Les Producteurs au Théâtre de Paris : 1ère Partie

Nous avons eu la chance et le plaisir de passer une journée entière au Théâtre de Paris avec l’équipe technique du musical de Mel Brooks Les Producteurs, mis en scène par Alexis Michalik.
Au-delà d’un show survitaminé qui fait à juste titre salle comble depuis des mois, on a aussi pu en apprécier tous les rouages techniques avec ses deux piliers sonores, le Sound designer Julius Tessarech et le Chef son et Mixeur Xavier Marchand.

Xavier Marchand et Julius Tessarech, la fougue et la raison.

Les questions ont fusé, les réponses détaillées aussi et de fil en Harting, l’envie de tout garder nous a poussé à couper en deux cette tranche de vie musicale. C’est Xavier qui nous accueille dès le matin pour une visite complète du site.

Le Théâtre de Paris est un format à l’italienne en fer à cheval assez classique avec un orchestre très bien fourni en sièges, la corbeille et un balcon, les deux débordant assez peu.

Les quatre grandes loges latérales les plus excentrées dites les baignoires en bas et loges en haut, accueillent l’orchestre scindé en autant de groupes avec la batterie/percussions, les trois cuivres, les deux claviers avec le Chef d’orchestre et la contrebasse. Les deux premiers étant très sonores, ils sont séparés de la salle par des plexis.
Ça joue entièrement live et bien tous les soirs, le MainStage récupérant pas mal d’instruments tels que harpe ou marimba et permet de remplir les arrangements malgré un nombre de musiciens réduit par rapport à la VO.

Une vue de la salle depuis le plateau. Pile devant, sous la corbeille, on devine la régie son. Au-dessus c’est la régie du théâtre. Remarquez à droite et gauche accrochés à la corbeille, les délais du système à l’orchestre.

SLU : Tu nous parles de la diffusion ?

Xavier Marchand : On panache entre ce qu’offre la salle et nos compléments. On ne voulait rien qui vienne par les côtés du cadre de scène puisque nous avons les musiciens qui sont très près. Nous avons donc reculé dans la salle notre premier plan en V10P d&b.

Une vue des V10P à l’orchestre et des V7P pour la corbeille et le balcon, mais cette fois-ci en vertical.

Toujours à l’orchestre et en délai on a une paire de V7P. Pour la corbeille et le balcon, on a à chaque fois une paire de V7P. Toutes ces boîtes bénéficient de ferrures faites sur mesure. On se sert enfin du système central existant en T10, quatre têtes et un renfort de grave en tête de ligne.
Pour compléter le bas du spectre on a deux Q-SUB cachés sous les deux escaliers donnant accès à la scène à jardin et cour, ils font partie de la diffusion du théâtre et deux autres, deux E15X pour le balcon, que nous avons ajoutés.

Enfin nous avons déployé un nombre important de petites E5 pour déboucher et éclaircir les zones d’ombre comme les loges à l’orchestre et une paire de E8 sur le bas du cadre de scène en guise de side fill, en revanche nous avons gardé les E5 cachées sous le nez de scène derrière un tissu acoustique et qui débouchent les premiers rangs.

SLU : Et pour le surround ?

Xavier Marchand : Ici aussi on a complété les petites JBL de la salle avec des E4 là où c’est nécessaire. C’est plus simple de ne pas être obligé de tirer beaucoup de câble et d’inventer des fixations quand on peut utiliser des enceintes existantes et qu’elles marchent. On a juste câblé leurs amplis ce qui est plus simple et on dispose ainsi de deux plans de surround, un avant et un arrière. On y passe des effets de voix, des effets tout court et des fins de réverbération.

Le diagramme de la diffusion face et retours conçu par Julius et rédigé et mis en œuvre par Xavier.

SLU : Les locations…

Xavier Marchand : Vont fort. On est presque complet tous les soirs.

SLU : C’est plus gros qu’une E5 ce délai face console, monsieur se gâte !

Xavier Marchand : (sourire) Oui, c’est une E6 qui débouche le fond de l’orchestre sous la casquette de la corbeille et elle est pile devant la console.

SLU : On parlait de compléments, mais à de rares exceptions près, vous avez entièrement déployé votre système…

Xavier Marchand : Cette salle accueille des spectacles pour de longues périodes, il y a donc une stratification des boîtes et des câblages datant de périodes très différentes. On a fait le choix d’investir les lieux comme si on était en tournée avec nos snakes et notre câblage sur mesure, y compris l’intercom et la vidéo.

