La Gaîté Lyrique accueille ses Diva au carré, ses Diva M²

L’histoire d’amour entre ce lieu de création unique à Paris et Amadeus se poursuit, avec l’adoption d’un système basé sur la nouvelle Diva M², une fausse petite boîte et un vrai beau son. Nous avons été la découvrir sur place et l’écouter avec du rock anglais. Bien sale of course.
Merci pour commencer à Jean-Marc Harel, qui manage le son de la Gaîté et Pierre le Cardinal qui le seconde, pour leur accueil et la visite des lieux. Dans le concert des salles parisiennes, la Gaîté a une place à part et un charme plus que certain, entre pierre et espace, modernité et confort.

Ne manquait dans la grande salle de 750 places debout, qu’un système bankable, rassurant et efficace pour finir de convaincre les tourneurs et producteurs. C’est chose faite. Dernière bonne surprise, Michel Deluc, le créateur de ces enceintes et bien plus encore, a trouvé une heure pour nous rejoindre sur place.

SLU : Depuis quand Amadeus et la Gaîté s’aiment d’amour sonore ?

A côté de l’Eclipse de la face, Pierre le Cardinal et à droite Jean-Marc Harel, le taulier du son de la Gaîté.

Jean-Marc Harel : Depuis le tout début de la salle telle que tu la découvres, en 2010. On a d’abord eu du Diva XS dans notre grande salle. 9 têtes par côté avec des subs accrochés.
Comme la programmation a été rapidement orientée vers les musiques actuelles, il a fallu augmenter un peu la puissance générale.
Amadeus nous a permis de découvrir en prêt le Diva XL un certain temps, et on a par la suite beta testé d’autres configurations qui nous ont permis de bien définir nos besoins réels.
Amadeus nous a alors proposé le M² qui venait d’être finalisé.

SLU : Vos besoins ont donc évolué vers un système d’une certaine façon avec des membranes plus grosses…

Jean-Marc Harel : On a vite compris qu’il nous fallait plus de pression et un bas médium et un grave plus étoffés pour bien reproduire les batteries. On a aussi validé le choix de renforcer le bas par des subs en tête de ligne. On a longtemps travaillé avec 8 subs sous le plateau pour bénéficier de l’effet de sol mais il nous manquait de l’épaisseur entre les têtes et ce bas du spectre.

Il n’y a pas que du bon son à la Gaîté, il y a aussi de quoi s’amuser aux lumières, sans parler de la vidéo…

SLU : Vous avez gardé vos anciens subs.

Jean-Marc Harel : Oui, on a gardé les XL15 et les XL18. On a par côté Deux XL15 au sol et au-dessus un XL18. Le tout est en position très avancée, mais comme l’est le système tout entier pour des raisons de perche qui est juste derrière, de vidéo qu’il faut pouvoir voir à 180° et plus généralement d’éclairage et de choix de polyvalence de la salle.
C’est aussi pour ça que nous avons renforcé le parterre à l’aide de quatre Diva XS par côté. On homogénéifie ainsi l’ensemble de la salle. J’ai aussi installé les autres XS à l’arrière de la salle pour offrir par exemple un petit effet quadri pour nos Nuits de l’électro une fois par mois.

La ligne de cour. Avantage d’avoir deux moteurs de 500 kg, il est possible d’orienter très simplement la ligne et les renforts de grave, ce qui n’empêche pas J-Marc et Pierre de tomber le système pour en plus changer les angles lors de la mise en place des gradins.

SLU : La salle n’est pas immense, tu dois avoir beaucoup de pression de la scène j’imagine.

Jean-Marc Harel : C’est vrai, mais en électro ça joue de plus en plus souvent en ears ce qui fait que le plateau est souvent silencieux. C’est en pareil cas qu’on apprécie ces renforts. On complète la couverture des premiers rangs par deux têtes PMX12 en 12’’, toujours Amadeus.

SLU : Et les deux subs au centre ?

Jean-Marc Harel : Ce sont des XL18. Ils jouent en mono et uniquement de l’infra.

