Foire en Scène 2018, Freevox à la baguette

Chaque fin d’été, la Foire de Chalons offre à ses visiteurs des concerts populaires et très appréciés. D’année en année, ce rendez-vous musical est devenu Foire en Scène auquel Freevox apporte son savoir-faire, ses équipes et l’ensemble de ses produits.

Stéphane Plisson, Laurent Delenclos et Arnaud Leschemelle.

Grand avantage de ce mini festival qui s’est étiré du 30 août au 9 septembre 2018, un seul show est prévu par jour ce qui permet aux équipes de Tekliss, le prestataire local, et à celles de Freevox, de bien échanger avec les équipes des artistes qui s’y produisent dans un grand confort humain et technique.

C’est ainsi que nous avons eu le plaisir d’assister aux retrouvailles de deux personnages hauts en couleurs et en contour :
Laurent Delenclos, Dir. technique audio de Freevox mais toujours et avant tout le Bellote, en charge entre autres de l’accueil à la face à Chalons et Stéphane Plisson venu mixer Julien Clerc et pour qui Laurent n’avait plus eu le plaisir de caler un système depuis plus de 6 ans.

On n’a pas hésité une seconde à les assoir face à notre caméra et dos à la superbe régie retours de Laurent Midas qui lui aussi a pris quelques minutes pour répondre à nos questions. Il faut croire que ça conserve le bon son…

Laurent s’est aussi prêté au jeu de l’objectif, un exercice pourtant pas facile pour les hommes de l’ombre comme lui.

Et la A8 alors…

Au-delà du plaisir des retrouvailles, notre venue à Chalons en Champagne était aussi l’occasion de découvrir et d’écouter la déclinaison en 8’’ des VTX-A12, répondant au doux nom de VTX-A8. Malheureusement et à quelques jours près, ces nouvelles boîtes n’ont pas pu être livrées à Freevox, ce qui ne nous a pas empêché d’interroger Bellote à leur sujet.

La A8, un bébé A12 comme dit Laurent

Laurent Delenclos : Il s’agit d’une enceinte d’assez petite taille et emportant malgré tout, un grand nombre de transducteurs. On peut dire que c’est un bébé A12. Deux 8’’ pour le grave, quatre 3,5’’ pour le médium et deux moteurs 2’’ pour l’aigu.
Ces moteurs sont les mêmes que ceux équipant la A12, il y en a juste un de moins ce qui est logique. Ils ont une bobine 2’’ et une embouchure de 4’’. Il en fallait 3 pour la grosse enceinte avec des HP de 12’’. Il n’en faut donc que 2 pour des 8’’. Deux fois quatre…(rires).

Le guide d’onde de la série A mettant en phase les deux HP de grave et raccordant les 4 médiums avec les moteurs

L’ouverture verticale de 10° est identique à celle de l’A12. Les HP de médium passent de 5,5 à 3,5’’ mais restent au nombre de 4. Les graves reprennent la totalité des technologies mises en œuvre dans la A12 avec la double bobine et la double aimantation, synonymes de très forte excursion.

Le néodyme mais aussi la double bobine / double aimant du Differential Drive et l’excursion de marathoniens de ces gamelles, les rendent de plus en plus profonds. Et puissants surtout.

JBL annonce une réponse en fréquence atteignant 60 Hz sans atténuation. Tout en étant une trois voies, la A8 ne demande que deux canaux d’amplification et on peut en mettre 3 en parallèle, soit 6 têtes par ampli. Les médiums et les moteurs sont alimentés par un filtre passif et l’enceinte est corrigée pour être totalement compatible en phase avec l’ensemble de la gamme VTX.

SLU : VTX étant la suite du Vertec

Laurent Delenclos : Exactement. Les A sont les derniers venus de la famille VTX. La A12 pèse 61 kg, la A8 est annoncée à 29 kg.

SLU : Est-ce que les A8 disposent d’une pièce de raccord avec les A12 ?

Laurent Delenclos : Non, pour le moment. Ce serait cela dit possible car les enceintes sont symétriques. En plus il y a désormais une version W pour wide de la A12 qui ouvre à 120° pour les bas de ligne… La A8 va ouvrirà 110° en mode natif et jusqu’à 300 Hz .