Pas facile de les repérer mais deux E8, ici à cour alimentent la scène avec un mix retour envoyé par la PM5 de la face.

Nous quittons les velours rouges pour une visite du plateau avec ses antennes HF et ses retours.

SLU : Les retours des artistes sur scène sont envoyés par la console face ?

Xavier Marchand : Oui, c’est très habituel dans la comédie musicale, on verra après qu’on laisse aux musiciens le mix individuel. Pour la scène où ils sont 16, on a une paire de E8 juste derrière le rideau puis deux paires de E6 en allant vers le fond de la scène. C’est aussi au fond qu’on trouve une dernière paire de E6 qui nous sert à envoyer des effets spécifiques de distance comme par exemple des sonneries de téléphone.

Il y a entre 250 et 300 silhouettes pour 16 artistes, autant dire qu’ils n’ont pas le temps d’aller se changer en loge, d’où les portants et ce coin vestiaire en fond de scène faisant par moments partie du décor. L’ouverture à gauche mène à la régie HF.

SLU : Le mix retours est typé comédie musicale ?

Xavier Marchand : Comme il se doit avec très peu de voix et beaucoup de piano qui est l’instrument du Chef d’orchestre pour avoir les départs et la note. Il n’y a bien sûr pas de click et il en va de même pour les musiciens.

Un des quatre DPA 4022 dans sa suspension dirigé vers le sol.

SLU : Ces 4 micros au sol sont pour des claquettes ? Tu as un super sol en bois, ce n’est pas assez ?

Xavier Marchand : Non, lors des claquettes, ça joue fort et on manque d’un peu de présence. Ce sont des DPA 4022. On a gardé leur suspension antichoc et on s’est fait fabriquer des petites pattes de fixation. Pour ouvrir un peu le son et lui donner de l’air, j’exploite aussi les micros chant des artistes qui dansent et les deux rôles principaux ont en plus des micros dans les chevilles (rires !)

On quitte la scène pour la première baignoire, celle du Chef d’orchestre et clavier où prend place aussi un second musicien en charge du MainStage backupé par la présence de deux configurations complètes, et enfin de l’accordéon. Tous les musiciens travaillent avec des ears mais filaires.

SLU : Comment les mix sont personnalisés ?

La ME-1 du Chef d’orchestre avec en accès direct les 16 groupes. Celui affiché est le Perc avec les différents sons ou stems accessibles en niveau et panoramique. Les voix et réverbes des voix sont des stems déjà travaillés, de même que les claquettes « Tap ». PrSHO correspond au pré show qui se déroule sur scène mais comme certains musiciens restent dans leurs loges, les signaux sont disponibles.

Xavier Marchand : Avec un système ME de Allen & Heath. On envoie 40 signaux, que ce soient des direct out, des groupes ou des matrices et chaque musicien sur sa consolette ME-1 en fait ce qu’il veut par titre.
Les voix sont légèrement compressées et post-fader. En revanche, j’ai veillé à splitter les tranches où le traitement peut les déranger, les gates spécialement. Idem chez les cuivres où on leur laisse le spectre complet y compris des fréquences qui nous gênent en salle.
Ils choisissent librement entre les trois micros à leur disposition, l’over-head, le TLM et le ruban, lequel ou la somme desquels écouter.

SLU : Les musiciens ont créé chacun leur mix ?

Xavier Marchand : Non, on a programmé dans chaque ME-1 un mix de base pour tout le monde où leur instrument est à 0 et le reste entre -3 et -6 dB. Après, ils se sont appropriés le système et les niveaux, puis ils ont créé leur preset pour faciliter la rotation entre les musiciens.
Enfin on a des sécus sur clé USB qui leur permettent de retoucher les presets l’esprit tranquille, dont la fonction « trim All » qui permet de baisser l’ensemble des groupes et évite de saturer le sommateur. L’introduction du ME a été une réussite dans cette comédie musicale. Les musiciens sont ravis et nous aussi.

Une porte à l’arrière de la scène côté jardin donne sur un espace qui est le passage obligé des artistes et a donc été transformé en régie HF. C’est ici qu’officient à tour de rôle Pierre Cottin qui est Régisseur HF et mixeur FOH alternant, mais aussi Alex Point et Bastien Michalski.

