simple, le carter de la boîte à lumière se retire grâce à deux vis BTR, puis on accède directement aux deux éléments les plus susceptibles de nécessiter une maintenance : l’alimentation et la carte électronique.

L’alimentation avec le fusible de secours.

L’alimentation avec le fusible de secours.

La carte regroupant la majeure partie de l’électronique du projecteur.

La carte regroupant la majeure partie de l’électronique du projecteur.


La suite du démontage est un peu plus complexe à cause de l’optimisation des volumes. En retirant les quatre vis qui maintiennent le train optique et l’arrière du projecteur, on découvre le système de refroidissement. D’un coté un ventilateur fixé dans le fond du projecteur et de l’autre un imposant radiateur en aluminium.

Le fond du projecteur et le ventilateur

Le fond du projecteur et le ventilateur



L’imposant radiateur.

L’imposant radiateur.


L’ouverture du train optique demande aussi un peu de doigté mais la curiosité est la plus forte ! Elle nous permet de découvrir le système de miroirs assurant le mélange optimal des couleurs.

Les six miroirs du train optique mélangent les couleurs de chaque led.

Les six miroirs du train optique mélangent les couleurs de chaque led.

De l’autre coté du tunnel se trouve la plaque de soixante collimateurs permettant de canaliser la lumière des leds. Elle se retire très facilement et laisse apparaitre le circuit supportant toutes les sources du projecteur.

Les soixante collimateurs

Les soixante collimateurs



Les soixante leds

Les soixante leds

La partie software

ETC a poussé très loin le software de la gamme, ce qui permet d’obtenir un projecteur à la fois polyvalent et très simple à utiliser. L’afficheur est complet avec le mode de contrôle DMX, l’adresse, le statut et, fin du fin, la charte du mode DMX sélectionné. C’est intéressant et ETC est le premier à y avoir pensé.

Le menu est particulièrement bien pensé et fourni. Les réglages se font dans trois parties qui vont de la plus basique à la plus complète.
La première concerne l’adresse DMX du projecteur.
La seconde, “Quick Setups“,  permet de choisir un des groupes de paramètres prédéfinis. En choisissant le mode Studio, on peut alors contrôler manuellement la température du blanc quand le DMX n’est pas connecté.
La troisième partie, “Advanced Settings“ permet de définir toutes les options via six menus.

L’afficheur contenant de nombreuses informations.

L’afficheur contenant de nombreuses informations.

Dans la partie “ DMX Settings“ on peut adresser le projecteur et ensuite, pour les séries multi couleurs, choisir une des cinq chartes DMX (les modèles Tungsten et  Daylight en ont une seule).  Le choix est complet avec en plus la possibilité d’activer ou désactiver les fonctions strobe et fan, et choisir pour la ventilation le mode automatique.

Plusieurs points ont particulièrement attiré mon attention. La gestion de sept couleurs différentes n’étant pas forcement évidente, les modes ont été vraiment bien pensés et permettent de gérer de plusieurs manières le mélange des couleurs. Il existe deux canaux spéciaux : le paramètre “White Point“ pour définir la température du blanc et le paramètre “Tint“ pour gérer la balance entre le vert et le magenta.

Chaque charte DMX correspond à un mode de gestion des couleurs. Le mode HSI permet de travailler en Hue, Saturation et Intensité tandis qu’avec le HSIC on ajoute la gestion DMX du paramètre “White Point“. Vous pouvez également travailler en RGB.

Le mode Studio privilégie les travail des blancs et le dernier, appelé “Direct“, est une gestion basique des paramètres de base de la découpe. Un dernier point important est le canal huit “Plus7 on/off“ quand l’option “Plus Seven“ est activée.  Cette fonction permet d’activer, suivant le modèle, les cinq ou sept canaux suivant, qui gèrent directement les couleurs de base des leds. On gagne ainsi de la place sur le patch ou on augmente les possibilités de réglage des couleurs.

Par contre l’activation de cette option désactive le calibrage des leds fait en usine et l’homogénéité des couleurs entre les différentes sources peut être altéré. On trouve aussi dans ce menu l’option “Data Loss“ qui permet de définir le comportement du projecteur en cas de perte du signal DMX.

