Claypaky racheté par Arri : Quels changements selon Marcus Graser

Suite à la récente acquisition de Claypaky par le groupe Arri il y a six mois, Marcus Graser, PDG de Claypaky, revient sur les engagements du fabricant et les évolutions en cours.


Marcus Graser, PDG de Claypaky, répond à nos questions sur l’impact du rachat de l’entreprise par le groupe Arri.

Après la séparation d’avec Siemens AG par le biais d’une introduction en bourse en 2023, OSRAM, l’ancienne société mère de Clay Paky, a été rachetée par la société autrichienne de semi-conducteurs AMS en 2019.
Peu de temps après avoir finalisé ces acquisitions, AMS-OSRAM annonce sa volonté de vendre certaines de ses activités au motif que cinq ou six entreprises, ne font pas partie de son cœur de métier parmi lesquelles Claypaky. Il s’avère que le fabricant a été un des derniers à être cédé du fait d’un retard résultant de la pandémie de Covid.

Marcus Graser précise : « Cette stratégie était purement axée sur le cœur de métier et je pense qu’elle a bien fonctionné pour nous, jusqu’à présent. En effet, nous sommes très satisfaits de notre nouvel actionnaire Arri, et personnellement je comprends parfaitement la raison pour laquelle Claypaky a été vendu. C’était tout à fait logique et, je dois le dire, cela a été géré de manière professionnelle. »


Claypaky est situé près de Bergamo au nord de l’Italie.

SLU : Pendant cette période de session, l’entreprise a-t-elle été soutenue pour faire face à la pandémie ?

Marcus Graser : Osram nous a soutenus malgré des pertes de revenus qui, dans la pire période, ont atteint 80 % des revenus… En termes de flux de trésorerie, le groupe nous a aidés à gérer les coûts associés au maintien de notre personnel sur une longue période de deux ans et même au-delà pour continuer à investir dans l’innovation et les nouveaux produits, ainsi que dans les machines et la modernisation de notre infrastructure.


Les changements et évolutions apportés par Arri

Une cession prévue de longue date et un investisseur déjà très présent dans le monde de la lumière. On se demande bien sûr quels changements pourraient intervenir et si une logique de marché pourrait s’appliquer ou si des synergies entre les deux géants du secteur pourraient s’établir. Mais les acteurs semblent très à l’écoute des spécificités de chacun, une bonne nouvelle.

SLU : Allez-vous conserver Osram comme principal fournisseur de LED et de lampes ?

Marcus Graser : Nous avons toujours eu une politique très ouverte avec Osram, dans le sens où nous utilisions toujours la meilleure LED ou la meilleure lampe pour nos luminaires. Il se trouve donc que certains de nos produits n’ont pas de lampe ou de LED Osram.
Nous étions donc vraiment indépendants avec toujours l’objectif de construire de bons appareils. Cela étant dit, Osram fabrique d’excellents produits et, lorsque nous le pouvons, nous les utilisons.

Matthias Erb, directeur d’Arri, entérine l’acquisition de Claypaky en posant avec Marcus Graser son PDG.

SLU : À la suite du rachat de Claypaky par Arri, allez-vous continuer la production en Italie et cela aura-t-il un impact sur le personnel ?

Marcus Graser : Oui, nous allons continuer à fabriquer ici. C’est ce qui est prévu, et c’est également conforme à la philosophie de nos actionnaires. Je pense d’ailleurs que la fabrication en Italie fait partie des raisons pour lesquelles ARRI a racheté la société.

Il s’agit également d’une entreprise dotée d’un solide bagage technologique et industriel, ce qui présente des avantages en termes de coûts de main-d’œuvre, qui sont inférieurs à ceux de l’Allemagne. Il y a également un avantage unique en termes d’opportunités d’embauche dans le nord du pays, ce qui signifie qu’il y a un très bon vivier d’ingénieurs et de personnel de production.
Le personnel actuel sera donc conservé, et nous sommes actuellement à la recherche de nouveaux talents. En 2023, nous espérons pouvoir engager entre 15 et 20 nouveaux collègues.

SLU : Tout est fabriqué sur place actuellement ?

Marcus Graser : Innovation and R&D est sur place et nous veillons à maintenir un bon équilibre entre les produits innovants et très haut de gamme fabriqués en Italie et les produits de base externalisés en Extrême-Orient.

SLU : Quelles formes pourraient prendre les synergies entre Claypaky et ARRI ?