SLU : Est-ce que cette petite tête est aussi résistante à l’eau et à la poussière ?

Laurent Delenclos : Absolument, IP55 comme la A12. Elle peut donc prendre de l’eau sans risque.

Le VTX-B18, 4dB de rendement en plus

Laurent Delenclos : Avec la A8 on lance aussi un nouveau sub, le VTX-B18, équipé d’un tout nouveau 18’’, le 2288H avec la 4e génération du procédé Differential Drive. Pour info dans les subs actuels, par exemple les G28, nous avons des 2269H qui acceptent chacun 2400 W AES et offrent 9 cm d’excursion de la membrane.

Il n’a l’air de rien le B18, mais c’est une brute épaisse dont le HP cache de nombreux secrets dont une m r e n e r ! (Non, mais je tiens à la vie moi !)

Le 2288H acceptera la même puissance mais avec 4 dB de plus de rendement à 80 Hz. (Un ange avec un casque anti-bruit passe…) Chaque caisse sera équipée de 4 évents SlipStream offrant plus de SPL et moins de bruits liés à l’écoulement de l’air.

SLU : C’est un progrès énorme 4 dB.

Laurent Delenclos : Énorme. Et qui ne sera pas dû à la puissance admissible qui ne changera pas. Ceci étant, on ne brûle pas de HP. Quand on exagère exprès, on les déchire complètement. Il y a peut-être des progrès à venir sur les membranes…

SLU : Donc un simple 18’’ qui pourrait remplacer un double 18’’ ?

Laurent Delenclos : En voulant oui, mais surtout on pourra les accrocher avec les A8 puisque la largeur est identique entre les deux boîtes, ou bien faire des colonnes de subs plus légères. Sa taille enfin est conçue pour les camions.

SLU : Il sera possible d’écouter la A8 bientôt ?

Laurent Delenclos : Oui, j’en ai commandé 12 pour écouter, mesurer et faire des démos. Les nouveaux subs arriveront un mois après. (Au 15 octobre 2018, elles ne sont pas encore arrivées. Nous mettrons à jour cet article quand elles seront dispo. NDR)

Les wedges VTX

SLU : Tu nous dis deux mots sur tes wedges VTX ?

Le M20, ce chiffre signifiant deux fois 10’’. Le M22 embarque quant à lui 2 HP de 12’’

Laurent Delenclos : Faible encombrement, 100% wedge, ils ne font en clair que ça, en revanche solidité à toute épreuve. Tu peux grimper dessus sans risque. Il y a le M20 et le M22.
Ils embarquent soit un double 10’’, celui qui équipe le V20 et le double moteur d’aigu qui équipe le V25, soir un double 12’’ et le même double moteur D2. Les deux sont chargés par une chambre de 60×60.

Ca n’a l’air de rien vu comme ça, mais ce moteur permet au M20 d’atteindre un SPL Max de 136 dB à un mètre avec un facteur de crête de 10 dB.

Un sacré concentré de gamelles sur une petite surface avec notamment le fameux double moteur push pull D2, « faut reconnaître, c’est du brutal » comme aurait dit Bernard Blier ;0)


Les entrées du M20 avec au-dessus, le fameux switch !

L’évent laminaire, qui débouche sur toute la face avant, se sert de la scène comme bafflage. Ces wedges peuvent marcher en actif ou passif et on change via un switch protégé et placé sur le côté. Du coup quand tu choisis d’être en passif, tu ne tires qu’un câble pour faire une paire stéréo.
Enfin la phase est toujours respectée, que tu sois en actif ou passif, en M20 ou en M22 et même si tu mélanges le tout. La gamme VTX a la même phase, dans n’importe quelle configuration. L’autre avantage c’est le rendu sonore. Sec, droit, efficace. Sur le M20, quand tu ouvres avec une guitare acoustique flat, le mec te dit super ! Il est très musical.

LoMid, si la perfection m’était contée

On parle de wedges, donc de retours, le meilleur moment pour aller entreprendre LoMid en personne, le seul mixeur retours dont la régie ressemble à un showroom. Et rangé en plus ! Il a uni ses forces avec Steph Plisson au sein de MaWip, une société chapeautant leur travail, en commun ou pas, et offrant techniciens et régies.