Le menu “Led settings“ comporte cinq paramètres :

  • Output, pour choisir le mode de gestion de l’alimentation des leds.
  • Regulated, celle que nous avons utilisée pour les tests, permet de combiner flux lumineux et ventilation minimum. C’est aussi avec cette option que l’on obtient une cohérence optimum des couleurs.
  • Protected, est utile en cas d’utilisation prolongée avec un grand nombre de Leds à 100%.
  • Boost, privilégie la puissance, elle permet d’obtenir la puissance maximum mais en contrepartie, on perd au niveau de l’homogénéité des couleurs et de la régularité du flux lumineux.
  • Curve,  permet de gérer la courbe d’allumage et d’extinction des leds. On a le choix entre quatre courbes de dimmer : Standard, Incandescent, Linear et quick. La seconde permet de simuler avec beaucoup de réalisme l’inertie du filament d’une ampoule halogène.
ETC Source Four LED

ETC Source Four LED

Nos amis de la vidéo vont particulièrement apprécier la fonction “Output Freq” pour régler la fréquence entre 920 et 1500 Hz avec aussi un mode “High 25K“ de 25000 Hz.
“Red Shift“ simule la baisse de la température de couleur lorsque l’intensité diminue, comme sur les lampes tungstène, et on retrouve le réglage manuel “White Point“ de la température du blanc.

La partie “Presets & Sequences“ est aussi principalement dédiée à l’utilisation du projecteur sans console lumière.  La fonction “Focus“ permet d’outrepasser les valeurs DMX et d’allumer le dimmer à 70%, ce qui peut s’avérer très utile, notamment pour lorsque l’on est seul et que l’on doit faire des allers et retours à la console pour régler chaque découpe. 

Les Presets sont des états lumineux fixes ayant des temps de transfert. Ils sont tous modifiables directement sur le projecteur ou via une capture des valeurs DMX. Et, cerise sur le gâteau, il est possible de copier un Preset sur les autres découpes du kit ! Les séquences sont des enchaînements de Presets. Le menu “Quick Color“ permet de rapidement allumer et choisir une couleur sans signal DMX.

Le menu “Diagnostics“ permet de contrôler les paramètres du projecteur ainsi que le signal qui entre. Les derniers réglages se font dans la partie “Local Settings“. Le dernier onglet du menu est loin d’être le moins utile puisqu’il assure la copie de tous les paramètres de la découpe, hormis l’adresse DMX, pour les envoyer aux autres projecteurs reliés en DMX.

Un autre gros développement de la partie software se situe au niveau du protocole RDM. De nombreuses possibilités de réglages et des  tests sont possibles depuis une console, un périphérique ou un logiciel compatible RDM. ETC a même poussé le bouchon jusqu’à uploader la librairie du projecteur via ce protocole ! 

Sur le Q

Il est temps de vérifier si lors du remontage, je n’ai pas inversé le sens des miroirs ! Pour cela nous allons faire un petit tour au showroom d’Impact Evénement qui a la gentillesse de nous accueillir et de nous prêter les accessoires nécessaires aux tests.

Nous installons les quatre découpes sur pieds et allumons les boîtes à lumière toutes équipées de la même optique 19°. La première impression est saisissante ! On est totalement surpris par la puissance et surtout par la qualité de la lumière. La seconde surprise de taille est le silence de la ventilation. Heureusement qu’il y a le flux lumineux pour confirmer le fonctionnement du projecteur ! On est obligé de rapprocher son oreille à quelques centimètres pour commencer à entendre le murmure du ventilateur.

ETC Source Four LED

Les quatre boîtes à lumière. Au centre la Tungsten, à droite la Daylight, à gauche la Studio HD et en bas la Lustr série 2, toutes réglées en blanc froid (sauf la Tungsten qui ne peut pas).



Au centre la Tungsten, à droite la Daylight, à gauche la Studio HD et en bas la Lustr série 2, toutes réglées en blanc chaud (sauf la Daylight qui ne peut pas).

Au centre la Tungsten, à droite la Daylight, à gauche la Studio HD et en bas la Lustr série 2, toutes réglées en blanc chaud (sauf la Daylight qui ne peut pas).


Comme d’habitude, pour les projecteurs à Leds, on commence par le derating.  On allume les soixante sources à fond et l’on relève l’éclairement au centre au cour du temps : première mesure à 30s pour ne pas prendre en compte le pic de démarrage, puis toutes les 5 mn. L’éclairement reste pratiquement au maximum quelle que soit la version de boîte à lumière. Ce premier test est très intéressant pour le monde de la vidéo.

Derating :

ETC Deratind DaylightETC Derating Lustr


Le derating quasiment nul permet de mettre en avant le flux lumineux constant des Source Four Led.

ETC Derating StudioHDETC Derating Tungsten


Mesures photométriques

On connaissait la puissance des séries halogène 750W mais l’utilisation du condenseur change complètement la donne, surtout couplé à soixante sources led ! La lumière est étale, l’effet point chaud ayant complètement disparu. Suivant les couleurs et l’optique, il y a quelques imperfections sur le modèle Lustr 2 en périphérie du faisceau mais rien de rédhibitoire, et elles disparaissent lorsque l’on utilise le diffuseur fourni par ETC. Il se positionne à la place du porte-gobo.  Les mesures de luminosité ont été faite avec l’optique 19°. 