Marcus Graser : ARRI, est reconnu comme l’un des leaders du marché de l’équipement cinématographique communément désigné « CineStyle », mais aussi auprès de secteurs tels que la télévision, les studios de tournage et les salles de spectacles.


Le savoir-faire Claypaky est renommé dans le monde entier et intéresse aujourd’hui le monde du Cinéma.

Par rapport à Claypaky, je pense que cela pourrait d’une part nous ouvrir certaines portes car il semble que le secteur cinématographique utilise de plus en plus de têtes automatisées.
D’autre part, nous allons certainement travailler sur certaines synergies technologiques car ARRI est connu pour la très haute qualité de son contrôle des couleurs, ce dont nous pourrons bénéficier.
Nous sommes quant à nous réputés pour nos projecteurs asservis, l’électronique et l’optique.

SLU : Ce travail a-t-il déjà commencé ?

Marcus Graser : Nos ingénieurs travaillent déjà ensemble sur certains projets. Ce qu’il y a de bien avec ARRI, c’est qu’ils ne sont pas dans une optique d’intégration radicale et de réorganisation. Ils visent plutôt à maintenir Claypaky en tant qu’unité commerciale distincte et indépendante, tout en essayant de stimuler les échanges de savoir-faire. Notre activité est différente mais également très complémentaire à la leur.


Marcus Graser, 20 ans de carrière professionnelle à son actif et actuel PDG de Claypaky, a commencé comme consultant en gestion pour Siemens. Trois ans plus tard, il intègre Osram et gravit les échelons au sein du groupe passant de la division automobile à la division architecturale pour être finalement choisi pour diriger la célèbre entreprise de fabrication de projecteurs italienne « Le poste le plus stimulant de ma carrière et le plus passionnant jusqu’à présent » comme il le décrit lui-même. En septembre 2019, il succède en effet à son très charismatique prédécesseur, Pio Nahum, qui prend sa retraite.

Marcus Graser : «Vous pouvez imaginer que c’était déjà une période assez particulière pour Claypaky, car l’entreprise sortait d’une période de difficultés. Et alors que je n’occupais ce poste que depuis trois mois, la plus grande crise de ces dernières décennies a commencé avec la pandémie de Covid, suivie de grosses difficultés dans la chaîne d’approvisionnement de composants et d’une guerre au centre de l’Europe en plus de nombreux autres défis.»
Positif, vif et dynamique sont les qualités de ce nouveau PDG très investi dans la réussite de l’entreprise et de ses partenaires. Pendant cette période difficile, il procède à de nombreux changements en internes pour faire face à un secteur bouleversé et en profite pour instaurer une nouvelle vision.
« Nous voulions rénover et transformer l’entreprise dans son ensemble, de l’innovation aux processus, en passant par les personnes et la culture. Nous avons donc proposé des changements dans des domaines clés, en commençant par une approche innovante, allant du développement de technologies totalement nouvelles, telles que les sources laser, à des algorithmes spécifiques de gestion du bruit, des couleurs et de la chaleur. L’histoire se poursuit aujourd’hui avec la récente acquisition de la marque par le groupe ARRI ».


Interview Vidéo

Marcus Graser fait le tour de l’entreprise Claypaky en se prêtant au jeu de l’interview vidéo.


Un Portfolio « Smart Product » qui anticipe la demande

Depuis sa prise de fonction, à la rentrée 2019, Marcus cherche à faire évoluer la philosophie de la marque en opérant des changements profonds. Il lance un travail orienté sur l’offre.

Marcus Graser : « Nous avons retiré du catalogue les produits qui, selon nous, n’étaient plus en phase avec l’époque. Dans le même temps, entre 20 et 30 nouveaux produits ont été introduits au catalogue depuis 2019. » Une initiative qui a pour objectif d’être bien représentée sur le marché et ce dans diverses catégories et classes de puissance ou de technologies. »

SLU : Pensez-vous que d’autres innovations sont à prévoir dans le secteur LED ou pensez-vous que la technologie a atteint son maximum en termes d’efficacité et de performance ?

Marcus Graser : Effectivement je m’attends à ce que la technologie LED continue de se développer, et pas seulement en ce qui concerne la LED blanche mais aussi les sources LED multicolores pour qu’elles offrent une bonne qualité de colorimétrie et un rendement plus élevé. Nous allons aussi sûrement nous diriger vers une optimisation de l’ensemble des systèmes qui concernent les interactions entre la source lumineuse LED, la gestion thermique de l’électronique et l’intégration complète de ces systèmes dans un projecteur.