Laurent Midas devant sa régie où trône une S7000 A&H, elle-même posée sur un ensemble de racks où cohabitent les émetteurs, récepteurs stages et autres babioles de rêve …

SLU : Tout est à toi sauf les liaisons…

LoMid : Exact. Enfin, à nous puisque nous sommes deux associés avec Steph. MPM est le prestataire de cette longue tournée, mais les liaisons Sennheiser et Wisycom viennent de chez RF Transmission.
Un tel professionnalisme dans ce métier spécifique qu’est la HF dépasse selon moi ce qu’un prestataire aussi efficace soit-il peut offrir. Ça va faire débat, mais de mon point de vue, RF sont les meilleurs.

De haut en bas les deux récepteurs Sennheiser EM6000 pour les liaisons numériques du patron et les sept MRK960 WisyCom pour celles analogiques avec le splitteur antenne SPL218AW qui donne à chacun d’entre eux, un signal identique et au meilleur niveau. En dessous une horloge Trinity d’Antelope, deux Reealtime Rack de Soundcraft et enfin un DX32 d’A&H pour ajouter des entrées et sorties en local.

Grâce à eux on a toujours la dernière génération d’appareils, ils sont à jour, le service est irréprochable, en spare on n’est jamais à la rue et la réactivité est parfaite. Tous les câbles sont testés un par un, ils disposent des meilleures antennes, le kit comporte tout jusqu’au bras qui les porte et ils nous fournissent aussi les plaques arrière avec la bonne connectique, enfin, on a tout au top.

SLU : Y compris côté ears

LoMid : Bien sûr. On a un super combineur passif générant le moins d’intermodulation possible et à 16 branches. Tout un kit tient sur une antenne ! Les émetteurs sont des 2 W, ce qui se fait de mieux, équipés de réflectomètres qui calculent les pertes en ligne, ce qui permet d’avoir pile les 50 milliwatts autorisés en France au bout de l’antenne.
Je retrouve la dynamique et la qualité HF des liaisons Shure mais avec un son plus généreux, moins dur où l’on n’entend pas le compandeur. Il y a des gens qui adorent, mais pas moi. Enfin ces émetteurs Wisycom disposent d’une entrée numérique pour améliorer le son et réduire encore un peu la latence.

Le rack des émetteurs ears MKT952, toujours du WisyCom, avec au beau milieu la pièce maitresse, le combineur passif CSI16T/W.

SLU : Le choix de Wisycom c’est le tien ou bien tu as suivi leurs conseils ?

LoMid : Quand on fait appel à un expert, on l’écoute. Il dispose de nombreuses marques et modèles et de toutes les nouveautés parfois moins connues comme le nouveau Sony digital ou la crème de l’analogique comme le Wisycom.
La partie HF de ces derniers est parfaite, le son est remarquable, on a des push to talk sur chaque micro, tout est vraiment top. Ne faisant que cela, Bernard Scyeur a forcément un coup d’avance sur tout le monde et c’est pour ça que je travaille avec RF.

SLU : Et pourtant tu as voulu du numérique pour la voix du patron

LoMid : Oui, C’est encore légèrement meilleur en termes de qualité de rendu. On passe encore un cran et Wisycom n’a pas encore de liaisons numériques au catalogue. Du coup on a écouté avec Steph et on a choisi le 6000 Sennheiser avec la tête Neumann KK204 cardioïde. C’est la remplaçante de la 104 que nous avons utilisée durant de nombreuses années.

LoMid devant sa console. Call me mister Jusqu’au-boutiste, that’s my name oh, that’s how I got my fame ;0)

SLU : Tout serait mieux en 6000 ?

LoMid : Oui, bien sûr, mais ce n’était pas notre choix initial et on n’a pas fait tout changer d’autant qu’une fonction indispensable comme le Push to Talk n’est pas encore pleinement opérationnelle chez Sennheiser et on en a 8.

SLU : Je ne vois plus les Vitalizer…

LoMid : Bien sûr qu’ils sont là, j’en ai 24, mais en plug dans les Realtime Rack Soundcraft. Ca amène un truc en plus, psychoacoustique. Personne d’autre ne fait ça. Quand bien même mes liaisons sont bien, avec, c’est encore mieux (rires).