SLU : T’as beaucoup de bois dis-donc…

Jean-Marc Harel : Oui, cela a été un peu rude pour caler tout ça, mais on arrive à un compromis qui est vraiment intéressant. L’idée est d’avoir un vrai trois voies en accroche avec déjà du grave et de compléter avec nos subs stéréo et notre infra en fonction des besoins. On a un gradin télescopique de 320 places qui se déplie depuis le mur du fond et qui fait évoluer les réglages.
On a deux moteurs par ligne et on change aussi les angles inter boîtes. Enfin on ajoute avec le gradin, trois PMX5 pour déboucher les premiers rangs. On a un inventaire assez important d’enceintes Amadeus qu’on déplace de salle en salle en fonction des besoins, notamment des PMX 12 et 15 qui nous servent de wedges et de renforts.

SLU : Consoles ?

Jean-Marc Harel : Nous avons opté en 2010 sur l’Ethersound et Innovason avec deux Eclipse. Nous n’avons pas de multi dans les murs. On travaille aussi parfois en Dante suivant les besoins, mais quoi qu’il en soit, il y a du RJ45 partout. On partage le Dio entre face et retours.

L’Eclipse de la face.

SLU : Comment tu distribues le signal à toutes tes boîtes en fonction de tes configurations ?

Jean-Marc Harel : On a un DME Yamaha qui filtre et distribue et un LM26 Lake qui sert, à processer les M² qui ont besoin de filtres FIR et de pentes à 96 dB/Oct. Nos amplis sont des 88:4 lab.gruppen plus des M Powersoft.

Les deux lab.gruppen C 88:4 en charge de tous les subs, les XL15 et XL18.

Le M50Q HDSP+ETH Powersoft donnant le La aux petits XS. Gros avantage, il dispose d’un DSP et d’une entrée Ethersound.


SLU : On n’a pas parlé justement des Diva M², alors, heureux ?

Jean-Marc Harel : Absolument. Très. On a un gros gain en linéarité entre l’avant et l’arrière de la salle, même par rapport au XL, avec moins d’effet de peigne et l’accroche est beaucoup mieux pensée et pratique à utiliser quand on souhaite adapter le kit à la présence ou pas des gradins. Nous avons un ampli Powersoft, un M50 à quatre canaux qui est équipé d’une carte DSP pouvant travailler en FIR, il est attribué aux Diva XS.

Une vue de la scène et du système depuis une des coursives. Remarquez la taille plus que respectable de la scène et à cour la seconde Eclipse en charge des retours en partage du même Dio.

SLU : Il m’a semblé entendre quelques interférences en milieu de salle. Les XS et les M² ne se feraient-elles pas un peu concurrence ?

Michel Deluc

Michel Deluc : Les M² sont filtrées en FIR, pas les XS, mais le DSP du M50 le permet. Je vais travailler sur un preset pour la plateforme DSP Powersoft pour lisser cette cohabitation (rires). Cela a été fait pour le bonheur de J-Marc Harel mais aussi d’autres utilisateurs ou futurs utilisateurs du Diva XS attirés par le rapport qualité prix des amplis transalpins.

SLU : Michel, ils sont gros tes Diva M² Sub. Il y a quoi dedans ?

Michel Deluc : Deux 12’’. Mais avec 40 litres utiles chacun, ils ont tout juste ce dont ils ont besoin. Les deux évents prennent pas mal de place.

SLU : C’est quoi comme charge ?

Michel Deluc : Vu la taille de la face avant qui raccorde avec celle des têtes M², les deux 12’’ se font presque face dans un montage en triangle. On pourrait dire que c’est une charge hybride presque symétrique.

SLU : Comment sont distribuées les 7 têtes Diva M², ce n’est pas un chiffre rond.

A la face, remarquez cet iPod. Il appartient à la Gaîté et sert via des playlists Spotify et un minijack, à fournir la musique d’attente et, grâce au réseau Ethersound et 320 haut-parleurs à mettre de l’ambiance là où c’est nécessaire.