Par ailleurs, de nos jours, presque tous les nouveaux luminaires sont conformes à la spécification IP65 et il y aura encore d’autres innovations à venir comme l’utilisation de nouveaux matériaux. Mais globalement, je pense que les étapes pourraient être un peu plus lentes comparé à la courbe d’évolution exponentielle que nous avons vécue avec la LED. »

La modernisation se poursuit par un exercice de numérisation qui permet d’introduire de nouveaux processus de gestion des relations client, de planification de la demande et de prévisions. Cette particularité numérique s’étend jusqu’aux projecteurs Claypaky qui deviennent intelligents « Smart Product » grâce au système « CloudIO ». L’objectif étant de faciliter le service et la manipulation.

Un autre aspect des changements qui se sont opérés concerne l’organisation de la production et l’application d’un flux Kanban. « Notre flux interne de marchandises est maintenant géré de cette manière et nous faisons de même avec nos fournisseurs. Cette approche plus rationnelle permet de minimiser nos stocks tout en conservant une bonne réactivité. »

L’entreprise Arri a mis en place une organisation de production de type Kanban.

La méthode Kanban est une méthode de gestion des flux de travail qui prévoit un processus d’abord développé et appliqué par Toyota comme système de planification et avec pour objectif une fabrication à flux tendus dite « juste à temps ». Le poste situé en aval communique ses besoins à son « fournisseur » (en amont de la chaîne) par le biais d’un jeu d’étiquettes appelé « Kanban » en japonais et selon une stratégie dite « Pull ».


Les valeurs de l’entreprise sont rappelées pour remobiliser les équipes et les encourager à suivre des formations pendant la difficile période Covid.

En réaction à la pandémie et parce que l’humain reste au cœur de nos métiers, Marcus très à l’écoute des 150 employés de l’entreprise, propose de mettre en avant les aspects positifs de l’industrie du spectacle alors à l’arrêt, ainsi que les missions et les valeurs qui s’y rattachent.

« Notre passion et notre façon de faire doivent également être soutenues par de bonnes valeurs. Nous avons donc introduit le programme « Claypaky way » pour prendre des mesures concrètes allant dans le sens de l’apprentissage afin d’accroître les compétences de chacun. De nouvelles méthodes de collaboration réunissant des personnes qui travaillent dans différents départements sont également apparues. »


Un clin d’œil affectueux à Davide Barbetta, directeur marketing, qui nous a guidées, Marion Schneider (responsable du Marketing chez Dimatec en France) et moi-même, sous une belle lumière italienne.

Davide Barbetta, Responsable Marketing pour Claypaky.

Marion Schneider, responsable marketing chez Dimatec, distributeur de la marque Claypaky en France.


Une roadmap avec des objectifs élargis

Fort d’une stratégie interne consolidée, le fabricant a pu travailler sur une feuille de route qui oriente les prochaines années.

Marcus Graser : « Claypaky a toujours travaillé dans les secteurs du « Touring Rental » et du « Live » et ce à plus de 70 % de son activité. Aujourd’hui, nous essayons de positionner l’entreprise sur plusieurs piliers en renforçant notre portefeuille théâtral.

Le Claypaky Sinfonya, un assservi pensé pour le théâtre pour qui le bruit, la couleur et le faisceau devaient être irréprochables.

Selon cet axe, de nouveaux luminaires statiques ont été lancés sous la marque ADB by Claypaky (Marque traditionnelle dédiée au théâtre) lors du salon Prolight+Sound 2023. « La gamme visera la modernité tout en respectant un bon compromis entre innovation et prix. »

On se souvient de la récente fermeture des services en charge de la console Ocean. Un choix logique à l’époque étant donné le poids de certains concurrents qui semble avoir été un peu rapide étant donné le retour aujourdh’ui d’une offre riche destinée au Théâtre.

Par ailleurs le monde de l’installation sera également concerné et même si des produits Claypaky sont utilisés pour certaines applications architecturales, c’est un secteur sur lequel la marque est encore peu présente. Cet objectif semble aujourd’hui possible grâce au réseau de distribution qui s’étend à plus de 70 pays.


La Claypaky’s touch

SLU : Mais finalement qu’est ce qui fait la spécificité de l’entreprise ?

Marcus Graser répond sans hésitation : « Outre, bien sûr, la « touche italienne » – c’est-à-dire l’attention portée par les Italiens au design et à une certaine façon de faire les choses – je pense que ce qui nous distingue vraiment, c’est l’innovation. Nous avons investi une grande partie de nos ressources, environ 8 % de nos revenus. Je pense que c’est et ce sera toujours l’épine dorsale et l’ADN de l’entreprise ».