SLU : Toujours une belle horloge externe

LoMid : tout l’avantage d’être tous lockés sur la même horloge en 96 kHz.

La régie face

On n’a aussi pas pu s’empêcher d’aller shooter la régie de Stéph Plisson, du lourd au sens propre comme au figuré, mêlant plug et périph de grand luxe. Il nous a fait la visite juste avant le début du concert de Julien Clerc.

Quelques bijoux sous la Midas de Steph. De gauche à droite et de haut en bas : le Phoenix, LE compresseur qui fait plus beaux les généraux, puis le Teletronix LA-2A avec la patte d’un certain Yves derrière, le serveur Waves car rien ne vaut le mélange plugs / racks, le DN9650, un bridge qui permet d’enregistrer à la console à l’aide d’un mac mini qui se trouve dans le rack Sonnet juste en-dessous. Dans le rack de droite on trouve la M7 Bricasti, une magnifique réverbération, puis le désormais célèbre dé-esseur SPL 9629, aussi efficace en bossant sur la phase que simple, l’ADL1500, un autre compresseur opto très répandu et inséré ici sur la voix lead, l’égaliseur Maag EQ4M qui ramène de la couleur et de l’air après compression, le 10DC compresseur BAE très Neve dans l’esprit inséré sur la basse et le VDC Vintage Design, un compresseur stéréo très nerveux inséré sur la batterie.

La diff made in JBeLlote

La configuration choisie par Bellote pour le système est confortable mais sans excès quand on jauge la surface à couvrir. On retrouve par côté 12 A12 et 9 S28 avec au sol, un arc de 12 G28. Quelques boîtes en plus de la série V redonnent le sourire aux VIP et aux premiers rangs.

A gauche les 9 S28 en montage cardioïde par blocs de 3 et à droite les 12 têtes A12. Peut-être que l’année prochaine on aura neuf B18…

Nous avions déjà eu le plaisir de découvrir le A12 mais en peu engoncé, dos à l’Hôtel de Ville de Paris et on s’était promis de le réécouter dans de meilleures conditions. Un super orchestre avec sa section de cordes, Bellote au calage, Steph au mix, tous les voyants sont au vert. Tout d’abord on retrouve une masse orchestrale compacte, dense dans laquelle chacun trouve sa place, un tom par-ci, une acoustique par-là, et surtout où la voix brille, précise, intelligible et bien dans la face.

La scène vue depuis une petite butte qui mène à la Foire de Chalons et où de nombreuses personnes assistent au spectacle, assises comme devant la télé. Du son arrive jusque-là, on est à plus de 100 mètres, mais la vraie zone de couverture s’arrête au pied de cette petite butte.

On a beau chercher un point faible, tout y est, avec notamment un médium et un aigu d’une fluidité, d’une ouverture et d’une fidélité au-dessus de la moyenne. L’extrême aigu est sans conteste le meilleur actuellement ce qui laisse rêveur pour une société dont on a toujours pointé le côté sonore « américain ». Stéphane nous a par ailleurs donné la preuve qu’on peut jouer à 92 dBA et 104 dBC tout en offrant une vraie expérience sonore de qualité à son auditoire.
La seconde partie du show de Julien Clerc dont on saluera le courage puisqu’il a chanté malade, a permis d’apprécier aussi le bas du spectre du système jouant pour l’occasion à 3 dB plus haut ses tubes Hélène, Melissa ou les Bas nylon, un grave rond, net et portant loin.

Douze G28 alignés comme à la parade et légèrement décollés du sol grâce à des tasseaux, viennent compléter le système. Avec 30 subs, on peut voir venir !

Nous avons quitté la régie placée à 52 mètres du nez de scène pour notre habituelle balade polaire et là aussi JBL a bien bossé. On sort verticalement comme horizontalement de la zone de couverture sans aucun accident. On vous évite la phase du système, on a l’impression d’être devant une grosse enceinte.

Au-delà du plaisir des retrouvailles, ce show a permis de remettre au-devant de la scène JBL et le A12, un système simple, sobre et ultra efficace, délivrant un son à la fois délicat et persuasif, surtout mis en scène par Bellote, non pardon, Laurent Delenclos, qui l’est tout autant!

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Crédits - Texte : Ludovic Monchat - Photos Ludovic Monchat et JBL  

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