Toute l’équipe son dans le local HF avec, de gauche à droite Alex Point, Régisseur HF alternant, Bastien Michalski Régisseur HF alternant, Xavier Marchand Chef son et Mixeur, Julius Tessarech Sound Designer et Pierre Cottin Regisseur HF et Mixeur Alternant.

Un rack vertical qui n’en finit pas, héberge le splitteur antenne, les 7 récepteurs Shure AD4Q et le gestionnaire de spectre Axient, le tout sur onduleur. Vous l’avez compris, Xavier et Julius ont choisi Shure pour les liaisons numériques et profitent du Dante en sortie des récepteurs pour rester en numérique.

Le rack HF avec en tête les switchs Dante recevant et brassant les sorties des récepteurs Axient en direction de la QL1 de monitoring qu’on devine en bas à droite de la photo et vers la PM5 de la face. La QL1 reçoit tous les micros HF mais aussi un mix orchestre et un premix voix depuis la PM5 plus l’intercom en continu. Remarquez aussi en haut du rack, les deux écrans de contrôle des deux caméras IR principales braquées sur la scène.

Cela fait 28 liaisons au total ce qui s’explique par six rôles principaux redondés via deux packs, deux micros distincts et un A/B sur la console, mais aussi un pré show où les musiciens accueillent le public en jouant sur scène et enfin par deux micros main, toujours pratiques lors des répétitions. Un de ces micros main est d’ailleurs utilisé dans le piano vertical lors du pré show !

SLU : La présence de beaucoup de récepteurs est donc due à du backup ?

Xavier Marchand : C’est ça, les 6 rôles principaux ont deux micros dans un montage maison et deux packs émetteurs. J’ai aussi veillé à répartir les 6 rôles principaux sur des récepteurs quadruples différents pour faire face à une éventuelle panne de l’un des AD4Q.
Les HF sont gérés par Pierre Cottin qui travaille fréquemment ici au Théâtre de Paris et nous a été chaudement conseillé par Patrick Bergeron qui dirige l’audio de Mogador. Pierre est top, et en plus il me remplace une ou deux fois par semaine à la face et pourrait le faire à demeure si un jour je pars.

Un contour d’oreille redondé, sur mesure et fait maison. Le maquillage fait le reste. Les deux capsules sont toujours un peu écartées pour que de l’eau ne reste pas entre elles. Le capteur A est généralement celui vers le haut et le B celui en bas.

SLU : Il y a du savoir-faire bien au-delà de la bidouille ici…

Xavier Marchand : On fabrique nos systèmes micros à partir des 6060 DPA, sauf un 6061 pour un rôle qui a beaucoup de dynamique et tire aussi des coups de feu. Ce savoir-faire on le met par écrit dans notre « bible » où, par comédien/chanteur (idem pour les femmes), tout est écrit et montré.
Ça va de la position du micro et le passage des fils jusqu’aux allergies et à la gestion de la transpiration. C’est utile aussi pour la formation. Nos supports pour deux micros en tour d’oreille sont faits sur mesure à l’aide de corde à piano, manchons et gaines thermo. Mémorisant la forme, ils assurent bien en cas d’arrachement et peuvent être serrés facilement pour le show.

SLU : Comment se comportent les capsules 6060 dans le temps ?

Xavier Marchand : Elles sont très endurantes et résistent mieux que les 4060. On vérifie tous les jours au mike check que le son soit bon et le choix A/B. On a fini par chorégraphier le verre d’eau qu’un personnage prend dans la figure tous les soirs après avoir perdu quelques capteurs heureusement suppléés à la volée, et la quantité d’eau a diminué (rires)

Une capsule 6060 dans les mains de Xavier une fois débarrassée de son capuchon protecteur. La membrane est légèrement reculée ce qui permet à une goutte d’eau d’adhérer aux parois et de tomber facilement à la moindre secousse contrairement à d’autres modèles de micros, y compris chez DPA.

Rien de tel qu’un éventail pour sécher un capteur à la volée sans toucher ou déséquiper un/une artiste dès qu’il quitte brièvement la scène.


SLU : Au fait, qui les fabrique ces contours d’oreille maison ?

