Disparition d'un éclairagiste

François-Eric Valentin

François-Eric Valentin a quitté le théâtre et la vie le 16 Novembre.
Très connu pour son ouvrage « Lumière pour le spectacle » plusieurs fois réédité, il a marqué de sa personnalité le monde de la lumière.

Eclairagiste depuis 1974 après un passage par le cirque, il a travaillé pour le théâtre et de très nombreux metteurs en scène ont fait appel à lui, parmi lesquels : Nicolas Bataille, René Jauneau, Goulchan Kervella, Jacques Legré, Muriel Mayette, Xavier Lemaire, Francis Perrin, Oscar Sisto, Armand Delcampe…

Il a aussi éclairé tous les styles de la danse, avec notamment Les Étoiles de l’Opéra de Paris, Wilfried Romoli, Cyril Attanassof, et Norbert Schmucki, ou Le Grand Ballet de Bordeaux, le Ballet National de Marseille, la compagnie Catherine Fromentoux ou celle de Harris Mandafounis d’Athènes, Géraldine Armstrong, Serge Alzetta, Rafael Aguilar et Maina Coronado en danse flamenco, Sadhana en danse indienne…

La chanson française avec Herbert Pagani, Colette Magny, Christian Ferrari, Manon Landowski, l’opéra (Cosi Fan Tutte, La Flûte Enchantée…), les sons et lumières (la Passion Celtique, Tristan et Yseult, le Cadre Noir de Saumur, le Fort de Bertheaume…) ont fait appel à son talent.

François-Eric Valentin

Au-delà de ces prestigieuses références, François-Eric, c’était aussi un regard. Un regard sur le monde et une grande exigence personnelle, un regard sur la peinture où il trouvait souvent, dans l’étude des maîtres, la matière de ses créations. Pour lui, la lumière sur scène ne pouvait se contenter de produire de belles images, elle devait aussi signifier, raconter, révéler le non-dit, l’invisible.

Il était en outre un excellent pédagogue, toujours prêt à transmettre, à faire partager l’émotion et la connaissance. Il réalisait cette part importante pour lui en animant de très nombreux stages en France et à l’étranger.
Il a également été enseignant à l’ENSATT. On peut dire qu’il a ainsi contribué à former le regard et la pratique de toute une génération de jeunes éclairagistes, à qui il a su communiquer sa passion et ses grandes connaissances. Ce talent de « passeur » se manifestait aussi par l’écriture : « 36 questions sur la lumière », « Eclairagiste : un esprit d’équipe ».

Enfin, François-Eric était un écrivain, non seulement dans son domaine mais aussi auteur de théâtre (« Théâtre de lumière : rends-leur le soleil qu’ils ont perdu ») et de nouvelles basées sur des tableaux célèbres du musée d’Orsay (« musée d’Orsay : les dernières nouvelles »).

64 ans, c’est un peu trop jeune pour nous laisser, il y avait encore tellement à faire, à voir, à comprendre, à aimer… Salut, François, tu as finalement rejoint Jean Vilar et Pierre Saveron que tu admirais tant. Et peut-être aussi Maria Casarès et Gérard Philipe…

Jean-Louis Beaumier
Novembre 2012

 

Une réflexion au sujet de « François-Eric Valentin »

Laisser un commentaire