
Présents en force avec leur gros système VIO L212 en écoute, les italiens de dBTechnologies ont aussi dévoilé à Francfort, deux nouveautés amplifiées, pratiques et très bien pensées. :
– Le petit point source VIO X205.
– Et le wedge ultra plat VIO W10.
Pour répondre à nos questions nous retrouvons sur le stand de la marque à Francfort le Spécialiste produit Marco Cantalù et Enrico Gamberoni, ingénieur aussi à l’aise en acoustique qu’en marketing et donc courroie d’analyse et de transmission entre les deux départements.
VIO W10, les limandes n’ont qu’à bien se tenir
SLU : D’où est née l’idée d’un wedge ultra plat ?
Marco Cantalù (Spécialiste produit dBTechnologies) : Nous avons eu des discussions avec les équipes du Festival de San Remo, des chaînes de télévision et des prestataires spécialisés dans l’événementiel et tous nous ont fait part de leur envie de disposer de produits « invisibles ». On a donc presque par jeu décidé de nous lancer en employant des transducteurs peu encombrants et malgré tout capables d’offrir une pression et une réponse en fréquence suffisants pour un usage professionnel, sans pour autant être rock’n’roll.

SLU : D’autres marques emploient depuis des lustres des réseaux de petites gamelles de 4”…
Enrico Gamberoni (Analyste et spécialiste marché) : Sans doute, mais pas dans des wedges ultra plats, amplifiés et avec une directivité variable (rires)
Marco Cantalù : On a donc 4 HP large bande de 4” et un 10” extrêmement plat. Ces cinq transducteurs sont raccordés à un amplificateur DiGiPro G3 à 4 canaux développant une puissance crête totale de 400 W dont deux pattes sont bridgées pour le 10” et les deux autres servent sur les deux 4” externes pour l’un et la dernière sur les deux 4” internes.

Ce schéma d’amplification permet, via le DSP de faire varier la directivité électroniquement en jouant avec le délai et les filtres. On dispose de 4 positions. Une normale, une où le lobe est élargi, une où il est resserré et une dernière où il est repoussé de quelques mètres en arrière ce qui donne une grande latitude d’utilisation.
Ces quatre presets sont implémentés et sélectionnables à même le W10 mais comme ce dernier dispose d’un port réseau, il peut aussi être commandé à distance. Les connecteurs sont IP65 ce qui lui donne la possibilité d’être utilisé en extérieur, et il pourra dans le futur être tout aussi bien employé accroché à un mur pour réduire encore son emprise au sol, par exemple dans un petit club de jazz.
SLU : Le volume de charge est faible et je ne vois pas d’évent…
Enrico Gamberoni : Il n’y en a pas. On a fait le choix de la charge close. Ce wedge est un projet complexe car nous avons beaucoup de temps différents avec les 5 HP et ajouter un évent avec ses turbulences aurait compliqué la donne et réduit l’efficacité du guidage électronique.

SLU : Est-il prêt à être utilisé aussi durement que peut l’être un wedge ?
Enrico Gamberoni : Absolument. Il est facile à porter, très léger avec moins de 14 kg et sa grille est renforcée et à l’épreuve des pieds. Tu peux lui marcher dessus, les transducteurs sont très bien protégés. Le SPL Max atteint 126 dB et la réponse en fréquence s’étend de 68 à 14 000 Hz à -6 dB ce qui lui ouvre les portes de tous les plateaux télé, les prises de parole dans l’événementiel et dans tous les cas de figure où la discrétion prime sur la puissance et la dynamique. C’est typiquement un produit de niche qui peut rendre de très grands services.
VIO X205, la polyvalence faite boîte
Seconde nouveauté existant en deux modèles, la X205-60 et la -100, il s’agit d’une petite enceinte point source bâtie autour d’un moteur 1,4” raccordé à un guide d’onde à directivité constante ouvrant à 60°x60° ou à 100°x100° et entouré dans les deux cas par deux HP de grave en 5”.

SLU : Active ou passive ?
Enrico Gamberoni : Active, deux voies. Le filtre est placé à 1,5 kHz. Le module d’ampli est ici aussi fait maison. Il s’agit du DiGiPro G3, de même génération que celui qui équipe le wedge W10, il est très flexible.. Le gros avantage de cette petite enceinte c’est qu’elle passe avec ses deux 5” 85 Hz à -3 dB, autant dire que pour une conférence, je n’ai besoin de rien d’autre. Via RDNet, je peux programmer dans le DSP de bord un délai allant jusqu’à 20 mètres donc son utilisation en lipfill est simplissime.

Le SPL Max atteint 126 dB. Les deux ouvertures lui confèrent une grande polyvalence. A 60° la portée est améliorée, à 100° elle est plus plaisante en champ proche. Elle peut être accrochée dans tous les sens et dispose d’un orifice pour être placée sur un tube. Malgré sa taille, elle est en bois et atteint à peine les 7 kg. Le nombre d’utilisations est quasi infini entre scène, théâtre, événementiel, lieux de culte…

SLU : Enrico, vos valeurs en termes de puissance et de SPL paraissent très sages…
Enrico Gamberoni : Elles le sont. D’abord on a fait le choix de travailler avec la même norme de mesure sur toute la gamme VIO et les fichiers GLL sont téléchargeables sur notre site. Pour le SPL Max, nous intégrons du bruit rose sur 5 minutes avec un facteur de crête de 6 dB.
On fait ça dans notre chambre anéchoïque où nous avons un bras robotisé avec lequel on détermine le meilleur point de mesure dans la polaire et on place le micro à 3,25 mètres pour, par la suite intégrer la valeur à un mètre.
En ce qui concerne la puissance délivrée par nos modules, il en va de même. Nous ne gonflons pas nos chiffres à plus forte raison que le watt ne veut pas dire grand chose.

Connaître ce qu’absorbe un produit n’intéresse pas grand monde contrairement à ce que ce même produit délivre en SPL (rires) Il en va de même avec le calage de nos protections.
Nous ne jouons pas à la guerre du SPL en limitant en multibande le grave avant les autres bandes de fréquence pour grappiller quelques dB sur le dos de la qualité du rendu. Quand on commence à limiter, on le fait sur tout le spectre pour préserver l’équilibre sonore.
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