Les Claypaky Sharpy font partis des projecteurs phares de la marque et son en bonne place dans le célèbre musée de la Lumière mis en place par l’entreprise.

SLU : Quels produits seraient les témoins de cette innovation ?

Marcus Graser : Le Sharpy qui a été utilisé sur toutes les scènes et plateaux TV au niveau mondial ou l’Astroraggi très présent en discothèque, ont rendu l’entreprise célèbre.
Et même si le marché est beaucoup plus mûr et toujours plus compétitif, nous continuons à surprendre avec des projecteurs comme le Xtylos, la première source, équipée d’un moteur laser RGB, entièrement développée par nos soins. »


Le célèbre Astroraggi (la demi sphère à gauche), symbole de d’innovation au début des années 80 côtoie la bataille qui a eu lieu entre les têtes automatisées et les projecteurs asservis à miroir (au fond dans le ring).

La diversité des sources est d’ailleurs une autre des spécificités de Claypaky, nous fait remarquer le PDG « Nous faisons partie des rares fabricants à utiliser différentes technologies de sources en parallèle. Que ce soient les lampes, les sources LED blanches et multicolores, les sources laser RGB et, maintenant le laser blanc.

Je pense qu’une autre différence réside dans le fait que nous sommes une des rares entreprises qui fabrique encore ici en Europe. Le fait de posséder notre propre savoir-faire dans la manière d’industrialiser et de fabriquer les produits permet de faire la différence.


Pascale Quadri, fondateur de Claypaky en 1978, ici sur le premier stand de la marque au SIM de Milan.

SLU : Qu’en est-il des produits fabriqués en Chine ?

Marcus Graser : Nous utilisons l’activité ODM (Original Design Manufacturer) avec une exigence « Claypaky ». C’est-à-dire que nous ne nous contentons pas de spécifier les produits. Nous développons et concevons également des parties essentielles des montages pour obtenir une combinaison entre les capacités de production de nos fabricants en Chine et nos compétences. C’est une grosse différence par rapport à certains concurrents qui ne proposeraient que du rebranding de projecteurs déjà existant.

Un Original Design Manufacturer, ou fournisseur de concepts d’origine, est une entreprise qui fabrique un produit en marque dite blanche sur lequel une autre entreprise peut y apposer sa marque.


SLU : Cela vous aide-t-il à résoudre le problème des imitations chinoises ?

Marcus Graser : Grâce à notre micrologiciel, la copie de nos produits a été rendue plus difficile. Par ailleurs, tout notre savoir-faire en matière d’optique et de sources lumineuses a été relocalisé en interne et nos ingénieurs spécialisés sont embauchés au sein de Claypaky depuis trois ou quatre ans.
Si la copie continue pour nous et nos concurrents, je pense que la meilleure réponse reste l’innovation et la rapidité. Être le premier, apporte des avantages concurrentiels comme avec la source laser et nous prenons soin de protéger nos idées et de créer des brevets internationaux de propriété intellectuelle même si cela n’est pas toujours efficace, en particulier sur le marché chinois.

SLU : Claypaky a-t-il un projecteur phare à l’heure actuelle ?

Marcus Graser : Nous sommes sortis d’une stratégie axée sur un « produit héros ». Certains produits ont eu beaucoup de succès comme l’Unico, le Mythos ou encore le Sharpy. Bien sûr, nous avons pris conscience qu’en cas de problème d’approvisionnement ou de copie, il était difficile de rester en tête. Donc, si un produit fonctionne bien commercialement, c’est bien mais nous veillons à être également viables sur des segments de marché et des produits différents.

Le Volero Wave est actuellement bien accueilli dans le monde entier même si nous sommes encore en train de rattraper notre retard d’approvisionnement. C’est une machine qui offre de nouveaux effets et opportunités aux éclairagistes grâce à sa polyvalence. Cela dit, de nombreux autres produits se vendent très bien comme le Sharpy X-Frame et le Sharpy Plus.


Le Claypaky Volero Wave, offre une palette d’effets illimités qui a ont su capter l’attention des éclairagistes lors de sa présentation publique.


Une approche CP Green de la production

Avec une consommation électrique de 600 W, le Claypaky Skylos affirme pouvoir rivaliser avec les lampes xénon de 4 000 W.

Fort de son nouveau Skylos, un skytracer doté d’un moteur laser, capable de rivaliser avec des lampes xénon de 4 000 W, le fabricant poursuit sa révolution dans sa prise de conscience environnementale. En parallèle, une stratégie de production zéro carbone prend de plus en plus de place dans les préoccupations.