Source Four Lustr 2

Flux ETC Lustr2

ETC CI

La Lustr 2 est la découpe la plus puissante de la gamme avec 2785 Lux au centre et un flux de 4487 lumens. La courbe d’intensité lumineuse nous confirme que le point chaud a disparu. Elles montrent aussi une bonne homogénéité de faisceau pour toute la gamme. 

Source Four Tungstène

Flux ETC Tungsten

La Source Four Tungsten avec 2084 lux d’éclairement au centre du faisceau et 3500 lumens de flux est le modèle le moins puissant de la série.

Source Four Daylight

Flux ETC Daylight

La découpe Daylight affiche 2340 lux au centre et 3825 Lumens.

Source Four HD

Flux ETC HD

Pour la Studio HD, nous mesurons un éclairement au centre de 2300 lux et un flux de 3538 lumens.

Dimmer

Les variations d’intensités des leds sont très bien gérées et la présence des quatre courbes permet de couvrir la majorité des besoins. La combinaison entre les options “Incandescent“ et “Red Shift“ permet une superbe simulation d’un projecteur halogène.

ETC Dimmer standard

ETC Dimmer IncandescentETC Dimmer Linear

Au niveau colorimétrie, rien à redire, le rendu des deux projecteurs mono couleur est excellent et peut sans problème se marier avec d’autres sources traditionnelles.

La Studio HD est un très bon compromis. Avec cinq couleurs de leds, elle a une très belle plage de blancs, et bien que ce ne soit pas son point fort, on peut aussi l’utiliser en couleurs.

La Lustr 2 a été quant à elle conçue pour délivrer, grâce à ses sept teintes de leds, une gamme de couleurs très large. Elle est aussi à l’aise dans les pastels qu’avec des teintes saturées. Les différents modes de contrôle des couleurs facilitent bien la programmation et permettent à chacun d’adapter le projecteur à sa manière de travailler.

La vaste gamme de couleurs de la Source Four LED Serie 2 Lustr .

Gamme couleurs Source Four LED Serie 2 LustrGamme couleurs Source Four LED Serie 2 LustrGamme couleurs Source Four LED Serie 2 Lustr


Gamme couleurs Source Four LED Serie 2 Lustr Gamme couleurs Source Four LED Serie 2 Lustr Gamme couleurs Source Four LED Serie 2 Lustr


Gamme couleurs Source Four LED Serie 2 LustrGamme couleurs Source Four LED Serie 2 LustrGamme couleurs Source Four LED Serie 2 Lustr


Gamme couleurs Source Four LED Serie 2 LustrGamme couleurs Source Four LED Serie 2 Lustr


ETC Couleurs
Le très bon résultat avec les couteaux

Le très bon résultat avec les couteaux

Le dernier élément à tester est le module couteaux.

Le résultat est très correct. Le net sur les couteaux n’est pas parfait mais pas loin.

Encore plus

LED CYC CE, l’optique cyclïode qui s’adapte sur les boîtes à lumière.

LED CYC CE, l’optique cyclïode qui s’adapte sur les boîtes à lumière.

En plus d’être compatibles avec toute la gamme d’optiques Source Four (zooms 15/30° et 25/50°, focale fixes 5°, 10°, 14°, 19°, 26°, 36°, 50°, 70°, et 90°) les Source Four LED disposent d’une nouvelle optique Source Four LED CYC CE,  de type cycloïde.

Le résultat est aussi réussi que pour les découpes. La lumière est étale et l’utilisation de la boîte à lumière Studio HD ou Lustr series 2 permet d’éclairer un cyclo avec peu de sources pour des possibilités de couleurs très étendues.

Le prochain élément de la gamme sera une optique Fresnel. Elle est en cours de développement et devrait être présentée dans un avenir proche. Il ne manquerait qu’une optique PAR pour remplacer de l’ACL au PAR WFL pour que la gamme ETC led soit complète et homogène.

La beauté des leds

Cette nouvelle gamme est une excellente surprise à tous les niveaux. Le travail de développement a été minutieux et on sent qu’à chaque étape les aspirations des utilisateurs et des clients ont été prises en compte.
La gamme est très homogène et permet de répondre à une la majorité des demandes. Un des tours de force d’ETC est d’avoir rendu mécaniquement compatibles les boîtes à lumière LED avec les optiques des Source Four à lampe, mais en plus, la qualité de la lumière permet d’intégrer cette nouvelle gamme dans n’importe quel kit de projecteurs.

La meilleure preuve de la qualité de ce produit est que les ventes sont au rendez-vous, non seulement chez les aficionados des gammes précédentes mais aussi pour tout un panel de nouveaux clients, comme les plateaux de télévision où les découpes Source Four Halogène n’était pas présentes. On en trouve aussi en location dans de nombreux parcs français.

General ETC Source Four LED

ETC DMX

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Crédits -

Texte & photos Stéphane Mocret

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