More Sweetly Play The Dance de William Kentridge

More Sweetly Play The Dance de William Kentridge, une frise longue de 35 mètres d’images et de son en mouvement, une installation politique, poétique et multi-sensorielle, spatialisée avec HOLOPHONIX Native aux Champs Libres de Rennes.

‘Pas sommeil. La fête dans tous ses états’, est une exposition consacrée à la notion de fête en tant qu’expérience féconde, répartie dans trois institutions culturelles rennaises : le Musée des Beaux-Arts, Les Champs Libres et le Frac Bretagne.
Les Champs Libres accueillent à cette occasion la création More Sweetly Play The Dance du dessinateur, performeur et réalisateur sud-africain William Kentridge.

Cette œuvre encercle les spectateurs dans une parade de personnages apparemment sans fin. Véritable procession dansante de dessins animés et de vidéos, la frise longue de 35 mètres d’images et de son en mouvement nous invite à entrer dans une danse macabre tout en nous donnant l’occasion de réfléchir aux notions d’injustice et d’inhumanité.

Projetée sous les yeux des spectateurs, cette parade convoque une fanfare, des danseurs, des mineurs, des objets animés, des politiciens… On décèle aussi des ombres et des mystères, autant de fantômes du passé lourd et tourmenté de l’Afrique du Sud.

« Les Champs Libres figurent parmi les premières institutions françaises avec notamment le Théâtre National de Chaillot, la Comédie Française ou encore La Scala, à avoir cru en la plus-value artistique et perceptive que pouvaient procurer les nouvelles technologies liées à la spatialisation sonore. A ce titre, notre auditorium s’est doté en 2016 d’un système immersif et de localisation sonore avancé, articulé autour du processeur de spatialisation HOLOPHONIX développé par la société Amadeus.

Compte tenu de la profondeur artistique de l’œuvre de William Kentridge, de son caractère immersif tant sur les plans visuel que sonore, il nous a semblé évident, en concertation avec les créateurs, de faire évoluer la création sonore vers une approche dynamique, orientée objet », évoque Olivier Le Du, Responsable Audiovisuel et Numérique des expositions aux Champs Libres.
« Nous voulions dépasser le champ de l’approche stéréophonique, du gauche/droite, en amenant cette œuvre vers une dimension totalement spatiale où les sons seraient en mouvement, suivant les silhouettes de cette danse macabre, surgissant devant, derrière, au-dessus des spectateurs, avec des nuances, des reliefs… » précise Olivier Le Du.


Dewi Seignard, Régisseur Général de l’auditorium des Champs Libres, face à l’œuvre de William Kentridge.

«Dès nos premières réflexions concernant la programmation de More Sweetly Play The Dance, nous avons senti la pertinence de recourir à un système spatialisé. Nous ne pouvions néanmoins déposséder notre auditorium de son processeur HOLOPHONIX durant plusieurs semaines.

Nous avions par ailleurs connaissance d’un projet de développement chez Amadeus, portant sur une version logicielle de la solution HOLOPHONIX pour plateforme macOS, dont nous avons pu bénéficier en avant-première et participer à différentes améliorations ergonomiques », précise Dewi Seignard, Régisseur Général de l’auditorium des Champs Libres.

Convaincus de la plus-value offerte par ces nouvelles technologies, les équipes des Champs Libres proposent alors un nouveau dispositif électro-acoustique et technologique aux équipes de William Kentridge qui se montrent très intéressées et acceptent de retravailler la dimension sonore de cette œuvre. Gavan Eckhart créateur sonore et ingénieur du son de William Kentridge fera ainsi le déplacement à Rennes depuis l’Afrique du Sud pour travailler aux côtés de Dewi Seignard durant une semaine.

« Le système de diffusion sonore originel s’appuyait sur une configuration de dix haut-parleurs, dont quatre pavillons acoustiques en forme de cône, principalement utilisés pour diffuser des sons d’ambiance. Le mixage audio consistait en cinq pistes stéréophoniques intégrées au sein des huit fichiers vidéo diffusés dans l’exposition, » évoque Dewi Seignard.

Le synoptique de l’installation sonore et réseau.

« Articulée autour du nouveau logiciel de spatialisation sonore HOLOPHONIX Native et de 22 haut-parleurs dont 16 enceintes point source Amadeus PMX 5 installées sur deux niveaux, 4 renforts de grave Amadeus ML 12 et quatre pavillons acoustiques – la nouvelle configuration électro-acoustique a impliqué de repartir des prises de son originales pour imaginer un mixage en trois dimensions, totalement orienté objet » précise Dewi Seignard.