Marcus Graser : En réalité, pour nous l’innovation ne concerne pas seulement le produit ou le processus, mais aussi la manière dont nous les créons et son impact final sur le marché et notre environnement.
A ma connaissance, nous sommes la première et la seule entreprise dédiée à l’éclairage de divertissement à avoir été officiellement certifiée ISO 14064-1.

Elle certifie notre action de mesure de notre empreinte carbone. Nous l’avons fait pour la première fois en 2021 et c’est notre ancien directeur technique, parti en retraite, qui s’occupe du projet CP Green.
L’objectif du calcul de notre empreinte carbone est de réduire nos émissions et d’atteindre la neutralité en matière de gaz à effet de serre dans nos activités et nos installations d’ici à 2030.

ISO 14064-1:2018 Certification du système de gestion de l’inventaire carbone :
Spécifications et lignes directrices, au niveau des organismes, pour valider la démarche de quantification et de déclaration des émissions et des suppressions des gaz à effet de serre. (Source iso.org)


SLU : Quels exemples concrets avez-vous implémentés ?

Marcus Graser : Nous avons optimisé le chauffage du bâtiment et nous installerons des panneaux solaires sur le toit pour couvrir une bonne partie de notre consommation d’électricité. Pour l’achat de nouvelles voitures, nous préférons toujours les modèles électriques.

Claypaky s’engage à mesurer ses émissions de gaz à effets de serre. Un premier pas vers une production plus respectueuse de l’environnement fortement soutenue par Marcus Graser.

En outre, nous essayons d’optimiser la chaîne d’approvisionnement et les itinéraires de transport afin de réduire les émissions de carbone. Il s’agit d’un projet très sérieux, qui pourrait un jour avoir un impact commercial, mais nous pensons avant tout qu’il est important de le réaliser en tant qu’entreprise et « entreprise citoyenne ».

La première étape, très difficile, a consisté à mesurer notre empreinte carbone globale d’une manière fiable et scientifique et à en déduire un plan de gestion du carbone.
Nous passons maintenant à la phase suivante, qui consiste à rechercher des moyens de réduire et de compenser les émissions générées par le site de l’entreprise.


SLU : L’innovation viendra sûrement de la collaboration entre les fabricants et les utilisateurs. Avez-vous déjà reçu des demandes spécifiques en la matière ?

Marcus Graser : Nous le constatons de plus en plus, certains éclairagistes de haut niveau poussés par leurs artistes mettent l’accent sur ce point. Coldplay en fait partie et cette sensibilité s’étend à d’autres groupes. Je crois que Live Nation a monté un département dédié à ce sujet, et certains prestataires nous demandent d’éviter les emballages plastiques.
Nous sommes par ailleurs à l’écoute d’idées pour réduire nos émissions de CO2 lors de la production de nos produits. C’est la raison pour laquelle nous investissons fortement dans la technologie laser, car ce sont des sources qui permettent d’obtenir une efficacité lumineuse en lumen par Watt élevée. Par exemple, un faisceau très étroit et puissant comme le Xtylos consomme environ 300 watts, alors qu’une source LED nécessiterait au moins 1 000 watts, voire plus, mais sans obtenir la même puissance de faisceau qu’une source laser !


Depuis 2019, Claypaky a vécu de nombreux défis avec dynamisme, modernité et efficacité sous l’égide de Marcus Graser, son PDG qui fêtera bientôt ses quatre ans à la direction de la société. A l’intérieur comme à l’extérieur, l’entreprise met en place de nouvelles méthodes.
Depuis la R&D, la fabrication en appliquant la méthode Kanban jusqu’à la livraison des produits. L’optimisation du catalogue, la prise en compte des besoins et les innovations en cours, tout a pour but d’améliorer la production et les conditions de travail pour promouvoir la valeur des parcs des clients de la marque.

L’Offre produit et l’approche de production se verdit pour prendre le virage du changement climatique à temps. Une initiative intelligente dans la course qui oppose les fabricants premium sur un marché devenu très concurrentiel. S’il faut parfois faire un peu chauffer le moteur pour gagner la course, il faut aussi pouvoir tenir sur la durée et ça l’équipe italienne l’a compris depuis longtemps. Le savoir-faire et l’approche rassurante et engageante de Claypaky n’ont pas fini de nous impressionner.

 

Crédits - Texte, Photos et Vidéo : Allison Cussigh

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