Roi de l’improvisation, Thomas Boissy a enchanté cinq soirs durant l’Olympia de Paris avec la complicité des stéphanois de Mag Scène qui ont assuré la prestation technique en bénéficiant d’un luxe d’innovations grâce à l’aide de Sennheiser et Apex France.
C’est avec grand plaisir que nous retrouvons l’équipe des indestructibles de la tournée Age Tendre et Tête de Bois en la personne de Matthieu Speck, ingé son retours et de Nico Aznar à la face, ravis pour une fois de n’avoir à s’occuper que d’un seul artiste. Enfin, un seul, rappelons que Thomas Boissy connaît et chante à lui seul un impressionnant nombre de titres d’autant d’artistes mais à sa façon, improvisant les paroles et se pliant aux thèmes proposés à la volée par le public.
L’œil pétillant d’un gamin découvrant ses cadeaux sous le sapin, Matthieu répond à nos premières questions assez inévitables quand on voit le déballage technologique assez inhabituel pour un pareil show dont notamment le fleuron des liaisons Sennheiser, la série numérique 9000.
N’existant pour le moment qu’en version broadcast avec un récepteur octuple, l’EM9046, et deux types d’émetteurs, main SKM 9000 et pack SK 9000, cette nouvelle gamme règle brillamment deux problèmes majeurs. Le premier est l’encombrement actuel et surtout à venir de l’espace HF dû à l’amour immodéré de nos édiles pour l’argent des opérateurs téléphoniques. Grâce à l’absence d’intermodulation, Sennheiser sonne le glas des plans de fréquences et arrive à caser les fréquences de transmission dans une simple grille équidistante tout en ajoutant nombre d’automatismes rendant la gestion de l’ensemble à la portée de personnels moins experts.

L’autre gros avantage de la transmission numérique est l’abandon du « compresseur – expanseur » qui, un peu comme le Dolby ou le DBX pour la bande magnétique, est là pour compenser une faiblesse, dans notre cas celle de la modulation de fréquence, mais apporte aussi son lot d’inconvénients. La transmission numérique et l’absence de compander redonnent au son ses lettres de noblesse filaires même si la latence non négligeable propre à cette technologie fait son apparition.
16 micros numériques jusqu’aux amplis
SLU : Matthieu, quand as-tu eu l’idée de monter une régie essentiellement numérique et en 96 KHz ?

Matthieu Speck : On est très souvent en tournée et on n’a pas le temps de faire des essais ou encore de faire évoluer notre synoptique. C’est par exemple délicat de donner à un chanteur un nouveau micro et ensuite de le lui retirer au bout de quelques jours.
Quand j’ai su que j’allais m’occuper de Thomas pour ces cinq dates, je me suis dit que c’était notamment l’occasion de tester la série 9000 Sennheiser avec un peu plus de temps.
Pour ce qui est de la fréquence de 96 kHz, avec DiGiCo c’est facile, on le fait sur Age Tendre depuis un an donc on a juste poussé jusqu’aux amplis.
Enfin pour les micros filaires Neumann et Sennheiser, je les avais écoutés mais jamais mis en œuvre, j’en ai donc profité pour les demander aussi à Sennheiser en plus des 9000.

SLU : Qu’as-tu dans ton panier à beau son ?
MS : J’ai mis en place, deux Neumann TLM103D pour le piano, un D-01 sur l’ampli guitare, trois KM185 pour la snare dessus/dessous et la charley et enfin en overhead des Sennheiser MKH 8040 montés sur des adaptateurs numériques MZD 8000. Le tout transitant au travers d’un DMI-8 (interface AES42).
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