Xavier Marchand : Moi avec l’aide des autres techniciens HF. On s’y est mis dès que les répétitions ont commencé. J’ai pour cela une tool avec toutes les pinces, cisailles et accessoires permettant de façonner la corde à piano inox, la même qui est utilisée par les pécheurs. C’est long à faire car on créé aussi des modèles de spare, mais c’est solide et on a ainsi un accessoire essentiel et sur mesure.

SLU : Le choix du contour d’oreille et pas du front ou de la perchette lunette…

Xavier Marchand : C’est dû aux chapeaux présents en grand nombre dans le show et à la volonté de Julius de ne pas voir du tout de micros. Les femmes passent en sous perruque.

SLU : Comment portes-tu les packs dans des costumes changés fréquemment ?

Xavier Marchand : Dans des ceintures Viviana où l’on coud par ailleurs une seconde pochette pour les rôles secourus (une version Double Pouch a été créée NDR). Les packs sont insérés tête en bas grâce à une prise de sortie coudée soudée par Orbital, notre loueur anglais, sur des fils nus. Ce montage qui protège le fil est plus résistant dans le temps.

L’émetteur ADX1M, non seulement petit mais offrant une autonomie excédant largement le temps du show plus l’heure et demi d’allumage pour le premier artiste qui va se faire équiper. L’antenne est embarquée dans le minuscule pack. Remarquez la prise coudée.

Les ceintures pour la taille et de la bonne taille !


La boîte de test, américaine et modifiée par Xavier pour embarquer les piles à l’extérieur.

SLU : En cas de faux-contact…

Xavier Marchand : On répare. Je soude les LEMO. Il faut avoir le bon fer à pointe ultra fine et un peu d’habitude. On a beau mettre des coudes et des gaines souples à tous les endroits sensibles, ça peut arriver que le fil se coupe de manière invisible.
Et puis il faut une boîte pour tester les micros et leurs câbles. Je me suis acheté la mienne, un vrai investissement mais indispensable.

SLU : Et pour les claquettes ?

Xavier Marchand : On utilise des vieux MKE 1 Sennheiser qui ont beaucoup bourlingué. Le fait que Stage soit coproducteur nous donne la possibilité de récupérer quelques éléments comme ces micros qui conviennent très bien à cet usage.

Le montage en strap pour le repiquage des claquettes. Le cahier à pochettes plastiques qu’on devine, contient la bible du repiquage HF des Producteurs, ici les pages dédiées aux claquettes.

Émetteur comme micro sont fixés par des straps médicaux à la cheville des artistes. Le son qu’on en tire complète et précise ce que les 4 micros à même le plateau repiquent et ça permet d’identifier les deux rôles principaux qui en sont équipés du reste des danseurs.

SLU : Le maquillage est assuré par des pros ?

Xavier Marchand : Non, ce sont les artistes qui le font, c’est pour ça qu’on les équipe avec les micros et pour la plupart aussi avec les ceintures et les packs avant, afin qu’ils puissent le faire y compris sur les fils et les rubans adhésifs. On a des lingettes détergentes qui préparent leur peau et la rendent plus adhérente.

La pochette de bouchons officiels et donc pas donnés, fournis par DPA.

Pour éviter que le maquillage n’obstrue ou ne se dépose sur la membrane, on ferme le capteur avec un bouchon qui s’enfile par-dessus et qui est assez gros et coloré pour ne pas oublier de le retirer avant d’entrer sur scène. Un vrai « Remove Before Flight…ou Sing »

SLU : Si Pierre Cottin prend la face, il faut du monde en plus aux HF !

Xavier Marchand : C’est fait. Ils sont trois, mais ce raisonnement vaut aussi pour la façade. Ce type de show est trop demandeur en mix pour pouvoir être remplacé à la volée.
Le pupitreur lumière peut plus facilement laisser sa place et même à la limite un musicien même si les nôtres ont travaillé pour pouvoir se remplacer plus facilement. Tenir la console son est plus délicat et coûteux. Le mixeur doit apprendre le show et la conduite.
On fait des répétitions avec les musiciens pour lui et du virtual afin qu’il mémorise les chorégraphies des faders et les enchaînements. L’apprentissage prend de deux à quatre semaines. J’ai filmé le dessus de la console pour montrer les mouvements.

SLU : Comment pourrais-tu quantifier le travail à la façade en deux heures de show ?