Jean-Marc Harel : J’aurais adoré en avoir huit mais nos budgets ne le permettaient pas. On a donc les trois boîtes du haut sur deux canaux de lab, et les 4 du bas sur les deux autres. Je ne me plains pas, on est très bien équipés à la Gaîté.

SLU : J’ai l’impression qu’on gère bien le parc de matériel ici.

Jean-Marc Harel : C’est normal, on optimise au maximum, et comme nous travaillons dans le cadre d’une délégation de service public où la Ville de Paris met à disposition les locaux et une partie du matériel durant 6 ans.
la société qui gère la salle durant ce laps de temps, tout en investissant quand nécessaire, nous demande de nous servir au mieux de nos outils existants. J’ai par exemple des subs ML18 amplifiés dont je me sers soit pour donner le sourire aux batteurs et les DJ avec des PMX15 dessus.

SLU : Vous avez beaucoup d’espaces à votre disposition ici. Vous êtes combien au son ?

Jean-Marc Harel : Nous sommes deux avec Pierre le Cardinal. Il faut être efficace et rapide, les tâches sont très nombreuses dans l’ensemble du bâtiment, car il y a, en plus des animations récurrentes, beaucoup d’événements dont il faut s’occuper. On fait bien entendu appel à des intermittents quand nécessaire. On a une quinzaine de techniciens rompus à la maison, certains plutôt à la console, et d’autres à la création multi diffusion. Ce même principe du tandem existe aussi dans l’éclairage, la vidéo et la machinerie plus des régisseurs généraux.

Le graphique 31 bandes de l’Innovation tel que réglé pour le concert des Strypes. C’est quand même la preuve que le système est homogène et bien calé.

SLU : Venons-en aux questions qui fâchent. Comment les groupes qui viennent jouer réagissent à la marque Amadeus.

Pierre le Cardinal : Déjà ils doivent avaler les Innovason qu’ils ne connaissent pas. Après la réticence on a toujours droit au : « ah, c’est très bien cette console » d’autant qu’on fait leur setup et qu’on assiste les mixeurs toute la soirée.

SLU : Et le système ?

Jean-Marc Harel :Les français connaissent la marque, les autres vraiment pas. On a eu des américains qui se sont fait un flip en ne voyant que les quatre XS stackés par côté. Ils pensaient qu’il n’y avait que ça (rires). Le principal c’est de les mettre à la console et leur faire jouer un titre sur leur iPhone. La surface de membrane les rassure aussi. Ensuite on leur donne accès au 31 bandes de l’Eclipse pour qu’ils puissent retrouver leurs petits.
Comme tu vois, même un anglais, n’y trouve pas à redire, enfin, pas trop. S’ils souhaitent un équilibre différent entre principal et fills, entre têtes et subs, l’accès à notre matrice est ouvert et on agit en conséquence, mais, je le répète, on ouvre et on leur fait écouter leurs titres de référence avant toute chose. On les guide pour qu’ils se sentent bien et s’acclimatent au plus vite. Et ça marche.

La salle se remplit. Les Strypes vont s’en donner à cœur et gratte joie.

Et c’est vrai que ça marche. Nous avons été agréablement surpris par le rendu des Diva M² il est vrai, sacrément soutenues par la quantité de subs ramenée à la taille de cette salle disposant d’une acoustique très agréable, ce qui ne gâche rien. On pensait ces nouvelles têtes aussi délicates que d’autres références d’Amadeus, c’est le cas, mais elles savent aussi accepter le sale qui tâche et s’en tirent très bien lorsque sonne l’heure du rock.
On en prend plein le buffet. Les moteurs concentriques à deux anneaux marchent très bien car, ne l’oublions pas, si la Diva M² ne consomme que deux canaux d’amplification, c’est bien une trois voies capable de sortir un gros médium et en même temps un aigu fin et délicat. Bonnes pour le service !

D’autres informations sur le site Amadeus

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