« Le système nous a notamment permis de parfaitement synchroniser les matériaux sonores avec l’avancée de la procession, quand ce fut nécessaire seulement, car dans le propos artistique la corrélation entre l’image et le son n’est pas automatique », rappelle Dewi Seignard.

Reaper pour jouer les sources, HOLOPHONIX pour les placer et enfin UTrack24 de Cymatic Audio pour enregistrer les 22 pistes discrètes issues du processeur et ensuite les jouer sans besoin de disposer de la matrice immersive d’Amadeus.

Il nous a fallu respecter le propos, l’évolution de la parade, nous adapter aux mouvements qui ne sont pas tout à fait linéaires, conserver un équilibre délicat entre les différentes sources… Gavan a été très satisfait du résultat final, répétant à plusieurs reprises : it’s magic », sourit Dewi Seignard.

Après écoute des différents algorithmes de spatialisation disponibles dans la solution HOLOPHONIX Native, Gavan Eckhart a retenu un premier algorithme de panning d’amplitude baptisé LBAP pour le traitement du système principal, et un second algorithme de panning stéréo pour la mise en espace des quatre pavillons acoustiques.

LBAP pour Layer-Based Amplitude Panning est un algorithme de panning d’amplitude optimisé pour les dispositifs 3D présentant plusieurs couches (layers) n’ayant pas nécessairement toutes le même nombre de haut-parleurs.

« Nous avons utilisé le séquenceur REAPER pour la lecture et le mixage des pistes audio, ainsi que pour le pilotage des automations liées aux objets sonores. Les différents déplacements et mouvements liés aux sources ont été écrits et lus en OSC (Open Sound Control) grâce au plugin HOLOSCORE développé par Amadeus et disponible au format VST3 », évoque Dewi Seignard.
« Le mixage final spatialisé provenant des 22 sorties du logiciel HOLOPHONIX Native a été enregistré sur un lecteur/enregistrer UTrack24 de Cymatic Audio. Ces 22 pistes ont ensuite été importées dans le logiciel QLab, exécuté sur un Mac Mini qui a assuré la lecture en phase d’exploitation », précise Dewi Seignard.

Il est à noter que l’ensemble de l’installation sonore s’appuie sur le protocole AES67 incluant les cartes sons virtuelles, les amplificateurs, les convertisseurs AD/DA, etc. « Les séquences vidéo sont projetées grâce à 8 vidéoprojecteurs à source de lumière laser Barco G60-W développant chacun 7 000 lumens.

La frise et ses 8 video projecteurs Barco.

Sept vidéoprojecteurs sont équipés de focales 0.75/0.95:1. Un vidéoprojecteur est équipé d’une focale 0.95/1.22:1. La synchronisation des pistes vidéo et audio est assurée par un automate Crestron Electronics », précise Olivier Le Du.

Cette collaboration réussie, mêlant subtilement art, techniques et technologies, constitue une véritable version ‘augmentée’ de l’œuvre de William Kentridge, qui sera désormais présentée sous cette nouvelle forme dans ses expositions futures.


La grande et belle équipe de ce projet avec de gauche à droite : Dewi Seignard, Mael Barbier, Annie Tanguy, Sopheap Ouk, Olivier Le Du, Gavan Eckhart, Martin Effert , Benjamin Ropert et Mickaël Cervi. Assis : Frédéric Berthon.

« Nous avons unanimement décidé et notamment avec le créateur vidéo Rembrandt Boswijk (INDYVIDEO) que les prochaines installations de cette œuvre seraient désormais spatialisées avec la solution HOLOPHONIX tant le rendu nous a impressionné.
L’intégration de cette nouvelle technologie dans notre flux de production a été quasi-transparente et extrêmement agréable à prendre en main. Le résultat élève définitivement cette pièce à un autre niveau d’immersion et de réalisme émotionnel » conclut Gavan Eckhart créateur sonore et ingénieur du son de William Kentridge.


Découvrez des extraits de More Sweetly Play The Dance de William Kentridge mais avec un son capturé en live :


Et pour d’autres informations sur le site HOLOPHONIX, et sur le site Amadeus

 

Crédits -

Texte et Photos : Amadeus

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