Xavier Marchand : On a environ 280 scènes, et sur les 140 pages de la conduite, environ 10 à 15 lignes, on totalise autour des 1 400 cues ou actions. J’ai donc organisé la PM5 avec au centre les DCA des voix, à gauche les voix individuelles et à droite les DCA de l’orchestre. On est debout et le onzième doigt est le pied sur une pédale pour basculer vers la scène suivante.

La Surface Yamaha CS5 de Xavier prête pour le show, le pré show a d’ailleurs commencé avec la présence sur scène de quelques-uns des musiciens qui vont accompagner les deux heures de spectacle. Le joueur d’accordéon est le second clavier avec le Chef d’orchestre.

SLU : Tu n’as pas le droit de laisser la voie ouverte quand l’artiste quitte le plateau…

Xavier Marchand : Jamais, c’est un suivi constant sauf si le metteur en scène demande à ce que l’on entende la voix du personnage en off avant de rentrer ou après être sorti. Derrière le rideau ou le décor il n’y a plus de son. Ça donne aussi le temps de souffler ou sécher un micro sans bruits en salle.
On veille aussi à être très discrets en n’écoutant jamais les liaisons sans raison ou simplement quelques secondes lors d’un check. Avoir un micro sur soi ne veut pas dire qu’on est sur écoute, voire enregistré à son insu. On a été très clairs dès le début pour que tout le monde soit à l’aise.

SLU : Tu joues tes voix en salle dans un seul système. Pas trop de détimbrage ? 

Xavier Marchand : Non, ce qui implique un gros suivi lors des parties parlées quand les personnages s’approchent les uns des autres.

Quelques claps bien sentis dans le silence de la salle, dévoilent sa personnalité. Les premières réflexions sont présentes et denses. Le TR est en dessous de la seconde, assez clair. On entend nettement le passage des réflexions courtes à la queue de réverbération. On dirait un son fait en studio avec deux processeurs…

Le système central en T10 est dévolu aux voix.

Xavier Marchand : L’avantage de cette acoustique et des velours est que salle pleine ou vide, elle ne varie que très peu. Si le balcon est vide, il n’y a pas besoin de couper la diff. Je trouve cette salle agréable à travailler sauf la coupole qui classiquement apporte son effet « Garnier » très perceptible quand on est en dessous (ou Grand Palais plus encore NDR).
Puisqu’on parle de coupole, il y a tout là-haut une enceinte EAW assez ancienne mais qui marche. On l’a raccordée à un de nos amplis avec un preset de E8 pour la protéger et on s’en sert pour quelques effets.

La loge du Chef d’orchestre. Remarquez l’écran montrant la scène entière y compris au noir, et la caméra placée au-dessus. Cette dernière capture et diffuse l’image du Chef en analogique, donc sans aucun délai, à toutes les loges des musiciens ainsi qu’au plateau, à la régie et deux derniers écrans sont fixés en bas de la corbeille face aux artistes et dos au public. D’autres caméras IR sont prévues pour les machinots et la topeuse.

SLU : Où se place la topeuse ?

Xavier Marchand : En haut de la corbeille à la verticale de la régie son, dans la régie du théâtre. C’est de là que partent aussi les médias vers les deux VP en face et contre utilisés durant le show et que sont pilotées les lumières.

On est reliés en intercom mais on n’a aucun automatisme ou TC entre les deux univers. S’il y a un stop bien sûr on le suit et on se parle au « téléphone » mais autrement on est très autonome.

SLU : Combien de temps cela a pris d’équiper la salle et de monter cette comédie musicale ?

Xavier Marchand : Un petit mois en tout. Nous sommes entrés le 3 novembre 2021 et le 5 on a commencé à répéter avec la diff. Nous avons mis deux grosses journées pour tout monter à cinq. Vers le 6 on a commencé à « microter » et le 10 l’orchestre est arrivé. Nous avons ensuite enchaîné les répétitions et les calages jusqu’au 27 où on a fait notre générale.

That’s all folks ! Quelques jours pour reprendre notre souffle et on replonge dans Les Producteurs, la 2e partie avec Orbital, le fournisseur anglais de l’ensemble de la technique son, intercom et vidéo, Xavier et ses années passées au cirque, Julius Tessarech, le designer sonore de cette comédie musicale et enfin nos impressions d’écoute.

 

Crédits - Texte : Ludovic Monchat  - Photos : LM, Xavier Marchand, Alessandro Pinna, François Fonty

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